Sujet: Tell me now, before the day ends. Lun 31 Mar - 20:32
Je fermai les yeux en soupirant. Les roues de ma voiture avalaient la route avec trop d'appétit, trop rapidement, mais je m'en moquais. Mes deux doigts autour de mon énième cigarette, j'expirai la fumée par la fenêtre ouverte de la voiture, l'air secouant mes manches courtes en faisant frémir ma peau. Je m'en moquai. Rien des klaxons intempestifs des routards, rien du froid de la nuit, rien des secousses du véhicule, ne chassaient ces pensées obsédantes de mon esprit, et ce n'était pas à défaut d'avoir essayé. Notre jeu, trop imprévisible, le poids de son corps sur le mien, et mon souffle contre ses lèvres. Surtout, mon souffle contre ses lèvres. Je me sentis mal d'avoir outrepassé les limites et, à la fois, je me sentais comme un super-héros qui venait de résister à la tentation, à la pomme d'or. Je tentai même de me focaliser sur notre dispute et ma jalousie infernale pour oublier que je n'étais qu'un pauvre con régi par des désirs immoraux. Avais-je le droit de penser à elle ? Certainement pas. Aussi, lorsque je fus arrivé à destination, je n'eus pas même la volonté de prendre ma douche. Simplement affalé dans mon lit, les doigts serrés autour de l'oreiller. Je ne lui envoyai pas de message. Malgré mon hésitation et mon texte tapé, mon doigt n'a jamais appuyé afin de confirmer l'envoi. Je n'ai pas tenu ma promesse. Ni ce soir là, ni les suivants, manquant infailliblement au rendez-vous.
Le temps avait passé lentement. Nous ne nous voyions pas tous les jours non plus, et voilà un fait qui, s'il me consternait pour je ne sais quelle raison auparavant, me soulageait grandement. Je n'avais répondu à aucun de ses messages, de ses appels. Je l'avais évité, tout simplement, tout bonnement. Pendant trois semaines, j'avais fuit Su Ah comme la peste, alors que j'aurais pu m'expliquer, que j'aurais pu clarifier la situation. Mais j'étais un lâche, j'étais un idiot et un incapable. Je préférais de loin prendre mes jambes à mon cou que supporter ses regards vexés et vexants, déçus, tristes. Je ne voulais pas la décevoir, qu'elle me fasse comprendre que je n'avais été qu'un con. Et franchement, j'étais le roi des excuses. La première semaine, nous nous étions retrouvés ensemble suite à une rencontre avec un ami commun. Ce jour là j'ai prétendu avoir Zumba.. C'était la première chose qui m'est passé en tête. Ravissant, non ? La deuxième, j'avais deux fois été confrontés à la ravissante violette. Désormais j'étais officiellement membre du club d'échec -un comble !- et très intéressé par le muséum de Séoul. Fort heureusement, la troisième et dernière semaine, je ne l'avais pas vue, sans doute boudait-elle aussi.
Je n'aurais jamais cru, un jour, devoir ignorer la femme qui avait été présente tout au long de ma vie. Tout ça pour une erreur simple, mais impardonnable. Je préférais vivre dix ans sans elle plutôt qu'éviter de souffrir en voyant à quel point je l'avais blessée, à quel point j'avais baissé dans son estime. Il était sûr et certain qu'elle ne serait plus jamais la même avec moi.. Mais voilà, après trois semaines à stresser et à fuir, j'avais fini par accepter l'invitation de Dong Yul. Cela faisait je ne sais plus combien de temps qu'il me parlait de sa soirée, et si j'étais septique au début, j'avais fini par comprendre que ce serait un bon moyen pour me distraire, et me changer les idées. Cependant, avouons le.. Je ne m'attendais pas à y trouver celle que je désirais fuir, vraiment pas. Et cela faisait déjà deux heures que je me cachais derrière les gens, persuadé qu'elle ne m'avait pas encore vu. La technique, c'était surtout de ne pas rester au même endroit trop longtemps.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mer 2 Avr - 22:02
Il n'avait pas respecté sa promesse. Il n'avait pas oublié de me prévenir, je le savais pertinemment. Après la soirée qu'on venait de passer, le contraire était tout sauf possible. Personnellement, je n'avais pas cessé de cogiter, tournant dans ce lit où il s'était installé quelques heures plus tôt désormais. Je soufflais, tenant mon téléphone à la main. Il me brisait. Je tentais de garder la tête haute. Je me rassurais tant bien que mal. Il avait peut-être croisé quelqu'un ou je ne sais quoi. Pourtant, je n'arrivais pas à me convaincre. Ma voix me menaçait de céder à chaque phrase que je prononçais à la moindre occasion. J'écoutais finalement la radio, rouspétant contre ces gens de mauvaise humeur. Je l'étais aussi. Ils parlaient des sujets qui fâchent.. Et moi, je n'avais rien fait. Je l'avais laissé partir comme une idiote. Engouffrant ma tête de nouveau dans l'oreiller, je posais ma main sur mon cœur, tellement lourd. Je devais me ressaisir. Je le savais très bien. Je rêvais d'une bonne nuit de sommeil. Sauf que ce soir-là, mon esprit s'était plongé dans un autre monde, seulement à partir de trois heures du matin.
Les jours suivants, rien ne s'était arrangé. Tout au contraire. Tao n'arrêtait pas de me fuir, comme si j'avais la peste. Au départ, je pensais qu'il allait se lasser, mais mes espérances s'avéraient fausses. Alors que je l'avais croisé avec un ami en commun, le jeopardize avait trouvé une vieille excuse pour m'abandonner, me laisser seule dans ce couloir. Il m'avait planté comme une merde. Je m'étais sentie très stupide à ce moment-là. Bref. Je me sentais trahie. Perdue aussi. Je ne savais plus si je devais le rattraper ou si je devais le laisser partir. Il n'était plus heureux de me voir. C'était certain. Il se cherchait des excuses. Et puis, son comportement m'énervait. Trois semaines de filtrage. Trois semaines sans le voir, c'était terriblement long.. Finalement, je me retrouvais dans une soirée qui me faisait ni chaud ni froid. En ce moment, tout me dégoûtait. J'avais accepté l'invitation parce que je n'avais plus rien à faire. J'avais juste envie de me détendre. Je ne savais même pas si j'étais venue dans l'espoir de le retrouver. A quoi bon ? Il me dira qu'il doit s'absenter pour aller à la messe de minuit. Au point où on en était, tout me semblait bien ridicule. Je soufflais légèrement, installée sur ce canapé, un verre à la main. Cette vodka me rafraîchissait l'esprit. J'observais les gens comme une demeurée, seule. Mes yeux pétillaient comme le champagne que j'avais ingurgité, il y a peu. Malgré mon absence de capacité à voir correctement, je vis au loin une silhouette que je connaissais trop bien. Et encore plus depuis trois semaines désormais. Je me levais directement, sans vraiment réfléchir. Si je voulais agir, je ne devais pas me torturer avec mes pensées. Je l'attrapais par le poignet, mon visage renfermé. Je l'embarquais dans une pièce vide, ne cherchant pas à savoir quelle type de salle c'était. Je bus ma vodka d'une traite devant lui, maintenant une pression sur son poignet droit. Je le collais au mur. « Ne cherche pas d'excuse cette fois-ci parce que je risque de t'empoigner si tu le fais. » balançais-je d'un ton sec. J'avais été sage la dernière fois. Sauf que désormais, j'étais en colère. Et en plus, j'avais bu. Chose qu'on pouvait constater par mon haleine. « Ça t'amuse de me snober ? J'suis sûr que t'as recommencé, ce soir. Tu me tues. » Trop de rancœur, trop d'alcool. Il allait regretter ses agissements. Il n'allait pas quitter cette pièce avant que je le décide.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Jeu 3 Avr - 18:17
Tel un oiseau migrateur, je filais d'un endroit à l'autre en fonction des minutes, des heures, retournant parfois sur mes pas. Si j'arrivais à passer outre le fait que j'étais simplement dépassé depuis ces dernières semaines, j'aurais pu trouver un intérêt réel à cette soirée. Le son était bon, et faisait danser plus d'une personne. Plusieurs filles se trémoussaient, sans doute alcoolisées, les fesses contre des bassins égarés et réactifs. Et alcoolisés, nous avions tous plus ou moins l'occasion de l'être, incités à le faire. Les bouteilles étaient en nombre, diverses et variées, les gens souriaient sans se prendre la tête. Je me prenais la tête. Comme toujours, j'avais le don de gâcher l'ambiance. Personne ne voyait rien, car j'étais un bon comédien face à la foule. Personne ne voyais jamais rien. Personne hormis Su Ah, mais Su Ah ne pouvait rien faire pour moi, ni ce soir, ni plus jamais. C'est la sensation amère qui me tiraillait les tripes. Le temps, quoique moindre, faisait son effet, et je ne sus plus très bien à quelle distance s'étaient stoppées mes lèvres, la façon dont brillaient ses yeux, la pâleur de sa peau. Rien qu'à penser que mon souffle chaud, faiblement alcoolisé lui aussi, sur sa bouche fine, j'en frissonnais de tout mon soûl. Je ne sais pas ce qui se serait passé si j'étais allé trop loin. Comment tout aurait terminé, si j'avais cessé avant, mais ce milieu qui n'était en rien juste provoquait ma fuite. J'étais un couard, un trouillard. Tao Jun se vante, mais Tao Jun fuit toujours devant l'adversité de ses sentiments, surtout lorsqu'ils sont aussi flous et embrouillés. Pourtant, je souriais. A quoi bon montrer son malaise au milieu de la foule, quand personne n'était là pour s'en soucier ? Je posai mon verre sur une des multiples tables après en avoir vidé le contenu en mimant l'enthousiasme. Le masque était en place, la façade, quoique branlante, semblait stable. Quelle magnifique distraction que de faire semblant d'avoir oublié. Sans compter cette Su Ah en liberté qui menaçait mon bonheur artificiel de sa présence..
Présence trop proche. Cerveau lent à la détente, noyé dans les préoccupation et la boisson. Incompréhension. Des doigts autour de mon poignet, une poigne ferme, presque dure. J'opposai une forme de résistance pour me maintenir en place après avoir constaté la maîtresse de ces avants-bras fins, serrant les dents. Je ne m'obstinais pas à trouver mille et une raisons de la fuir, ce soir encore, pour qu'elle m'embarque ainsi ! Je savais bien que tôt ou tard je devrais affronter Su Ah, mais plus tard serait le mieux. Quand, par exemple, je serai devenu assez vieux pour avoir oublié cet épisode gênant. En trois semaines, j'étais devenu fou. Je n'avais cessé de me torturer l'esprit sur le pourquoi du comment, pour quelle(s) raison(s). Je remettais tout simplement mon amitié avec la jeune femme en question, la retournais dans tous les sens. Pour conclure, favorisant la facilité, j'avais tenté de me convaincre qu'il s'agissait d'un acte instinctif, et que de toutes manières je n'avais rien fait. C'était vrai, non ? Je soupirai.
Une fois enfermé, emprisonné, dans une des nombreuses salles de la maison de Dong Yul, c'est avec méfiance que je la toisai, mais également avec une forme de surprise. Ma mâchoire se crispa et, sous la tension, mon corps se tendit. J'aurais voulu dégager mon poignet, mais la curiosité me clouait sur place, me rendant incapable de me mouvoir. « Quoi ? Tss.. » Pitoyable. Pathétique. Non pas elle, mais moi. J'usais d'un système d'auto-défense qui consistait à darder sur la beauté pâle un regard de glace méprisant. Je plissai le nez en grognant mon mécontentement. Je n'aimais pas qu'elle boive. Parce que je la connaissais depuis l'époque où elle ne le faisait pas. Parce que j'étais comme un grand frère. Et même si nous avions passé cette étape de nos vies, je n'aimais pas qu'elle boive sans moi, quand je ne pouvais lui dire de stopper. « Te snober ? Fais pas comme si ça te faisait quelque chose ! » J'haussais la voix. Moi aussi, j'avais des choses à lui reprocher. Des choses futiles, sans doute inutiles, voire peut-être même fausses, mais je me raccrochai à ces idées pour m'alléger la conscience. « Ouais, ouais je me barre, parce que j'ai pas envie de te voir. Tu comprends ça ? » Encore une fois j'étais tout bonnement incapable de m'étendre sur mes sentiments. D'ordinaire, bien que ça tenait de l'épreuve, c'était bien plus facile d'ouvrir sa bouche avec Sunnie ; pas aujourd'hui. Je ne pouvais que lui reprocher ce que j'étais incapable de lui avouer. Comme le fait que, sans doute, j'ai été seul à réfléchir activement ces trois semaines. Comme le fait que j'ai étudié les bases de notre lien de A à Z sans relâche, que j'ai remis en question notre feeling. Sans doute ne l'avait-elle pas fait. Une part de moi l'espérait, pour sentir sa culpabilité s'alléger. L'autre suppliait l'inverse.
Éventuellement avait-elle oublié comment lire entre mes lignes. Peut-être songeait-elle que m'enfuir à son arrivée ne me pinçait pas le cœur. Sans doute pensait-elle que je me moquais d'elle. C'était à elle de m'aider, non pas à moi. C'était à elle de m'éclairer, j'étais perdu. Un soldat fidèle bataillant à tue-tête sur un terrain miné, sans savoir s'il en sortira indemne. D'un mouvement brusque, je dégageai mon poignet et le massai par réflexe. Ne bougeant pas pour autant, premièrement parce qu'elle m'en empêchait, et deuxièmement parce que j'étais encore curieux et amer, je lâchai dans un murmure : « Qui tue l'autre, Sunnie ? »
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Jeu 3 Avr - 20:23
La musique était forte, pourtant, j'avais l'impression de rien entendre. Assise sur ce canapé qui empestait, le verre à la main, j'étais plongée dans mon monde. Mes pensées, l'alcool. Tout se mélange me rendait sourde. Je ne pris plus la peine de regarder les gens autour de moi. Je préférais ne pas voir les deux personnes, à mes côtés, s'embrasser comme si leur vie en dépendait. Je craquais complètement. Mon regard vide s'était posé sur mes talons, qui me tiraillaient les pieds. J'effleurais mes lèvres avec ce verre rempli de vodka. L'alcool c'était mal. Je le savais. Je perdais mes moyens, comme tout le monde. Fiasco total. S'il me voyait, il n'aimerait pas ça. Je ne buvais pas à cause d'une dépression, non, je n'en étais pas à ce point là. Cependant, je n'étais pas d'humeur à m'amuser, à danser. Je m'étais pointée ici pour m'éclater et finalement c'était tout le contraire. J'avais voulu me montrer, encore. Parce que Lee Su Ah qui ne sortait pas, c'était une plaisanterie. Pourtant, j'aurais dû rester chez moi, mourir dans mon lit ou alors j'aurais dû me trouver une occupation plus convenable. Je boudais sérieusement, mais personne n'allait le remarquer. On était tous trop bourré pour se rendre compte de la situation. Cette maison était presque un nid de zombie. Néanmoins, mon sang ne fit qu'un tour. En effet, je venais de croiser mon grand ami – surtout en ce moment – vers ma droite. Je m'étais levée, sans vraiment réfléchir. Au moment où je pris de la hauteur, je sentis légèrement ma tête tourner, mais je ne fis pas attention. A force, j'avais l'habitude. Contrairement à de nombreuses choses. Par exemple, je n'avais pas l'habitude qu'un ami tente de me fuir. Bref, je l'avais embarqué avec moi, ne demandant pas son consentement. Je n'essuyais que des refus avec lui de toute façon..
