Manque de cahier, d'encre et de stylos, c'est l'heure d'attacher l'Inshinae school pour récupérer mon dût. Non pas que je soit pauvre - enfin modeste -, mais je préfère voler des cahiers plutôt que de demander à mes parents de m'en racheter, au risque qu'ils ne découvrent les dessins sur les multiples pages. Diantre.

En ce moment, je joue en ligne à un jeu de braquage, donc je suis pas mal inspiré. L'objectif aujourd'hui c'est de réussir à forcer la porte de la réserve du bâtiment C. Avec un peu de chance, je trouverais bien d'autres choses que je pourrais revendre au marché noir - enfin aux petits caïds de la cour de récréation, qui sait. Si je suis cocu, je trouverais un truc pour Seul Gi à l'intérieur... Ouais. C'est définitivement une bonne idée. Tasyr n'est pas là pour m'accompagner cette fois, je suis bel et bien seul sur ce coup. A l'angle du couloir, je jette un coup d’œil. Personne. Les autres sont peut-être en cours - je suis bien en train de sécher mon cours d'histoire à l'heure actuelle, mais qu'importe : le jeu en vaux la chandelle !

M'approchant à pas de loup de la porte de cette fichue réserve, je m'accroupi devant la serrure tel un renard habile. Petit coup d’œil à gauche puis à droite, je ne prend même pas soin de vérifier que la porte est ouverte ou non : c'est juste évident qu'elle est fermée pour cacher les trésors qu'elle referme. Tirant dans ma poche deux épingles à cheveux, je porte ces dernières à la serrure en tentant de débloquer cette dernière. Mon visage se crispe, je sens presque la goutte de sueur couler sur mon front.

C'est le casse du siècle.

 
La demoiselle s'ennuyait actuellement fort beaucoup, son cours de littérature étrangère venait d'être annulé, mais elle ne pouvait pas quitter l'université puisqu'elle avait rendez-vous aux terrains de basket avec noah. Cruel ennui pour la jeune fille qui décida de rester dans le bâtiment d'arts et littérature, peut-être qu'elle y trouverait miraculeusement quelque chose à faire. Enfin ouais, c'est beau l'espoir. Mais comme disait notre cher Dostoïevski, « Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre. ». Ah, c'est beau la littérature. Enfin, pour l'instant, elle n'avait rien à faire, elle traînait simplement dans le bâtiment, soupirant de temps à autre, ou passant inutilement sa main dans ses cheveux pour les recoiffer. Mais l'ennui la quitta légèrement lorsqu'elle aperçut une petite tête blonde vers la réserve. Elle s'approcha alors légèrement, pensant le connaître. Et en effet, c'était le petit blondie qui traînait avec Tasyr, elle l'avait déjà vu avec lui. Mais jamais à l'université. Qu'est-ce qu'il faisait là ? En plus, il était censé être au lycée non ? Il était un grade en dessous du sien. Elle fronça les sourcils, prête à devoir jouer la méchante noona. Elle s'avança à pas de loup derrière le jeune lycéen, arrivée vers lui, elle lui poka la joue. « bouh. » lança-t-elle. Elle était intriguée par ce qu'il faisait quelques instants plus tôt avant qu'elle ne le dérange, il avait l'air concentré, et puis qu'est-ce qu'il fichait avec la serrure ? « Yay, tu devrais pas être au lycée toi ?! Et puis qu'est-ce que tu fais avec la serrure ? T'essayes de faire comme dans les films ? C'est Taz qui t'a forcé à l'ouvrir ?! C'est un pari ?! Han ! Ou c'est toi qui lui a lancé un pari ?! Et puis tu fais quoi ? Répooooooonds moi ! » s'écria-t-elle un air affolé sur le visage, essayant de paraître menaçante, alors qu'elle ne l'était pas pour un sous, les mains sur les hanches.  156 cm de crédibilité, bonjour.

 
Bouh. Quelqu'un vient de me bouhter. On m'a bouhté, sérieusement ? J'étais tellement concentré que ce fichu bouh m'a fait sursauté comme un idiot et j'en ai perdu mon épingle. La voix reprend son ascension alors que je tâtonne le sol de mes mains moite pour trouver l'outil de crochetage. Mais pourquoi elle cri celle là c'est quoi son problème, et comment elle peut savoir que je suis lycéen après tout ? Il me suffit d'entendre le surnom de mon meilleur ami pour pivoter la tête. On parle de l'arabe ? Il est où ce con ? Bien sûr qu'il n'est pas là. Ce type m'à lâché depuis qu'il a retrouvé sa meilleure ami et sa confrérie... Non mais... C'est pas elle cette meuf ? Non mais... Je rêve Cette fille là, juste devant moi ?
Elle parle trop et de savoir qu'elle est aussi copine avec le Taz ça me rend pas très content pour être honnête. Je fronce les sourcils, attrape l'épingle que j’aperçois à ses pieds avant de me remettre debout en prenant soin de me tenir bien droit sans tituber histoire de prouver que je suis bien assuré, que j'ai pas peur d'elle et qu'elle m'impressionne pas la nana. Non mais. ce que je fais, c'est pas tes affaires Ouuuais, j'suis p't'être un peu froid mais là c'est limite si elle a pas réveillé tout le bâtiment sur mes mauvaises intentions. Je frotte la joue qu'elle m'a poke d'un air dédaigneux. Bon, j'ai pas vraiment l'air impressionnant, le charisme ça a jamais été ma tasse de thé, mais bon, je fais de mon mieux. T'es de la police ? Parce que si t'es de la police, t'ferais mieux de m'arrêter parce que j'te dis, j'dirais rien parce que j'ai rien a dire. Je croise les bras, prenant soin de la regarder de haut en bas tout en me positionnant devant la serrure de la réserve histoire qu'elle ne voit rien... Enfin elle avait déjà tout vu mais bon, OSEF.

