Sujet: This is not really the jackpot, baby. Mer 16 Avr - 13:23
J'me souviens encore du froid du canon de l'arme contre mon haut, que la sueur avait trempé, avait collé à mon corps. Je me rappelle de son rire, juste avant qu'il ne tire. Et je me souviens, aussi, de la douleur vive d'une balle s'enfonçant dans ma peau, déchirant ma chaire, perforant mon organisme. A vrai dire, j'aurais aimé qu'il ne se soit jamais rien passé. S'il n'était pas dans mes habitudes de regretter mes actes et mes mots, quoiqu'un peu plus en ce moment, j'aurais aimé pouvoir revenir en arrière. Prendre conscience plus vite de la situation, éviter que mon verre ne se renverse sur les vêtements de sa copine. J'arrivais pas à oublier cette putain d'image. J'arrivais pas à me débarrasser de ce dégoût envers moi-même à songer que j'avais eu peur, que j'aurais pu courir encore et ne pas abandonner. Que j'avais failli y passer, et que si les gens n'avaient pas alerté les secours au plus vite, j'aurais pu y laisser ma peau sur ce toit, vidé de mon sang. J'avais honte d'avoir donné ma déchéance en spectacle.
Je portai ma main droite jusqu'à la drôle de télécommande posée sur la table de chevet, avant de me résorber. J'avais déjà appuyé sur ce bouton il y a moins de dix minutes pour me plaindre de mes conditions précaires. Je n'étais pas un patient très... patient, justement. Je n'avais eu de cesse d'harceler le personnel, geignant ma douleur sans exagération aucune, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Après tout, je n'avais jamais demandé à être là. Si j'avais pu, je me serais échappé depuis bien longtemps. Piqûres incessantes, examens fréquents, sermons constants. Avais-je seulement la tête à l'emploi, le visage d'une personne compréhensive et appliquée dans sa tache ? Je ne leur laissais aucun répit, râlant chaque fois que ma bouche s'ouvrai. Je soupirai profondément, posant mon regard sur le plâtre emprisonnant mon bras gauche. D'autant plus que, chacun de mes gestes me tiraient une grimace de douleur. Je m'étais déjà cassé la jambe, quand j'avais eu l'ingénieuse idée de sauter du toit de notre maison de campagne pour crâner devant mes cousins ; j'étais petit. Je m'étais déjà déboîté la clavicule en tombant de scooter, il y a quelques années. Parlons en, aussi, de cette fois où j'avais du me faire recoudre parce que le chien de notre voisin n'avait pas apprécié mon excursion dans le jardin. J'en passe et des meilleures : j'étais un enfant turbulent. Et pourtant, de toutes mes idées idiotes et farfelues, celle-ci était, à n'en pas douter, la plus stupide. Je n'savais toujours pas qui il était. Je ne savais pas son nom, et l'obscurité ne m'avait permis d'encrer qu'une partie de son visage. Une semaine déjà -et le déjà était de trop, au vue de la lenteur que mettait le temps à passer- que j'étais cloué dans ce lit d'hôpital. Au moins, j'étais nourri et logé, et j'pouvais fuir Iseul qui m'faisait la gueule, hm ? Mais si c'était pour rester les yeux rivés sur un écran de télé, une écharpe soutenant mon bras gauche autour du coup, et de multiples pansements et bandages sur le corps, .. Le verdict m'avait fait frissonner : appendice et intestin perforés, foie endommagé. J'avais de quoi me plaindre. Et je le revendiquais, ce droit.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Mer 16 Avr - 14:30
Réveillée en plein milieu de la nuit par la sonnerie de mon téléphone, je sentis qu'un truc n'allait pas. Mon inquiétude ne cessa pas de s'amplifier lorsque je vis le nom de la mère de Tao, affiché sur l'écran. Je n'avais pas eu faux malheureusement. Tao s'était bel et bien fait tiré dessus. Évidemment, je m'étais vite levée pour avoir des nouvelles, pour le retrouver tout simplement. Et c'est à partir de ce moment que les nuits blanches ont commencé. Pendant cinq jours, ils avaient tout mis en œuvre pour le sortir de ce pétrin. Mais pourtant, je n'arrivais pas à leur faire confiance. Je ne pouvais qu'attendre, laissant son sort entre les mains de professionnels. Ils étaient sereins alors que je ne l'étais pas du tout. Lui rendant visite quotidiennement, j'étais presque devenue une habituée du service. Tout le monde me reconnaissait et me demandait comment ça allait, s'il y avait du changement. Mais c'était à eux de me le dire ? Révoltée et remplie de tristesse, j'attendais que mon ami se réveille, trouvant le temps bien long. Le comble, c'est que ce n'était pas moi qui était à son chevet lors de son réveil. C'était gênant. Je n'avais pas été là pour lui et j'étais bouffée par les remords.
Aujourd'hui, je me rendais de nouveau à l'hôpital. Cela faisait une bonne semaine qu'il était réveillé. Le connaissant, il devait déjà péter un câble. Du coup, je tentais de rendre ses journées plus agréables, mais ce n'était pas gagné. Après avoir stationné rapidement mon véhicule, je me faufilais dans les couloirs que je connaissais par cœur, à mon plus grand dam. Apparemment, il avait changé de service, il y a quelques jours désormais. Au moins, il ne pouvait plus m'échapper. Bon, ok, ce n'était pas le moment pour cette remarque. Je frappais doucement à la porte avant de prendre la parole. « Tao, c'est pas l'heure de la toilette, hein ? » J'ouvris légèrement la porte, échappant un léger soupir de soulagement. Je m'avançais vers lui tandis que mon sac à main glissait sur mon bras. Je lui déposais un tendre baiser sur le front en guise de bonjour. « Tu vas bien, aujourd'hui ? » demandais-je, soulagée de le voir éveillé. Il commençait à récupérer, bien que ce n'était pas vraiment la grande forme. C'était logique. Mais au moins, cela changeait de mes pleurs quotidiens quand il était toujours comateux. J'ouvris ensuite la fermeture de mon sac, sortant un dvd. « Désolé, je ne peux pas te ramener de la bouffe vu que.. » J'affichais un sourire timide, tendant le dvd pour qu'il voit le nom du film. Bon, il allait péter un plomb vu que c'était une comédie romantique, mais je ne pouvais pas lui prendre un film avec des gangsters. Je m'installais sur le fauteuil, qui était près du lit. J'osais jeter un regard vers la peluche, aka Bernard le canard, mon petit porte bonheur des compétitions. Finalement, peut-être que ça marchait ces trucs..
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Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Mer 16 Avr - 15:34
Je m'apprêtai à basculer ce qu'il me restait de principes à l'arrière-plan pour presser le bouton d'appel. Mais, heureusement pour le personnel -dont je ne doutais pas de l'envie certaine de me jeter dehors-, le bruit d'une frappe à la porte précédant la voix de Su Ah m'en détourna. « Nan c'est bon, t'inquiète pas. » Fort heureusement, l'heure de l'humiliation était déjà passée. J'avais en horreur le fait de ne pouvoir bouger, de ne pouvoir agir par moi-même. Même ce moment que je plaçai aisément dans mes favoris de la journée, même le fait de sentir l'eau couler contre ma peau, me répugnait, ici. Je n'aimais pas que l'on me serve d'auxiliaire dans ces taches. Elle poussa la porte, et je tentai de me redresser, non sans lâcher un râle étouffé. Ma position était inconfortable. Je ne savais pas comment j'avais fait pour me foutre ainsi. A la force d'un bras et en prenant sur moi, j'ai réussi à me redresser, la mâchoire crispée sous l'effort. La douleur était bien trop vive. J'esquissai une moue embêtée à son baiser. Heureusement que Sunnie était là. J'avais eu de nombreuses visites, j'en avais toujours tout autant, mais ça n'était jamais la même chose. Sa simple présence me faisait oublier un tant soit peu ma condition. « Comme d'habitude. » J'haussai les épaules. « Je m'ennuie. » Précisai-je en réprimant un bâillement. « J'ai pas grand chose à faire la journée. » Elle devait le savoir, je le lui répétais tous les jours. Mais je ne perdais jamais une occasion de me plaindre. Mon regard s'abaissa automatiquement sur la boîte rectangulaire qu'elle sortit de son sac. « Rah, vas-y, remue le couteau dans la plaie ! » Contre toute attente, je me mis à rire lorsqu'elle mentionna la nourriture. Il est vrai que j'avais énormément de mal à manger, je sautais même certains repas. Non seulement parce que j'avais l'impression de mourir une seconde fois à chaque fois que j'avalais, mais aussi parce que la bouffe ici était vraiment minable. Je n'aurais pas été contre des gâteaux, ou des choses comme ça. Aish.