Son dos était collé au mur. Je me dressais devant lui, sifflant le contenu de mon verre. La boisson m'arrachait la gueule, mais je ne fis semblant de rien. J'étais forte sur ce point. Enfin, je croyais. Parce que je risquais de perdre mes moyens si je continuais sur cette pente. Je soufflais légèrement, alors que mon regard s'avérait aussi noir que le sien. Il ne semblait pas heureux de me voir. Moi aussi, j'étais dos au mur. Je n'avais pas le choix. Je devais le faire réagir, le provoquer pour tout savoir. La dernière fois, je m'étais arrêtée mais cette fois-ci, ceci allait être difficile. Pourquoi ? L'alcool. Je déraillais toujours. De toute façon, je n'avais plus rien à perdre. Après tout, il avait tout fait pour m'esquiver pendant trois semaines.. Trois semaines putain. Je serrais mon poing par simple automatisme. J'étais tendue, nerveuse mais surtout en colère. Il avait provoqué le diable. Il avait réellement touché ma fierté. Pourtant, c'était le seul qui pouvait tout se permettre avec moi. Peut-être que parfois, il me charriait un peu trop fort, que je me vexais.. Mais là, il avait remis notre amitié en jeu. Se croyait-il dans une partie de poker ? Bluffant comme jamais, jouant son plus gros gain. Je soufflais encore et encore. Ses répliques ne m'aidaient pas du tout. J'aurais aimé le frapper. Cependant, une voix me disait de prendre mon temps, d'être patiente avec lui car c'était sûrement difficile aussi, de son côté. Aish. Je ne pouvais pas lui faire plaisir. Il serait tellement heureux de savoir qu'il avait réussi sa mission. Plus de contrôle, plus rien. Il ne méritait que ma colère. Je me contredisais.. Je ne voulais pas compatir, je ne voulais pas lui demander un énième service. Tao était déjà incapable de m'envoyer un sms, alors lui demander de m'écouter.. Je pouffais de rire, légèrement. A quoi je pensais ? Je me désespérais d'être aussi faible. « Ouais ouais.. Je suis horrible. Je me fiche des gens, je me sers d'eux. Je connais la chanson. Rien ne me fait mal c'est bien connu. » soufflais-je. J'affichais un sourire hypocrite, ne lâchant pas la moindre seconde son regard. Oh, je n'allais pas lui faire ce plaisir. « Non, je comprends pas. Mais soit, casse-toi si t'en as si envie. Crois-moi, cette fois-ci, je te rendrais la tâche facile. » mentais-je. J'étais vraiment incapable de penser ces mots. Mes gestes lui indiquaient la sortie, et je priais intérieurement pour qu'il reste. A quoi bon l'avoir forcé à venir ici, sinon ? « De toute façon, tu ne sais faire que ça. Partir, fuir les problèmes, me laisser dans la merde... » soupirais-je, d'un ton plus bas que la normale. Il avait déjà fait ça chez moi.. Il n'en avait pas marre de continuer cette histoire sans fin.. « Sois honnête avec les gens, pour une fois. » Lâcheur, hypocrite, menteur. Décidément, je n'y allais pas de mains mortes. Je ne pouvais être douce, ici. Je risquais de faiblir au bout de dix secondes. J'arbodais toujours sur la même position. J'avais pourtant dit que je le laissais partir, et pourtant, j'étais incapable de bouger le petit orteil. Je relevais la tête, parce que même avec mes talons, j'étais encore trop petite. « T'as déjà tué Sunnie. » murmurais-je à mon tour, baissant légèrement la tête. « Ce qui remplit ton cœur de joie, je suppose, Monsieur, j'ai pas envie de te voir. »
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Jeu 3 Avr - 21:24
Un duel de regard, à savoir qui flanchera le premier. Rage contre rancœur, dégoût contre déception, incompréhension contre culpabilité. Depuis le temps que nous nous fréquentions, il était évident que nous avions connu des crises. Il aurait fallu que nous fussions des saints pour nous supporter l'un l'autre en permanence. Hors, elle était loin d'en être un, et j'étais peut-être le pire des deux. Que nous partions au quart de tour pour une broutille n'avait rien d'anodin de par le passé, toutefois, en grandissant nous avions aquis une certaine mesure, une retenue et de cette grande force de caractère qui se retrouvait faible lorsque nous étions ensemble était née un lien puissant, solide. Je n'avais jamais douté un instant qu'elle serait là le jour de mon enterrement. Naïvement, et avec des yeux d'enfant, j'ai toujours pensé qu'elle serait présente, pour toujours et à jamais. Je venais d'ouvrir les yeux, ces derniers jours ; il était temps. Pour toujours et à jamais n'existait pas. Cette dispute pouvait paraître banale, une dispute comme il en éclatait à chaque instant sur Terre, mais je doutais que nous puissions nous en relever intacts comme des précédentes. Si ce n'était elle, c'était moi qui allait tout gâcher, assurément. J'étais bien trop attaché à mon silence, à ma pudeur et à ma gêne pour étaler les problèmes et, par conséquent, en rechercher les solutions. J'étais un idiot.
Je serrai les dents, et les poings par la même occasion, ceux-ci plaqués contre le mur derrière moi contre lequel mon dos prenait appui. Assurément, qu'elle était horrible. Qu'elle se fichait des gens, qu'elle se servait d'eux. Qu'elle connaissait la chanson, que rien ne lui faisait mal. Quoi d'autre ? Quoi d'autre me permettrait d'anéantir mes regrets en déchargeant ma colère sur elle ? Il fallait que telles soient les choses, autrement je ne pourrais jamais lui en vouloir éternellement. Autrement je ne pourrais que me morfondre de mon idiotie pathétique. Avec fierté, je me redressai et ne détournai pas le regard. Si elle voulait à ça, qu'à cela ne tienne, il fallait prendre en compte l'éventualité d'une perte. « Si je me casse tu seras toute seule pour pleurer. Personne ne devrait être seul dans ces moments, pas toi. » Ces mots me brûlaient la langue. Je rêvais tant, un jour, de pouvoir les lui abandonner, lui demander d'en faire ce qu'elle en voulait, de les garder précieusement, de lire entre les lignes. Toutefois, lorsque j'ouvris la bouche, la réalité fut différente. « J'ai envie de voir ce que t'as à me dire. Vas-y, et après j'me casserai. » L'empathie et la douceur désirée s'étaient planqué sous le faux mépris et la rudesse. Craché coupants et gelés, je désirais voir ce dont elle voulait parler. Me reprocher ma fuite, ou bien ce qui l'avait provoquée ?
Elle n'avait pas tord. Elle avait même entièrement raison. Je cédais devant toute adversité, devant le moindre obstacle pour ne pas avoir à me compliquer la vie. Je ne voulais pas avoir de problèmes avec Su Ah alors je me dérobais sans prendre conscience que je jetais ainsi de l'huile sur le feu. Transpercé par un amer et douloureux sentiment de honte, je baissai les yeux sur mes chaussures en enfonçant mes mains dans mes poches. Je venais de perdre. Pourquoi ne pouvais-je décemment pas agir avec elle comme avec n'importe qui d'autre ? Être cinglant, méchant, et non pas me laisser marcher dessus par peur de la tuer ? Tachant de redresser la situation à mon avantage malgré tout, je relevai la tête et esquissai un faux et peu convainquant rictus en coin. « Honnête et courageux, hm ? C'est ça que t'attends ? Je suis pas un héros, Su Ah, et si ça te plait pas tu sais où est la porte. Porte que j'aurais volontiers pris si tu daignais te pousser. » Je sous-entendais ma fuite. Et par ailleurs, avec une délicatesse cachée sous les apparences, je la dégageai d'un coup d'épaule pour pouvoir circuler où bon me semblait dans la pièce. Je n'avais plus même l'envie de fuir.
« Pauvre petite Sunnie. » La légèreté et le sourire combinés avaient un rendu détestable. Cela avait toujours été ma seule force. Là encore elle n'avait que raison. Je n'avais pas envie de la voir. Quand est-ce que j'avais appris à être si froid ? Tout ça parce que j'avais été un peu trop près de.. Je secouai la tête en tapant doucement ma tempe de la paume de ma main. Pourquoi est-ce que ceci s'obstinait à repasser sans cesse ? Comme pour m'enfoncer dans mes erreurs. Je soupirai. « J'ai pas envie de te voir, c'est vrai. Tu sors s'il te plait ? » Pas même de l'ironie. Pressé, sans doute agacé, mais aussi désemparé, ma voix s'était subitement calmée. Parce que j’abandonnais, encore une fois, en quelques secondes. Ces quelques phrases relevaient de son mal-être et, j'avais beau parler et brasser de l'air, son mal-être provoquait le mien. Encore aujourd'hui. Surtout aujourd'hui. Je m'approchai de la fenêtre et l'entrouvris, avant de sortir une cigarette de mon paquet. La tige entre les lèvres, la fumée qui montait, la brise qui me faisait frémir, je lui tournai le dos. J'avais été poli dans ma demande ; je tentais d'amorcer les excuses. Je fumais ; j'étais nerveux. Un vrai langage à travers les attitudes et le corps. « Puis t'as pas été toute seule, non ? T'es généralement bien entourée. » Je critiquais avec une pointe de jalousie ses fréquentations, n'osant plus croiser son regard depuis qu'elle criblait mon cœur de balles.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Ven 4 Avr - 18:02
Affrontant son regard, j'avais peur d'une seule chose: la vérité. Il m'avait balancé qu'il ne voulait pas me voir, et finalement peut-être qu'il était sincère. Pourtant, l'alcool me força à rester, tout comme l'espoir. Pour le coup, je voulais bien qu'il me mente.. Mais ceci devait rester une exception. Cette dernière avait tendance à s'élargir de plus en plus, ces derniers temps. Je ne savais pas ce que je voulais. La colère me rongeait peu à peu, sachant pertinemment que la vodka et tout le reste ne m'avait pas aidé. J'étais blessée dans mon amour propre. Je le connaissais bien, et je savais très bien que la partie ne risquait pas d'être facile. Le pire, c'était cette comparaison. Pourquoi je cherchais à le défier ? C'était mon ami et je n'avais rien à lui prouver là-dessus. On n'avait pas besoin d'agir de cette manière, parce que normalement, on devrait se soutenir. Les mots ne cessaient de blesser, que ça soit les siens, ou bien les miens. Enfin, les siens, c'était certain. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête. Et il se cassera après avoir tout entendu. Je soufflais. C'était à moi de parler, et pourtant, les mots ne venaient pas. Si je me confiais à lui, il aurait encore plus d'armes pour m'attaquer, par la suite. Je risquais d'être brisée encore plus. Légèrement anxieuse, je me demandais si j'avais choisi la bonne solution. Est-ce que j'avais bien fait de le chercher ? Est-ce que j'avais bien fait de le provoquer ? Très bonne question.. Je ne pouvais même pas y répondre, mon cerveau captait les informations tardivement. « Tu sais très bien ce que je veux te dire. Je veux savoir pourquoi tu me snobes. Je veux savoir aussi ce qui se passe, depuis ce fameux soir. » Ce n'était pas à moi de parler. Les raisons de mon intervention, je lui avais déjà signalé. Je soufflais légèrement, me doutant de l'inutilité de mes mots. Pourtant, je continuais à m'accrocher, alors que le jeune homme ne semblait plus vouloir de moi. Depuis quand j'agissais de la sorte ? J'étais sûrement devenue complètement folle. Je perdais sûrement mon temps, alors que j'avais l'impression qu'il me recrachait une leçon. Il avait appris par cœur son texte. Partir, toujours partir. J'aurais pu le faire moi aussi, sauf que nos tempéraments étaient différents, apparemment. J'avais mal, j'étais énervée. J'avais besoin de régler mes comptes avec lui pour pouvoir avancer, pour ne pas regarder en arrière. Pendant trois semaines, j'avais cherché une solution. Je voulais retrouver notre relation, sincère et pure. Mais voulait-il arranger cette histoire ? J'en doutais de plus en plus. « Non, j'attends plus rien de toi. J'apprends de mes erreurs, c'est tout. Je te donne un dernier conseil, parce que tu seras tout seul après. Si tu tiens tant à sortir, bouscule moi. Mais n'oublie pas, si tu le fais, j'arrête tout. » Avertissement. J'espérais que ça soit le dernier. Je ne devrais pas jouer avec le feu. Je ne devrais pas jouer avec lui tout court. Ce mec était tellement doué pour blesser les gens. Je le savais, mais je n'avais eu l'occasion d'être la cible. Il se dégagea, alors que je ne bougeais pas d'un poil. Mon poing était toujours fermé, alors que mon visage était tout sauf heureux. Une réelle envie de meurtre. Trois petits mots, mais son ton n'était pas comme d'habitude. Il se moquait de tout. Il osait se foutre de moi. Je me retournais, lui jetant un regard noir. « Ne me parle pas comme ça. » Rien n'allait s'arranger. J'en étais persuadée. Je soufflais, alors que l'envie de partir commençait à m'envahir. Je ne pouvais pas lui reprocher de le vouloir, après tout, c'était pareil pour moi désormais. Je devais résister, persister, mais c'était difficile. Tao était froid, distant et ne semblait plus vouloir affaire à moi. Décidément, ces histoires ne cessaient de m'arriver en ce moment. « Je suis pas tes chiennes. J'obéis pas dés que tu donnes un ordre. » balançais-je d'un ton sec. Il avait été poli, mais je m'en fichais. Je relevais même plus. J'étais frustrée. Cela me ressemblait pas, mais que faire l'alcool avait tendance à me rendre trop mauvaise. A mes dépens. Je me glissais contre la porte, m'affalant sur le sol frais. J'étais tellement fatiguée. Je glissais ma main sur mon front, tenant finalement cette tête trop lourde. J'avais trop bu. Je blottis mes genoux contre la poitrine, comme si mes jambes allaient me servir de bouclier. « Ouais, c'est vrai. » Pourquoi mentir ? J'étais bien entourée mais je ne racontais jamais mes histoires. A personne. Je préférais tout garder pour moi. C'était tellement plus facile, bien que parfois, j'avais du mal à le supporter. « Mais j'ai rien dit sur toi. Pourquoi devrais-je en parler de toute manière. C'est pas comme si tu comptais, encore. » Je mentais ouvertement concernant la dernière partie. Si j'arrivais à le convaincre, peut-être que ça irait mieux pour moi. Je mis ma tête en l'arrière. « Putain, ça fait mal. » Je toussais légèrement, avant de regarder autour de moi. Je ne savais même plus si je parlais de lui ou de cet alcool qui me rendait pas très fraîche. Je voyais flou, je voyais plus rien. Je lâchais un soupir profond, c'était les deux en fait.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Ven 4 Avr - 19:38
Je savais pertinemment que je ne désirais pas que nous restions éternellement en froid. Ces quelques semaines sans sa présence à mes côtés avaient relevé de la torture pure et dure. Je conçois ne pas être l'ami idéal, l'ami rêvé. Mes crises de jalousies, d'abord tues, mais qui se plaisaient à éclater de plus en plus souvent et violemment, me faisait honte. Ma possessivité certaine aussi. Je ne passai pas mon temps à lui courir après, mais lorsqu'elle était là, je peinai à la laisser repartir. Ainsi, ses sourires, son rire même, rien que sa voix, avaient laissé une sorte de plaie béante. Un vide, quelque chose qui manquait dans le quotidien. Toutefois, je favorisai l'idée de souffrir seul que de comprendre et subir ses reproches, ses critiques, ses remarques. Encore, toujours, une attitude de lâche. Je n'assumais pas, je n'assumais rien. Elle l'avait soulevé à de nombreuses reprises, mais elle n'avait jamais eu tord : je ne savais rien faire d'autre que m'échapper pour ne pas avoir à voir la réalité en face. Le regard rivé sur l'extérieur aux formes indiscernables dans une telle obscurité, je soupirai. Nerveusement, mes doigts pianotaient sur le rebord de la fenêtre. Puis, finalement, mes coudes se posèrent sur le béton de celui-ci et ma tête trouva refuge entre mes avants-bras. La tige se consumait seule, se consumait vite. Je m'usai seul, je m'usai vite. Et dans un énième silence, je portai la cigarette à mes lèvres pour savourer l'instant précieux de la fumée au fond de la gorge, qui noie les poumons. La colère était retombée en un instant, subitement, laissant place à l'inconfort et le remord ; ce que j'avais souhaité éviter. Tao Jun ne se remet jamais en question, il est connu. Tao Jun est un enculé, tout le monde le sait. Mais le Tao Jun que je suis réellement n'est pas comme ça, seulement, je l'avais oublié. Il était capable de tendresse, de douceur, de sincérité et de franchise, néanmoins ces mots avaient été si peu utilisés qu'ils en perdaient tout leur sens, et que c'est douloureusement que j'en subissais le contre-coup. Je devais arrêter la chasse aux questions, cesser de courir après quelques sentiments incompréhensibles, et m'en borner à l'affection limpide et sans imperfection que je portai à Su Ah. Plus facile à dire qu'à faire, toutefois.
J'avais décidé de reprendre du poil de la bête, de retrouver ma force d'antan. Si l'envie de m'agacer me prenait à la gorge et m'en faisais presque suffoquai, je gardai le silence pour ne pas la laisser éclater. Mes poings serrés, je me raclai la gorge et tenta d'avoir l'air détaché : « Su Ah, tu sais que j'ai arrêté ces jeux absurdes depuis un moment déjà. Mes chiennes ? Tu sais même pas sur quel terrain tu t'avances. » Il y a quelques mois, ses mots auraient tenu la route. Mais depuis, j'étais passé à autre chose, cessant les courses puériles, les records, et ce genre de jeux. Je ne considérai personne comme à ma botte, et j'eus espéré qu'elle le savait. Pas même à la moitié, j'étais déjà las de la cigarette qui n'évacuait pas mon stress. Ainsi je l'écrasai contre le rebord glacé et l'envoyai voler par la suite, refermant la fenêtre. « J'aime pas quand tu ne me contredis pas. » Et c'était bien le seul moment. J'aurai préféré qu'elle dise, qu'elle sous-entende, qu'ils ne valaient rien. Pour la seconde fois, je frappai doucement ma tempe pour chasser ces idées incongrues. Je ne savais plus sur quel pied danser. La réconforter, me mettre de côté, lui avouer ? Préférer conserver sa fierté, se tirer ? Prendre le risque de la perdre, ou de la blesser, d'être à ses yeux changé ?
