Sujet: I just wanna heal you. I just wanna help you. Mer 6 Aoû - 3:15
Jun An ∞ Mao Di
Je suis épuisé. Je crois que la glace m'avait manquée, même si je ne l'ai quitté que quelques jours, parce que je viens d'y passer presque quatre heures sans même m'en rendre compte. Le championnat asiatique approche et je me dois d'y être parfait, d'avoir une nouvelle chorégraphie, une nouvelle prestation pour éblouir le jury. Tous le monde s'attend à ce que je ne fasse aucune faute, à ce que je sois parfait, l'ange de la glace comme ils disent. Gagner une médaille d'or sous les yeux du monde entier n'est pas une finalité quand on est un athlète, c'est un commencement. J'ai 19 ans et le poids de la victoire sur mes épaules. Je n'ai plus le droit à l'erreur, les gens s'attendent à ce que je gagne et je ne les décevrais pas, hors de question. Alors je m'entraîne à nouveau sans relâche et je rentre épuisé à la maison. Heureusement, mes colocataires sont souvent là pour me remonter le moral ou me faire rire et puis, lorsque je rentre tard il y a toujours à manger dans le frigo. On partage tout, c'est agréable, c'est comme une nouvelle famille ici et puis personne n'est coréen, nous sommes tous des produits importés alors disons qu'on se serre les coudes.
Afin que mon corps et mes muscles refroidissent lentement, je choisis de rentrer à pieds jusqu'à l'appartement, c'est loin mais ce n'est pas grave, j'aime marcher lorsqu'il fait nuit, les journées sont bien trop chaudes alors c'est le seul moment où je peux apprécier ma nouvelle ville. Il m'a fallut un temps d'adaptation pour passer de Shanghai à Suwon, c'est plus tranquille, bien moins grand et moins peuplé mais désormais je crois que je m'y habitue et c'est lorsque je retourne dans ma ville natale que cela me fait bizarre. Enfin, mon immeuble se dessine au milieu des autres et j'accélère le pas, j'ai envie de retrouver mon canapé. Ce soir l'appartement va être bien vide, tous les trois sont de sorties, je ne sais trop où, je ne sais trop avec qui. J'aurais aimé les rejoindre mais le stress de la compétition se fait plus intense alors j'abandonne les sorties et me focalise sur l'entraînement, comme avant.
J'entre enfin dans le hall et me dirige vers l'ascenseur mais suis arrêté par un mouvement inhabituel au fond du couloir. Ma première idée est de m'enfuir le plus loin possible mais, me répétant que les fantômes n'existent pas, je me dirige vers le forme encore indéterminée pour finalement tomber sur une jeune femme, peut-être même plus jeune que moi, recroquevillée contre le mur. Elle n'a pas l'air d'aller très bien et je crois que mon âme de chevalier ressort car je me dis qu'il est impossible que je la laisse ici. Je me concentre alors pour trouver les mots en coréen et m'accroupis près d'elle. « Heu.... Bonsoir.. Pardon mais... C'est interdit de rester ici et... Vous allez bien? » Oui, je suis poli, je pose une question inutile car il est évident que si elle allait bien, elle ne serait pas ici mais je ne suis pas doué avec les mots, je ne l'ai jamais été et ça ne va pas commencer ce soir, après quatre heures d'entraînement.
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Jun An CITIZEN
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Sujet: Re: I just wanna heal you. I just wanna help you. Dim 10 Aoû - 9:43
hope is the parent of disappointment and despair.
Elle courait, elle ne pouvait que courir, elle avait mal aux jambes, ses poumons brûlaient, elle n'en pouvait plus, mais ce n'était pas le moment de s'arrêtait, elle savait qu'il la poursuivrait, et s'il l'attrapait, elle allait mourir, la peur panique et sourde lui donnait assez de force pour continuer à fuir. Elle en savait même pas où elle était, mais la douleur dans ses jambes fut si forte que lorsqu'elle vit quelqu'un rentrer dans un bâtiment, elle le suivit, partant se cacher dans un coin au fond du couloir. La porte claqua, et un certain soulagement prit par d'elle, il ne la trouverait pas ici, n'est-ce pas ? Ses larmes s'étaient taries, mais les sillons qu'elles avaient creusés sur ses joues pâles étaient bien présent. Elle se sentait épuisée, à court de force, de vie, de tout. Elle avait juste envie de fuir, loin. Elle avait vu la folie dans son regard, et le sien n'avait alors pu que reflétait la panique et était à l’affût du moindre bruit. Son instinct premier, animal lui avait dicté de fuir, elle avait alors couru aussi vite qu'elle avait pu dans les rues de la ville, se perdant par moment, les larmes brouillant sa vue, retenant un hurlement sourd dans sa poitrine. Elle avait fini dans le couloir d'un immeuble dans un quartier qui lui était inconnu. Soudainement, elle releva la tête, un bruit de porte s'était fait entendre, elle se recroquevilla alors sur elle-même, la peur reprenant alors ses droits sur elle, et le doute s’immisçant en elle. Ça ne pouvait pas être lui, n'est-ce-pas ? .. Les pas se rapprochaient, ses yeux se remplirent à nouveau de larmes, non, elle ne voulait pas, elle refusait de se soumettre à ça. Elle ferma fortement les yeux, effrayée, prête à recevoir le coup fatal, lui retirant la dernière chose qui lui appartenait mais qui finalement n'était plus vraiment sien, la vie, le souffle de vie qui faisait encore battre son cœur, un faible et simple battement qui s'arrêterait, d'un coup, d'un seul, de son coup.. Pourtant, il ne vint pas, elle rouvrit alors doucement les yeux, s'attendant à tomber sur le regard sadique de celui qu'elle avait un jour pu appeler papa, mais il n'en était rien, son regard larmoyant tomba dans celui d'un jeune homme d'à peu près son âge qui semblait inoffensif. Il ne semblait pas très à l'aise, et habituellement, elle l'aurait repoussé d'une réplique cinglante, mais elle ne pouvait pas, pas aujourd'hui, pas après tout ça. Son esprit encore affolé et paniqué lui dictait de ne pas se méfier, pas pour cette fois, et d'attraper cette main tendue, de faire confiance à se regard inquiet. Elle ouvrit la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit, comme si c'était trop dur de parler après tout ça, comme si la boule de terreur qui avait prit la place dans son ventre et sa gorge l'empêchait de parler et retenait le moindre mot. Incapable de dire quoi que ce soit, elle secoua simplement la tête négativement, baissant les yeux, honteuse de sa soudaine faiblesse. Jamais. Elle se l'était promis, plus jamais elle ne serait comme ça, elle avait tenu onze ans, mais là, c'était trop dur, son âme fêlée venait de se fissurer encore un peu plus. Le feulement effrayé du diable. — Elle plongea ses yeux dans les siens, et à l'encre de ses larmes, elle lui cria son désespoir.