J'attrapai enfin le dvd, posant avec curiosité mes yeux sur le titre. Mes doigts caressèrent la couverture, et un sourire moqueur s'afficha sur mes lèvres. « T'es sérieuse ? » J'arrivais même pas à lui en vouloir. C'était pas vraiment -pas du tout- mon registre, mais je savais qu'elle pensait avant tout à moi. Au moins, ça n'était pas Roméo et Juliette, hm. Est-ce qu'elle était friande de ce genre de films ? Je ne pus m'empêcher de ricaner, lui lançant un regard qui trahissait mon amusement. J'avoue aisément que je n'étais peut-être pas prêt à regarder Saw, ou Battle Royale. Toutefois, je n'aurais pas été contre... autre chose. Un disney même, s'il le fallait. Je cessai de pouffer bêtement, et levai la tête vers le fauteuil sur lequel elle était assise. « Merci, c'est gentil. » Je ne savais même pas s'il y avait un quelconque lecteur dvd, mais je gardais le questionnement pour moi-même afin de ne pas la frustrer. J'étais bien content que ma mère ai eu la décence de la prévenir en première, quand bien même j'aurais préféré qu'elle passe une nuit paisible. Je posai la boîte sur mes jambes, et m'étirai les bras. « Et toi, quoi de neuf ? ça va ? » Les questions habituelles, qui revenaient chaque jours, mais elles n'en étaient pas moins essentielles pour mon état mental. J'allais péter les plombs, à rester ici sans distraction.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Mer 16 Avr - 20:11
J'étais donc rentrée dans la chambre du patient Tao, après avoir pris certaines précautions. Le jeune homme me fit part de son ennui. J'affichais un sourire compatissant. Les journées devaient être longues, n'importe qui pouvait en être conscient, même la personne la plus ignare. Pinçant légèrement ma lèvre inférieure, je posais ma main sur le bord du lit. « Dis plutôt que tu t'ennuyais. Maintenant que je suis là, tout va changer. » plaisantais-je avant de regagner une place assise. J'avais l'impression d'avoir passé un mois entier sur ce fauteuil, et pourtant, je fréquentais cet hôpital depuis une douzaine de jours. Cela me tuait de le voir, ici, à cause d'un type inconnu au bataillon. Personne ne le méritait et encore moins Tao. Malheureusement, les agents de police étaient incompétents. Je soufflais légèrement avant d'esquisser un nouveau sourire. « Pourtant les infirmières devraient te faire fantasmer. » Plaisanterie douteuse, mais j'essayais de l'aider à retrouver le sourire. Après tout, ses journées étaient devenues assez tendues. Il ne pouvait rien faire, même pas les gestes les plus communs. C'était déstabilisant. Pourtant, je ne m'étais pas gênée pour faire une remarque concernant la nourriture. Il était soumis à un régime strict depuis que ses organes s'étaient fait explosés, on va dire. « Pardon pardon. » Je lâchais un rire, levant les mains en l'air pour clamer mon innocence. Je lui tendis finalement son cadeau, qu'il attrapa à l'aide de sa main valide. Je ne savais pas pourquoi j'avais douté lors de cet achat. Mais à vrai dire, acheter un film était la seule chose d'envisageable. Après tout, un livre, c'était compliqué que ça soit par rapport à ses goûts, (je ne savais même pas s'il aimait lire en fait), puis, pour tenir le livre, il souffrira. Finalement, il pourra s'endormir devant mon film un peu trop féminin. « Bah... Tu aurais préféré un truc sur le sport ? Enfin... Je peux toujours changer.. » Je me grattais la tête, un peu gênée par la situation. Aish, j'aurais dû réfléchir avant de sortir la carte bancaire. Je posais finalement mon sac à mes pieds tandis que la victime de guerre me remerciait. « Tao, si tu as besoin d'être un truc, tu me dis.. Tu veux peut-être que je remplisse ton verre ? Pas de vodka, cette fois. » J'émis un léger rire avant de croiser les jambes. Puis, je m'enfonçais dans le fauteuil, me mettant à l'aise. « Tu sais, depuis hier, ma vie n'a pas vraiment changé. » Le pauvre, je devais lui changer les idées sauf que je n'arrivais pas à le faire moi-même. J'étais secouée par cette histoire. Cette dernière était tellement source d'inquiétude. « En fait... J'arrive du commissariat. » J'échappais un soupir, me demandant si je devais lui dire ou non. « Tu.. Enfin, j'ai voulu me renseigner, mais ils m'ont envoyé boulet. A vrai dire, j'ai perdu toute légitimité depuis que j'ai passé la nuit là-bas. » Je baissais légèrement la tête. « Tao, je suis tellement en colère contre ce bâtard. J'arrive pas à penser à autre chose. » avouais-je.
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Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Jeu 17 Avr - 17:47
« Non, c'est très bien j'ai dis. » Quand bien même le simple fait d'esquisser un sourire me provoquai, par je ne sais quelles liaisons, par des liens dont je ne connaissais pas même l'existence, quelques douleurs supportables, je ne cessai de le faire. Je ne voulais pas l'inquiéter davantage. Je lui étais reconnaissant de faire le déplacement chaque jour, de venir me rendre visite dès qu'elle le pouvait. Je la remerciai de rendre mon temps d'hospitalisation plus supportable, moins mortel. « C'est parfait même. » Répétais-je dans un soupire. Non, c'était loin d'être parfait, et je me doutais même trouver l'histoire intéressante, mais son geste, lui, l'étais. Ce petit rien faisait tout. Lorsqu'elle mentionna la vodka, je grimaçai au souvenir de la dernière soirée que nous avions passé ensemble -rude soirée. Ma main libre se plaqua instinctivement contre le bandage, et je fis la moue, gêné d'être immobilisé à ce point. « Ah, m'en parle pas ! Comment j'ai eu mal à la tête après.. aish. J'ai cru que j'allais mo..enfin que j'allais pas m'en remettre ! » Je marmonnais, ne pouvant pour autant pas m'empêcher de porter sur la pétalous un regard à la fois compatissant et amusé. En effet, on avait eu de sales gueule le soir, mais le pire avait été le matin. Puis vinrent les questions habituelles. Je glissai mes doigts dans mes cheveux pour les redresser maladroitement, aidant le gel durement obtenu -deux jokers utilisés : scandale et appel à un ami. ça paye. Je soupirai. « Moi non plus, pas vraiment, mais .. Mais c'est toujours bon d'entendre que tu vas bien. » Pas même un sourire, pas même un regard. Simplement des yeux rivés sur un plâtre indésiré contenant mon bras cassé dans la chute. Depuis le début de la semaine, j'avais fait pas mal d'efforts et de concessions. J'avais cessé de tourner autour du pot avec certaines personne. Et cet aveu, aussi insignifiant soit-il, représentait beaucoup à mes yeux. C'était lui faire comprendre que sa santé influençait sur la mienne, que son état faisait le mien, qu'elle était une personne dont je me souciai. Aish, comment faisaient certaines personnes pour dire ça d'un bloc, d'un train, sans se sentir ridicules ..?
Lorsqu'elle mentionna le commissariat, de nouveaux souvenirs firent frissonner ma peau. Mes dents capturèrent ma lèvre inférieure. Je reniflai avec inquiétude, le regard fuyant. Toute cette affaire m'avait rendu faible, que ce soit physiquement ou moralement. Elle m'avait détruite au fond. Ma fierté avait été tirée par balle, mon courage s'était brisé en même temps que mon bras, ma peur découlait encore à la façon du sang à ma plaie ce soir là. « Et moi ? » Je soufflai, osant porter sur elle un regard désabusé. «Tu penses que je suis pas en colère, que j'arrive à penser à autre chose ? Tu penses que j'arrive à avoir les idées claires, cloué dans ce lit, à rien pouvoir faire ? » Ça n'était pas un reproche. Ça n'était jamais un reproche. Juste, l'envie soudaine d'extérioriser ce qui me rongeait les tripes. Une envie soudaine d'arracher le masque de mes propres mains, de le briser, de l'écraser sous mon pied. Une envie soudaine d'un peu d'humanité. « Je sais pas vraiment comment décrire ça. Quand t'entends dire que tu passeras pas la nuit, quand t'entends que t'es miraculé. Quand tu comprends que ta vie tient qu'à un fil, quand tu comprends que la semaine sera décisive. Quand tu réalises que tu n'as pas tout fait, que tu as encore des choses à faire. Quand tu comprends que tu vas crever, Su Ah, ça fait peur. Alors ouais, j'me considère chanceux, mais moi non plus, j'arrive pas à penser à autre chose. Et c'est pas comme si je pouvais. » Je portai ma main à mon menton, massai ma peau, frissonnai, me mordis les joues. Je regrettai immédiatement mes mots, je regrettai de lui rappeler ça à elle aussi, qui avait presque autant souffert que moi. Mais il fallait, à un moment ou un autre, que ça sorte, que j'extériorise, que je cesse de tout garder pour moi. « J'ai mal, Su. » Cette fois, c'était une simple plainte lancée à la volée, d'un ton désinvolte, comme si je me moquais de mon propre mal-être. Il n'en était rien, mais il ne fallait pas m'en demander trop en si peu de temps. Je dégageai la couverture, posant ma main sur le bandage en grognant.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Ven 18 Avr - 9:53
Je fis la moue alors qu'il répétait ses propos vis-à-vis du film. Puis, je lâchais un rire, rappelant ce souvenir douteux. Le lendemain, on était encore plus laid que la veille. Je soufflais légèrement avant de prendre la parole. C'est vrai. Depuis son hospitalisation, ma vie s'était vite calmée. Je n'avais pas eu la foi de m'amuser. Pour tout dire, je foutais juste mon nez dans les cours, quelques bouquins pour me changer l'esprit. En plus, dés que je croisais un ami en commun, j'avais le droit à une série de questions. Comment il allait ? Décidément, entre les infirmières et ces gens-là, je commençais à avoir le moral à zéro, si je ne l'avais pas déjà. Cette nuit-là, Tao aurait pu mourir. Ils pouvaient le comprendre, non ? S'ils tenaient tant à avoir des nouvelles, je pouvais très bien leur filer le numéro de la chambre. J'affichais malgré tout un sourire, tentant de maîtriser mes émotions. J'étais juste très susceptible en ce moment. « Mais t'es trop un lover toi. » plaisantais-je avant de me redresser. Je n'étais pas libre de mes mouvements, et c'était pire pour lui. J'avais envie de plaisanter avec lui, mais ce foutu lit, ce foutu gars... Tout nous empêchait de le faire. Et finalement, pour cette raison et bien d'autres, je lui avais confié mon point de vue, et mes frasques au commissariat. Je plissais légèrement les yeux, regrettant quelques secondes mes propos. Ce n'était pas à lui que je devais le dire. Le pauvre, il était déjà au bout. Ici, c'était moi l'égoïste. Je n'arrivais même pas à refouler mes sentiments. Putain, j'avais l'impression de merder. Il posa son regard sur moi, me provoquant un léger rougissement au niveau de mes joues. Je baissais légèrement la tête, honteuse. « Je sais tout ça, je le sais... » soufflais-je. Je relevais la tête, essayant de confronter son regard, même si j'avais envie de prendre mes jambes à mon cou. Je ne pouvais pas le comprendre, je ne savais tout cela. Après tout, ce n'était pas moi qui était dans ce lit. Ce n'était pas moi qui avait reçu cette balle. Pourtant, dans mon cœur, c'était tout comme. Après tout, son malheur devenait le mien, indirectement. Cette histoire marchait dans les deux sens. J'avais besoin de savoir qu'il allait bien pour être heureuse. C'était exactement la même chose. J'avais cherché égoïstement un réconfort, mais il n'était pas en mesure de le donner. Il était encore plus remué que moi. Je plantais mes ongles dans la paume de ma main, énervée contre tout. « Tu es là maintenant. Tu pourras faire ce qu'il te plaît. Peut-être comme avant.. » soufflais-je. Je ne pouvais pas le rassurer. « Et je suis là aussi. Tu sais que je serais toujours là pour toi. » Je me levai, passant mes doigts dans ses cheveux. Je plongeais mon regard dans le sien. Je n'arrivais pas à m'exprimer par les mots. Et c'était tant mieux. J'étais censée le mettre de bonne humeur. C'était bien connu : les optimistes, ce sont les pessimistes ignorants. « Je suis désolée, Tao. Je n'aurais pas dû.. C'est à moi de t'écouter, maintenant. » ajoutais-je. Je ne pouvais pas lui dire que tout ceci allait passer avec le temps. Je ne le pensais même pour ma personne, alors pour lui. Il était peut-être plus fort que moi mais même, je mentirais dans tous les cas.