Un mensonge douloureux, mais que je savais cerner comme faux. Je connaissais la violette, mieux que personne. J'avais appris trait par trait ses formes, ses courbes et ses expressions à force de regards, j'avais enregistré chaque remarque, chaque fragment de caractère de par le temps qui nous rapprochait. Je savais qu'elle mentait. Autrement, elle ne serait pas restée. Autrement, elle n'aurait pas mis tant d'ardeur à me retenir. Je craquai, déraillai, perdis. M'approchant, je finis par m'accroupir devant elle. Un nouveau soupire outrepassa mes lèvres et, si je devais les compter, j'en aurais rapidement perdu le fil. « Tu sais pas mentir, Sunnie. » Je m'étonnais moi-même, car il ne s'agissait pas là d'un reproche. A dire vrai, la voir aussi désemparée avait l'effet de m'adoucir, de me faire compatir. Je ne pouvais me borner dans mon égoïste si elle avait si mal. Je n'aimais pas. Je n'aimais pas qu'elle boive tant, qu'elle se mette dans ses états, et finalement, je m'assis à même le sol face à elle, les jambes étendues de chaque côté du corps de Su Ah. Mon regard critique la jugea. « Si tu tiens pas l'alcool, pourquoi tu bois ? » Une réprimande peu sévère pourtant. Je baissai les yeux, honteux, et mis encore quelques secondes à oser.
Oser un geste banal, qui semblait bien trop irréel pour la situation. D'une main, j'attrapai la sienne, pour entremêler nos doigts. C'était ma façon de lui apporter du réconfort, de lui transmettre ma force d'une légère pression. De l'autre, je relevai son menton pour la forcer à me regarder dans les yeux. Puis mes doigts glissèrent sur son poignet, qui entraîna sa main jusqu'à ma nuque. J'avais besoin de réconfort, moi aussi. J'ignorai si elle désirait me tuer à cet instant, mais tout mon corps tremblait d'hésitation, d'appréhension, de peur. « Tu me détestes vraiment ? » J'avais besoin de l'entendre dire le contraire, auquel cas je décéderai avec elle. Par ailleurs, je retirai mon front de contre le sien et enfouis ma tête dans son cou, mon dos souffrant de ces tremblements instoppables. « Je t'ai dis de pas boire. Je t'ai dis de pas boire. Je t'ai déjà dis qu'il fallait pas boire quand on tenait pas l'alcool. Je te l'ai déjà dis. » Il fallait combler le silence. Il fallait, c'était une nécessité absolue. Je me devais de parler. Pour rien dire. Pour tout dire. Je devais parler. Elle n'étais pas très fraîche, mais je n'étais guère loin d'elle, le tabac et la boisson se faisant légèrement sentir à chacun de mes mots.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Sam 5 Avr - 15:29
Cela fait un moment que je ne savais plus sur quel terrain, je m'avançais justement. A tout garder soi, on ne pouvait pas faire part de nos changements, du rythme de notre vie. Ce dernier s'était avéré très lent. Pendant trois semaines, j'avais sombré. Je perdais tout: Tao en premier, ma légitimité, ma fierté. Tout y passait et finalement, ces histoires m'avaient conduit ici, enfin je crois. Ce raisonnement montrait toutes mes faiblesses. C'était insupportable. « Comment je suis censée savoir ? T'es même plus fichu de répondre à une seule de mes questions. Je m'en fiche si j'ai raison ou tort. » J'haussais légèrement le ton, il m'énervait. Je voulais faire fuir toute cette frustration qui avait gagné tout mon être depuis ces semaines, qui m'avaient semblé si longues. Il ne pouvait pas s'empêcher de fumer, je ne pouvais m'empêcher de boire. Finalement, on était des êtres faibles, tous les deux. Mais, je persistais. Je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin. Je me raclais la gorge avant de lui balancer la vérité pure et dure. « De toute façon, ça change rien. Tu campes toujours sur tes positions. » La dernière fois, je lui avais précisé qu'il n'y avait personne. Mais c'était, il y a trois semaines. Certaines personnes étaient là sans le vouloir, quand lui, il m'avait lâché comme une vieille chaussette. Pourquoi devrais-je le ménager ? Après tout, il n'avait pas hésité à me torturer l'esprit, et volontairement qui plus est. Je n'allais plus prendre de gants, à quoi bon..Je soufflais légèrement, descendant mon pauvre cadavre au sol. J'étais dos à la porte. Au moins, il n'allait pas s'échapper. Sauf s'il se jetait de la fenêtre. Je posais mon front contre mes genoux, sentant un profond mal-être. L'alcool, Tao. Tout se mélangeait. J'avais tellement envie d'être dans mon lit, d'être au chaud. Mais ce soir, j'avais envie de beaucoup de choses. Cependant, je ne pouvais pas tout avoir en même temps. Je devais fixer mes priorités et puis bon vent. La tête baissée, j'affichais un léger sourire, qu'il ne pouvait pas voir. Je ne savais pas mentir, il avait raison. Dans un sens, cela me réchauffait un peu le cœur mais dans un autre sens, ça me brisait légèrement. Pourquoi il me connaissait si bien ? Franchement, j'avais l'impression qu'il captait la moindre de mes émotions. Pourtant, il me laissait crever là, dans ce désespoir qu'il bloquait ma joie de vivre. « La soirée est pourrie. » répondais-je d'une voix calme. Tu parles d'une excuse. Si la soirée était pourrie, je serais partie directement, sans faire de chichi. Je n'avais pas la force de lui répondre. Il n'en prenait pas la peine, pourquoi devrais-je ? Je ne produisais aucun effort, ce soir. Enfin si, vu que j'étais allée vers lui. Je lui avais laissé une chance de s'expliquer aussi.. En fait, je n'étais pas ridicule. Et malheureusement, rien ne s'arrangeait. Il attrapa ma main, entremêlant nos doigts. Je baissais toujours la tête, comme si j'allais retrouver ma force en regardant le sol. Après, c'était aussi un moyen de ne pas le voir, assis juste en face de moi. Néanmoins, le jeune homme avait encore deviné mes intentions. Il me força à le regarder dans les yeux, explosés par l'alcool. Mon regard était si sombre et si inexpressif en même temps. Tout était flou, si flou dans ma tête. Il revenait avec ses touchers, qui ne m'aidaient pas à m'apaiser. C'était sûrement l'objectif, mais j'avais trop de rancœur. Il pouvait le comprendre, non ? « Je n'ai jamais dit que je te détestais. » soufflais-je, froide. La dernière fois, j'avais toutes les raisons de me confier à d'autres personnes, de les voir. Désormais, j'avais toutes les raisons de le détester. Mais c'était tout bonnement impossible, même si j'y mettais toute la volonté du monde. Il glissa, une nouvelle fois sa tête dans mon cou, échappant un profond soupir. Je plissais les yeux, désemparée. « Arrête de faire ça.. » lâchais-je avec une voix brisée. « Ne fais pas comme si tu te souciais de mon état. T'étais pas là pendant trois semaines. Pourquoi tu devrais changer ton comportement alors que j'ai juste sifflé quelques verres ? Ne fais pas comme si tu te souciais de moi tout court. » Mon débit de parole était rapide. Ces émotions me prenaient encore à la gorge. Je m'écartais, préférant garder une distance raisonnable. Je ne pouvais pas le gérer, et encore moins maintenant. Bordel, il savait tout cela. Je me relevais, manquant de me casser la figure. Je fis deux trois pas, me retournant vers lui. « T'arrêtes pas de me faire souffrir, en ce moment, Tao. J'sais pas ce que je t'ai fait, c'était pas dans le contrat, ces histoires. » Je soufflais légèrement, alors que je ne savais plus où je devais poser mon regard. Toutes mes idées se mélangeaient. Cette situation me mettait en rogne. Je posais mes index au coin de l'oeil, tentant de dissimuler mes futures larmes. Je lâchais un rire nerveux. « C'est n'importe quoi. » Je riais, je pleurais en même temps.. Un mélange très mauvais. Un rendu des plus exécrables.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Sam 5 Avr - 17:08
J'avais tant cherché à fuir et à l'éviter, que me retrouver ainsi devant elle était.. déstabilisant. Alors que mes doigts maintenaient son menton droit pour ne pas qu'elle dévie son regard du mien, c'est un effort monumental qui me fut demandé pour ne pas que ce soit moi, qui tourne les yeux. Je me sentais à nu. Mis à nu. Par des gestes, par des contacts. Nous étions différents, autant dans nos manières de réagir que dans nos mots et nos caractères. Elle cherchait à toujours tout mettre à plat, tout arranger, quitte à faire exploser les choses. Elle cherchait à vivre sans regret, dans la lumière, dans la joie et se démenait pour ça. J'étais son fardeau, son boulet. J'étais incapable d'affronter les situations à problèmes, j'étais incapable de poser mes cartes sur la table, de peur de m'en prendre plein la gueule. Je préférais les gestes, les contacts. Par ailleurs, je lui avais déjà dis que je l'aimais. C'était un mot fort qui lui avais permis de comprendre qu'elle était une personne essentielle pour moi. Bien plus que les autres. Direct et court. Et si je le lui disais rarement, je savais que ça lui faisait plaisir. Non, décidément, je préférais la prendre dans mes bras, m'apaiser par le contact de sa peau contre la mienne, et par son odeur rassurante. Je préférais l'ombre. J'étais lâche, et elle était courageuse. Et encore là, nos différences transparaissaient. Ma tête avait pris place dans son cou. Ses ongles contre ma nuque me faisaient frémir d'un bien-être égoïste et mal-venu. J'avais craqué. J'avais fais le fort pendant trois semaines, même si aux yeux de tous je n'avais l'air que faible. Ils ignoraient tous quel courage mes échappades avaient nécessité, quel courage l'ignorer alors qu'elle était sous mes yeux avait réclamé. Quel courage m'avait été demandé pour lui tourner le dos, quelques instants plus tôt.. Je ne voulais pas être un fardeau encore longtemps, un poids. Je l'étais déjà assez, quoiqu'elle en dise. J'avais craqué. Elle me manquait, et j'avais saisi la première occasion pour faiblir et récupérer ces contacts enivrants.
C'était tellement désemparant, de réussir à penser une chose et son inverse à la fois. C'était tellement désemparant, de croire en ses gestes et espérer le contraire. C'était tellement désemparant de feindre la haïr, et l'aimer en me maudissant.
J'avais commencé à jouer un rôle, porter un nouveau masque. J'avais tenté de rester indifférent à son état, essayé de ne penser qu'à moi. Je ne pouvais lui tenir rigueur de ne pas pouvoir déchiffrer mes pensées, dans la mesure où je ne savais pas moi même ce que je désirais. A nouveau, le souffle d'un profond soupire s'écroula contre la peau de son cou. L'un de mes poings se serra discrètement. « C'est pas toi, qui m'a dit que nous n'avions pas besoin de nous voir tout le temps, qu'il ne servait à rien de se donner l'exclusivité ? » J'étais conscient qu'une partie de mes mots était hors sujet.. Mais qu'avais-je d'autre, comme défense ? « C'était que trois semaines, non ? » Crachais-je avec amertume, blessé. Je savais l'avoir déçue, mais j'avais pensé constamment à elle, me souciant de loin de la violette. Ceci, on ne pouvait pas me l'enlever. Éloigné d'elle, je la laissai se relever en restant au sol. Baissant la tête, je m'amusai à dessiner quelques arabesques au sol. Souffrir ? Qui faisait souffrir l'autre ? Je savais qu'elle n'y était pour rien, mais depuis un moment, c'était moi, qu'elle blessait constamment. Premièrement, parce qu'elle n'avait pas même cherché à cacher la peur qui l'avait assailli lorsque j'étais trop près d'elle, lorsque mon souffle s'était posé sur sa bouche pulpeuse. « Je te dégoûte, Su Ah ? » Je ris, amer. J'avais besoin de savoir. Et je savais déjà qu'elle allait répondre par la positive, rien que pour me faire payer ces derniers jours. C'était ça, cette peur, et cette volonté de se rapprocher des autres ? Est-ce que j'avais changé, à ses yeux ? C'était idiot comme raisonnement, désabusé. Désespéré.
Je sifflai entre mes dents à la façon d'un reptile lorsqu'elle rit. Toujours assis, toujours tête basse, toujours en dessinant. Toujours en me cachant. « Je sais. Je fais n'importe quoi en ce moment. » C'était un aveu autant envers elle qu'envers moi. Ennuyé, je m'allongeai par la suite en arrière, à même le sol. Je me moquais de mes vêtements, car contrairement à mes habitudes je n'avais pas enfilé quelque chose de classe. Non. Un simple jean et un sweat remonté jusqu'aux coudes ; le genre de chose que je ne mettais pas en temps normal. D'une, je n'avais pas envie d'attirer l'attention, de me montrer sous mon meilleur aspect. De deux, je savais pertinemment que si la soirée m'ennuyait et si rien ne me sortait de ma pseudo-déprime, j'aurais fini nu dans le lit d'une femme. Alors au diable les vêtements, et les vœux de fidélité envers Iseul, ce soir. Le regard rivé sur le plafond, je soupirai. Puis, fermai les yeux. « Je suis vraiment désolé. J'arrive plus à te regarder normalement, après tout ça. » J'avais décidé de répondre à ses questions. J'avais abandonné. Loque affalée au sol, ceci décrivait totalement mon état d'esprit de ces derniers temps. « Et j'ai préféré pas prendre le risque d'apprendre la réciproque. J'ai pas besoin de ça pour savoir que t'as flippé, l'autre soir. »
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Dim 6 Avr - 11:21
Confrontée à son regard, j'étais certaine que le malaise de la dernière fois n'était pas seulement exceptionnel. Pourtant, il ne faisait rien de grave mais, ses gestes me rappelaient ces souvenirs. J'ai l'impression que je n'allais pas oublier cette histoire de si tôt et ça me gonflait. Pourquoi je la prenais vraiment au sérieux ? J'avais tout provoqué. C'était moi qui l'avait cherché. C'était moi qui lui avait demandé de me montrer tout ce qu'il avait dans le ventre. Finalement, il a juste relevé le défi. Je n'étais jamais contente, mais soit, à cet instant, il avait gagné. Il était le plus doué en la matière. Habituée à être tactile avec lui, je commençais à croire que les choses allaient changer. De toute façon, ce soir, j'étais de mauvaise humeur. Si on me touchait, je devenais vite irritable. Tao n'était plus une exception. J'éprouvais tellement de rancœur, que je ne pouvais lui pardonner, pas maintenant en tout cas. Me prendre la main, me caresser le bras, tout ceci n'aidait pas vraiment. C'était même le contraire. J'échappais un léger soupir, parce qu'il exerçait un pouvoir sur moi. Je devais garder les idées fixes et ne pas flancher, pas pour ça quoi. Pourtant, je savais qu'il tentait de calmer le jeu, mais c'était bien trop facile. « Où est le rapport ? Peut-être qu'on ne se voit pas tout le temps, et je t'ai déjà expliqué les raisons. Mais, dés que je te voyais quelque part, je venais vers toi. Alors que toi, t'as rien fait. Même pas un bonjour, même pas un sms, qui se fait toujours attendre d'ailleurs. » soufflais-je, alors que ma tristesse ne cessait d'augmenter. « Oui, mais ça commence toujours comme ça. Si je t'avais pas vu ce soir, cette histoire aurait duré combien de temps ? » Il allait se servir de mes mots. Je lui tendais une perche. S'il voulait m'assommer pour de bon, c'était maintenant ou jamais. Après tout, précédemment, il avait dit qu'il ne voulait pas me voir. Peut-être qu'il ne voulait plus jamais me revoir. Encore une fois, je jouais avec le feu, mais j'avais besoin de poser ces questions, qui étaient vitales à mes yeux. Tout savoir, tout comprendre, c'était mon hobby. Je m'étais relevée, tremblotant alors que j'essayais de retenir mes larmes. J'avais réussi la dernière fois, car finalement, c'était une simple dispute. Enfin.. Sauf que cette fois-ci, les conséquences m'avaient tiraillé. Je détestais pleurer, comme toute personne censée. Je supportais encore moins de pleurer devant les gens, qu'ils fassent parties de mes proches ou non. Je passais ma main, enlevant toutes ces gouttes sucrées de mon visage. Je me retournais vers lui, essayant de faire bonne figure. Ce n'était pas parfait, mais je commençais à m'apaiser, sachant pertinemment que l'alcool m'influençait. Le self control. Je passais par toutes les émotions, c'était quand même comique. Je regardais le jeune homme,qui avait la tête baissée. « Non. » répondais-je d'un trait. J'aurais pu répondre par la positive, mais je voulais être honnête. Le dégoût était un mot bien trop fort. De plus, ce n'était pas le terme pour décrire ce que je ressentais pour Tao. Par contre, je ne cherchais pas à me justifier. Je n'avais pas besoin de lui dire, il était censé être au courant. Lors de la soirée match, j'avais balancé pas mal de choses. Je ne pouvais plus me répéter. J'en avais marre de le rassurer, comme un enfant. Actuellement, c'était moi qui le désirait. Je m'installais de nouveau par terre, mais pas à ses côtés. Deux êtres hostiles dans la même pièce ? Je baissais la tête, à mon tour. Je fermais les yeux, pour m'apaiser. Je l'écoutais, le laissant parler. Il glissa à même sur le sol, alors qu'il s'excusait. Je relevais la tête, ne sachant pas quoi dire. « Tu n'avais pas envie.. Je peux le concevoir. Mais tu crois que ça nous a aidé ? A mon avis, c'est tout le contraire. On en fait une affaire d’État, alors que ce problème ne devrait même pas exister. Ce n'était qu'un jeu, après tout.. » soufflais-je, affichant un sourire timide.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Dim 6 Avr - 13:14
Allongé sur le sol, je remontai les mains à mes tempes pour les masser de mes paumes. Ce geste, aussi inutile soit-il, avait pour habitude de m'apaiser et de me détendre. Pas ce soir, pas depuis quelques jours. Le regard rivé sur le plafond, je me concentrai sur le rythme de mon souffle. Fréquenter assidûment les fêtes et les tsebes aidait à améliorer sa tenue face à l'alcool. Toutefois, je n'étais pas super-man. J'avais déambulé entre les gens en me parant d'un faux sourire, dans l'espoir du subtiliser un verre, puis deux. Puis j'en perdis le compte. Sans doute avais-je bu trop pour pouvoir mâcher mes mots et afficher mes faiblesses. Sans doute avais-je bu trop peu pour pouvoir accuser l'alcool et ressentir la douleur telle qu'elle était. Elle tapait encore une fois dans le vrai. Elle n'avait de cesse de le faire. Elle me rappelait à quel point j'étais piètre menteur. Piètre homme, piètre ami. Qu'aurait coûté un simple sms ? Trop. Trop : de l'espoir. Je ne voulais pas me raccrocher à un espoir illusoire. Je savais que je n'aurais jamais le rôle que je désirais auprès d'elle, parce que le temps nous avait séparé quoi que nous en disions. Je fermai les yeux, poussai un long soupire. « Comment tu peux dire ça ? » Bien que mon corps se détendit en entendant ce que j'avais désiré entendre, ma conscience n'était pas satisfaite. Je détestais lorsque l'un et l'autre n'étaient pas en adéquation. Comment pouvait-elle prétendre ne pas être dégoûté après ce que j'avais vu, ce que j'avais fait ? Ce que j'avais manqué de faire.
