A pied. Etrangement, aujourd’hui j’ai décidé de me rendre au parc à pied. Je suis de bonne humeur. Du moins, je résume la sensation dans ma poitrine à « je suis de bonne humeur ».
Au réveil, j’avais un message de Hui Liang. Un de Shûji aussi. J’aurais dû partir en voyage moi aussi. Mais, je n’ai pas pu, je n’ai pas voulu, pour je ne sais quelle raison, j’ai préféré me dire que ce n’était pas raisonnable. Lorsque j’ai répondu au message de Liang, à peine deux secondes s’étaient écoulées qu’il m’appelait en visio. Mon meilleur ami est beau. Même au réveil. Chose qui a le don de m’agacer. Et il le sait. « I am so hurt girl, I need a doctor. » Il écoutait ça lorsqu’il m’a appelé. Je n’ai même pas pu lui faire une grimace de dégoût quant à sa beauté, j’étais trop étonné par le choix de chanson en fond. Il est allé rendre visite à sa mère pour le nouvel an chinois. Je devrais aller rendre visite à mon père. Même s’il dit que tout va bien avec son compagnon, j’ignore combien il a vieilli, combien les rides au coin de ses yeux se sont creusées, ou s’il a maigri. Je ne pleure pas souvent, mais, autant que j’aime ma vie, j’aime mon père. L’envie soudaine de lui envoyer un message me prend, et j’y cède. Je lis celui de Shûji en dernier. Tout se passe bien pour lui à Paris. Il a trouvé les tissus que je lui avais demandés. Je m’étire enfin, une douche, un jus de fruits, une cigarette : un message à Shil Han.
Mes pas s’effacent dans l’herbe. Il fait beau aujourd’hui, il fait doux aujourd’hui. A ce jour, je me demande encore comment, par quel moyen, de quelle manière j’ai pu laisser m’entraîner là dedans. Les coups d’un soir, le sexe sans attaches, ça n’a jamais été pour moi, je n’ai jamais été intéressé par ça et pourtant, ça fait plusieurs mois déjà que je vois régulièrement ce tsebe. Peut-être est-ce ma façon de me sentir réconforté, je l’ignore, mais, ce lien me convient. Je ne sais pas si c’est un plan-cul-régulier, ou un petit ami libertin, ou quelque chose qui ne se nomme pas. Seulement il a le don de réveiller uniquement mes désirs charnels et ma soif de lui. Les soucis deviennent alors du vent, je me sens vivant. Comme j’avais pu l’être au début, avec Ji Na. Shûji dit que je ne dois pas me blesser, que je ne dois pas me sentir blessé. Pour le moment je ne ressens pas grande chose, juste un peu d’excitation, puisque je vois Shil Han arriver au loin.
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Sujet: Re: ▬ let's feel the nature Dim 2 Fév - 14:45
Je soupirais longuement derrière son dos. Si elle m'avait vu faire ça devant elle, elle m'aurait sûrement fait la leçon, comme à chaque fois que je faisais quelque chose qui lui déplaisait. Je n'avais pas envie d'être là et encore moins de lui tenir compagnie avant son départ pour l'Australie. Je ne comprenais encore moins son désir de passer du temps à chaque fois qu'elle allait chez papa. C'était quoi son plan ? Le rendre jaloux en évoquant les moments qu'on avait passé ensemble ? La blague... Je ne cessait de regarder ma montre en deux sourires "familiaux". Je regardais du coin de l'oeil l'assistante de ma mère, elle aussi, blasée. Nous étions dans le même bateau elle et moi. Nous la suivons où qu'elle aille. Je ne savais pas que ce fichu centre commercial était aussi grand et qu'il y avait autant de boutiques inutiles. Pourquoi avait-elle besoin d'un moule à yasik ? Depuis quand cuisinait-elle ? Aussi longtemps que je m'en souvienne, nous avions toujours eu du personnel pour nous préparer nos plats.
