Je pense que tout le monde a droit à un peu de justice. Justement, aujourd'hui, c'est le jour idéal. Jeudi, le jour des gaufres pour moi. Après avoir fait mon travail avec Ha Na, je vais en manger à en être écœurée -si c'est possible. Mais soit, ne parlons pas de gaufres tout de suite alors, sinon mon estomac risque de me manger. Parlons justice. Parce la justice à Suwon, dans cette université, c'est nous. Pas de reconnaissance certes, mais nous n'avons que faire de la reconnaissance si les crimes commis sont payés. Aujourd'hui, il est temps, vraiment...


J'attend mon amie dans le hall de l'université, regardant l'heure sur mon portable toute les cinq secondes- D'ailleurs laissez moi encore regarder... Oui et donc elle n'est toujours pas là. Je regarde le garçon que j'ai repéré il y a des semaines...-Non non, pas dans ce sens là ! Quoi ? Vous pensez vraiment que j'ai le temps pour ça ? Bref, il s'est amusé à jouer avec une fille de NOTRE fraternité avant de la laisser tomber comme un vieux chewing-gum. La jeune femme a demandé une compensation. Elle n'a parlé à aucune de nous deux mais elle a pleuré. Elle a pleuré mes amis ! Il n'en fallait pas plus pour moi. J'ai dit à Ha Na de venir sans lui expliquer, ni lui presenter, mais elle connait le protocole.


Quand finalement elle arrive, je marche à ses côtés tout en suivant ce péquenot dans les couloirs en gardant une certaine distance. Je m'adresse alors à Ha Na :


Ha Na - Tu vois ce plouc juste en face, je commence dans un murmure et hoche la tête, hm, oui, celui là... Difficile à croire vu comme ça mais il est sorti avec une bombasse de la fraté et il l'a laissé tomber comme un vieux chiffon au Trocadéro... Mon amie il est temps.


Il est dans le club de foot apparemment. J'ai demandé à un de mes amis de me donner son numéro de casier pour les vestiaire. J'ai acheté du poil à gratter dernièrement et pas besoin de vous faire un dessin hm ? Je montre la boîte à Ha Na, tout juste besoin de se regarder dans les yeux pour comprendre.


Ha Na - Le vestiaire est libre pendant une heure, faut pas traîner je dis en pressant le pas après avoir mit la boîte dans mon sac. T'as ramené quoi du coup toi ? Il a atteint la case "connard" après tout hn, ça pardonne pas


Parce qu'il y a plusieurs case selon les crimes... Mais ce bonhomme semble plutôt bien vivre avec pour le moment, vu la façon dont il regarde une autre fille au moment où je vous parle. Un soupir quitte mes lèvres... Perfetto imbecille. Je regarde à nouveau Ha Na alors que le vestiaire n'est plus très loin.

Rajustant mes lunettes de soleil, je sirotais un smoothie à la fraise en imprimant une belle petite photo. Les fesses en arrière, je m'accoudais sur la machine et remuais la tête de droite à gauche. La musique résonnait dans mes oreilles, me donnant la pêche malgré la chaleur écrasante qui régnait aujourd'hui. Il fallait que je me dépêche cela dit parce que Hana m'attendait. Ce n'était pas franchement ma faute, qu'est ce que je pouvais contre les caprice d'une vieille machine comme celle là ? M’éventant avec la photo fraîchement tirée, mes pas me guidaient droit vers la brunette.
« Tu vois ce plouc juste en face, hm, oui, celui là... Difficile à croire vu comme ça mais il est sorti avec une bombasse de la fraté et il l'a laissé tomber comme un vieux chiffon au Trocadéro... Mon amie il est temps. » Hochant la tête, mon smoothie toujours dans ma main, je suivais des yeux le mec en question. Il n'était pas plus beau que ça. Grimaçant, ma paille coincée entre mes lèvres, je jouais avec un instant. La vengeance était méritée et puis ça m'amusait de jouer les garces.

«  Le vestiaire est libre pendant une heure, faut pas traîner . T'as ramené quoi du coup toi ? Il a atteint la case "connard" après tout hn, ça pardonne pas » Agitant la photo devant son nez,  je souriais d'un air machiavélique « Haha.. Nana regarde, je l'ai pris en photo ! » Oui, j'étais plutôt fière de moi sur le coup. Il n'avait pas été très compliqué de l'aborder, de lui faire boire quelques verres de trop et de le prendre en photo à poil. Il n'avait même pas pu atteindre le lit qu'il s'était déjà endormi. Tu parles d'un tombeur ! Je n'allais pas de gêner pour me moquer de lui et je pense même qu'il ne se souvenait de rien. Quel idiot ! C'était parfait ! « Quelque part, c'est une bonne chose qu'elle ne continue pas de sortir avec ce crétin.. franchement, il la méritait pas du touuuut ! »

Quand Ha Na me parle de photo, je quitte un moment le bonhomme du regard pour voir ce qu'il en est. Comme d'habitude, je ne suis pas déçue de son travail. C'est tout un art de prendre des photos comme celles-ci sans se faire tuer par la victime. Malgré mon sérieux sur le lieu de travail, je me met à rire sans pouvoir en placer une. Mon rire toutes fois reste assez discret mais je pose ma main sur ma bouche pour m’arrêter tant que c'est possible tout en levant le pouce de ma main libre, hochant la tête pour lui faire comprendre que c'est parfait. A présent calmée, je lui demande alors ;


Ha Na - Comment tu vas t'y prendre ?


Tandis que nous atteignons finalement la porte des vestiaires, je sors la clé de celle ci avec discrétion et fierté


Ha Na - A ce stade, même une poupée gonflable serait trop bien pour lui, hélas... Je dis d'un ton qui se veut dramatique


Je m'assure qu'il n'y ait personne pour finalement ouvrir la porte des vestiaires tout en sortant un papier où est inscrit le numéro de son casier.


Ha Na - Alors casier numéro onze, casier numéro onze... Je murmure Ah ! Voila voila, c'est ici


J'ouvre celui-ci après avoir sorti ma boîte de poudre magique. Je ris d'avance intérieurement rien qu'à l'idée de le voir en train de choisir entre marcher assurément ou son confort. Je n'y vais pas avec modération, le short, le t-shirt, les vêtements de rechange... Quand la porte s'ouvre sans prévenir. Je regarde Ha Na, inquiète, avant de restée planquée du côté des casiers avec elle. Le moment d'angoisse passe finalement quand la porte se referme et je m'empresse de lui dire ;


Ha Na - Bon ! Il faut sortir d'ici et scanner ça pour en faire des doubles hn Je dis en attrapant sa main tout en sortant des vestiaires. Je la lâche finalement en voyant que la voie est libre puis lui demande Une idée où on peu faire ça tranquillement ?