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Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Sam 19 Avr - 11:01
J'ignorais jusqu'à la possibilité de vivre normalement plus tard. Je ne savais pas si je serais capable de repartir du bon pied, de mener une vie saine. Un corps se reconstruit, un corps se répare, un corps se cure. Un mental, une fierté, un honneur, un être, c'est plus difficile à soigner. Tout mon « moi » avait volé en éclats coupants, brûlants, gelés, mordants. Il avait éteint mon courage comme un éteint une cigarette, avant d'écraser mes connaissances, me poussant à me remettre en question. Il m'avait rendu faible et fébrile, proie à ce lit d’hôpital et, si j'en taisais le sujet, proie à quelques cauchemars réguliers. A vrai dire, j'avais simplement le sentiment d'être revenu de longues, longues années en arrière. Quand Tao Jun n'était pas le chasseur. Quant Tao Jun était la proie. « Pour qui est-ce que tu comptes vraiment ». Ce questionnement m'avait retourné les tripes. J'avais été incapable, à l'instant, de citer ne serait-ce qu'un prénom. Entre ceux dont seul l'hypocrisie nous rapprochaient, ceux qui feignaient, et ceux avec qui j'avais fauté, j'avais été incapable de répondre. Et je regrettais ma lâcheté, parce qu'elle faisait culpabiliser Sunnie pour je ne sais quelle raison. Aish. Je me mordis la langue. Ce n'est pas à elle que j'aurais du me décharger de tout ça. Elle en pâtissait autant que moi régulièrement. C'était un acte impensé et égoïste. « Je sais ouais. Je suis désolé, j'aurais pas du dire ça. » ça n'était que des mots, ça n'était rien, mais c'était tout. Cessant de me préoccuper de ma blessure, je relevai la tête sur elle. Je ne savais pas combien de temps cela faisait, combien de temps avait disparu ce regard avant de faire son retour. De l'humilité, de la timidité et des remords, ancrés dans ses yeux sombres. Parce qu'elle était Su Ah, et que chaque lieu où elle se tenait transformait cet endroit en une place où le masque pouvait tomber. Et le masque était tombé. Broyé.
Sa main dans mes cheveux me tira un infime mais non négligeable réconfort. Cette position de faiblesse forcée me ramenait à l'enfance, et son geste appuyait cette sensation. Et pourtant, pour la première fois, ça n'était pas quelque chose de désagréable. Enfin, rien n'était désagréable venant d'elle. Je fermai les yeux et posai ma tête contre le mur derrière moi. « M'écouter ? J'me fous que tu m'écoutes, en fait. J'ai jamais rien eu d'important à dire. » Je ne savais pas dire ces choses importantes qui me tiraillaient. La preuve en était le fait qu'elle soit là, qu'elle n'ai pas déjà pris ses jambes à son cou en claquant la porte à notre relation, de tout ce que j'aurais pu lui dire. Je soupirai. « Tu sais que j'aime pas être dépendant, Su. » Je l'étais, mais je n'aimais pas ça. Cette chambre blanche n'était pas une raison pour l'être un peu plus. Je me redressai en grimaçant. « Je sais que c'est pas drôle pour toi tout ça. Je te demande pas de venir tous les jours, hm ? J'aime pas quand tu tires la tronche, ah. » Je lui tirai la langue, feignant l'amusement, avant de lui adresser un sourire timide. Je me sentais doublement mal de la voir se tenir ici, alors qu'elle devrait au contraire fuir tout ça. Même si sa présence était essentielle, je n'étais pas égoïste à ce point. «je suis putain de désolé de m'être foutu dans cette situation, merde ! » Je grinçai des dents. Je n'arrivais plus à apprivoiser et contrôler mes réactions et mes émotions. La colère, encore. Qui précéda un amer ennui. « Te prends plus la tête avec ces histoires, t'es plus forte que tout ça. » Qu'elle s'échappe, elle qui en avait la possibilité.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Sam 19 Avr - 20:15
Pourquoi il s'excusait à chaque fois ? Il était libre de s'exprimer. Je ne l'avais pas pris mal. Loin de là. C'est juste que je regrettais mes paroles. Après tout, je n'étais pas venue dans le but de parler de cette histoire. La pilule était si difficile à avaler. Mais, il était sain et sauf, c'était le principal. Pourtant, une certaine rage commençait à me prendre les tripes. Je n'aimais pas qu'on blesse mes proches et cet enfoiré l'avait fait. J'avais besoin qu'il paye. Il devait ressentir ce que Tao ressentait à cet instant précis. Ma réaction n'était pas la plus maligne, mais elle était si naturelle, provoquée par mes sentiments. Ce n'était pas raisonnable, mais c'était ce que je ressentais au fond de moi, quitte à me rendre honteuse. Personne ne méritait ce genre de choses, et encore moins Tao. Je posais ma main sur la barrière du lit. « S'il te plaît. Ne dis pas que tu es désolé. Tu as le droit de dire ce que tu penses. Ce n'est pas un problème. » C'est juste que je ne voulais pas le faire souffrir, en lui rappelant cette histoire. Il n'avait pas de moi pour le faire. Je caressais ensuite sa chevelure, comme si je pouvais le soulager, comme si je pouvais lui vider la tête. « Fais gaffe à ce que tu dis. Je vais finir par ne plus t'écouter du tout. » plaisantais-je avant de reposer ma main sur la barrière. Je lui tirais la langue. Quel enfant. « Je viens si je veux. » répliquais-je, d'une traite. Il n'allait pas remettre en question mes visites quotidiennes. Tss. Comme si je me forçais à venir. Il se mélangeait les pédales. Je poussais la barrière afin de mettre mon derrière sur le lit. J'attrapais sa main, alors que le jeune homme était en colère. « Je t'ai déjà dit de ne plus t'excuser. Ce n'est pas de ta faute. Tu as absolument rien fait. Et s'il le faut, je le répéterais jusqu'à ma mort. Je vais te le foutre dans le crâne. Merde. » Je le fixais, tandis que la colère me transcendait. Non, il n'avait pas le droit de dire ça. C'était n'importe quoi. Il ne devait pas se sentir coupable. Coupable de quoi ? D'être tombé sur un parfait connard. Il ne voulait pas que je me prenne la tête avec ces histoires, mais le voir si désemparé me coupait le souffle. Aucun sourire. Ma mâchoire était fermée, quitte à me mordre la langue. « Ne redis jamais ça. Sinon, c'est moi qui va vraiment m'occuper de ton cas. Arrête de croire que je suis forte. Tu veux savoir, Tao ? C'est toi qui me flingue. Tu me rends forte comme tu me rends faible. Arrête de vouloir me protéger. Je sais ce que je fais. »
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Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Sam 19 Avr - 21:32