Le message de Syuhei fût pour moi le miracle de la journée. Mes prières silencieuses avaient été exaucées. Une diversion, le moyen rêvé pour m'enfuir. J'attrapais la main de ma mère, une expression abattue sur le visage. « Je suis désolé maman, mais je dois absolument retourner à l'université. Il parait que les recherches sur les sijos de Myeongol que moi et mon partenaire avions réussis a compiler ont disparu de la bases de données. Il faut absolument que nous trouvions un moyen de les récupérer...» Il me fallait une excuse en béton pour qu'elle puisse me croire. Et comme elle était particulièrement à cheval sur mes études, elle me renvoya sans tarder en m'embrassant sur la joue.
Je couru jusqu'à la voiture et démarra en trombe. Juste au cas où. Elle aurait pu lancer sa diablesse d'assistante à ma poursuite si elle se doutait de quelque chose. Je ne mis pas longtemps pour arriver au parc où se trouvant mon charmant Syuhei, ma petite bête de sexe. Les mains dans les poches, comme à mon habitude, je m'avançais vers lui, un sourire éclatant sur les lèvres. Je n'avais jamais été aussi ravi de le voir qu'à cet instant. Grâce à lui, j'avais évité l'ennui le plus total. Arrivé à sa hauteur, je le pris dans mes bras et le serrais contre moi en rigolant : « Si tu savais à quel point je te suis reconnaissant ! »
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Sujet: Re: ▬ let's feel the nature Dim 2 Fév - 22:58
Je ne sais pas pourquoi je lui ai demandé de venir. Je suis perdu avec lui. Je ne sais pas où j’en suis. Mais j’aime être avec lui. Dire le contraire ce serait mentir. J’ai besoin de lui pour combler ma solitude, pour repousser ma peur encore un peu. La solitude pesait sur moi, je ne suis pas seul, je le sais pourtant. Cependant, on ne peut pas lutter contre une sensation constante, permanente, à laquelle on tenterait presque de s’y habituer, sans grand succès. Marchant dans le parc, je pense au pull que je n’ai pas encore fini. Il manque quelques coutures, et je voudrais y rajouter quelques motifs supplémentaires. Sur le tissu bleu que Shil Han lui-même a choisi. Je m’inspire beaucoup des choix de mon entourage en ce moment, je ne sais pas si c’est une bonne chose. Je ne sais pas si c’est un signe de faiblesse. Ce sont des choses que je ne sais pas.
Pourquoi est-ce que je me sens si vide alors que j’ai tout ce que n’importe qui pourrait vouloir ? Depuis Ji Na je me pose souvent cette question. Je sais que j’ai fait le con avec elle, que j’ai cru à des choses qui n’étaient pas réelles. Mais de là à me sentir aussi déçu de moi-même… ? A quoi bon être aussi intelligent quand on ne peut pas se comprendre soi même ? Je ferme les yeux, et mets mes lunettes de soleil. La migraine revient, je commence à me centrer encore sur les pierres qui se cachent sous l’herbe. J’en ai croisé déjà vingt quatre en marchant.
Quoi ? Pourquoi ? Il y a quelques secondes encore, Shil Han marchait simplement vers moi, un magnifique sourire traversant son visage. Et là, il me prend dans ses bras. Je déteste ça. Je déteste les démonstrations d’affection en public. Je suis peut-être né à Taipei, mais j’ai passé l’adolescence au Japon, et là bas, on ne se touche pas en public, c’est limite si on se prend par la main, alors s’enlacer ? Mon corps met quelques secondes à réagir, puis finit par le repousser. Dans l’intimité je peux être des plus pervers, mais, à la vue de tous, je demeure pudique. Les joues rosées, je le regarde. « Ah bon ? Je n’ai rien fait qui mérite ça pourtant… Tu peux m’expliquer ? » Et rester à une certaine distance de moi aussi, ça m’aidera à garder mon calme, merci.
