# You're the sweetest dream
Cool as autumn breeze # » Je vous arrête tout de suite. Je ne suis pas là pour me vendre, ce n'est pas mon genre... Mais il est fort probable que mes origines vous intéressent.
Épargnant les détails sur ma naissance, j'affirme : oui, je suis né à Hải Phòng au Vietnam un 17 juin de l'année 1997... Petit détail pour les curieux, je suis des signes Gémeaux et Buffle. Ma mère est native de Hải Phòng, donc elle est vietnamienne. Mon père est originaire de Dalian en Chine, ce qui fait de lui un chinois. Autant vous dire que j'ai appris bien jeune deux langues que je maîtrise couramment : le chinois -cantonais- et le vietnamien.
Je suis plus le fils de ma mère que celui de mon père. Ma mère est femme au foyer dirons-nous parce qu'elle a arrêté de travailler quand elle est tombée enceinte la première fois. Je n'ai pas de frère/sœur, simplement parce qu'elle a fait une fausse couche. Moi je suis arrivé quatre mois plus tard sous forme d'embryon dans son petit ventre. Après ça, même quand j'étais en âge d'entrer à l'école, ma maman a décidé de rester femme au foyer. Elle pouvait se le permettre avec l'emploi de mon père qui payait assez. Il faut dire aussi que papa... Eh bien il travaille beaucoup, tellement que je suis moins proche de lui que de ma mère, même si je l'aime énormément.
Je ne dis pas tout ça pour vous endormir, chaque foyer à ses raisons que la raison ignore, mais tout ça pour dire que mon père et ma mère s'aiment, que je ne suis pas une erreur, j'étais voulu, mes parents m'ont aimé chéri gâté et tout ce qui va avec. Je n'ai jamais manqué de rien.
Comme mon père est un chinois et surtout un homme d'affaire, vous comprenez qu'à la base il n'était pas supposé rester au Vietnam. L'avantage de mon père niveau professionnel, c'est qu'il était flexible à la base et qu'il n'avait pas peur de bouger en Asie. Le groupe pour lequel il travaillait à accepter de le laisser stagner au Vietnam pendant sept ans avant de lui dire grosso-modo :
« Mr Chen. Si tu n'es pas prêt à continuer les transactions là où on te dit d'aller, on ira demander à quelqu'un d'autre. » Mon père, quand j'étais môme, il partait souvent pendant un mois ou deux, mais il revenait, sauf que ses déplacements impliquent souvent de rester
plus. Tout ça pour subvenir à nos besoins afin qu'on ne manque de rien.
Refusant de laisser mon père partir seul des années, c'est à dire de se voir trois fois par an tout au plus, ma mère a décidé de le suivre. On a donc suivi le mouvement.
A peine six ans, j'arrivais en Chine à Canton. Trop jeune pour comprendre ce qu'il se passait, l'adaptation fût très difficile et on peu pas dire que les gosses étaient sympa avec moi pour des broutilles... Un accent, des joues joufflues, n'importe quel prétexte était bon. Je suppose que n'importe quel prétexte était bon. Enfin, ça ne m'empêchait pas d'être un des meilleurs de la classe. Si je dois retourner à Canton un jour ? Plutôt éviter, on dira que j'ai développé une aversion pour cette ville.
L'année de mes neuf ans, un chasseur de tête propose un poste à pourvoir sur Hong Kong avec des phrases type Bruce Wayne
« Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités » et surtout meilleur salaire et stabilité. On s'envole donc pour Hong Kong. Grand choc, mais pas négatif. C'était probablement les meilleures années de ma vie à l'époque. J'ai découvert des tas de choses, je me suis ouvert aux cultures et appris l'anglais, c'était vraiment différent de Canton. Qui plus est, j'avais grandi et les gamins déjà étaient un peu plus matures. Je me suis développé comme tout gosse qui se respecte. J'ai rencontré des tas de gens sympa et différents, je me suis même retrouvé dans des histoires qui dépassaient mon entendement de gosse. Le genre de truc que les adultes trouvent basique quoi.
Le jour de mes 14 ans, jour pour jour, mon père me dit simplement en m'offrant des bouquins pour apprendre le coréen :
« Minh. Ça ne va pas te plaire mais j'ai été muté à Suwon en Corée du Sud. On déménage dans six mois pour le début de ton année scolaire. » Il faut imaginer le ralenti de mon visage qui se décompose. Comme si on me donnait le choix ? J'ai été profondément blessé de devoir abandonner ma vie d'ici. J'ai même essayé de pousser ma mère à quitter mon père pour qu'on reste ici mais j'ai juste réussi à gagner une gifle monumentale et la punition du siècle.
Rancunier, je n'ai pas été le fils prodige en arrivant en Corée du Sud. J'ai fait des bêtises pour me venger, faire souffrir mes proches pour qu'ils comprennent que moi aussi j'avais mal. Mes notes ont chuté, c'était folklore à la maison du coup je sortais en trombe de la maison et faisais des conneries. Ce n'est pas que je n'arrivais pas à m'intégrer à l'Inshinae School je ne voulais tout simplement pas.
Maintenant, j’appréhende de devoir encore partir. Je me suis un peu adapté ici, mais je reste méfiant. Qui sait, demain mon père décidera peut-être de m'offrir un livre pour apprendre le japonais avec dans l'optique de déménager à Tokyo ? Et pourquoi pas Singapour ? Espérons que d'ici là je passe la majorité... Surtout si je commence à m'attacher aux gens ici.