Nos tentatives pour alléger l'atmosphère étaient vaines malgré nos sourires, nos rires et notre joie feinte. Aucun de nous deux n'arrivait à croire réellement en ces échos, et c'était le plus triste, à mes yeux, de penser que par ma faute, nous en étions réduits à ceci. Si j'avais été moins con, ou plutôt, si j'avais été plus responsable, rien de tout ceci ne se serait produit. Si j'avais su que la fierté et l'orgueil pouvaient mener à cette voie, je m'en serais détaché depuis longtemps. Elle avait beau répéter que je n'avais rien fait, que je n'y étais pour rien, je n'en croyais pas un mot. Pourtant, je me contentai du simple fait de la savoir en train d'essayer de me réconforter. Je m'écartai de quelques centimètres aussi vite que je le pus pour lui laisser la place de s'asseoir. Le plus agaçant dans cette affaire, c'est d'être handicapé, réduit à l'incapacité de se mouvoir sans grimacer, sans souffrir. « Tu sais qu'à trop me le répéter, je vais finir par tirer satisfaction de cette position, hm ? Je vais pouvoir demander tout ce que je veux, comme un vrai malade, hm ? » Un millier d'idées fourmillaient dans ma tête. Étirant mes lèvres en un discret sourire, je fis pression sur sa main de la mienne ; un « merci » silencieux. Le langage des gestes. Quelques secondes de silence en guise de répit. Je profitai de ce moment sans la lâcher des yeux. Tout me plaçait en position d'infériorité. Ma condition, les événements, et même le détail de devoir la regarder d'un peu plus bas que l'ordinaire. « Ma faute ? » Je cillai en tentant de saisir le sens de ses propos. Venant pincer mes lèvres, je fronçai légèrement les sourcils. Jamais je n'avais espéré avoir tel résultat sur elle, bien au contraire. Une culpabilité mêlée à une angoisse certaine s'empara de mon être en me faisant frémir, bien que je sache le taire. J'aurais aimé m'excuser encore, à n'en plus finir, mais ça n'aurait rien changé. « J'ai du mal à voir qu'on a grandit, c'est vrai. J'ai tendance à oublier que t'es adulte maintenant. » ça n'était pas concrètement le cas. Mon regard avait changé à mesure qu'elle prenait de l'âge, et je ne me rendais que trop bien compte de son appartenance au monde des adultes, mais autrefois, notre différence de seulement deux ans creusait tout un monde entre nous. Et j'avais ce sentiment de supériorité, de force, et ce devoir de toujours devoir être là qui ne m'avait jamais quitté. Chose ironique, puisqu'au fond c'est elle qui avait façonné la personne que j'étais, c'était elle qui veillait sur moi. « Je dis plus rien alors, ah. J'aurais du naître muet, ça aurait arrangé tout l'monde ! » Je ris sans vraiment penser à rire, simplement pour me défaire de l'impression d'avoir fauté encore une fois. Je n'arrêtais pas, j'enchaînais.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 20 Avr - 12:37
Je m'installais auprès de lui, à l'improviste. Je le dérangeais finalement, puisqu'il devait s'écarter un peu. Je n'étais pas grosse, mais bon, un petit cul, cela prenait un minimum de place. Je lui pris la main par simple habitude. Je lui fis un grand sourire, amusée par ses propos. « J'attends de voir. Demandez ce que vous voulez, c'est la seule fois où je serais votre esclave, maître. » Je lâchais un rire. Il allait me demander quoi le grand malade ? Ses souhaits devaient être assez limités. Je soufflais légèrement, reprenant mon sérieux. La discussion était assez compliquée. Un coup, on rit. Un coup, on pleure. Je m'étais même lancée dans un monologue, expliquant mon point de vue concernant l'hospitalisation de Tao. Je lui fis un signe de la tête, retenant certains propos. J'étais en colère contre tout et n'importe quoi. C'était affreux. Ah, et après, je parlais de self-control. J'étais remplie de contradictions. Je le regardais, d'un air anxieux mais aussi convaincu. J'étais obligée. Après tout, si je doutais moi-même, il n'allait jamais boire mes paroles. Je remis ma main sur ses cheveux, me moquant de lui. « Pauvre petit oppa, ta dongsaeng a des boobs maintenant. » J'émis un nouveau rire, avant de lui secouer les cheveux. « L'hôpital ne te réussit pas. Tes cheveux sont hideux. » Je lui fis un léger sourire sachant pertinemment que je profitais de la situation. Il ne pouvait rien faire contre moi, désormais. Il n'allait pas pouvoir me surprendre, et encore moins m'arrêter. Cependant, je n'avais pas trop d'ouverture. Je n'allais pas lui chatouiller le ventre, surtout qu'il était couvert de bandages. Je fis une légère grimace. « Tu peux parler, mais ne dis pas de bêtises, c'est tout. » J'haussais les épaules, gardant un sourire timide. La conversation houleuse s'était vite terminée. Chacun de nous avait tenté de contourner le sujet, et finalement, l'atmosphère était plus agréable. « Je suis allée voir ta mère hier, pour la robe dont tu m'avais parlé, tu sais ? » Il voulait des nouvelles tout à l'heure. Il n'était jamais trop tard. « J'ai aussi récupéré tes cours grâce à un ami de la fraternité. Tu vois qu'ils sont cool les petalous. »
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 20 Avr - 13:07
« Enfin des boobs.. C'est vite dit ! » Un sourire mutin pris place au coin de mes lèvres alors que j'adoptai un air faussement consterné pour couronner la chose. C'était petit, de la taquiner sur ses choses-là, mais je faisais avec ce que je pouvais et ce qui était à ma portée, ici. « Aish.. ! » Je secouai la tête de droite à gauche pour la pousser à lâcher mes cheveux. Elle n'avait pas faux : depuis que j'étais ici, ils avaient perdu pas mal de leur éclat et semblaient ..morts. Il faut dire que les couleurs, les décolorations et maintenant l'accident et le manque de vitamines n'aidaient pas. « Je sais, je sais, j'avais remarqué tout seul. » Je plaquai, dans une vaine tentative pour protéger mon cuir chevelu, ma main libre sur ma tête, aplatissant le gel. Les commissures de mes lèvres s'arquant vers le bas tandis que je me mis à bouder l'espace de quelques secondes, je n'en restais pas moins attentif au défilé de ses grimaces et à ses paroles. « Ah, j'avais oublié. Alors, elle te plaît ? » Je n'étais pas un as quant aux goûts féminins, mais la robe en elle-même, pour ce que je m'en souvenais, me plaisait plutôt bien. Puis, si ma mère l'offrait à Su Ah, c'est que quelque part, je ne devais pas être le seul à avoir apprécié. « Elle va mieux, d'ailleurs ? » Elle aussi, prenait le temps de venir une heure environ tous les soirs, mais il était toujours plus délicat de parler à sa génitrice et de prendre de concrètes nouvelles. Chaque fois, elle semblait atterrée par ma situation. Puis, lorsque la pétalous aborda le sujet des cours, ce fut mon tour d'esquisser une furtive grimace -un vrai concours, aujourd'hui. « Génial, j'ai plus d'excuses pour rien foutre maintenant. Je vais devoir me remettre à bosser. Voilà un truc qui ne me manquait pas.. » Et pourtant, pour une des premières fois de ma vie, je n'en pensais pas un mot. Bien au contraire, l'idée de travailler, ne serait-ce que pour me changer les idées, me ravissait. J'avais hâte de replonger le nez dans mes bouquins, de reprendre mes bonnes vieilles habitudes. De me rasseoir sur le tapis du salon, un paquet de céréales dans une main, mes feuilles dans l'autre. C'est la raison qui poussa un sourire à fleurir encore une fois sur mon visage. « Tu leur diras merci, sans eux j'étais dans la merde. » Les questions habituelles avaient déjà été abordées. Voir Su Ah tous les jours réduisait le nombre de sujets à aborder, laissant place chaque fois à de plus longs moment de silence que les précédents. Le temps pour elle ou pour moi de trouver un nouveau centre de discussion. « Quelqu'un t'a dit quand est-ce que je pourrais sortir d'ici ? » Je grognai, agacé d'être tenu dans l'ignorance. Chaque fois que je demandais -et ça pouvait frôler les dix fois par jour- on me répondait « bientôt » ou « Il faut voir comment ça évolue » mais jamais rien de concret. « On me dit jamais rien, à moi. » Je me plaignais en gonflant les joues avant de souffler longuement. « Au fait, esclave. Quand je sors d'ici, tu as tout intérêt à me payer un kebab, ça marche ? » Il fallait bien que je jouisse un minimum de mon statu éphémère de maître, non ?