Réaction normale de la part de ce petit ingrat. Je lui montrais un brin d'affection et lui me repoussait ! Et j'adorais ça. Un petit défi de temps en temps, ça faisait toujours du bien. Je l'examinais avec un regard malicieux, le sourire mystérieux. Ses joues avaient prit cette délicieuse couleur qui lui allait si bien, cette couleur que j'adorais le voir porter lorsque j'étais avec lui. «Tu viens de me sauver d'un aprèm shopping avec Godzimama, alors, merci Syuhei... merci de mon kokoro». Je rigolais doucement, réfrénant l'envie de le prendre à nouveau dans mes bras pour lui exprimer toute la joie que je ressentais à cet instant présent.
Je levais les yeux vers le ciel, chose que je faisais tout le temps. Oui, j'adorais regarder le ciel, surtout quand il était bien bleu comme aujourd'hui. Qu'est-ce que j'aimais cette couleur. Je la trouvais avenante, réconfortante et apaisante. Une couleur qui me correspondait parfaitement.
Tournant la tête brièvement vers Syuhei, en lui offrant un sourire éclatant, je lui demandais où nous allions. Parce que je veux bien être gentil, jouer le gentleman et tout le tralala mais j'étais un bon et loyal tsebe, et je voulais savoir si j'allais baiser ou pas. Et, jetant un coup d'oeil aux alentours, je ne voyais pas l'ombre d'une cachette où je pourrais me le faire ou qu'il me fasse une gâterie. Je glissais les mains dans les poches de mon jeans et me tournais complètement vers lui attendant ma réponse. Et en fonction de celle-ci, j'allais décider de la suite des événements bien que je connaissais déjà la finalité de notre rencontre: je finirais planté entre ses fesses. Pas d'autres plans possibles.
« Tu sais, des fois je ne comprends vraiment pas ce que tu dis, mais genre, vraiment, et je pense être loin de l’illettrisme tout de même… » Godzimama ? C’était quoi ça ? Je ne connais pas ce mot en coréen, ça veut dire quoi ? Ou alors… Ah, c’est un jeu de mots… Oui bon, je ne sais pas encore bien les comprendre ceux là, surtout, qu’en coréen, j’ai vraiment l’impression qu’ils ne veulent rien dire leurs jeux de mots… Enfin. Cette réplique m’a permis de me remettre de son accolade. Il sait que je n’aime pas ça, il sait que je ne supporte pas vraiment ça, alors pourquoi est-ce qu’il le fait quand même ? Il y a bien d’autres façons d’exprimer sa gratitude. En s’inclinant par exemple, ça suffit largement, et tout le monde comprend sans se poser de questions.
Je m’allume une cigarette, me grattant la nuque ensuite. Il était beau quand il se concentrait sur quelque chose de bleu, mais comme tout autre Tsebe, il n’était qu’impulsivité et une drôle d’arrogance, d’égocentrisme. Peut-être que dans le fond, Shûji a raison ; les verts sont tous les mêmes, celui qui a l’air de se démarquer inclus.