Je savais qu'elle n'était plus debout ; son ombre ne me dominait plus. Mes dents vinrent jouer avec le coin de ma lèvre inférieure. J'avais trop de choses à dire, et si peu que je devais dire. Si elle savait, ne serait-ce qu'une infime partie, de tout ce qui m'avait traversé la tête depuis que j'avais quitté son appartement, elle aurait de quoi devenir folle. Evidemment, il ne s'était agit que d'un jeu. Un jeu non-prémédité qu'elle avait entamé. Que mon instinct avait désiré finir d'une façon singulière. De toutes façons, elle avait pu le voir, le comprendre : rien de tout ce qui s'était passé à ce moment ne m'avait déplu. Depuis quelques temps, je faillais dans mon rôle. Je le savais, c'était le pire. Je n'étais pas un ami très agréable. Ni très intelligent, ou futé. Je ne pensais qu'à ma gueule, en apparence. Si je n'avais pas été freiné par cette peur qui l'avait paralysé, jusqu'où aurais-je été ? Homme et femme dans un même lit, les pulsions.. Aurais-je vraiment pu prétendre à une erreur, et un manque de contrôle. Je ne savais pas, je ne savais plus. Mais je ne me voilais pas la face pour autant : dire ne rien avoir désiré serait mentir. Je ne savais pas vraiment ce qu'il se passait autour d'elle, autour de moi. Nous n'en parlions que peu, et tout était en plein changement dans mon entourage. Il était logique que mes repères s'inversent, se mélangent, changent. Mais elle ? « Putain j'comprends que dalle.. » grognais-je. Las, je tirai ma capuche pour la mettre sur la tête, comme ultime et vain geste de protection.
Une affaire d'état ? Je ris, jaune. Ouais, on en faisait tout un plat, mais j'étais au regret de ne pouvoir lui annoncer qu'elle avait raison. Était-ce si peu significatif ? J'avais été choqué, et c'était le mot, en comprenant qu'elle avait était effrayée par cette proximité. Pouvait-elle dire que je ne la dégoûtais pas ? « Su Ah, des fois tu devrais fermer ta gueule. » J'étais blessé. Et méchant, aussi. Une remarque aboyée avec fermeté et rudesse. C'était un jeu, c'était insignifiant, moi aussi je l'avais dit. Mais j'm'étais rendu compte que c'était pas tout à fait le cas, non plus. Je savais pas. Je savais pas c'était quoi, tout ce bordel dans ma tête, mais j'avais bien compris que j'étais pas jaloux pour de la merde, et que si j'avais eu la possibilité d'aller plus loin, je n'aurais sans doute pas réfléchi. Je me redressai, et me relevai à mon tour en chancelant. C'était inutile, pour elle comme pour moi, de jouer à s'asseoir, se relever et se rasseoir. Mais je pense que c'était une manière pour évacuer notre trop-plein. Je m'accroupis face à elle, tout en gardant une distance de sécurité. Elle ne voulait pas que je la touche, soit. J'avais été décidé à rester calme, et j'avais même commencé à parler, mais il y avait des choses dont on ne devait pas parler lorsque l'on ne s'y connaissait pas. « Je suis d'accord, le problème ne devrait pas exister. Mais de là à dire que ce n'était qu'un jeu ? Tu penses qu'à ta gueule. Qu'à toi, comme toujours. »
J'savais pas si c'était le cas, j'étais pas dans sa tête. Mais dans la mienne, c'était Hiroshima et Nagazaki ; le bordel complet. C'était tellement plus facile de l'accuser, parce que je me sentais mal et désemparé ! « Tu crois que j'ai pas vu comme t'as flippé ? Depuis quand je te fais peur comme ça ? Pourquoi tu m'as jamais dit tout ça ? J'aurais pu arrêter de te coller au cul. Mais faut croire que quand plus personne n'est là pour te placer sur un piédestal, ça te manque. » Je voulais bien être poli. Je voulais bien, mais j'étais agacé, et dans ces moments où la colère montait, mieux valait ne pas me contrarier comme elle venait de le faire en essayant d'arranger la situation. Je grognai, et me relevai pour, cette fois, ouvrir la porte et retourner de l'autre côté, là où la musique battait son plein. Quelques minutes à tout casser, le temps de subtiliser une bouteille de vodka, que je lançai à Su Ah en revenant à ses côtés. Je ne voulais pas fuir, je voulais juste oublier tout ce qui se bousculait dans ma tête. Elle avait aucune idée de comment elle pouvait me torturer. Je m'assis contre la porte, et enfouis mon visage contre mes genoux. « J'comprends plus ce que je dois faire, tu vois ? » ça faisait longtemps qu'elle me chamboulait, mais en avoir conscience était pire. Et elle me tenait rigueur de vouloir prendre du recul ? C'était une fuite, mais j'avais toutes les raisons du monde.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mar 8 Avr - 10:16
Comment je pouvais dire ça ? Je ne savais pas vraiment. En fait, c'était logique dans ma tête. Il générait en moi une multitude d'émotions, mais de là à dire qu'il me dégoûtait. Je croisais les bras, comme si j'essayais de garder en moi ce que j'avais dans la tête. Je n'avais pas, ou plus l'envie de m'étaler sur ce sujet. Tout ceci me semblait bien étrange. A partir de quel moment cette histoire avait commencé ? Dés son arrivée, il avait tellement sous-entendu des problèmes... Je n'avais rien vu venir, vraiment. Je décidais finalement de m'installer à nouveau par terre. Je n'arrêtais pas de gigoter. Je n'étais pas bien, ici, dans cette pièce avec lui. Il y avait cette distance, qui était si méconnue entre nous. Mais, il faut croire que notre relation a changé ou alors qu'on a changé tous les deux. Peut-être qu'on ne pouvait plus s'entendre tout simplement... C'était inconcevable. Tao était la personne qui me connaissait le plus, bien que depuis quelques temps, j'avais l'impression que ça ne soit plus vraiment le cas. Il gaffait, tout comme moi. Deux véritables handicapés. S'il ne comprenait pas, alors qu'est ce que c'était pour moi ? Je ne l'avais pas écouté, ou je ne voulais pas l'entendre... Je ne connaissais plus ses désirs, ses relations, ses histoires... Comment je pouvais l'aider ? Il allait devenir un inconnu.. J'avais subi pendant ces trois semaines, et finalement, ce n'était que le début. Pourtant, nous avons la possibilité de faire un fuck à nos soucis. Seulement, rien ne s'arrangeait, c'était pire. Il tira sa capuche pour la mettre sur la tête, alors que je fis des grosses joues. J'affichais cette mine boudeuse, comme à l'accoutumée. Je ne pouvais plus le confronter. Je m'étais assise pour retrouver de la force, mais j'avais juste envie de me glisser dans un trou de souris. Je ne pouvais partir. En effet, il y a quelques minutes, je lui reprochai sa lâcheté. Ça serait quand même un comportement hypocrite, de ma part si je l'abandonnais. Je relevais la tête à l'entente de ses mots totalement désagréables. « Monsieur s'énerve. » répliquais-je, avec un sourire moqueur. Bien sûr qu'il m'avait blessé, mais je n'allais pas me laisser faire. Il me parlait mal et cela m'était insupportable. Il me gonflait, et si je pouvais, je lui jetterai un verre d'eau à la gueule pour qu'il se calme. Et encore, j'étais bien gentille avec son verre d'eau. « Si t'as besoin de m'agresser verbalement pour me montrer que t'as enfin des couilles, soit. » Tellement habituel.. Je voulais toucher sa fierté, je devais à tout prix la toucher. Ses mots me brisaient le cœur. Il faut dire qu'il ne m'avait pas manqué. Toujours les mêmes remarques... Alors, même mon ami me voyait de cette manière ? Je ne savais même pas quoi penser.. J'étais tellement surprise. C'était la seule personne qui avait pu me voir autrement, et pourtant, je bouffais encore ce genre de réflexion. Ils n'avaient que ça en réserve ? Putain, qu'ils aillent tous se faire foutre. « Ton problème ne vient pas de ce jeu, il date d'avant. » J'utilisais toujours le terme ''jeu'. C'était une énième provocation, mais c'était également la vérité. On s'était disputé avant ce jeu, que j'avais entamé au passage. C'était son problème, pasl e mien désormais. Aish. Il ne pouvait pas venir de cette scène, mais à croire que si. Il persistait sur ce point. Alors c'était ça.. Je me relevais, alors qu'une lumière a apparu dans ma tête. Il m'avait donné tous les éléments, sûrement indirectement. Je me prenais la tête. Peut-être que je voyais des choses totalement fausses mais, cela m'étonnerait. J'étais présente ce soir là. Il avait fait semblant de rien, comme s'il avait préparé ce piège depuis le départ. Pourtant, ses mots prouvaient désormais le contraire. « J'étais censée faire quoi au juste ? J'aurais dû sourire, te sauter dessus aussi ? Mais Tao, réfléchis deux secondes. » Pourquoi je devrais faire ça ? Comment je le pourrais alors qu'il était mon ami, mon ami d'enfance.. J'avais peut-être eu une réaction un peu excessive, mais c'était tout à fait normal. Il avait failli m'embrasser.. Il était bien au courant, non ? « Ce n'est pas moi qui pense à ma gueule. C'est toi. C'est toi qui me demande des choses, alors tu sais très bien que je peux pas te les donner. Sans arrêt, tu veux que je me confie à toi. Je dois toujours te réconforter, à savoir si tu me dégoûtes ou pas. C'est toi qui veut être le seul dans ma vie. Ce n'est pas ça de l'égoïsme pur et dur ? » répliquais-je d'un ton sec. Puis, je lâchai un soupir alors que je plongeais mon regard dans le sien. « C'est que tu penses de moi alors ? Que je me sers des gens pour montrer à tout le monde que je suis la meilleure ? Wa-hou. » demandais-je, inconsciemment. Mon cœur se serrait. Il quitta la pièce le temps d'un instant, alors que je n'arrivais pas à m'en remettre. Est-ce qu'il y avait encore des choses à dire ? Il me jeta ensuite la bouteille de vodka. Il m'avait bien conseillé d'arrêter de boire, et pourtant à cause de lui, j'avais de l'alcool entre les mains. « Nous sommes deux. » soufflais-je, avant de me diriger vers lui. Je lui rendis sa bouteille. « Mais fais ce que tu veux. Je pense trop à ma gueule pour te donner des conseils. » J'affichais un air indifférent, alors qu'il bloquait la sortie, comme je l'avais fait précédemment. « Je vais rentrer. »
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mar 8 Avr - 18:58
C'était une plaie, que de ne pas se comprendre. Nous nous lancions critiques, reproches, cherchant à nous décharger de nos regrets et de nos peines, mais on se heurtait au mur de l'incompréhension. On ne se comprenait pas. Ou on ne voulait pas se comprendre. Nous avions tout deux des choses à reprocher, que l'autre niait avant de répliquer sur un autre sujet. Une plaie, un poison. Quand est-ce que les choses avaient virées ainsi ? A quel moment j'avais commencé à défaillir, à être irrespectueux, à changer ? Mais encore : à quel moment j'avais cessé de regarder Su Ah comme j'le faisais avant ? Si j'avais la possibilité de faire un bond en arrière pour anéantir cet instant, cette seconde.. putain. Putain, si j'avais la possibilité de pouvoir revenir dans le passé, et rester insensible à sa provocation joueuse. Putain, et encore putain de merde. Ses paroles venaient de lancer une flèche ardente en plein poitrine. Je détestais plus que tout ce moment où la vérité qui sortait de sa bouche me tuait de l'intérieur, me consumait, me rongeait. « Je sais, je sais tout ça okay ? J'ai juste du mal à digérer. J'en peux plus de tout ça, j'me prends la tête avec, tu peux pas imaginer. J'veux juste que tout s'arrête, j'veux juste être enfin.. indépendant. J'attends pas de toi que tu m'bouffes, ça va. J'suis pas con non plus ! » J'attendais pas ça d'elle. Mais dire que ça me déplairait, c'était se foutre de la gueule du monde, fallait être sincère. Je me redressai en soupirant. Ma tête trouva appui contre la porte. J'élevai la paume de ma main jusqu'à mon front en serrant les dents, fermant les yeux. J'savais pas c'que j'voulais. A la fois j'avais envie que tout s'arrête enfin, qu'on puisse passer à autre chose. Et a la fois, j'voulais pas ouvrir ma grande gueule devenue minuscule. Faut dire que j'avais de quoi flipper, quand même. C'était pas le genre de trucs qui est facile à faire comprendre, encore moins avec quelqu'un comme elle. Déjà que moi-même j'étais pas très sûr de ce que j'avançais.. C'était presque si j'avais pas davantage confiance en son jugement qu'en le mien. Je maugréais quelques sons plaintifs. « J'voyais pas les choses comme ça. J'voyais pas ça comme ça. Tu m'gaves. » Elle et sa foutue manie d'avoir toujours raison venaient de m'remettre en cause, et tout se chamboulait maintenant. Je ne savais plus ce que je voulais. J'savais qu'il fallait que je dirige ma colère vers moi-même, mais j'avais peur de le faire. Je déglutis en fuyant son regard, lâchement. Puis, dans un nouvel éclat de colère qui avait explosé comme une bulle, je m'étais levé en grognant et j'avais quitté la pièce. Foutue soirée, foutue pièce, foutue femme, foutu cœur.
Ce simple allé et retour m'avait permis de prendre un fin recul. J'pouvais faire quoi, j'y étais pour quoi si les choses étaient ainsi ? J'avais merdé, j'avais fais le coin, mais c'était ma faute au final si je supportais pas son habitude d'être si bien entourée, si je supportais pas l'idée qu'elle ne me relègue qu'à l'arrière-plan la plupart du temps, bien qu'inconsciemment ? La Terre gravite autour du soleil, mais le soleil s'en fout, il continue de rayonner sans se soucier de rien. Il brûle tout dans l'ignorance. En revenant, je m'étais laissé glisser contre la porte, la tête contre les genoux. J'étais un yo-yo à moi seul, passant d'un sentiment extrême à l'autre. J'avais plus de force, ou alors tout juste assez pour soupirer. Je lui avais lancé la bouteille, et l'honneur de commencer, n'attendant que son accord pour boire après elle. Fallait que j'me déchire la gueule à en plus pouvoir. Que j'me déchire à en dégueuler dans la voiture, à plus me souvenir de rien. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle me tende ainsi la vodka que j'avais subtilisé, et levai la tête vers elle. « Au point où j'en suis, j'sais même pas si ça changera grand chose de tenter d'm'aider. » J'voulais pas qu'elle rentre. Je savais pas pourquoi, parce qu'au fond, j'attendais que ça. Mais je ne voulais pas qu'elle rentre.