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 20 Avr - 17:47
Je levais la tête vers lui, d'un air blasé. Je n'acceptais pas ce genre de commentaires. Non mais j'hallucinais. J'étais bien roulée. Il n'allait pas tout remettre en cause si facilement. Je dessinais un sourire hypocrite sur mes lèvres, un peu vexée. J'avais des complexes, en tant que femme. Même une personne malade le savait. Certaines choses n'étaient pas excusables. Alors, j'avais attaqué à mon tour, me foutant royalement de sa chevelure. Cette fois-ci, c'était un sourire taquin qui s'était emparé de mes lèvres. « C'est toujours plus drôle quand c'est une autre personne, n'est-ce pas ? » Je fis un sourire satisfait tandis que le jeune homme tentait d'arranger le tout. Le résultat était toujours aussi pitoyable mais généreuse, je gardais mon avis pour ma personne. « Aigoo. T'es bien un mec pour oublier ce genre de choses. » Normalement, je lui aurais mis une petite frappe à l'épaule, mais le pauvre, il était déjà trop défoncé pour ce genre de choses. « En fait, le décolleté m'allait trop grand. » mentais-je. Il avait besoin de se défouler. Du coup, je lui donnais certains éléments pour le faire. Je fis un sourire en coin, qui s'estompant rapidement à l'entente de sa question. Je grimaçais, tout en caressant sa main. « A vrai dire, elle n'en parle pas beaucoup. Je crois que c'est sa manière d'aller de l'avant,on va dire. » confiais-je. Il était donc difficile pour moi de savoir si elle allait mieux. Évidemment, c'était mieux que les premiers jours, mais même, ce n'était pas glorieux. Après tout, elle était perdue, tout comme nous. Je lui fis un faible sourire, tandis que Tao montrait son amour pour le travail. « T'as fini de te plaindre. Ta matière est cool à étudier. » Bon, je disais ça, mais à vrai dire, je ne savais rien à ce sujet. Comment une étudiante en histoire pouvait le savoir ? Mon regard se perdit vers la vue des paysages extérieurs. Depuis quand Tao se souciait de ne pas être dans la merde ? Il venait de se faire tirer dessus. Je pinçais mes lèvres avant de porter mon regard de nouveau sur lui. « J'en sais rien. Elles sont complètement connes dans ce service. » Je n'étais pas connue pour ma politesse. Mais, bon, j'étais tout simplement honnête. « C'est dommage que tu sois encore à moitié cassé, on aurait pu se faire la malle, comme dans les films. » plaisantais-je. « Alerte enlèvement: un enfant de 4 ans prénommé Tao a disparu. Ses cheveux sont sales. » Je me mis à rire comme une débile, fière de ma connerie avant de reprendre mon sérieux avec difficulté. Le pauvre, il avait besoin d'une réponse et voilà que je disais de la merde. « Un esclave n'a pas d'argent. Comment veux-tu que je te paye un kebab ? » soufflais-je, souriante. « Si je pouvais, je t'offrirais bien d'autres choses. Un kebab... Pff, tu viens de quel pays toi. » ajoutais-je, boudeuse. Je m'amusais désormais avec mes jambes qui étaient dans le vide. Aie, ma petite taille décidément... « Puis, c'est toi le gars. Et en plus t'es un jeo. C'est à toi de m'acheter des trucs. » protestais-je.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 20 Avr - 18:47
Je souris à sa remarque, mais gardai le silence. Je n'avais pas le cœur à rire une seconde fois, ou plutôt : je m'en empêchais. Chaque spasme me tuait de l'intérieur, comme si ma plaie s'écartait encore. Brr. Rien qu'y pensait, ça me foutait et les chocottes, et la gerbe. Je l'ai vue une fois, quand on changeait les pansements, et je peux affirmer que le voir à la télévision et le voir sur soi, ça n'a pas le même effet. « T'as qu'à lui demander de le retoucher, je suis sûr que ça lui fera plaisir de te rendre service. Elle me demande tout le temps comment tu vas. » En même temps, ça n'était pas non plus comme si j'avais imposé Su Ah à ma famille durant de nombreuses années. Et pas non plus comme si ma mère avait tendance à la prendre pour sa fille aujourd'hui. Je n'étais pas pleinement satisfait de l'état de ma génitrice, mais c'était, visiblement, mieux qu'il y a une semaine, la première fois qu'elle est passée me voir. Enfin, que je l'ai vue. « Tant mieux, j'aime pas quand elle tire la tronche ou quand elle pleure, elle aussi. » C'était rare que j'en parle comme ça, mais j'étais très attaché à ma famille, aussi ça n'avait rien d'étonnant dans le fond. Je soupirai, blasé. « Ouais, c'était cool. Mais ça devient compliqué là, je comprends plus grand chose. Puis comment tu veux comprendre le comportement des autres quand tu sais même pas ce que tu fais et pourquoi tu le fais ? » Un nouveau sourire amusé pris place afin de remplacer le rire que je conservais. Pas question de souffrir encore une fois. Un sourire qui s'évanouit bien vite à sa remarque. Je tournai la tête fièrement, croisant mon bras valide sous l'autre, décidé à fixer le mur. J'avais en horreur le manque d'hygiène, alors ma condition me semblait déjà bien insupportable sans besoin nécessaire qu'elle n'en peigne une couche supplémentaire. « Mais t'arrête avec ma tronche, dis ? J'suis même pas sûr d'avoir envie de m'enfuir avec toi, tient. » Bougon et frustré, je serrai les dents. Vivement que j'me barre et que je retrouve un train de vie normal, sans besoin d'être secondé dans la moindre des taches. Vivement que mon corps m'appartienne, que je sois plus obligé de montrer ma teub à quiconque prend en charge ma douche. Ah. Je déteste les hôpitaux. Prenant conscience que le but de la plaisanterie n'avait pas été de me pousser à faire la gueule, je reniflai rapidement. « Fais gaffe, un jour je te prendrais au mot et tu regretteras de m'avoir comparé à un gosse. » J'haussai un sourcil, provocateur. Si elle voulait jouer à ça, j'étais certain d'y prendre bien du plaisir. J'étais pire qu'une fille qui avait ses règles. Un yo-yo passé maître dans l'art du changement d'attitude et d'humeur. De bon poil à nouveau, je pinçai mes lèvres quelques secondes, faisant mine de réfléchir. « M'en fou, tu te débrouilles, je veux pas savoir comment, mais tu me payes un kebab. Les ordres du maître sont indiscutables ! » Peut-être bien, oui, que j"étais assimilable à un enfant de quatre ans. Je passai mon bras valide autour de sa taille dans un effort laborieux, et la rapprochai de moi sans oser faire rencontrer son corps et mon bandage, veillant au grain à maintenir cette faible distance. Un câlin bref, ma tête posée sur la sienne. « Mes cheveux sont peut-être crades, mais j'ai pris ma douche ce matin, au cas où il te vient de nouvelles idées pour te foutre de ma gueule. » Je prévenais, sait-on jamais. Lorsqu'on frappa à la porte pour la seconde fois, je me mis à gémir faiblement et pâlir. « Putain déjà ? » Une infirmière, ou une doctoresse ou j'en savais rien, une femme du moins, fit irruption dans la chambre armée d'une seringue. J'en avais ma claque, de ces piqûres journalières. Serrant les dents, je repoussai la pétalous. « Ferme les yeux Sunnie, ça va être gore. » Je plaisantais, souriant, mais j'en pensais pas moins. Je flippais à la moindre pensée qu'une seringue puisse se planter dans ma peau.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Mar 22 Avr - 17:33
J'esquissais un léger sourire avant d'hausser les épaules en toute simplicité. « Ouais mais c'est pas le genre de tissu qu'on trafique. » confiais-je, un peu déçu. C'est vrai que cette robe était jolie, mais c'était le genre de modèle unique. Finalement, si on touchait quelque part, le vêtement perdra de son charme. Mais bon, je n'allais pas me lancer dans les explications. Il n'avait qu'à comprendre le résultat suivant : ça sera moche. Et Lee Su Ah ne portera jamais quelque chose de moche. Enfin bref, elle avait prévu de me proposer un ensemble pour l'été prochain. J'affichais un air compatissant, alors qu'il exprimait son avis concernant sa mère. « T'inquiète pas, ça va passer plus vite que tu ne le penses. » Je tentais de le rassurer, pensant un peu mes propos. Le temps était capable d'effacer beaucoup de choses. Parfois, partiellement, parfois totalement. Le principal, c'est qu'elle ne sera pas aveuglée toute la journée par ces histoires. Je me grattais légèrement la tête, alors que je tentais de comprendre le pourquoi du comment. « Ta matière est bizarre en fait. » Ouais, je trouvais ça étrange d'étudier le comportement humain. Après tout, on était tous différent et franchement, pour moi, j'avais l'impression qu'on suivait la majorité. De toute façon, leurs idées ne valent rien. Je lâchais un léger rire. C'est vrai que c'était plutôt paradoxal. J'affichais un air boudeur à mon tour, croisant les bras. « C'est de ta faute, tu t'es moquée de ma gueule la dernière fois. Et de mes nichons aussi. Bah, ne viens pas. Je trouverais forcément un mec plus propre que toi. » raillais-je. Alala, le high level. Je lâchais un rire. « Je te compare pas à un gosse. T'es un gamin tout court. » Je le regardais provocatrice avant que le jeune homme parte dans ses délires.. Je soufflais légèrement, faisant mine d'être abattue par la volonté de mon maître. « Mon maître, ne me laissera pas vendre mon corps pour un simple kebab ? » demandais-je soucieuse. Puis, il passa son bras autour de ma taille, sollicitant un rapprochement. « Ouais, bah elle te lave avec de la javel alors. » Non, je ne pouvais pas m'empêcher, mais je préférais cette ambiance à celle de mon entrée. Je sentis sa tête sur la mienne, me provoquant un léger sourire. Je fermais légèrement les yeux. J'avais tellement eu peur pour lui... Aish. Pourquoi il tombait sur les cas sociaux ? Cependant, on fut vite interrompu par la présence d'une infirmière. Je me redressais rapidement, gênée. Je devais la laisser faire son travail. Je fis un sourire poli à l'infirmière avant de m'éloigner du lit, surtout à cause des propos tenus par Tao. « Oh arrête.. Fais pas le con. » râlais-je. Je me mis au niveau de la fenêtre afin de ne pas voir l'horrible scène, dite gore selon le jeopardize. « Tu me dis quand c'est fini, hein.. » C'est à se demander qui aura la piqûre. Non mais, c'était même pas la peine.. Je ne voulais pas même voir la seringue. J'avais un léger frisson, attendant le feu vert.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Jeu 24 Avr - 15:34
