J'observais mon reflet dans le miroir depuis une bonne vingtaine de minutes. Je ne pourrais jamais me lasser de mon si beau visage. J'effleurais ma joue pâle du bout de mes doigts. J'étais si douce, si jolie. Je lâchais un léger soupir. Ma beauté était si pure, c'était presque incroyable. J'attrapais un parfum afin de sentir bon, c'était un peu le principe du parfum.. Si envoûtante. Ah, je n'avais rien à envier à mes sœurs, et surtout aux petites. Elles étaient plus jeunes, et plus vives d'esprit mais je n'avais pas à me plaindre. J'avais de l'expérience professionnellement et sentimentalement parlant. Je glissais mon lipstick sur mes lèvres, dorénavant rosées. Mon maquillage était naturel. C'était le meilleur choix de toute façon. Je m'étirais avant de rehausser ma coiffure d'un geste rapide et habituel. J'avais beaucoup de travail aujourd'hui. En effet, j'avais une livraison de soins en tout genre qui venait du village à quelques kilomètres d'ici. Ce dernier était nettement plus peuplé et plus touristique. Ainsi, mon centre pokémon dépendait de celui-ci, ce qui était une véritable défaite à mes yeux. Mais que faire ? Il vaut mieux que le gros du matériel reste là-bas. Ici, avoir un stock inimaginable serait complètement inutile. Je m'empressais de rejoindre l'entrée du centre, après avoir entendu le klaxon d'une camionnette. Ouais, une camionnette pas un camion.. Hum. J'agitais ma main, affichant un grand sourire. Néanmoins, ce dernier s'estompa rapidement devant une vision quelque peu désagréable. Nurse Ha Na. Qu'est ce qu'elle foutait ici ? Je fronçais légèrement les sourcils, motivée à trouver les réponses à mes questions. « Depuis quand tu viens aider pour les livraisons ? » Elle n'était pas chargée de s'occuper des pokemon ? Aish sacrée rivale.

Collée contre la camionette, je m'admirais d'un air joyeux. Aujourd'hui j'avais décidé de tester une nouvelle marque de rouge à lèvres et le résultat était vraiment charmant. Un sourire satisfait étirait déjà mes lèvres. Prennant le temps de replacer quelques meèches de mes cheveux derrière mon oreille, je sursautais en entendant le klaxon retentir.  D'un air énervé, je grommelais et ignorais les excuses du chauffeur. Une moue sur le visage, je tournais la tête agacée. Il m'avait fait peur, mon coeur palpitait contre ma poitrine. Les yeux  rapidement rivés à nouveau sur mon petit miroir, je soupirais en le rangeant dans ma poche après m'être inspectée soigneusement.

Une minute plus tard, les bras croisés sur ma poitrine, une vision des plus déplaisante me fit grimacer. L'infirmière Suah s'approchait de moi. La main en l'air elle semblait saluer le chauffeur et ça ne me disait rien qui vaille. Depuis quand tu viens aider pour les livraisons ? » Le ton qu'elle employait était sec et désagréable. On ne s'appréciait pas et ça se sentait à des kilomètres. les mains sur mes hanches, je la dévisageait avant de lui répondre. " Déjà, je fais ce que veux et puis c'est calme aujourd'hui, j'ai envie de me rendre utile !" Des gens passant près de nous, je les saluais d'un air mignon mais totalement hypocrite. Avec moi c'était toujours le paraître qui prenait le pas. On disait de moi que j'étais charmante. Que j'étais un exemple. En privée, j'étais une véritable peste narcissique !

Subitement, ma douceur légendaire s'envolait vers d'autres cieux. La présence de cette demoiselle me donnait des haut-le-cœur. Je n'avais pas envie de la voir tout le long de la journée. En fait, j'étais pressée de finir le remplissage de stocks. Je ne comprenais même pas l'objet de cette visite. Ce n'était pas son centre et il était hors de question qu'elle pénètre dans mon lieu de travail, qui n'appartenait qu'à moi. Je devais vite la renvoyer chez elle afin que l'air d'ici soit de nouveau respirable. Je la jugeais du regard, ne trouvant rien d'admirable chez elle. C'est vrai, ce rouge à lèvres lui donnait un air de sorcière. Alors que contrairement à elle, je n'avais pas besoin d'exagérer sur mon make-up. Bon, ce n'était qu'un détail mais voilà. Dés que je me tenais à côté d'elle, je devenais une petite peste qui se moquait royalement du physique, de l'apparence des autres individus. J'étais bien plus jolie qu'elle. A cette pensée, j'affichais un sourire fier. Je me contentais de hausser les épaules dans un premier temps. Je fais ce que je veux... Elle avait quel âge ? Je pinçais mes lèvres, me donnant involontairement un air innocent. « Une fille comme toi peut être utile ? » Je lâchais un rire jaune, tandis qu'elle s'évertuait à faire des signes aux passants. Elle se prenait pour une reine ou bien ? « Bon, si c'est comme ça. Tu n'as qu'à porter les cartons. Je me chargerais seulement de te superviser. » Autant en profiter... Je voulais la maltraiter, la voir souffrir en portant les cartons et puis, si mademoiselle se pète un ongle, elle serait malheureuse, non ?