Me relevant, je saisis la bouteille d'une main. De l'autre, j'enroulai mes doigts autour de son poignet en la toisant d'un air inquiet. « T'es sûre ? T'as bu beaucoup. » C'était tellement hilarant.. Ah. Tao Jun qui parlait de ça ? J'étais le premier à prendre la voiture, même défoncé, bourré. A vrai dire, je cherchais juste une excuse pour la retenir encore un peu. Entre ce moment où j'étais parti, et celui où j'étais revenu, j'avais perdu en chemin ma colère et ma frustration. Faut dire que c'était pas comme si elles allaient aider à me sortir de ce mauvais pas. J'étais même certain que pour une des rares fois, mes yeux miroitaient le regret et la culpabilité qui me rongeaient. « J'ai fais le con, vraiment. Je suis désolé, enfin, c'est trop tard mais fuck. Mieux vaut tard que jamais hein ? Tss de toutes façons ça changera rien. Fait gaffe sur le chemin. J'ai tout sauf envie de te retrouver dans un arbre. » Le plus drôle serait qu'elle soit venue accompagnée, ou quelque chose comme ça. Crédibilité zero dans ces cas-là. Ouvrant d'un geste maladroit la bouteille, je la portai à mes lèvres, le regard vitreux. M'essuyant le coin des lèvres du revers de la main, je tentai un sourire un peu éméché. « J'pense pas tout ça. Enfin si, sérieusement, j'le pense, mais c'est pas c'que j'voulais dire, puis t'y peux rien. Puis .. puis merde, j'abandonne. » Je m'emmêlais les pinceaux tout seul, et j'savais même pas si je pouvais ou non accuser l'alcool. Sans doute que oui, c'était plus facile ainsi. Je me mordis l'intérieur des joues en la fixant, désireux d'aller plus loin, d'approfondir mes excuses avec des causes.. Mais c'était dur et.. « Fuck me faut mes clopes. » j'abandonnais aussitôt, tâtant les poches de mon jean. Néanmoins, je trouvai quand même le courage de glisser avec un sourire en coin : « N'empêche que.. à condition que tu sois toujours ma fane bien sûr d'ici là, plus tard, tu resteras la number one. sasaeng ! »
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mar 8 Avr - 20:51
De quoi était-il dépendant ? De mes agissements, de mes jeux secrets avec lui ? Je ne savais pas vraiment quoi penser. Comme d'habitude. J'avais beau faire partie des petalous, le stade émotionnel me dépassait complètement. Où il voulait en venir au juste ? J'étais perdue, claquée et bourrée. Mon cerveau ne fonctionnait pas normalement. Puis, je prenais évidemment cette histoire à cœur. Je n'étais pas sereine. J'avais seulement tilté sur le terme ''indépendant''. Il ne fallait pas trop m'en demander. Cette conversation n'était pas claire, et c'était le brouillard dans ma tête. Finalement, je ne pouvais apporter d'éléments nouveaux. J'étais à deux doigts de citer une expression philosophique. A croire que j'avais trop bossé ces temps-ci. Je n'avais pas pu faire autre chose. Après tout, l'ensemble de mes amis était occupé en ce moment, volontairement ou non. Tao m'avait fait croire qu'il l'était, et finalement, tout n'était que mensonge. « C'est impossible d'être indépendant. » soufflais-je. J'en étais la preuve même. Pendant une durée inférieure à 10 ans, j'avais essayé. Par tous les moyens d'ailleurs. J'avais testé l'ignorance pure et dure, mais aussi le moyen de la supériorité. Si je ne prenais pas en compte les sentiments des gens, je pouvais avancer, faire ce que je voulais et me débrouiller toute seule. Ne rendre aucun compte. Cependant, c'était tout bonnement impossible d'avancer seule. Tao m'avait offert une possibilité et j'avais accepté. C'était bien de la dépendance ? Je l'avais tout aussi bien réclamé pendant trois semaines, lui et d'autres. Pourtant, toutes mes tentatives s'étaient transformées en échec. J'étais dépendante aussi. De lui, de mes amis. J'avais besoin d'eux. L'indépendance, ce n'était qu'un mensonge. Croire que partir de chez mon père allait me permettre d'être indépendante. C'était faux. J'avais toujours son pognon sur mon compte, je devais toujours exécuté ce qu'il désirait. Pas le choix, pas de liberté, pas d'indépendance. C'était ma vision des choses. Elle pouvait être évidemment contestée. Est-ce que Tao voyait les choses de cette manière ? Parlait-il au moins ça ? « J'ai toujours été dépendante de toi, tu sais. » Je me détestais d'être aussi douce, après avoir entendu toute la méchanceté gratuite du jeune homme. Désormais, je le gavais. Je tournais la tête, fermant les yeux. Mon regard était si vide. J'avais l'impression que j'étais à bout de force, que l'alcool avait fait disparaître mon esprit. Il me blessait tellement. Mon cœur était à deux doigts d'exploser, alors qu'un mal de ventre me prit. C'était sûrement un symptôme du stress. J'avais envie de prier. Je voulais que tout s'arrête. J'étais si nerveuse, si fatiguée, si énervée. J'avais des espèces de courbatures au dos, au cou. Je n'étais pas bien. La vodka me filait un mal de crâne des plus horribles. Pourtant, il voulait que je boive. Tao n'était qu'un être bafoué par la contradiction. Mais j'étais qui pour parler ? Je m'étais donc levée afin de quitter la pièce, sentant que les regrets se pointer à pas de loup. Il enroula ses doigts autour de mon poignet, alors que je baissais légèrement la tête, pour l'observer. Je lui fis un sourire timide. J'étais tellement déçue de nous, des ses mots. Les siens ne cessaient pas de tourner en boucle dans ma tête. Où était la vérité dans tout cela ? « J'ai pas beaucoup bu qu'est ce que tu dis.. Et je rentre à pieds. » Alors à moins que je perde l'équilibre, je ne risquais pas de rentrer dans un arbre. Enfin je crois, car ma vue était légèrement floue. Je remarquais les lumières, et tant qu'elles n'étaient pas entièrement blanches, je n'avais pas à m'inquiéter. « Ne remets pas le couteau dans la plaie, s'il te plaît. J'ai compris que j'étais détestable. Ça m'a gonflé, ok ? » Je ne voulais pas savoir si ses reproches étaient sincères. Toutes ses critiques venaient peut-être vraiment de son cœur. J'étais donc une femme égoïste, prétentieuse.. J'étais blessée. Je ne voulais plus d'explications. Je n'étais plus apte à réfléchir, là. A mon tour, j'avais besoin de temps pour penser à tout cela. « Je t'ai déjà dit d'arrêter avec tes clopes. Ça pue et c'est malsain. » Je ne supportais pas l'odeur du tabac. Je mis un coup sur son torse. « Ouais, bah si t'étais un oppa responsable, tu m'accompagnerais un bout de chemin. » soufflais-je avant d'ajouter un peu mauvaise.« Mais je ne sais pas si c'est possible pour toi. Ramener sa majesté, c'est pas ton truc si j'ai bien compris ? »
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mer 9 Avr - 14:15
Ah. Un rire doux et faible secoua mon corps, et mes yeux migrèrent de sa silhouette au sol. J'avais vraiment du mal avec tout ce qui était sentiments, ressentis.. J'étais un peu largué. Pas qu'un peu en fait, et c'était le cas de le dire. Ironique pour un étudiant en sociologie, de ne pas comprendre la société et son entourage, non ? Enfin, j'étais suffisamment intelligent pour saisir que quelque chose clochait, qu'une chose m'empêchait de tourner rond. Ces envies malvenues, ces pensées indécentes, ces gestes décalés.. Je soupirai. Je m'étais raccroché à une idée pour camoufler mes inquiétudes. J'avais désiré la garder plus longtemps dans cette pièce alors que je tentai de la repousser de tous mes pores. Sauf qu'il s'était avéré que mes espoirs s'effondraient lorsqu'elle vint me contredire. Frustré, je plongeai mes mains dans mes poches à la recherche de mon paquet de cigarettes. « Tu sais aussi bien que moi que c'est pas comme ça que j'voulais l'dire, putain. » Mieux encore. Elle avait fait bien plus que savoir, elle avait compris. Du moins, je supposais. Pour ça, je l'adulais ; elle avait compris si rapidement ce que je n'avais pas encore saisi, que c'en était déstabilisant. Dans un murmure, tandis que mes doigts touchèrent de leur bout le paquet tant désiré, et après m'être torturé la lèvre inférieure un moment, je soufflai : « T'as compris que j'le pensais pas. Loin de là, en fait.. Pff. » Une sorte de félicitation masquée et étouffée sous un masque ronchon. Je passai une main dans mes cheveux pour les redresser, captivé par les imperfections du sol. Lâcheté quand tu nous tiens. D'un mouvement, je fis glisser le paquet hors de ma poche afin de l'ouvrir, et tirai une tige qui trouva sa place aussitôt entre mes lèvres. Si elle voulait partir, qu'elle le fasse, j'étais plus ni en droit ni en position de la retenir. Et d'ailleurs, je me décalai de quelques pas afin de lui laisser champ libre.
Combien de fois avait-elle pu critiquer ma semie-addiction ? Non seulement pour son odeur, qui restait sur ma peau, sur mes vêtements et dans mon haleine après, mais aussi pour sa nocivité ? C'est vrai, depuis un moment j'avais de plus en plus de mal à recracher les toxines du tabac, si j'en croyais les toussotements plus fréquents, mais je ne m'estimai pas en danger. Je ne fumais que lorsque j'étais nerveux, fatigué, ou en soirée. Bien que, du fait, j'étais souvent clope au bec ces derniers temps. Hum. « On s'y fait, à l'odeur. » grognais-je en haussant les épaules. « Puis ça me détend. J'pense que j'en ai bien besoin. » Et nous savions tous deux à quel point je pouvais être tendu. Les veines de mes poignets ressortaient, mes poings s'étaient trop serrés, ma mâchoire avait encore du mal à se décrisper. Néanmoins, par respect pour elle, je refusais d'allumer ma cigarette alors qu'elle était encore devant mes yeux. Et dire que je fus surpris ne fut qu'un euphémisme. Son coup sur mon torse, bien que faible, n'attira pas même mon attention. J'étais trop occupé à témoigner mon étonnement en cherchant dans son regard une quelconque trace de moquerie. Bien qu'amère, j'osai la croire sincère. Est-ce que j'pouvais prendre ça comme une invitation ou, à trop espérer, j'aurais mal d'être remis à ma place ? Oh, fuck, ras le cul d'se prendre la tête..
« Au contraire, depuis un moment, j'serais ravi de te raccompagner. Pour me faire pardonner, au moins. » Pour me faire pardonner, ou simplement pour passer un peu plus de temps avec elle. Si les conditions avaient été autres, je n'aurais eu aucune hésitation à passer mes deux bras autour de sa taille. Mais, au lieu de ça, j'esquissai un sourire en coin, retirai la cigarette d'entre mes lèvres, et glissai quelques mots à son oreille pour couvrir le son faiblement perçu de la musique. J'pouvais facilement me faire entendre sans. Mais c'était moins agréable de parler autrement. « On s'emmerde ici, non ? Je ramène Sa Majesté, et on enterre cette foutue histoire. ça te va ? » Je tomberais de bien haut, si j'apprenais qu'elle se foutait de moi par ses mots, que ça n'était pas une invitation. Mais ce soir, j'avais la mauvaise manie de me raccrocher à tout et n'importe quoi pour garder la tête hors de l'eau, y compris les mauvaises branches. Je savais pas si j'étais capable d'enterrer la hache, d'oublier toute cette histoire qui m'avait totalement retourné la tête, mais pour elle, j'ferais un effort. En attendant, ça commençait par arrêter de la détailler avec tant d'insistance. « A moins que j'me fasse juste des idées et que t'es en train de te foutre de ma gueule ? » Je ris, tentant de masquer mon inquiétude à travers une plaisanterie que j'estimai de plus en plus crédible. Putain, j'en avais besoin de ma clope. Je ramassai la bouteille de ma main libre, et la portai pour la seconde fois à mes lèvres en fermant les yeux de satisfaction.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Mer 9 Avr - 21:20
Il ne voulait pas le dire de cette manière, mais le principe restait le même. Bref, je n'avais plus envie de parler de cette histoire. Cela commençait à m'irriter fortement. En plus, il s'enfonçait. Je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. Enfin.. Je lui fis une énième remarque sur la clope. Je ne pouvais m'empêcher de le faire. C'était plus fort que moi. Le voir, fumer, quotidiennement était désolant. « Je te rends si nerveux ? » demandais-je, d'un ton neutre. C'était une sorte de test. A vrai dire, je voulais savoir quels termes étaient tabous ou non. Cette expression était à double-sens, d'où le test notamment. Je devais savoir où je mettais les pieds désormais. Je devais savoir s'il y avait du changement depuis cette discussion. Je prenais peut-être un risque, mais je ne l'obligeais pas à répondre. Je pouvais très bien déconner, de toute manière. J'affichais un léger sourire, l'invitant à se joindre à moi pour une excursion nocturne. Il chuchota quelques mots à mon oreille, ce qui me fit sourire. Personnellement, je n'avais pas eu le temps de m'emmerder avec lui. Précédemment, c'était une toute autre histoire.. Je m'étais transformée en zombie, sur le canapé. Je fourrais ma main dans ses cheveux, le décoiffant légèrement. « J'ai plus de temps à perdre. Mais oui, ça me va à condition que tu m'en passes un peu. » soufflais-je, avec un léger sourire. Je parlais évidemment de la vodka, pas de ses clopes. Il pouvait se les garder ces dernières. Il porta la bouteille à sa bouche, buvant le contenu. A la fin de son action, j'attrapais la bouteille de mes doigts avant de faire la même chose. « On l'embarque. » ajoutais-je, sans attendre une réponse. Je me retournais finalement vers la porte, tentant de pousser celle-ci. Deux minutes plus tard, je compris qu'il fallait tirer la porte et non la pousser.. Prise d'un fou rire, je me tenais le ventre comme une idiote. Ce rire montrait différentes émotions. C'était à la fois nerveux, sincère et surtout basé sur l'alcool. Reprenant mon souffle difficilement, je posais ma main sur l'épaule de Tao. « Je suis au fond. Attends moi là. Je reviens. » Je pris la direction du salon, cherchant la présence de notre ami en commun, c'est-à-dire l'hôte de la soirée. Après quelques minutes de recherche, je retrouvais finalement l'individu. Puis, je retournais voir Tao, à l'endroit indiqué précédemment. « J'ai dit à Dong Yul que tu me ramenais. Vas savoir, il a commencé à paniquer. » confiais-je, avec le sourire. J'étais un peu plus détendue, sachant que cette histoire repartait du bon pied. Notre ami paniquait et il avait d'ailleurs de nombreuses et bonnes raisons de l'être. Après tout, j'étais ivre, Tao aussi, bien qu'il gérait plus que moi pour le moment. J'enroulais mes doigts autour de son poignet, l'embarquant avec moi une nouvelle fois. Je quittais finalement la fête, en compagnie de mon ami. « Tu as croisé des gens sympas ce soir ? » demandais-je, prenant la direction de mon appartement. Généralement, il faudrait 15 minutes mais avec l'alcool et le mal aux pieds, il fallait prévoir le double. Je m'arrêtais d'un coup, enlevant mes chaussures. « Aigoo. Ces trucs me tuent les pieds. » râlais-je, avant de tenir ma paire de talons à la main. Je taxais de nouveau la bouteille à Tao, avant de boire une grosse gorgée. L'alcool m'arrachait à la gorge et tous mes sens ne s'arrangeaient même pas. « Putain, ça m'arrache la gueule. » m'exclamais-je de vive voix. Je toussais ensuite légèrement. « Tao, viens, on fait l'after au Tartarus. » balançais-je. J'étais totalement contradictoire.. Vu la tronche que j'avais, ils risquaient de me refouler. La petalous avait perdu la tête.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Jeu 10 Avr - 18:44
Si elle me rendait nerveux ? Parce qu'elle m'inspirait bien des envies, y compris la majeure qu'était fumer ? Arf. J'étais une personne très contradictoire, formatée selon les contextes et les apparences. Dit fidèle à lui-même, mais était-ce bien difficile d'être fidèle à l'irrégularité, au changement ? C'était un terrain ombragé. « Tss.. Au pire, on s'en branle ? » Je capturai entre mes dents ma lèvre inférieure, sur laquelle je tirai quelques secondes avant de la libérer. Fuck off. Bien sûr, qu'elle m'rendait nerveux, autrement, on en serait pas là, non ? Mais c'était un sentier que je ne désirais pas emprunter. J'avais assez merdé, assez bousillé ces derniers jours, et assez galéré à remettre les choses dans le droit chemin pour tout briser par une réponse qui serait sans doute malvenue. Qui est-ce qu'elle ne rendrait pas nerveux, ceci dit ? Combien de fois, la jalousie m'avait pris aux tripes quand j'entendais quelques personnes vanter sa beauté inhumaine ? Combien de fois, mes poings m'avaient démangé alors que quelques stupides gens ricanaient de son égocentrisme dit sans faille ? Égocentrisme que je critiquais sans cesse, que je savais inexistant en vérité. Putain de merde, ça faisait beaucoup de prises de conscience en peu de temps. Depuis combien de temps, je gravitais en orbite autour d'elle ? Sunnie, vile créature. Enchanteresse succube, diaboliquement attirante, qui dévore mes nuits et mes rêves d'un regard. Qui torture mon âme d'un reproche, qui manipule mes désirs d'une innocente caresse. Envoyée du diable, au visage d'ange. Putain, j'étais complètement dingue. J'voulais m'enterrer, me terrer, me cacher, me tuer, en crever. J'voulais que tout ça s'arrête. C'était ça, ce désir lâche de vouloir cesser de la fréquenter. Ce désir égoïste de vouloir qu'elle cesse de les fréquenter.