Ma condition d'infirme semblait lui plaire tout particulièrement puisqu'aujourd'hui, elle ne se retenait pas. Ah, je regrettais presque son silence qui en disait long sur son état ! Enfin non, je préférais bien subir un millier de moqueries acerbes plutôt que la revoir au bord des larmes. Voilà pourquoi je râlais sans m'emporter, pourquoi je préférais sourire ou secouer la tête. Gonflant les joues quelques secondes, je soufflai tout l'air alors emmagasiné dans ses cheveux, mes bras la maintenant captive contre mon corps. Mes bras la maintenant captive contre mon cœur s'emballant déjà pour si peu. « Mais vas-y, si je pue tant que ça je t'empêche pas de partir. » Pourtant, je refusai de la lâcher pour autant. Puis, je le savais : pour rien au monde elle ne serait partie maintenant. C'était comme ça, et le savoir me suffisait. « Ah, si tu te mets à parler ainsi de ton maître, je ne suis même pas sûr de vouloir te garder. » Un sourire taquin étira mes lèvres, et je passai ma main sur sa nuque, mon menton sur sa tête. « En fait.. » Je me mordis la lèvre avec hésitation. « En fait c'est vrai que je pue. » Lui concédais-je en grognant d'embarra. Lorsque l'infirmière fit irruption, je repoussai délicatement Su Ah et me mis à geindre de mon sort. Chaque jour c'était la même chose, le même cinéma. Et encore, je m'étais assagi, puisque les premiers jours, je refusais clairement qu'une quelconque aiguille touche ma peau, et il avait alors fallu me tenir la tête pour éviter que je morde ; comme un enfant. Je frémis. Lorsque la violette eut le dos tourné, je me laissai faire en fronçant les sourcils. Mon étrange T-shirt/robe -Seigneur que c'était horrible, soit-dit en passant- relevé, je fermai les yeux quand la seringue effleura le côté indemne de mon bas-ventre. Ma mâchoire crispée, je finis par enfoncer mes dents dans ma lèvre inférieure en couinant sous le supplice. Je ne savais même pas si ça faisait mal. Enfin. Cela faisait sans doute moins mal que ce dont je donnais l'impression, mais j'avais une peur panique de toutes ces choses-là. « Putain oh ! » Et comme toujours, je me mettais à crier sur le personnel. Fort heureusement qu'ils avaient déjà eu de fortes têtes et que je n'étais pas le premier. « Mais vas-y plus doucement, ça fait mal merde ! » Je reniflai bruyamment et me détendis jusqu'à ce que le produit soit totalement injecté. Cessant de maudire et meurtrir l'infirmière d'un regard noir, je poussai un soupire à fendre l'âme. Et contre toute attente, un rire douloureux s'échappa de ma bouche. « C'est fini, Su. » Changement d'attitude radical en quelques micros-secondes, je fanfaronnais désormais ma victoire contre ma peur. On aurait même dit que c'était elle, que je cherchais à rassurer. Risible. Quoique j'avais eu la chance qu'elle veuille bien tourner le dos, évitant d'afficher ma pâleur du moment et mon expression paniquée. Je fanfaronnais. Bien peu de temps cependant. « Sunnie. » D'une voix lasse mais presque suppliante, je réclamai un peu d'attention de sa part. Depuis toujours, j'ai détesté les piqûres. Elle le savait pour les fois où j'avais été obligé de subir ça devant elle, aussi j'espérais qu'elle comprenne ma requête avant même que je n'ai à le lui demander.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Jeu 24 Avr - 21:42
Comme si je pouvais partir. Je n'avais envie de m'échapper de ses bras, parce qu'après tout, j'étais bien là. Je profitais de mon ami, qui aurait pu faire un petit saut au paradis. Bien sûr que j'allais rester, il le savait très bien. Pourtant, j'avais tous les moyens pour fuir cette étreinte. J'avais quelques raisons pour le faire, depuis quelques semaines désormais. Je pouvais quitter ses bras, car finalement, ce n'était pas sa force de malade qui pouvait m'en empêcher. Je fis une légère grimace, amusée. « Tss, idiot. » C'était ma manière de lui déclarer tout mon amour... Qui aime bien châtie bien. « Même si tu pues, je ne veux pas être privée d'un de tes câlins. » avouais-je, avec une once d'humeur. Un enfant qui en réclamait tout le temps. Après tout, j'étais souvent désireuse d'avoir un câlin de Tao. Mais bon, comme tous les enfants, il ne devait pas en faire, quand je ne voulais pas. Cette histoire était bien trop compliqué. Je me retournais, brusquement vers lui. Je fis tout de même attention à ses blessures. Je n'étais pas complètement irresponsable. Je lui jetai un regard faussement froid. « Je vais finir par croire que tu ne veux plus de moi. » Il ne m'empêchait pas de partir, maintenant, il ne voulait plus garder. Je posais ma tête contre son épaule, qui avait survécu à l'attaque, contrairement à l'autre. Je lâchai un léger rire. « Merci bien. » Il était temps qu'il confirme mes propos. J'avais tout le temps raison. J'affichais un sourire satisfait avant de voir l'infirmière au coin de la porte. Évidemment, je m'écartais dans le lit, ne voulant pas priver Tao de ce soin si particulier. Il n'appréciait pas vraiment les piqûres. Mais, cette fois-ci, c'était bien pire. Après tout, ce n'était pas du pipi de chat à l'intérieur. Je plissais les yeux, imaginant cette scène affreuse. En plus, les commentaires de Tao se firent entendre. Oh quelle panique. « La prochaine fois, je boucherai mes oreilles. » déclarais-je, alors que l'infirmière s’apprêtait à nous laisser tous les deux. Je fis un léger sourire avant de m'approcher du lit de la victime, à nouveau. Je m'installais sur le lit, jouant avec les cheveux du jeune homme encore une fois. Je le fixais, tandis qu'un sourire en coin se dessina sur mes lèvres fines. « C'est moi. Tu as besoin d'un bonbon en guise de récompense ? » Je déposais un baiser sur son front. « Monsieur Ham est si courageux. Votre fan est terriblement impressionnée. » Je gardais le sourire aux lèvres, tentant de paraître sérieuse. « Oppa, je devrais vous chanter une chanson. » J’entrelaçais mes doigts, joueuse.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 27 Avr - 9:50
Lorsqu'elle lâcha préférer se boucher les oreilles la première fois, j'haussai mon épaule valide en arborant une moue à mi-chemin entre fierté et orgueil, et timidité. « ça va j'ai pas fait tant de bordel non plus. Aish.. Je trouve même que je m'améliore. » C'était vrai, par ailleurs, le regard entendu et le rapide sourire échangé avec l'infirmière avant qu'elle ne retourne faire son boulot ne pouvait prouver que l'exactitude de mes propos. Aujourd'hui je n'avais plus besoin de muselière. Même si l'envie était toujours présente. Je la rapprochai de moi comme tantôt lorsque la violette revint s'asseoir sur le lit, arrêtant simplement ma main sur sa hanche plutôt que dans le bas de son dos. « Oui, et je trouve même inadmissible que tu ne l'ais pas encore sorti, déballé, et déposé sur ma langue. T'offres vraiment un piètre service. » Mes doigts se mirent à esquisser quelques arabesques sur ses hanches, et mon sourire s'agrandit à son baiser affectueux. « En revanche, monsieur Ham n'est pas encore très impressionné par la dévotion de sa fane. Est-ce vraiment digne d'une number one ? » Une chanson ? Aigoo.. Je n'arrivais même pas à savoir si elle était sérieuse ou si elle se foutait, comme souvent, de ma gueule. Il faut dire qu'elle s'améliorait de jour en jour en comédie. Tournant brièvement le regard vers la fenêtre, je me mordis délicatement la lèvre inférieure. « Non, j'ai trop peur pour mes oreilles. » Avouais-je faussement en ricanant. J'ignorais si je devais avoir raison, ou tord. Je m'en moquais, il fallait le dire. Ma main remonta sur sa nuque, et je vins poser affectueusement mon front contre sa tempe en souriant. « J'aime bien, aussi, quand tu dis rien. » Ca n'était pas un reproche, en réalité, j'aimais simplement tout autant les moments de silence. On n'avait pas besoin de chercher à combler le vide pour se comprendre, tout au contraire. Et le fait de l'avoir contre moi sans un bruit m'en aurait fait ronronner de bonheur. Il me suffisait de rester une minute ou deux dans cette position pour égayer ma journée ; c'était fou quand même, une telle chose, non ? Toutefois, las de ma condition, d'être aussi impuissant et de ne pouvoir bouger à ma guise, je m'écartai en poussant un profond soupire. « Sunnie, fait quelque chose. Fait leur du charme s'il faut, mais arrive à savoir quand je pourrais sortir de là ! » Fait leur du charme, mais pas trop s'il te plait. J'ai tout sauf envie de les voir te baver dessus.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 27 Avr - 17:09