Bouyashakaaaaaaa !!! Tu fous quoi, hé, tu m'attends même pas ? Sérieux tu m'brises le cœur là, aigoo.. même pas t'appelles ton poto pour tes supers mauvais coups ! Accroché au cou de Minhie mouse, les jambes autour de son corps tel un koala, je fis mentalement le décompte, prêt à ce qu'il se rétame au sol à 0. Comprenez, j'étais un peu plus grand que lui, un peu plus lourd aussi, et il était pas franchement trop trop bien taillé encore. Mais bon, je l'aime comme ça, mon poto, et c'est peut-être pour cette raison que j'me suis mis à embrasser son crâne en retenue tel Zidane, ou bien à la façon d'un prêtre qui bénit un de ses fils ou.. bref.

Bon c'est pas franchement clair tout ça, donc je vous résume la situation : j'étais tranquillement en train de sécher les cours, une cigarette aux lèvres et planqué dans les toilettes quand j'ai entendu la voix du lycéen tout prêt. Il est rare qu'il vienne à l'université pour rien, souvent c'est pour refaire ses stocks qu'il y pose la patte. Il est pas franchement fort en mauvais coups, mais il est rusé, c'est sûr et certain, et c'est pour ça que d'habitude, j'aime l'accompagner dans ses plans foireux. Nan mais, il comptait sérieusement se passer de son super hyung adoré ? Sortant des toilettes en trombe, la tige de tabac noyée dans le lavabo, j'ai couru tel Petit Tonnerre vers le gosse pour lui sauter dessus et le koalater. Plus clair ?

Enfin, visiblement, j'interrompais un truc. Il avait l'air carrément tendu, le Minh en question. Massant ses épaules d'une main, j'ai relevé la tête, et déglutis. Oh, double shit. La vie aurait pu être merveilleuse, mes deux meilleurs potes ici, sur place, si seulement je ne venais pas de rajouter mon grain de sel et foutre la merde à mon tour. Esquissant un sourire désolé, je descendis du dos du bridé. Hey Yue , t ' as pas cours ?

 
Elle haussa simplement les sourcils à l'entente de la phrase du lycéen qui ressemblait pour elle plus à des mots mis bout à bout qu'à du coréen construit, enfin, elle n'était pas là pour discuter grammaire. Elle le regarda croiser ses bras et faire le fier, elle ne put empêcher un rictus moqueur de s'inscrire sur son visage, alors qu'elle s'apprêtait à lui attraper la joue et la pinçer telle les vieilles ahjumma dans les films et l'emmenait voir la direction, une chose sauta sur son dos, elle se recula alors, tombant presque sur le cul. Cette chose, se révéla être son meilleur ami, elle fronça les sourcils à l'entente de ses mots qui de toute évidence étaient adressés au petit blondie au quel il était accroché comme une moule à son rocher. C'était du grand n'importe quoi, elle savait très bien qu'il n'était pas un ange et très influençable, mais de là à se faire entrainer dans des frasques d'ado prépubère, on atteignait des sommets ! Elle se racla alors la gorge, et dès qu'il la vit, son comportement changea du tout au tout. Quel idiot.  « Salut Taz. Non, moi non, contrairement à vous deux » déclama-t-elle d'un ton accusateur et en les pointant du doigt donnant un petit côté shakespearien à la scène qui aurait pu se réveler comique.  « J'ai vu ta classe rentrer, ne me mens pas. Et toi, je sais que tu es censé avoir cours d'histoire. Ne fais pas le malin le blondie. » Une odeur vint lui chatouiller désagréablement le nez, elle croisa les bras contre sa poitrine. « Hwang Tasyr, je rêve ou tu séchais tes cours pour fumer ? » Non, mais deux vrais gamins devant elle, et dire que son meilleur ami était censé être l'aîné et qu'on la disait gamine, fallait pas pousser l'bouchon trop loin non plus.