« Oui? Comment ça je dois parler de moi? de ma vie..? Oh. Vous savez, y'a pas grand chose de très intéressant par rapport à ma vie. Tout a toujours été très simple. Mes parents sont riches grâce à mes grands parents en majorité. Mon père est mixeur dans les studios d'enregistrement de grands artistes, so, il a beaucoup voyagé, japon qui est sa terre natale puisqu'il est né à Okinawa, états-unis, et je suis souvent partit avec lui. Alors oui, j'ai vu du pays. Ma mère, elle s'occupe de moi, et elle était rédactrice dans un magazine d’art, une critique comme il l’appelait. Rien de très flamboyant. Une famille passionné par l’art, il y avait pas à dire, et franchement, j’aimerais bien suivre la voie de mon père. Et j'ai récupérer quelques trucs, les talents de guitaristes de mon père et de dessin de ma mère, vu qu’elle dessinait énormément. Parce que oui, mon père jouait de la guitare et bien d'autres instruments, mais il jouait très bien de la guitare et ce, depuis qu'il était petit alors il a prit un malin plaisir de me donner des cours dès que j'ai eu l'âge de tenir sur mes pieds comme un grand, comme on dit hn. Mon enfance a été banale vous savez, on est de ses gosses complètement casse couilles, qui foutent le bordel et bossent en même temps, j'étais comme ça. J'étais un chieur né, et je bossais, excellant dans beaucoup de matière, sauf les mathématiques. Et déjà à l'époque, mes parents et mes prof avaient remarqué la passion que je vouais aux arts. Dans la cours, je n'étais pas ce gosse de 11 ans qui jouait au foot avec les autres sous un préau quelconque, non, j'étais celui assis sur un muret avec son meilleur ami, à écouter de la musique en cachette avec un vieil mp3 trouvé dans les affaires de mon père. C'était comme ça. Néanmoins, l'adolescence ça a été une toute autre affaires. Vous avez, lorsqu'on a 13 ans, on est méchants envers les autres, et ben, même si ça ne voit pas aujourd'hui, j'ai été ce pauv' gosse à qui on faisait les pires couilles du monde. J'ai pas eu de chance, quand je suis né, je suis né avec les oreilles décollées, comme dumbo. Eh ben c'était mon surnom. Dumbo, et j'étais grand alors j'étais le géant. On me surnommait aussi de monstres à cause de la combinaison. On m'a mit plusieurs fois la tête dans les chiottes, piquer mes affaires par ses gosses de riche sans aucune éducation. Ça a pas toujours été facile, et même si j’aimais mes meilleurs amis, je prenais tout pour qu'ils n'aient rien eux. Je faisais tout pour les épargner de subir le sort qu'on réservait aux amis du monstre, comme ils disaient. J’étais le monstre de la cours de récréation, chouette, comme titre, je trouve. Mais je continuais de sourire, ce n’était pas quelque chose qui m’empêchait de sourire, honnêtement.

Mais vous savez, y’a toujours un truc qui fait basculer une vie d’un coup, comme un virage ou une page qu’on arrache brutalement pour laisser place à quelque chose d’autre. Moi, ça a été Tian, mon virage, ma roue de secours, la seule personne qui me donnait le courage de me lever le matin pour aller en cours parce que je savais que je me prendrais encore des crayons en pleine gueule ou qu’on me renverserait un plateau dessus. Il était le seul. J’avais quinze ans, il en avait dix huit. Je vous entends de loin, crier que c’est un détournement de mineur, et alors? On s’aimait, où était le problème. On emmerdait personne, sauf les homophobes, et encore, on les laissait tranquille. Il a été ma première fois, le premier à m’embrasser, à ne pas me considérer comme un monstre, et comment vous dire.. ça fait du bien, un bien fou que je ne saurais vous expliquer. C’était d’abord une amitié que je n’avais eu auparavant, et on a finit par sortir ensemble, c’était beau. C’était magique, c’était nous, et je ne saurais comment vous expliquez le bonheur qu’il m’a apporté en trois ans.  Mais comme toute chose a une fin, il fallait bien que ça se finisse. Trois ans. On est resté ensemble pendant trois ans. Lorsque le père de Tian revint en ville et qu’il vint à la maison pour revoir ma mère, sa soeur, que j’appris que Tian était au courant. Direct, voyez vous, mon père s’en ai rendu compte. Il m’a rapidement fit regretter tout ce qu’il s’était passé, il m’a fait me ravaler ma fierté et mon amour propre en me tabassant dans un coin de son bureau. Alors oui, c’est pour ça que je suis aussi pacifiste aujourd’hui et que j’ai un besoin instinctif de contrôle sur les gens, un besoin de savoir que je peux dominer et qu’on me marchera pas dessus. Bref, j’ai donc largué Tian, et mon père m’a envoyé hors de Séoul, en me forçant à changer de numéro de téléphone sans me laisser réellement le temps de reprendre contact avec Tian. Il filtrait tout ce que je faisais, même quand il était à New York. Je suis donc partit à Suwon faire ma dernière année avant de rentrer à la fabuleuse université de Suwon. Depuis, je n’ai jamais réussi à redonner mon coeur à qui que ce soit, je me le refuse. Non, je préfère coucher à tout va avec n’importe qui, ou passer mes heures dans une salle pour travailler sur mes dessins, ou jouer de la guitare chez moi, ou encore mieux, boire jusqu’à m’en rendre malade. Et de temps en temps, me présenter en cours, soit à mes cours de chant soit à un de mes cours de langues. Je compte bien devenir polyglotte d’ailleurs. Je parle déjà le coréen japonais, que mon père m'a appris car il parle la langue couramment, et l’anglais avec quelques bases de français. Merci p’pa de m’avoir fait voyagé. Oh et mes parents aujourd'hui? Mon père, il tourne autour du monde, et ma mère, j'l'appelle de temps en temps, mais il est rare que je la vois, elle voyage aussi. C'nice. Dans l’futur, je me verrais bien rappeur ou tatoueur, bref, dans l’art. L’art c’est la vie, les bluing, c’la vida. »