Je regardais le petit manège entre Tao et l'infirmière. Cette dernière semblait confirmer les dires de mon ami à mon plus grand étonnement. Décidément, j'étais mauvaise langue. Je pinçais mes lèvres, boudeuse. Je voulais le taquiner et voilà que la professionnelle ne se plaignait même pas du patient. Il devait sûrement avoir des cas sociaux dans cet hôpital, contrairement à Tao. Je regardais la demoiselle quitter la pièce avant de retrouver Tao, dans son lit. J'affichais un sourire en coin, joueuse. Ses doigts me provoquaient un léger frisson, sachant très bien que j'étais chatouilleuse au niveau des hanches. Je retenais un rire avant de prendre la parole tant bien que mal. « Tu veux aussi que je l'avale à ta place aussi ? » Je posais mes doigts sur sa bouche, m'amusant à les pincer, comme si je voulais l'obliger à se taire. « La number one, elle vient tous les jours. Si ce n'est pas de l'amour, c'est quoi ? » répondais-je, sous un ton faussement vexé. Il n'était jamais satisfait, mais je n'étais pas douée pour occuper les gens.. Enfin si. Mais ici, je ne pouvais rien faire. Devrais-je tenter une course de fauteuil roulant ? Mais cet idiot était à moitié achevé. Il n'y avait rien à faire, malheureusement. J'aimerais l'aider.. En tout cas, j'osais espérer que ma seule présence lui fasse du baume au cœur. Maintenant, il remettait en question mes talents de chanteuse. « La journée va être longue si je me tais. » protestais-je. Je n'avais plus le droit de communiquer maintenant... Ils osaient dire que c'était les femmes qui étaient compliquées. Je soufflais légèrement, fatiguée de passer mes journées ici. C'était chiant d'être privé de liberté. Je regardais le plafond, silencieuse cherchant une solution qui était impossible à trouver. « Tu veux que je fasse du charme à qui ? Je sais pas faire avec les femmes.. » soufflais-je. Je me redressais légèrement. « Tu devrais venir chez moi. Tu sais, des infirmières pourraient faire tes soins là-bas. En plus, ils pourront récupérer un lit.. » proposais-je. Je ne savais même pas si son état le permettait. « Mais tu vas encore prendre ça pour du kidnapping. » plaisantais-je. Bon s'il tenait tant à ce que je récolte des informations, j'irai mais je suis sûr qu'ils vont garder le silence. Ah j'ai tellement confiance aux médecins aussi.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 27 Avr - 18:31
Mes seuls séjours à l'hôpital s'étaient fait rapides. Que pouvaient-ils faire de plus que plâtrer un bras cassé, recoudre les morsures, si ce n'était administrer une dose ou deux de calmant lorsqu'il le fallait ? Celui-ci était de loin le plus long, et ce qui m'amenait au summum de ma frustration était de ne pas savoir combien de temps il me restait à subir cette routine platonique. La douleur me semblait toujours aussi vive qu'au premier jour à de multiples occasions. Manger relevait du calvaire, me redresser était une épreuve, ma douche, une humiliation. Comptaient-ils me garder là indéfiniment, ou me renvoyer chez moi en se désolant de ne rien pouvoir faire de plus ? Tout ce que je désirais, c'était un peu plus de liberté. Physique et morale. Avoir le droit à un peu plus de fantaisie le jour, même si celle-ci résidait dans le fait de verser les croquettes dans la gamelle de Coyote et sentir sa truffe humide sur le dos de ma main. Même mes disputes fréquentes avec ma femme me manquaient. Était-ce normal, cela ? « Aish c'est vrai. Trop longue. Soit, je retire, parle donc. » Mes lèvres étirées en un sourire mutin, mon front posé contre sa tête, je me réconfortai de la savoir ici tous les jours, même si je n'étais pas sans savoir qu'est-ce qui lui en coûtait ; ce pour quoi j'étais désolé, par ailleurs. Qu'importe que les journées soient longues si tu es là. Je ne sais pas pour quelles raisons, ni même comment, les choses ont tournées ainsi. Pourquoi sa valeur a changé à mes yeux. Cela s'est fait, c'est tout. Parfois j'en étais fier, mais la plupart du temps c'était un véritable supplice. Comme lorsque j'ai compris qu'un simple rapprochement l'avait horrifiée, l'autre soir. Dur dur. « ça doit pas être bien difficile, non ? C'est toi la femme, c'est toi qui sait ce qu'elles préfèrent ! » J'en riais, mais je n'attendais que ça. Qu'importe qu'elle fasse comme dans les films, qu'elle fasse sauter les boutons d'une potentielle chemise en adoptant une posture suggestive, qu'importe tout ça. Je voulais me barrer de là. « Je sais pas si c'est une bonne idée. Je vais t'handicaper plus qu'autre chose, j'arrive même pas à bouger correctement. Ceci dit.. Ce n'est pas à tout le monde que j'ai l'honneur de faire acte de ma royale présence, vois-tu ? Tu m'offres quoi ? » Tout, tout mais plus l'hôpital. Tout était bon à prendre, à saisir. Mais, au fond, peut-être pas chez elle non plus. J'étais un poids, incapable de faire les choses par moi-même jusqu'à tant que je n'aurais plus mal à me lever, au moins. Me refusant à me départir de ce sourire de façade, je déposai un baiser sur sa joue avant de la repousser une nouvelle-fois. J'étais joueur, mais pas au point de m'en brûler volontairement les ailes. « Je pense plutôt que je vais rentrer chez moi dès que possible et me faire chouchouter par Iseul. Il faut bien qu'être marié puisse me servir, non ? » Ah, et quel mariage ! J'étais même pas certain qu'elle ne préfère pas profiter de ma condition pour m'étrangler.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 27 Avr - 19:59
Il allait me faire tourner en bourrique à force. Parle, ne parle pas. Il était compliqué le petit. Il ne savait jamais ce qu'il voulait. Je me contentais de sourire, parce qu'à vrai dire, je ne savais pas ce que je pouvais surenchérir. En tout cas, je le plaignais. Je n'avais jamais eu de gros pépins. Quand j'allais à l'hôpital, c'était surtout pour rendre visite à certaines personnes. A croire que mes fréquentations étaient douteuses, ou alors, mes amis avaient tous un pépin de travers. En tout cas, c'était Tao qui avait remporté le trophée de l'originalité. Il n'aimait pas faire les choses à moitié. Entre ses organes vitaux à moitié trafiqués, ses membres qui devaient rester statiques. Je ne l'enviais en aucun cas. Je repensais à nos derniers événements, nos récentes disputes. Il avait le malheur d'être jaloux de tout. J'avais l'impression qu'il avait certaines pensées, totalement fausses. En effet, j'étais venue tous les jours et il avait osé dire que je passais tout mon temps avec d'autres individus. Et pourtant, j'étais là à chaque fois. Je n'avais pas mérité de tels reproches et encore moins à l'heure d'aujourd'hui. Je sortis rapidement de mes pensées, car monsieur réclamait une date de sortie. J'aimerais être en mesure de lui fournir, mais je n'étais pas une des salariés de cet hôpital. Finalement, je ne savais pas à grand chose même si mon corps était valide, contrairement à lui. « Ouais, mais entre savoir et appliquer, c'est pas la même histoire. » Je lui fis un sourire, alors que je fis mine de réfléchir. Je secouais la tête, voulant faire fuir mes pensées obscènes. « Si je te le propose, c'est parce que je le souhaite non ? » Je soufflais légèrement. Je n'allais pas mendier.. « Depuis quand tu fais la fine bouche avec moi ? » demandais-je avant de pincer sa joue. Royale présence, offrir... Tralala, ses mots me faisaient mal aux oreilles. Dans un sens, c'était gentil mais bon, je n'étais pas complètement idiote. Je savais qu'il y avait des responsabilités. Cependant, les infirmières et le reste allaient se charger de lui. Je haussais les épaules, alors qu'il me déposait un baiser sur ma joue. Il me repoussa légèrement, alors que je le regardais intrigué. Que de manières. « Iseul ? T'es sérieux ? » Je me retournais vers lui, surprise. « Tu veux retourner à l'hôpital dés ta sortie ? » Non mais franchement... Bon, c'était un bon moyen pour la déranger. « Enfin fais ce que tu veux. » soufflais-je avant de m'éloigner de lui. « De toute façon, il faut se renseigner avant de tirer des plans sur la comète. »
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Dim 27 Avr - 21:13
Qu'elle le souhaite était une chose, que cela se fasse en était une autre. Non pas que je ne le désirais pas, tout au contraire, je serais ravi de me poser quelques temps chez elle afin de faire concrètement le point sur certaines choses en profitant de ses services. Mais il fallait avouer que j'étais certain de vite me sentir de trop. D'autant plus qu'elle n'était pas seule, le problème résidait surtout sur ce point. « J'en serais ravi Sunnie, vraiment. Mais c'est pas une bonne idée, ne serait-ce que pour « Jungie », n'est-ce pas ? » Jungie, je ne savais même pas comment il s'appelait. Peut être même n'était-ce pas Jungie son surnom, mais je n'avais pas envie d'y réfléchir. Elle avait sans doute compris que je parlais de son colocataire. Dépendre de Su Ah était déjà humiliant d'un certain côté, mais s'imposer chez une personne presque inconnue était encore pire. Elle pinça ma joue, et je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils en mimant un « rah ! » silencieux, essayant de me défaire de ses doigts non sans en rire. A vrai dire, je crois que je riais beaucoup, et pour rien aussi. Je pense aussi que c'était bon, qu'il le fallait ; je n'avais pas ris depuis longtemps, et sa présence me détendait. Je la repoussai, parce qu'il valait mieux que je ne profite pas trop longtemps de ces étreintes au risque d'oublier ma blessure. « Ah tu sais.. Elle fait genre qu'elle me déteste, mais au fond elle et moi c'est un peu comme une famille. On se connait depuis tout petits même si on se voyait pas souvent alors bon. Je sais qu'elle prendra soin de moi. » J'esquissai un sourire nostalgique. Avec Iseul aussi, tout n'était pas pareil qu'autrefois. C'était à elle que je devais le fait d'être la personne que j'étais à ce jour et non pas un larbin de service, ou bien un meurtrier en prison. Même si à me voir ça n'était pas glorieux, j'ai peur de penser que ce moi est la meilleur chose que l'on puisse tirer de ma personne. Finalement, je