« A vrai dire je ne sais pas… je t’ai dit de venir ici parce que ce n’est pas loin de chez moi mais… je n’ai pas d’idées, j’avais juste besoin de voir quelqu’un et ne pas être seul, comme d’habitude en somme… » J’expire ma fumée, la regardant monter pour éviter de le regarder d’avantage. Il avait le don de me faire sentir mal à l’aise en extérieur, il avait le don de me faire sentir petit, et je déteste ça. « Je dois te décevoir par mon manque d’organisation, mais au moins je t’ai sauvé de ta mère si j’ai suivi. Si t’as envie de repartir, je comprendrai. »
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Sujet: Re: ▬ let's feel the nature Jeu 20 Fév - 20:10
Qu'il était chou ! M'appeler juste pour le plaisir de me voir ! J'en avais de la chance... Personnellement, je pensais que c'était une bonne chose qu'il manqua d'organisation. J'allais pouvoir, pour une fois, apporter un peu de spontanéité à monsieur je-retiens-tout-et-n'importe-quoi et croyez-moi, ce n'était pas peu faire ! Je regardais rapidement autour de moi et repérai un endroit à l'ombre d'un arbousier. L'arbre parfait, celui qui ressemble à un buisson, mais qui n'est pas un buisson ! Je me tournais vers lui et lui piquai sa cigarette pour en tirer une taffe. «En attendant que ton super-cerveau se décide à nous forger une idée de malade et qui, bien sûr, nous fera grave triper, allons nous poser près de ce truc là bas, okay ? Je te ferais grâce de ma présence pour écouter tout ce qui te passe par la tête mon chou. » Sans même attendre sa réponse, je me dirigeais vers l'arbre, sa clope entre les doigts, l'air de rien. J'écartais du pied les quelques cailloux sur le chemin. Oui, j'étais un homme prévenant. Déjà qu'il allait sans doute me tuer parce que je lui avais piqué sa cigarette sans même lui demander son avis, je ne tenais pas à ce qu'il nous fasse une syncope parce qu'il y avait mille cailloux de merde jusqu'à l'arbre. Quoi la température ? On s'en fiche ! Je suis comme la Torche moi, je suis un brasier humain ! «Ah ... j'oubliais... les microbes» Cette tare qui allait me gâcher mon plan. Je m'arrêtais donc en plein milieu du chemin et me tournais, encore, vers lui. «Je te cache pas que je sèche grave là ... je ne sais pas du tout ce qu'on va faire de notre temps... » Je tirais une dernière fois sur la cigarette et la lui rendit avant d'avoir toutes les malédictions d'un quelconque dieu de la mode sur la gueule. «On se promène darling ?»
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Sujet: Re: ▬ let's feel the nature Sam 22 Fév - 23:59
Super cerveau. A entendre le ton sur lequel il le dit ça aurait presque l’air drôle. J’aimerais bien voir combien de temps il tiendrait avec ce « don ». Je ne lui donne pas trois heures. De toute manière, qui supporterait de compter automatiquement le nombre de personnes autour de soi ? Définir les nuances de couleur ? Se rappeler de chaque visage que l’on croise, de chaque détail et chaque mouvement ? Qui supporterait tout ça ? Sachant que je ne le fais pas volontairement, je le fais par réflexe, je le fais dès que je baisse la garde, dès que je fixe un point ou que je n’en fixe pas d’ailleurs… Qui pourrait supporter migraine sur migraine ? Moi-même je ne le supporte pas vraiment… « Je ne suis pas ton chou. » Dis je simplement en le suivant. Je ne relève pas pour la cigarette. Je retiens. Si un jour il me fait une quelconque remarque pour les clopes, je lui ressortirai simplement ce jour ci comme argument.
Que pourrions nous bien faire ? Je sèche. Rien d’intéressant ne me vient à l’esprit, je ne sais plus ce que je peux faire ou ne pas faire avec Shil Han. Shûji devrait me donner des cours du genre « comment entretenir son plan cul régulier », lui il sait y faire… Je l’envie de pouvoir se détacher des sentiments, je sais aussi que ce n’est pas par choix, mais au moins il peut le faire… Je soupire. Il faut que j’arrête de courir après le conte parfait on dirait bien. « Vingt trois… » je chuchote alors, c’était le nombre de cailloux qu’il avait poussés. Mes doigts reprennent la cigarette, et la laissent tomber au sol, l’écrasant sous mon pied, je préfère m’en allumer une autre. « Les microbes ne me posent pas réel souci, mon système immunitaire appréciera d’avoir un peu de travail, cela dit, si tu préfères que l’on balade, je suis partant aussi, à ce stade, l’un ou l’autre reviendront au même… » je me demande si je ne suis pas bipolaire ou lunatique parfois pour changer si rapidement d’avis ou d’attitude. Lentement, je masse mes tempes. Je commence à faire une fixette sur la façon si régulière de marcher d’une jeune femme au loin. Deux pas, trois, puis deux, toujours à la même cadence régulière. Les gens pourraient-ils arrêter d’avoir des tics pour que je puisse cesser de les remarquer ?