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Les manches de mon sweat, remontées jusqu'aux coudes, permettaient au vent frais du soir de fouetter mes avants-bras nus. Mon visage, sur lequel s'était dessiné ce sourire en coin satisfait, n'échappait pas au traitement. Mais je suppose que j'avais besoin de cette brise sournoise et irrégulière pour me remettre des nombreuses -trop nombreuses- gorgées d'alcool ingurgitées, et mon état d'ébriété non dissimulable. Si j'arrivais à avoir du contrôle sur mon corps, si j'arrivais à avoir encore quelques pensées cohérentes, c'était l'oeuvre du ciel. Mes pas eux-mêmes prouvaient que je n'étais pas si raisonné, maladroits, titubants. Mes doigts trouvèrent naturellement le chemin vers les siens, auxquels je les emmêlais sans oser y poser les yeux. Je craignais que ce simple geste ne soit devenu dangereux pour elle, désormais, capable de sous-entendre bien trop de choses. J'étais conscient que beaucoup de choses changeraient demain. Il fallait profiter de la nuit. Quand on arrive en ville, les gens changent de trottoir, hm ? Fait-on peur à voir ? Personne n'osait se poser sur notre chemin. Beaucoup trop évitent les gens trop rieurs, trop joyeux, trop saouls le soir. Je n'étais pas en position de m'en plaindre.
Sa main dans la mienne d'un côté, la bouteille de vodka dans l'autre, je tournai la tête avec intérêt. « Hum ? » Des gens sympas.. Avais-je eu le temps de me pencher sur la question ? Evidemment, il y avait Dong Yul, quelques gars, deux trois filles, que je connaissais déjà. Plus peut-être, mais je n'avais pas eu le cœur à partir à la quête de têtes familières. Je n'avais eu le cœur à rien, en vérité. « Non. J'ai même pas cherché. J'm'en branle totalement. J'voulais même pas venir. » Je grognai. J'étais venu pour faire bonne figure, mais je n'y avais pas témoigné le moindre intérêt. Toutefois, par politesse, je lui retournai la question dont je me moquais de la réponse : « Et toi ? Je savais pas que t'étais invitée. » Je lâchai sa main pour qu'elle puisse se mettre davantage à l'aise. La quantité de liquide fou coulait dans mes veines me poussait à rire, hilare de la nouvelle situation. « T'es vraiment toute petite, en fait. » Je le savais, je la voyais plus souvent sans talons qu'avec, mais chaque occasion était bonne à le lui faire remarquer.
« Arrête de boire, Sunnie ! » Sourcils froncés, j'avais usé des dernières cartes de crédibilité et de sérieux que j'avais en main pour la réprimander une ultime fois. J'aimais pas quand elle buvait, et je l'incitais à le faire. Parce que, bêtement, je lui pardonnais tout quand elle était avec moi. Ah, c'était mon devoir d'Oppa, de l'empêcher de se ruiner la santé, non ? Surtout quand elle faisait une réflexion sur la vive brûlure qui traversait l’œsophage au passage de l'alcool. « L'after ? T'as maté nos gueule ? Si on y arrive entiers, j'vais prier Allah tous les jours. » Je ris, mais en fait, j'étais pas si loin de la vérité.. J'voulais bien, mais j'pensais pas qu'on serait capable d'aller énormément plus loin. Je subtilisai la bouteille tel un voleur. Encore une fois, je témoignais de ma grande intelligence en ayant la sublime idée de boire trop d'un coup. En fait, j'avais même pensé à vider la bouteille pour l'empêcher de s'en délecter une nouvelle fois, mais je m'étouffai tout seul après seulement trois gorgées, pris d'une quinte de toux légitime. Je venais d'en demander trop à mon organisme.
La terre me sembla bien haute, et je fus pris d'un vertige étrange. « Attend.. Putain. » Je poussai un glapissement lamentable. J'avais déjà été bourré, mais rarement au point de me sentir si mal. Chancelant une énième fois, je fis preuve de courage pour m'accroupir sur le trottoir, et m'y asseoir délicatement, les mains serrées en poing sur le sol. Inspirant plusieurs fois pour tenter de calmer le tournis soudain qui m'assailli, j'optai finalement pour le simple fait de fermer les yeux. « J'aurais pas .. » Il était difficile de parler et de chercher son souffle en même temps. Ou plutôt, de lutter contre le mal de tête dérangeant. Une main sur ma tempe, je trouvai la force de prendre appui sur mes jambes pour me relever à nouveau, immobile une fois debout. «.. du boire alors que j'me sentais déjà pas super bien. Fait chier. » Tabac, alcool sur alcool, tabac.. Heureusement, j'avais pas encore la gerbe. Quoique..
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Ven 11 Avr - 17:49
Nous étions encore des enfants, peut-être des grands enfants. En effet, la discussion qu'on avait mené tout à l'heure était loin d'être la préoccupation d'un enfant à bas âge. Pourtant, tous les deux, nous avions fait un caprice. Tao Jun avait agi comme un égoïste, et il le savait au fond de lui. N'avait-il pas agi comme un enfant désirant son jouet ? Comme cet enfant qui ne voulait pas partager son bien ? On avait encore trop bu, et pourtant, je n'en avais pas l'impression. Généralement, les personnes les plus ivres se disaient non alcoolisées. C'était débile comme raisonnement, mais ici, cela s'appliquait encore. Pourquoi on avait encore passé notre soirée à boire ? On aurait pu découvrir des endroits de notre ville, ou autour, dans la campagne, pour pouvoir réfléchir. Mais, j'avais cette malheureuse et pitoyable impression que l'alcool pouvait m'aider à me sentir mieux. C'était vraiment le contraire. Il était vrai que j'inspirais à la joie depuis cette trêve avec Tao, et pourtant, qui me disait que j'allais m'en souvenir demain ? Je risquais même de retenir sa méchanceté gratuite. Rien n'était fait, rien n'était tracé non plus. Il s'était confié, mais est-ce que ma mémoire allait l'enregistrer jusqu'au petit réveil ? Je ne savais pas, je ne pouvais guère prédire l'avenir. Ça serait tellement facile.. J'esquissais un sourire, sentant que l'air libre me procurait un plaisir indéfinissable. La chaleur de la pièce, la tension qui régnait entre nous n'avaient en aucun cas arranger la situation. J'avais envie de courir, de me défouler, mais mes jambes n'allaient pas tenir le coup. Mon estomac non plus. Les souvenirs... Tao m'attrapa la main comme d'habitude. A l'instant, je ne réfléchissais pas et finalement, je l'acceptais comme s'il allait me donner un certain équilibre que j'avais cherché tant bien que mal, malgré mes talons. Cependant, le jeune homme n'était pas en très bon état. Le résultat état catastrophique d'où la gêne, la peur qu'on filait à certaines personnes présentes à cette heure un brin tardive. Je m'amusais avec sa main, accentuant le mouvement de nos bras, comme une enfant. J'avais retrouvé ma bonne humeur, et finalement, j'avais envie de l'embêter un peu. « Et t'es quand même venu ? Je te jure.. » Je soufflais légèrement, toujours avec le sourire. Je connaissais très bien cette situation. Parfois, c'était une question de politesse. Mais, on n'était pas obligé ? Après tout, si on était vraiment ami avec ces gens, ils ne devraient pas se froisser si on refusait, pour une fois. Je lui assignais un nouveau coup sur ses pectoraux. « Aigoo, pourquoi je ne serais pas invitée, moi ? » Parce que tu aurais demandé à Dong Yul de me boycotter ? De te permettre de t'échapper de moi encore une fois ? Je crevais de lui dire, mais à quoi bon ? On avait fait la paix, mais il est vrai que cette histoire m'agaçait encore. Je ne pouvais pas tourner la page si rapidement. Je n'étais pas une fusée ou une gazelle.. Bref, je constatais rapidement que mon équilibre était inexistant. Finalement, je voulais m'épargner une chute. A croire qu'il y avait encore un peu de raison dans mon cerveau. J'enlevais les talons alors que le jeune homme se moquait une nouvelle fois de ma taille. Je croisais les bras, boudeuse. « Je sais et tu le sais. Je vais finir par me faire allonger les jambes, si tu le répètes encore une fois. » Je lui tirais la langue. Ce n'était pas de ma faute si Tao était bien trop grand pour ma personne. De toute façon, on s'en fichait. Après tout, les nanas trop grandes, c'était vraiment trop moche. J'ai raison, rassurez moi ? Je piquais la bouteille, sifflant le contenu un peu trop rapide. « Je suis peut-être petite, mais j'ai une bonne descente. » balançais-je, d'un ton joueur. Il tenta de faire preuve d'autorité avec moi, mais tout ce qu'il hérita, c'était un rire moqueur. Ce mec n'était pas doué. S'il ne voulait pas que je boive, il n'aurait pas dû ramener la bouteille. « Quoi nos gueules ? Avec ma tronche, je nous fais rentrer partout, je te signale. Branleur. » Je posais mes mains sur mon visage, sentant la chaleur de mes joues. Mon teint était un peu rougi à cause de l'alcool. J'empestais, et même mon parfum était devenu difficile à remarquer. Mes yeux étaient rouges et brillants. Mes pas s'avéraient compliqués et ma tête était lourde comme jamais. Il avait bien raison. Je me joignis de son rire. « C'est vrai que t'as une sale gueule. Mais bon, ça ne change pas trop de la normale. » J'étais vraiment une bâtarde. Je rigolais bien entendu. Après tout, il fallait être fou pour dire que Tao était un vilain garçon. « N'importe quoi. Laisse le tranquille celui-là. En plus, il te renierait vu ton état. » Pas d'alcool, pas de charcuterie. Il était trop bourré.. Il avait oublié les grands principes fondateurs de cette religion. Je vis mon ami s'approprier la bouteille avant de boire une trop grosse gorgée. Je le regardais un peu curieuse, puis je fronçais les sourcils. Il me buvait tout, le coquin ! Je secouais la tête négativement quand je l'entendis et le vis tousser. Et voilà. « C'est le karma. » murmurais-je, avec un léger sourire. C'était surtout Allah qui témoignait son mécontentement. Je repris ma marche, alors que le jeune homme semblait avoir un problème. En effet, il me demandait de l'attendre. « Putain, j'ai envie de pisser, Tao. » Et bah oui, c'était une des nombreuses conséquences de l'alcool. Je gigotais, comme si j'essayais de me retenir depuis une heure. Je me retournais vers lui. Il était mal en point. Je m'avançais vers lui, alors qu'il s'installait au bord du trottoir. C'était le chaos. Je posais mes mains sur ses épaules, le massant temporairement. Je n'osais même pas m'assoir, en fait, j'avais peur de ne pas pouvoir me relever. « Si tu gerbes, je te nommerais Vomitao. » J'éclatais de rire, alors qu'il était tout sauf bien. J'étais une amie horrible. Je repris mon calme, déposant ma main sur ses cheveux. « Tu veux que j'appelle quelqu'un ? Un taxi pour te ramener ? » Je ne savais pas trop quoi faire.. En fait, la patience était mère des vertus pour le coup...
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Ven 11 Avr - 20:23
J'étais certain que si j'avais bu moins vite, si je m'étais appliqué à prendre le temps, j'aurais et pu descendre cette foutue bouteille, et pu survivre à ce vertige soudain. J'étais un paradoxe à moi seul. Ironique pour un étudiant dans ma filière. N'étais-je pas censé comprendre plutôt que questionner ? Trouver des réponses plutôt que des problèmes ? Réussir à saisir le sens de certains actes, certains mots, plutôt que vivre dans l'ignorance ? Appréhender les autres, plutôt que m'en méfier ? Ah.. Je voulais simplement l'empêcher de boire, parce que je n'aimais pas ça. Mais j'avais envie de boire, envie que cette foutue barre douloureuse au milieu de mon front me détourne de mes pensées réelle. Et qui étais-je pour le faire devant ses yeux sans lui en proposer ? Mais qui étais-je pour l'inciter et l'encourager à ce geste ? J'étais mal placé pour tout, en fait. J'avais un train de retard, ce soir, j'comprenais plus rien. J'arrivai plus à rien. Assis, la tête désormais entre les mains, j'ébouriffai mes cheveux, désireux de m'arracher le crâne. J'en pouvais plus, de cette peur, de cette pression, de cette amertume, de ce vide qu'elle laissait. J'en pouvais plus d'moi. Le karma ? putain de karma, ouais. « Fuck, j'y crois pas à ces trucs-là. Allah prendrait pas la peine de rejeter un gars comme moi. Il vendrait père et mère pour m'avoir plutôt ! » Tu parles! J'savais même pas dans quoi on priait. C'était quoi ? Une mosquée ? Une Mecque ? Une chapelle ? Ou alors c'était là, qu'on priait chez soi sur des tapis, là ? Je grognai une nouvelle fois. « Hé Sunnie.. Marie elle était vraiment vierge ? Tu crois qu'c'est possible d'avoir un gosse sans baiser ? » J'avoue que, autant j'avais mal, autant j'me sentais pas bien, autant j'avais l'temps pour les questions idiotes. J'venais de remettre tout mon savoir en question, là. Bah ouais, faut suivre un peu. Et puis.. J'savais pas si Allah avait des parents à vendre pour mes beaux yeux. En vérité vraie, j'essayais de penser à tout, tout sauf cette putain de nausée qui me gagnait, quitte à débiter un flot de conneries plus grosses que le monde. « C'est dommage. Moi, j'ai pas envie de pisser. » murmurais-je, le sourire aux lèvres, me moquant d'elle. Je m'en foutais comme du nom de la première conquête d'Henry cinquante deux.
Mes épaules s'affaissèrent, et mes muscles se détendirent d'un seul coup. Ses mains malaxant doucement ma peau me tirèrent un soupire soulagé. Le mal-être était toujours présent, mais se dissipa un tant soit peu sous ses massages doux. Mes yeux, fatigués, explosés, se fermèrent, et ma tête se posa contre son bras gauche à la quête d'un appui. Je posai instinctivement l'une de mes mains sur mon ventre alors qu'elle parlait de la possibilité de rejeter tout ce que j'avais ingurgité ce soir là, et avant même. Rien que l'idée de vomir, bien qu'il me soit arrivé déjà plusieurs fois d'être malade ou simplement déchiré au point d'en arriver là, me répugnait. Et j'en frémis, rejetant cette idée par tous les pores de ma peau. « T'inquiète, ça va passer. Laisse moi juste un peu de temps. » Toujours confortablement -du moins autant qu'on pouvait le faire pour la position- installé contre l'intérieur de son bras, je soufflai pour chasser le mal. Quelle sorcière ! A rire de mon inconfort ! Je voudrais bien la voir, à ma place. Tient, c'était pour lui éviter ça justement que je m'étais mis mal. Enfin que j'm'étais mis bien, à en suivre l'expression que je ne trouvais plus logique du tout. « Hé, ta gueule Sunnie ! Tu veux ma place ? » Bougon, je croisai les bras sur mon torse, descendant juste avant mes manches pour luter contre le vent qui commençait sérieusement à m'agacer. Mais, encore une fois, sa main dans ses cheveux m'apaisa. C'était bête, mais j'étais un enfant, j'avais pas grandit. Et un geste affectueux, une étreinte, ou même une simple caresse, pouvait repousser les maux, pouvait détendre mon corps. « T'inquiète, ça va aller. Puis, qui va t'empêcher de finir violée si je pars, hm ? » Argument irréfutable, n'est-ce pas ? Il le fallait du moins, puisque c'était là mon dernier mot. Puis, j'étais pas certain de pouvoir expliquer convenablement mon adresse en entier, et ce genre de détails. C'était comme ça que fonctionnait l'alcool chez moi : une perte partielle de mémoire sur des détails importants, une faculté à ne rien comprendre justement, un corps défaillant, mais une capacité étonnante à cacher ces trois là en faisant comme si de rien n'était. En plus, c'est vrai.. Si j'étais pas là, qui serait prêt à la défendre comme je l'étais ? Okay, y'avait presque aucune chance qu'elle se fasse agresser, mais c'était l'intention qui comptait.