n'avais fait que dépendre des autres toute ma vie. C'était gênant de penser ainsi. « C'est sûr. A tous les coups je te parie que je vais pas pouvoir sortir avant un moment, et qu'ensuite je vais être confiné chez moi. » Je grognai, agacé. Finalement, la liberté n'était pas prête de pointer le bout de son nez. « Tu sais quoi ? Au risque de me répéter, les cours me manquent cruellement. Pour la première fois de ma vie, je rêve d'avoir le cul rivé sur une chaise ou un banc et passer dix ans à écouter un vieux parler. J'en rêve, j'en fantasme même. » Je redressai l'oreiller de ma main pour caler mon dos, et posai la tête contre le mur derrière moi. C'était chiant. Bordel que c'était chiant. Comme je le disais tantôt, au fil des visites, les sujets de discussions s'amenuisaient, s'épuisaient. Il arrivait des moments, comme à l'instant, où je ne savais quoi dire pour combler le silence. D'ordinaire, il n'était jamais pesant, et je savais en profiter comme il y a quelques minutes. Mais parfois, rester silencieux était comme la retenir pour rien, comme maintenant, et pour ça, je m'en voulais. « Merci en tout cas pour tout ce que tu fais. J'ai pas l'habitude de te le dire, mais de toutes façons tu sais que je le pense souvent. » Je baissai les yeux sur mon plâtre par automatisme, pour encrer mon regard autre part que dans le sien. Je n'aimais pas confesser de telles choses, mais j'étais réellement heureux qu'elle ne me laisse pas tomber à la moindre embûche. Et dieu sait que, des pépins, il y en a eu. Et il y en aurait.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Lun 28 Avr - 12:09
Je n'avais pas oublié que j'avais un colocataire. Je comprenais que c'était compliqué. Après tout, il avait voulu signer le bail pour moi, pas pour une colocation à trois personnes. Pourtant, j'étais certaine qu'il pouvait le comprendre. Antérieurement, il avait eu quelques problèmes de santé et il devait savoir ce que pouvait ressentir Tao. Enfin, le plus gros c'est-à-dire les journées à l'hôpital. Même si le séjour était long, il restait tout de même limité contrairement à mon colocataire. Ainsi, leurs situations n'étaient pas comparables. Je me mordillais légèrement la lèvre. De toute façon, je n'allais pas réfléchir plus longtemps puisque le jeune homme ne semblait pas vouloir. Il avait peur de déranger et je le comprenais. « Ce n'est pas comme si tu allais rester longtemps. C'était pour te dépanner. » avouais-je avec un pincement au cœur. Mais bon, je le comprenais. Je ne voulais pas non plus gêner la vie de mon colocataire et puis avoir Tao dans l'appartement risquerait de contribuer à de nombreuses visites. Entre les proches et les infirmières. « Tu as raison. » concluais-je. Je devrais peut-être réfléchir avant de parler. « Elle fait genre qu'elle me déteste, et toi ? » demandais-je avec le sourire. C'est vrai qu'elle le connaissait depuis plus longtemps, comparé à ma petite personne. Il se sentirait sûrement plus à l'aise avec la demoiselle, et puis bon, elle avait une grande place dans la vie de Tao. Je m'étirais légèrement avant de lâcher un gros soupir. « Je ne peux pas te rassurer parce que ça sera le cas. » ajoutais-je sans vraiment le ménager. C'était peut-être mieux ainsi. « Il vaut mieux être patient. Il ne faudrait pas que tes blessures se ré-ouvrent. » déclarais-je, tout en regardant son visage. Il était agacé. « Ok, tu es vraiment malade. » J'éclatais de rire, même si Tao n'était pas d'humeur à plaisanter. Fantasmer d'aller en cours, lui ? « La piqûre te fait trop d'effets. » plaisantais-je avant de récupérer le dvd qu'il avait posé. Je déballais celui-ci afin de lui faciliter la tâche pour plus tard. « Bof, je fais pas grand chose. » protestais-je. Je ne voulais pas qu'il me remercie. Tout ce que je faisais était normal. Entre les pardon, les merci... Je commençais à être agacée par toute cette politesse entre nous. Je lâchais un bref soupir avant d'afficher une mine amusée. « Je t'écoute juste te plaindre, comme toutes les fillettes. »
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Lun 28 Avr - 21:53
Elle avait raison, amplement. Nous ne pouvions nous permettre d'imaginer mille et une situations, d'envisager multiples scénarios, si au final je devais rester ici encore un moment. Mieux valait ne pas me laisser espérer, mieux valait que je sache à quoi m'attendre. « Je sais. » Pas un sourire, pas une once de joie. Mais pas de soupire non plus, juste l'acceptation des faits. Je me plaignais sans cesse, parce que je ne savais faire que ça. Parce que mon unique distraction se reflétait dans le regard agacé du personnel. Je serrais le poing de mon bras plâtré toutefois. Tout ça parce qu'un connard avait décidé de me prendre en grippe. Tout ça parce que l'on ne prend pas garde, pensant que c'est le genre de choses qui n'arrivent qu'aux autres. J'hochai la tête pour appuyer mon accord. A croire que le simple fait de me faire revenir sur Terre avait suffit à acheter ma bonne conduite et mon calme soudain. « Ouais je sais. Ils ont recousu, mais c'est encore fragile. Je sens que ça tire quand je bouge, alors je préfère pas tenter le diable. » Je ne savais de toute évidence pas ce que je voulais. Sortir, ou me reposer. Profiter, ou jouer la prudence. Au fond, qu'importe, les résultats seront identiques. Puis, visiblement, la simple idée de lancer cette remarque sur les cours suffit à la faire rire et je m'en sentais presque bêtement satisfait, partageant l'espace de quelques secondes son sourire. « ça doit être ça ! Mais j'aimerais t'y voir, dans ma situation, l'allumette ! Tu savais que Jeong Il a trompé sa femme avec la cousine de l'infirmière qui elle-même était alors en stage à cette époque, et que c'est leur fille qui l'a découvert en fouillant le téléphone de leur père ? J'sais pas qui est Jeong Il, mais c'est un salaud. » Je récitai ça à la façon d'une leçon, d'un ton morne et platonique. « Voilà à quoi se résument mes seules folies. Ecouter des femmes tenir des conversations de femmes. Plus ennuyant, tu meurs.. » Je posai ma main sur mon cœur et rejetai la tête sur le côté pour mimer grossièrement une attaque cardiaque avant de me redresser, visiblement satisfait de ma petite connerie. Je la laissai faire ce que bon lui semblait avec le dvd, me demandant tout de même si elle me pensait incapable de le déballer ou si elle s'ennuyait simplement. « Comme une fillette ? Aish.. C'est pas très glorieux comme constat. » Je me frottai rapidement le menton avant d'hausser pour la énième fois mon épaule valide. Toutefois, encore une fois nous fûmes dérangés par l'irruption soudaine d'un des membres du personnel ayant frappé à l'instant. Et je ne pus retenir un soupire empli de regrets à l'entente du fait que l'heure des visites était passé, que j'allais une fois de plus me retrouver nez-à-nez avec mes cauchemars. Nous n'avions plus rien à nous dire, et j'avais peur de paraître plus ennuyant encore que je ne l'étais si elle restait, mais je n'avais non plus envie de faire face seul à ces assauts furieux de souvenirs. Je me grattai la nuque du mes ongles courts avant d'esquisser un sourire embêté. « Pas que je doive te foutre à la porte mais.. un peu quand même, hm? » Je me penchai histoire de simplement déposer un baiser sur son front à la façon dont elle avait fait tantôt, et me redressai. « Ciao beauté. Je te raccompagne pas, tu m'en veux pas ? » Tout plein d'humour le monsieur Ham, à croire qu'il avait mangé un cirque tout entier ce matin.
Sujet: Re: This is not really the jackpot, baby. Lun 28 Avr - 22:47
Je fis une grimace alors que le jeune homme parlait de ce qu'il ressentait physique. Décidément, je ne l'enviais en aucun cas. Cette situation devait être très pesante et je n'imaginais même pas la douleur qu'il subissait actuellement. Je lui trouvais un certain courage, car même s'il se plaignait un peu, il n'avait pas pleuré une seule fois. En même temps, c'était un homme, mais il avait tout de même le droit à une sensibilité. J'étais fière de lui. Puis, je l'observais faire son spectacle d'imitateur. Je le regardais un peu intrigué. C'était certain. Il était complètement malade. Après ses propos sur les cours, il se mettait à parler des conversations de bonnes femmes. Je ne savais pas si je devais en rire ou en pleurer. « Bah il a raison.. Sa femme aurait dû mieux s'occuper de lui. Franchement, il ne faut pas se laisser aller. » Le pire, c'était que je lui répondais, normalement. A ce stade-là, je compris très bien que les hommes étaient si différents de nous. Mais où était la norme franchement... « T'as fini de critiquer.. Je te signale que les femmes, tu les aimes. Alors, ne les dénigre pas. » soufflais-je, mi-amusée et mi-frustrée. Je me sentais visée. Avec des amies, il m'arrivait de faire la commère mais bon.. Je retenais un rire tandis qu'il fit le clou du spectacle. « Oui, c'est pour ça que je t'ai choisi ce dvd. » Cependant, une nouvelle fois, un membre du personnel était entré dans la chambre. Je soufflais légèrement, sachant la raison de sa visite. Je me redressais, prenant mon temps pour faire mes adieux à mon ami. « Si tu ne me vois pas demain, ne sois pas étonné. » Menaces.. Tu parles. Il me déposa un baiser sur le front, me provoquant alors un sourire. Je posais ensuite ma main sur son bras. « Reste tranquille pour une fois. » conseillais-je avant de reprendre la parole. « Il faudrait déjà que tu saches où est la sortie, idiot. » Bon, je me foutais de lui, mais c'était amical... Je quittais ensuite le bâtiment, remontant ainsi dans mon joli cabriolet rouge.