Cela doit bien faire cinq minutes que Mei contemple le dos de Jeona. Debout, les pieds bien ancrés dans le sable chaud, il savoure du regard sa belle chute de reins, sa chevelure bleutée qui s'élance au gré du vent. Les mains dans les poches, il soupire. A vrai dire, parfois il en arrive à se haïr à céder autant de chose à cette femme, dont son temps. Il n'a même pas réfléchi lorsqu'il a reçut son sms. Il a simplement mit ses jambes en marche et avancé. Il n'a pas forcément en tête qu'ils vont coucher ensemble. Il n'est pas obsédé. Seulement, il aime passer du temps en sa compagnie. Il hausse les épaules et décide enfin de s'avancer vers la grande bleue. L'air salé lui chatouille les narines tandis qu'il inspire cet oxygène si revigorant. Il s'approche doucement de Jeona qui semble surprise de la voir arriver si silencieusement. Seulement, il n'obtient qu'un simple baiser sur la joue en guise de bonjour. Est-elle de mauvaise humeur? De plus, les propos auxquels il fait face de la part de la jeune femme ne lui font pas plaisir. « Tu me dis souvent des choses qui ne me plaisent pas... » Il l'observe longuement, toujours les mains dans les poches. Elle semble nerveuse. « C'est quoi cette chose? »

Légèrement mal à l'aise devant cet ami transformé en amant, je regardait les vagues à ses pieds plutôt que le visage de mon interlocuteur. « Tu me dis souvent des choses qui ne me plaisent pas... » Sa phrase me fait encore un peu plus baisser la tête, je soupire doucement avant de prendre mon courage à deux mains et de le regarder droit dans les yeux. Je me tenais droite, si droite, comme une reine. « C'est quoi cette chose? ». Mes yeux vinrent l'observer. Son visage n'était pas typique et c'est ce qui m'avait toujours plus chez lui. Un instant, je repensais à la première fois que nous avions craquer, que nous nous sommes évadés l'un et l'autre dans l'âme et le corps de l'autre. L'alchimie avait été forte, mais elle était destructrice. Le vice était, comme il s'appelait, un vice, et j'avais beaucoup de mal à accepter mes fautes. Mei était un de mes vices, un tord, une friandise à laquelle je n'ai pas résister. Mais chaque fois que nous ne faisions qu'un, ça se finissait par les remords dans mon esprit, par les remords et la haine de moi-même. J'avais craquer face à un homme. Il faut qu'on arrête mei, je suis désolée. Je veux qu'on arrête

La pilule passe très mal et pire encore, elle ne veut pas passer. Mei ne croit pas ce qu'il entend, il ne veut pas le comprendre. Pourquoi veut-elle subitement arrêter alors qu'il y a de cela quelques jours seulement, elle se blottissait tendrement contre lui, que leur corps fusionnait, qu'elle riait à ce qu'il disait ou qu'elle lui fermait le clapait quand il parlait trop? Pourquoi d'un coup avait-il droit à une si subite... rupture? On ne peut même pas appeler cela comme ça, après tout ils ne sont jamais sortis ensemble et Jeona a toujours voulu tenir sa secret. C'était pour pouvoir tout casser comme ça qu'elle a gardé le silence? Le hippie perdit son visage serein, son sang-froid par la même occasion. « Donc on arrête là, comme ça? » Ça ne passe vraiment pas, il a du mal à digérer cette nouvelle. « J'ai au moins le droit à une explication? » Il se trouve un peu sec mais il n'arrive pas à le contrôler. Jeona a déjà-t-elle pu le voir en colère? Sûrement que non. Car le Mei colérique change du tout au tout du Mei qu'on a l'habitude de connaître. Impatient, il ne supporte plus ce silence oppressant. « J'ai... fait quelque chose de mal? C'est à cause de Jun? Ou... » Il hésite un moment avant de préciser le fond de sa pensée. « C'est un autre mec? »

Je crois que jamais, jamais je n'avais vu le regard noir de mei se diriger vers moi. Je comprenais qu'il ne veuille pas accepter. Dans ma tête, le doute s'était installée depuis bien longtemps, mais dans la sienne, il ne voyait que mes sourire, mon corps près du siens, et mes caprices. Clairement, mei était un caprice. Un petit soupire s'échappe de mes lèvres et je me détourne de lui. Je refuse de répondre, puisque de toute façon, mei reste un homme. Il s'énervera, ne comprendra pas, et son égo prendra un coup. Quand arrive le moment de jun, je plante mon regard dans le siens. Non, non, ça à rien à voir. Jun est adorable mais... Un autre homme... Quoi d'autre, mei. A nouveau, je baisse un peu les yeux, regardant mes pieds quelques instants, puis doucement, j'hoche la tête. mei, je suis désolée d'accord ? Mais, même sans compter... Je ne sais comment dire, puis finalement je choisis la voix de la simplicité. Aller droit au but, lui faire mal qu'une fois, et pas pendant un quart d'heure. Je suis amoureuse de man shik, mei. Je suis désolée, mais j'ai décidée de faire un choix. Même si c'est pas le bon, je le regretterais peut-être, mais c'est ce que mon coeur me dicte. Je m'approche un peu de lui, ne le touchant pas. Je veux juste le calmer. Mei... Tu sais très bien les sentiments que j'ai pour toi... Tu es un peu comme un frère, c'est ce qui m'as toujours empêcher d'aller plus loin avec toi. Je t'aime vraiment. Mais différement.

Et bien, quelle éclate pour un voyage à Rio ma foi. Mei se fait sur la plage, autant dire qu'à partir de maintenant il se méfiera de la mer. Un sourire amer dessine ses lèvres alors que la question de Jun est abordée. Fort heureusement, le petit n'a rien à voir. Sûrement que cela aurait pu énerver bien plus le hippie si Jeona l'avait lâché à cause d'un môme qui n'a rien demandé. Le jeune homme hausse un sourcil. Sans compter quoi? Pourquoi ne finit-elle pas sa phrase? Il reste dans l'incompréhension et la tristesse l'envahit peu à peu. Finalement, la sentence tombe et le coeur de Mei se serre. S'il n'avait aucune fierté, il se serait laisser tomber au sol, mais il se devait de garder la tête haute. Il le fait pour Jeona aussi, il ne veut pas se montrer faible devant elle, il ne veut pas lui faire pitié. « Je vois, si c'est ce que tu veux. Je ne peux pas aller contre de toutes manières, je me trompe? » Il se recule légèrement. « Ce n'est pas trop le genre de parole que j'ai envie d'entendre de ta bouche. Me faut du temps... pour digérer. Désolé... » Il dévia le regard vers l'horizon bleue et se mordit la lèvres inférieure avant de déclarer avec beaucoup de mal. « J'espère que... ça marchera... » Pour toi.