Après ma dernière tentative pour me lever qui s'était soldée par un échec puisque j'avais du me rasseoir presque aussitôt, je recommençai. Et, une fois debout sur mes jambes, plus ou moins stable, assuré que rien ne sortirai de mon corps, je lui adressai un sourire exténué. « Tu vois ? Tranquille, easy ! Bon, j'te ramène ? » Qui ramène l'autre ? Qui traîne l'autre ? J'étais là pour faire bonne figure. Je sais pas ce qu'il me passa par la tête, sans doute un grand vent vide et froid, mais dans un élan de très haute surestimation de mes capacités, je décidai de lui prouver à quel point j'allais mieux. Marchant d'un pas chancelant jusque derrière elle, je posai une main sous ses genoux, et l'autre derrière ses épaules, forçai. Manque de peau, sans doute par une erreur de calcul incompréhensible, elle ne termina pas dans mes bras à la façon d'une princesse. Entraîné par son poids, mes muscles malmenés avaient lâché et je m'étais à nouveau retrouvé sur les fesses, une Su Ah dans les bras. Faisant la moue, et ignorant la douleur de mon fessier, je me grattai furieusement l'avant-bras droit -signe de nervosité- : « Je crois que je suis fatigué.. » J'aimais pas ne pas réussir. Sourcils froncés, je détournai la tête en serrant la mâchoire. Cet échec minime venait de me foutre à l'affiche devant un petit groupe qui passait. Mon teint pâlit par la douleur de tantôt -toujours présente soit dit en passant- vira lentement au rouge honteux.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Sam 12 Avr - 14:55
Je ne pus m'empêcher de rire: père et mère pour cette mauvaise graine ? C'était vraiment n'importe quoi. Etait-il conscient de ses bêtises au moins ? Je posais ma main sur le front. Ce rire accentuait mon mal-être, ma migraine. Aish, je commençais à craquer. Je voulais juste regagner mon lit, mais le jeune homme me ralentissait. S'il n'était pas apte à me suivre, j'aurais dû partir seule. « J'en sais rien. Mais si elle a pas baisé, elle a raté quelque chose. » répondais-je, en haussant les épaules tout bêtement. Pourquoi je m'amusais à répondre à ce genre de questions ? Pourquoi il me les posait au juste ? « Pourquoi cette question ? Tu veux lui faire des gosses ou quoi ? » Non mais tais toi Su Ah. Je sautillais sur place, alors qu'une envie pressante se faisait ressentir. Mais quelle poisse.. Je posais finalement mes mains sur ses épaules, m'amusant à les malaxer. Je doutais que mon action l'apaise un tant soit peu. Après tout, il n'avait pas mal aux épaules. On était beau à regarder. Des jeunes nous pointèrent du doigt, alors que Tao Jun vivait un sale quart d'heure. Je n'avais plus qu'à l'attendre. Je ne pouvais pas faire grand chose pour lui. Je continuais malgré tout mes caresses, alors que mes mains étaient légèrement froides. Quant à lui, ses joues étaient terriblement chaudes. Il posa sa tête sur mon bras, alors que je restais calme. Enfin, c'était avant de le taquiner une nouvelle fois. « Arrête de me dire ça. » soufflais-je, agacée. Je plantais mes ongles dans sa peau, afin de le corriger. « Ce n'est pas de ma faute si tu tiens pas à l'alcool. » La blague de l'année. J'étais cuite depuis un bon moment désormais. Mais bon, contrairement à lui, je ne m'étais pas rendue si mal. Enfin, ceci risquait de changer demain matin. Vu ce que j'avais pompé, je risquais fort de ne pas vouloir sortir de mon lit de toute la journée. Puis, ma main se dirigea naturellement sur le haut de sa tête, le traitant comme un enfant. « Mon spray au poivre. » répondais-je, avec un sourire. « Si tu voulais jouer au héros, tu as légèrement échoué. » Je déposais un baiser sur ses cheveux, avant de lui murmurer à son oreille. « Mais c'est déjà gentil d'essayer, bad boy. » Je lâchai un petit rire, près de son oreille. Puis, je me relevais, lâchant mon emprise sur lui. Il tenta de se relever à maintes reprises avant de réussir tant bien que mal sa mission. Je l'applaudissais, toujours aussi moqueuse. Puis, ne prenant pas la peine de lui répondre, je repris la route, souriante. Néanmoins, je sentis rapidement ses mains touchant mon corps. Surprise, je me retournais vers lui, affichant un air interrogateur. Néanmoins, je n'avais pas eu le temps de dire quelque chose. En effet, Tao semblait vouloir me porter. Je m'accrochais à son sweat, sentant qu'on partait à la dérive. Et finalement, on se retrouva directement sur le cul. J'étais désormais sur lui, alors que je fuyais son regard, tout comme lui. Vraiment beau à voir. Le jeune homme vira au rouge honteux, alors que je souriais légèrement, tout de même gênée. Je pinçais sa joue. « Je crois aussi. » murmurais-je, alors que c'était un secret pour personne. « On ne va pas arriver sain et sauf, si tu essayes de faire ça, Tao. » constatais-je avec un sourire. Je me décalais légèrement, essoufflée par tous ces efforts vains. « Ton fessier, ça va ? » demandais-je par pure politesse. Je baissais le regard alors que je remarquais la présence de mes talons, dans mes mains et celle de la bouteille également. Je déposais mes affaires à côté de lui, le prenant dans mes bras. « On est ridicule. » J'éclatais de rire, de bon coeur. Je ne moquais pas de lui. Non, je riais de la situation tout simplement. On était là, par terre, sur un trottoir, alors que les gens se moquaient du spectacle. Et pourtant, même si ce n'était pas l'effet souhaité, je retrouvais un minimum nos souvenirs. J'effleurais du bout des doigts, cet instant si enfantin, si idiot.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Sam 12 Avr - 15:43
Bad boy ? Un rire doux secoua ma cage thoracique. C'était nouveau, ça. C'était nouveau, et pourtant. La façon, simple et brève, qu'elle avait eu de le murmurer avait suffit à me remettre d'aplomb. Ah, moi qui pensais que tout ceci n'était réservé qu'aux autres ! Finalement, j'étais un homme comme il en existait des milliers, soumis aux femmes. A cette femme, hm ? Enfin, je n'sais pas. En remettant les choses dans son contexte, il fallait aussi avouer que toutes les femmes, tant qu'elles ne s'appelaient pas Iseul, étaient délicieusement attirantes, bien qu'elle les détrôna de loin. Une fois debout, lorsque mes jambes acceptèrent de me porter et que ma vision gagna en netteté, je me rendis alors compte de la façon dont nous étions regardé. Putain, c'était beau. J'venais de nous foutre à l'affiche tous les deux par ma connerie. J'devrais peut-être songer à baiser Marie, oui. ça me rendrait plus saint, qui sait ? Et pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de faire le con. A mes risques et périls, pour dédramatiser la situation et sous ses applaudissements, je me penchais en avant en esquissant un sourire malin. J'ignorais quelle force m'avait permis de rester alors debout, mais j'en remerciai le ciel, bouddha, allah et rebelote la familia. Manquerait plus que ça, que j'me casse la gueule une deuxième fois ou que je sois forcé de me retrouver à terre. Cependant, je n'aurais pas du parler si vite. Lorsque mon désir de la prendre contre moi et de lui témoigner mon affection en avalant la distance jusqu'à sa maison pour elle se fit sentir, je me plaçai derrière elle. Mes mains glissèrent sur sa peau jusqu'à l'arrière de ses genoux, jusqu'à l'arrière de ses épaules. Je nichai ma tête près de son cou en faisant le maigre effort de soulever ce poids-plume. Jusque là, ce ne fut rien de bien compliqué, ni même d'extraordinaire. Mais lorsque, chancelant par l'alcool, je perdis le contrôle de mes muscles, cette même plume me sembla ancre et me tira vers le bas. Elle avait du le sentir. Ses mains s'étaient resserrée autour de mon vêtement. Malgré ma brève lutte, nous nous retrouvions sur les fesses.
Servant de matelas pour la demoiselle, bien qu'inconfortable, je rougis de honte. A ce rythme là, elle avait bien raison, nous n'arriverions jamais à destination. Tout partait pourtant d'une douce attention. Intéressé par tout ce qui était susceptible de m'éviter la confrontation avec son regard, je fis preuve de lâcheté une nouvelle fois. J'allai même jusqu'à fermer les yeux alors qu'elle pinça ma joue, agacé par ce geste. « Arrête.. » C'était une sensation éphémère, mais désagréable. « Ah, tu sais.. On était pas censés tomber. » Révélation du siècle : nous étions censés tenir debout. Non, ce que je voulais dire par là, quoique maladroitement, c'était autre chose. Pour contrer sa reflexion identique à celle que j'eus plus tôt. « Rien n'est trop beau pour une princesse, nhh ? C'est juste le bas boy qui est un peu défaillant t'vois.. » Cela aussi, j'étais presque certain qu'elle l'avait remarqué. J'avais insisté sur le mot princesse en arborant un fier sourire moqueur. Dans ces conditions, j'avais plus l'air d'un bad boy qu'elle d'une princesse, effectivement. Son teint d'ordinaire pâle rougit par la boisson, ses cheveux en bataille, son sourire fatigué.. Je me permis de rire quelques secondes. « T'as une sale gueule, sweety. » Et, désormais, j'me moquais bien de quiconque pouvait nous regarder. La simple étreinte que nous échangions me remit en forme. Mes bras passèrent autour de sa taille avec un semblant de force, pour la rapprocher de moi. Dire que j'avais pris mes distances vis à vis de ça, aussi. Pouvait-on me définir autrement que con ? Mon rire prit de l'ampleur, rejoignant le sien, tandis que d'une geste, je replaçai une de ses mèches vagabondes à sa place. « Et encore, j'trouve que t'es gentille. On est bien pire que ridicules. » Le sol inconfortable soutenait mon corps meurtri par la chute et mon état. Et ce même corps soutenait le sien, certaines parcelles de peau en contact diffusant une chaleur insoutenable à mon organisme.
Me redressant sur les coudes, bien que s'en fusse plus douloureux encore, je déposai un baiser sur la joue de mon amie et m'occupai ensuite de signaler au groupe de campeurs que je les avais remarqué, d'un doigt d'honneur malvenu. Après quoi, je ne m'en souciai plus le moins du monde. « Faudrait peut-être que je te ramène, non ? Pour de bon, cette fois. » Relâchant lentement et à regret son corps, j'attendis qu'elle soit levée pour faire de même, avec plus de facilité que tantôt. D'un oeil mauvais, je jugeai la bouteille dans sa main, la maudissant. Finalement, peut-être que Dong Yul avait eu raison de s'inquiéter, peut-être qu'il aurait été plus saint que je ne l'accompagne pas, plus raisonnable ? Je saisis la vodka pour la faire glisser dans mon autre main, libérant ainsi l'une des siennes pour y entrelacer nos doigts. Nous mettrons sans doute du temps à digérer toute cette histoire, toute cette affaire, mais la guérison était amorcée, à mon plus grand soulagement. « Sunnie ? » Un regard échangé avec elle, un sourire radieux aux lèvres. « Tu m'as manquée. » Confiais-je en toute simplicité.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Dim 13 Avr - 14:03
J'étais donc sur lui, involontairement. En effet, on avait dû mal à tenir sur nos jambes, et plus particulièrement Tao. Pourtant, il avait essayé de faire le super-héros, en me portant. L'intention était bonne mais finalement, on s'était retrouvé par terre, comme deux idiots. Il avait raison, il n'était pas un super-héros. Ainsi, affichant une mine moqueuse, je pinçais sa joue, sachant pertinemment qu'il n'allait pas supporter cette situation. Après tout, il s'était légèrement humilié. Il avait essayé, mais tout ceci, c'était transformé en échec. Je secouais la tête, alors qu'il me relevait son but premier, qui était tout sauf celui de tomber. J'esquissais un sourire timide, me servant encore de lui comme matelas. Aish. Si je pouvais vraiment m'endormir là, maintenant, je le ferais. Je souhaitais tellement regagner mon lit. « Oui. Il devrait s'entraîner un peu plus souvent. » plaisantais-je. Une princesse, tu parles. J'avais une sale tronche. J'avais perdu toute grâce, toute élégance. Finalement, le roi risquait de me renvoyer du palais, à coups de pied au cul. Après tout, ce n'était pas digne d'une princesse justement. Je lui portais un léger coup à l'épaule. « T'as vraiment le sens des compliments. » Je soufflais, agacée. Pourtant, il n'avait pas tort. « Venant de toi, c'est quand même un paradoxe. » ajoutais-je. C'était lui qui n'arrivait pas à tenir debout, c'était lui qui était à deux doigts de rendre. J'empestais l'alcool, tout comme lui. Pourtant, je me collais à lui, le prenant dans mes bras avant de faire entendre un rire sincère. Personnellement, je nous trouvais pathétique, mais c'était vraiment amusant. Après tout, je me fichais des regards car, j'avais l'impression de retrouver un brin de ma complicité avec Tao. C'était l'essentiel. « Chut. Ils sont déjà assez nombreux pour nous enfoncer. » murmurais-je entre deux éclats de rire. Ils nous jugeaient. On n'allait tout de même pas s'enfoncer encore plus. Certaines personnes s'en chargeaient pour nous. Le jeune homme essaya de se relever, enfin c'est ce que je croyais puisqu'il s'évertua à saluer les saligauds présents autour de nous. Je leur jetai un regard assez bref. Je me fichais complètement d'eux à vrai dire. Ils étaient insignifiants. « Je commence à douter de tes capacités pour le faire, Tao. A force, c'est plutôt moi qui va te ramener. » répondais-je, avant de me lever. Je n'allais pas l'étouffer avec mon fessier tout de même. Déjà, qu'il avait du mal à survivre, alors si je lui compliquais la tâche, je risquais fort de courir à l'hôpital. Enfin debout, il me prit la main alors qu'on retrouvait enfin nos capacités pour marcher. Du moins, un minimum. Je lui fis un sourire, caressant son bras grâce à ma main libre. « Toi aussi, Vomitao. » J'affichais un grand sourire, plaisantant. On était bientôt arrivé. « Plus que quelques mètres, tu vas pouvoir tenir ? » Je posais ma main gauche sur le sac afin de vérifier qu'il était bien là. Je n'avais même pas remarqué avant la présence de mon sac... J'étais tellement occupée avec les disputes, nos fous rires. Bref, on arriva finalement en bas de mon immeuble. Je descendis le sac de mon épaule, l'avançait vers Tao. « Tiens le s'il te plaît. » Je fouillais dans le but de retrouver mon badge mais également ma clé. Je ne voyais rien. Entre le noir, l'alcool, j'avais l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Je soufflais, faisant tomber mon précieux sésame. Je me penchais pour le récupérer. A la fin, je posais une nouvelle fois ma main sur le front. « Oh putain, j'ai des vertiges. » Je passais finalement le badge sur le capteur afin d'ouvrir la porte de l'immeuble. Puis, je m'avançais légèrement, bloquant la porte de dos. Je faisais donc face à Tao, alors que je reprenais mon sérieux. « Je veux bien te faire monter à une seule condition.. » Je dessinais un léger sourire, voulant le faire cogiter un peu. Méritait-il vraiment cette proposition ? Est-ce qu'il méritait que je l'héberge ? Je pense. Après tout, il avait essayé de me raccompagner correctement même si ce fut périlleux. De toute manière, je n'étais pas beaucoup mieux que lui. « Tu dois rester silencieux. Je ne veux pas réveiller Jungie. » Oh Daejung, mon colocataire, petit ange des bluing. « Mais surtout, t'as pas intérêt de vomir par terre. » ajoutais-je. Ah non non, pitié. Je voulais qu'il garde un minimum de dignité. Bref. C'était plutôt deux conditions pour le coup.. Mais, comprenez, j'étais fatiguée.
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Dim 13 Avr - 18:56
Trois semaines n'étaient qu'une addition de jours, une distance ou un laps de temps supportable pour n'importe quel être humain. Étions-nous seulement des personnes constituées normalement ? A l'instant, je doutais fort. Notre système devait avoir une faille quelque part, nous n'étions pas complets, ou alors truqués. Sinon, pour qui cette poignée de semaines aurait été si insurmontable ? Elle m'avait manquée, c'était indéniable. Chacun de mes regards, chacun de mes gestes, s'ils n'étaient pas en adéquation avec mes mots, voulaient le crier. Mon corps le hurlait par tous ses pores. Fuir avait, aussi étonnant soit-il, eu sa part d'amusement les premiers temps. Trouver une excuse, l'appliquer, s'appliquer.. Mais bien vite, de l'excitation, l'on passait à la déception, à la peur, au regret, et au chagrin. Sa main douce et chaude dans la mienne, nos doigts enlacés, un doux sourire naquit au coin de mes lèvres. Qu'avais-je fait pour mériter ça, pour mériter le droit de veiller sur Su Ah alors que je n'en avais ni les capacités, ni la réelle volonté ? J'voulais pas veiller sur elle.. J'voulais profaner la distance qui nous séparait. Et c'était ignoble de nourrir de telles pensées à l'égard d'une personne que l'on connait depuis si longtemps. Douloureux aussi. Trois semaines ; un enfer. Elle m'avait manquée. Qu'importe les surnoms moqueurs qu'elle pouvait m'attribuer, je lui en tiendrais rigueur demain. Ce soir, elle m'avait juste manquée. Une douce nostalgie emplit mes poumons d'un soupire bienheureux à l'impression d'un retour en arrière, lorsque tout allait bien, avant que les choses ne changent. Le passé est un brouillard qui empêche d'avancer, mais qui se dissipe trop vite. Sa main sur mon bras, ses sourires. J'me foutais de tout, j'me foutais qu'elle ai changé à mes yeux, et j'me foutais bien que la déception avait pu changer mon image aux siens, j'étais juste fier, et satisfait, de retrouver ma Su Ah qu'un désire égoïste refusait de partager avec le reste du monde.
Nos pas lourds et mal assurés, chancelants, nous conduisirent devant un immeuble que je ne connaissais que trop bien. Je jugeai la hauteur de ce dernier en levant la tête, la main au dessus des yeux comme pour me protéger des rayons d'un soleil inexistant. « Woaaaah! » J'entrouvris la bouche dans une expression surprise. J'avais l'air con, mais j'commençais à prendre l'habitude. « Il a encore grandit ! Ils ont rajouté des étages ? J'l'ai pas vu en construction pourtant. » Tu m'étonnes mon vieux. Y'a jamais eu de travaux, c'est la notion des hauteurs que tu perdais maintenant. J'me disais bien aussi, que j'avais le sentiment d'avoir pris quelques centimètres lorsque je baissais les yeux sur le sol. « Hn ? » Je mis un temps considérable -le temps que ça monte au cerveau, et encore il me sembla que l'information descendit dire coucou à mes orteils - avant de comprendre et attraper son sac. J'attendis patiemment, désireux de conduire la demoiselle à bon port jusqu'au bout. Tout me semblait étonnement excitant, passionnant. Et n'en fit pas abstraction sa recherche que je suivis d'un regard intéressé jusqu'à la fin. « Assis toi un moment si tu veux, le temps que ça passe. » Pour avoir eut la même chose tantôt, je ne pus que compatir.
Je m'apprêtai à entrer à sa suite lorsqu'elle se figea. Arquant les sourcils avec un étonnement non dissimulable, je plongeai mon regard dans le sien, une question au bord des lèvres. « Bah alors ? T'as perdu le chemin ? » Une pointe de moquerie, beaucoup de sarcasme, et une bonne dose de bêtise surtout. J'étais tout, sauf en position de parler d'une telle chose, puisque sans elle, je n'aurais même pas eu le courage de me souvenir de la route jusqu'à son appartement. Monter ? Le plus amusant dans tout ceci, c'est qu'à aucun moment je n'ai envisagé de rentrer chez elle. Simplement de m'assurer qu'elle soit bien arrivée. Qui l'aurait envisagé, après une dispute d'une telle ampleur, de toutes façons. Toutefois, en plus d'être intrigué par la teneur de sa proposition, j'avouais sans mal que le chemin retour serait laborieux et qu'il était plus sage en effet de passer la nuit chez elle. « jungie ? Tu vis encore avec ? » soupirais-je. Je n'avais rien contre lui, mais j'étais toujours réticent comme au premier jour à l'idée de leur colocation. M'enfin. Le sujet n'était pas là, et d'un large sourire, d'un rire discret, j'acceptai : « T'inquiète j'pète la forme ! J'ai plus la moindre envie d'vomir, pas d'soucis ma belle ! » Enfin je pète la forme.. Autant que le pouvait un homme ivre. Toutefois, j'avais le sentiment que la marche et le bref repos de tantôt m'avait aidé à décuver un minimum. Le minimum du minimum. Mais c'était déjà ça. « Discret et sage comme une image, promis. » Je murmurais, un doigt devant la bouche comme on le fait aux enfants.
Plaçant mes deux mains sur sa taille, je la repoussai doucement afin qu'elle avance et me laisse la place de le faire. Je déposai un baiser dans son cou, amusé, et la quittai pour aller appuyer frénétiquement sur le bouton de l'ascenseur qui tarda bien à venir. « Raaah ! » M'excitant tout seul contre la cabine, je me jetai presque à l'intérieur à l'ouverture des portes, attendant ma jolie comparse. « Hey Sunnie.. Je te préviens, j'suis pas un clébard hein. J'dors pas sur le canapé. » Canapé que je jugeai comme couchette bien précaire. Je voulais bien dormir dans de telles conditions lorsque je n'avais pas le choix. Mais en m'agitant ainsi de vrais lits sous le nez, il n'était pas question de me demander le panier. « Tu t'en chargeras n'est-ce pas ? » Contre toute attente, j'étais plutôt pessimiste à l'idée de dormir avec elle. Nous l'avions déjà fait, mais les circonstances étaient un peu différentes. Avouons-le simplement : je n'en serais ni gêné, ni déçu. Ravi même, tout au contraire. Mais après une dispute telle, des changements pareils, sans compter mon ivresse certaine, j'avais bien peur que ce ne soit pas l'idée du siècle. Et pourtant, j'désirais tellement qu'elle me contredise et m'le propose. Aish. Je tapotai ma tempe avec la paume de ma main. Mais tout de même, en mal d'affection -et surtout envieux de savoir quelle serait sa réaction, pouvant certainement accuser la boisson ce coup-ci -, je me rapprochai d'elle et déposai un nouveau baiser dans son cou. « Quand j'pense que tu voulais sortir.. Aish, j'aurais même peur d'me croiser dans un miroir. » J'étais certain d'avoir les yeux éclatés, le teint rougi et les traits fatigués.
Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Lun 14 Avr - 16:54
Arrivée en bas de l'immeuble, j'affichais un sourire satisfait. J'allais pouvoir retrouver mon lit chaud. Je comptais prendre une douche rapidement, du moins, si j'avais la force de le faire. Après tout, cette migraine me tapait sur le système. Me laver me ferait du bien, mais une bonne nuit de sommeil était tout aussi essentielle. Finalement, un choix cornélien était face à moi. Malgré tout, avant de faire le choix final, je devais avant tout trouver le badge d'entrée. Si je l'avais perdu, c'était fini ce rêve. Pas de lit, pas de douche, mais encore pas de toilettes. C'était compliqué tout ceci. Tao ne m'aidait pas vraiment. En effet, il planait complètement. « Tu crois qu'en trois semaines, on peut rajouter des étages, comme ça ? » Pourquoi encore ? Pourquoi je prenais la peine de lui répondre ? Franchement, ce mec était vraiment fou. Même ivre, je ne parlais jamais de cette manière. C'était plutôt mes émotions qui étaient bouleversées. Je gardais toujours mon intelligence de pétalous. Hum. En tout cas, je ne devais pas être très doué en recherche de badge. Agacée et surtout pressée d'en finir, je sollicitais l'aide de mon ami protecteur, enfin, je la provoquais plutôt. Ma main retrouva la forme du badge et finalement, je le passais rapidement. « Je ne vais pas réussir à me lever, je ne préfère même pas. » J'allais sentir le vertige une nouvelle fois si je m'installais sur le sol. Je n'étais pas apte à rester à la même place pendant des siècles. Puis, j'avais besoin de pisser. Néanmoins, malgré mon envie pressante, j'offrais un dernier numéro à Tao, histoire de le provoquer, gentiment. Je n'étais pas du tout contradictoire et encore moins capricieuse. Je lui tirais la langue comme une enfant, alors qu'il me demandait si j'avais perdu le chemin. C'était lui qui l'avait perdu, au sens qu'il m'avait abandonné, et qu'il fréquentait une mauvaise voie. Désormais, ça allait mieux, mais jusqu'à quand ? Des questions sans réponse pour l'instant. « Bien sûr. C'est un amour. » Jungie, c'était une valeur sûre, un colocataire affectueux bien qu'il était souvent débile et qu'il m'appelait noona.. Je n'avais rien à lui reprocher. Je pourrais même faire des éloges de sa personne, mais ce n'était pas le moment. J'attrapais son doigt, avec un sourire amusé. « Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. » ajoutais-je. La discrétion de Tao, je voulais bien l'accepter mais celle de Tao bourré, c'était autre chose, tout comme moi. Il me poussa légèrement afin de pénétrer dans l'immeuble. Je fermais la porte derrière lui, soufflant. Encore un effort. On entra ensemble dans l'ascenseur, alors que je posais ma tête contre la paroi, bien fraîche contrairement à nous. Je fermais délicatement les yeux, fatiguée. « Ah... Si tu étais un clébard, tu dormirais sur le sol, pas sur le canapé, t'es ouf toi. » répondais-je, toujours les yeux fermés. La lumière me piquait les pupilles. « La baignoire, ça t'ira ? » J'ouvris un œil, moqueuse. Où j'allais le faire dormir ? Je n'en savais rien, mais on allait vite trouver. Je jouais désormais avec les clés, qui étaient dans ma main. « Non non, je suis chez moi, je fais ce que je veux. » balançais-je. Je devais mettre les choses au clair. Je n'allais pas dormir sur le canapé pour ses beaux yeux. « Ne profite pas de ma gentillesse. Au pire, j'irai dormir avec Jungie. » Le pauvre petit... Il n'avait rien demandé et voilà que je le mettais dans l'histoire. Je doute qu'il soit ravi de me voir, et surtout de me sentir. « Si t'es un vrai homme, tu laisses pas les femmes dormir sur le canapé. » Je maudissais ces gens-là. Il y a peu, j'ai failli dormir sur le canapé, à cause de mes soirées alcoolisées. - et finalement, j'avais réussi à gagner le lit mais soit -. Je le regardais s'approcher de moi, alors qu'il me déposai un nouveau baiser dans le cou. Ah mais c'est pas vrai. Il n'allait pas recommencer ? Je posais mes mains sur mon cou. Puis je soufflais, comme si j'étais à deux doigts de pleurer, comme si je le suppliais. « Mais t'as pas fini ? » Je plissais mes yeux, comme une enfant capricieuse. « Imagine. Je dois voir ta tronche depuis tout à l'heure. » Je lâchai un rire alors qu'on était enfin arrivé à destination. Je le poussais légèrement pour qu'il sorte avant d'insérer les clés dans la serrure. Je me retournais vers Tao. Je posais mon doigt sur ses lèvres. « Chut. » J'esquissais un léger sourire avant d'ouvrir la porte d'entrée. « Enlève tes chaussures s'il te plaît. » murmurais-je avant de mettre mes chaussures sur le meuble situé à l'entrée. Puis, je trottais légèrement dans l'appartement pour rejoindre les toilettes. Et bah oui, je n'avais pas menti. J'avais bel et bien envie de pisser.
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
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Sujet: Re: Tell me now, before the day ends. Lun 14 Avr - 21:18
Sa petite précision me fit chaud au coeur. Comme quoi : nous n'avions pas les mêmes valeurs. Même Coyote, le husky que j'avais adopté récemment sans penser que j'avais pas de jardin -VDM- , pouvait jouir d'un repos amplement mériter sur le canapé de mon salon, bien que je conservai une couverture en dessous pour éviter de flinguer mon mobilier. Même Coyote, dormait mieux que ce qu'elle pouvait sous entendre. Je soufflai. Un rire plein d'ironie secoua mon corps. « Tu respires la générosité, ma Su Ah chérie. » Je préférais encore me taper tout le chemin inverse, chancelant et au risque de tomber sur des personnes bizarres, que laisser mon corps passer plus de trois heures sur son sol. Ah, des attitudes princières comme ça, c'était simplement pas possible à vivre, hm ? Pensez bien que je m'auto-dépitai. « Nan c'est bon, je crois que je vais rentrer. » Je grognai. J'avais du mal à saisir le sens second de ses mots. Ma tête allait éclater, si elle continuait ainsi à palpiter sous les pulsions du sang qui affluait. Cette cage d'ascenseur était une véritable prison, un obstacle entre moi et l'air libre, entre mon corps et ma bonne respiration. J'avais l'impression d'étouffer. Ma voix s'éleva presque à la façon d'un ordre, d'une obligation : elle devait me laisser sa chambre et profiter de ce canapé si douillet. Ah ! Et, si l'idée ne m'enchantait guère -pas du tout, disons les choses telles qu'elles sont- je préférais encore qu'elle aille se noyer dans les bras d'un autre homme que de subir les courbatures d'un réveil difficile. « C'est vrai, t'as raison. Il faut être fou pour laisser une femme sur le canapé. » Ma bouche s'étira en un sourire satisfait, suffisant. J'émis un bref rire. « J'espère que Jungie a un lit assez confortable pour votre altesse. » Le plus amusant était de lui reprocher un désir de confort, lui-même si loin derrière le mien..
Le silence reprit son droit. J'avais l'impression de me consumer. Je ne sais par quel miracle, et à quel moment, mais mon sweat était passé de sur mon corps à dans mes bras. Et pourtant, même mon débardeur noir collait ma peau sous la fine pellicule de sueur. Je brûlais tout simplement. La vodka -et sans doute aussi la tequila, les bières - entrait en fusion avec mon sang. L'espace restreint de cette cabine métallique ne m'aidait pas à retrouver un rythme respiratoire décent ; chacune de mes inspirations semblaient percer au niveau de mes poumons. Le tabac aussi avait ruiné cette partie de mon organisme. Et pas que le tabac ; les drogues avaient fait leur chemin. Désireux d'obtenir des réponses aux questions jaillissantes dans mon esprit, je me rapprochai de la pétalous pour coller, une fois encore, un baiser chaud au creux de son cou, y restant logé jusqu'au moment où sa voix se brisa. « Pardon. » Je n'arrivai pas à être réellement désolé, c'était plus fort que moi. Aussi, ce semblant d'excuse sonna bien faux, trop détaché, tandis que mon dos retourna se plaquer au métal froid. « Ouais, j'ai fini. » Lâchais-je à la manière d'un enfant que l'on réprimandait, dont le sermon n'avait aucune importance. J'aimais pas qu'elle paraisse si dépitée ; j'aimais pas qu'elle me repousse.
Jamais une ascension dans cette cage grise ne m'avait semblé si longue. Chaque seconde était devenue heure. Et lorsque, à l'ouverture des portes, elle se précipita à l'extérieur en me poussant, j'osai un long soupire de soulagement. Le bruit des clés dans la serrure fut tout aussi discret que le chut dont elle m'infligea le geste. J’acquiesçai silencieusement tout en rassemblant mon courage et mes capacités mentales pour mener à bien ma mission. Je ne tardai pas à me débarrasser de mes baskets montantes pour rentrer à sa suite, marchant presque sur la pointe des pieds. J'étais pas idiot, je savais bien pour qu'elle raison elle m'abandonnait, et ris discrètement. J'avançai dans le salon, ne tardant pas à poser mes fesses sur le canapé en soupirant. J'étais passé maître dans l'art de râler pour un rien : j'avais oublié qu'il était si confortable. Autrement, je n'y aurais pas passé tant de temps, ces dernières années, non ? Le temps qu'elle revienne, je m'allongeai, plissant le nez sous ma propre odeur mêlant alcool, tabac et transpiration. J'savais pas si je pouvais prendre une douche ou non, j'avais peur de réveiller Jungie. Ah, il supportait ce surnom ? Un sourire taquin se colla à mes lèvres.
Sans m'en rendre compte, je finis par m'allonger en quête d'un peu de repos. J'entendis ses pas qui revenaient, puis plus rien. J'avais sans doute fermé les yeux trop longtemps. Mon souffle s'était régularisé, mes poumons cessèrent de siffler leur mécontentement. Mes lèvres s'entrouvrirent. On me le répétait souvent, et ça m'tuait, de penser que y'avait que quand je dormais que j'avais l'air totalement serein et abordable. Dénué d'arrogance et d'agressivité, hm ? J'avais pourtant pas l'impression d'être comme ça au quotidien.