☥ NOM COMPLET - pan dan eien. ☥ SURNOM - pancake, dan, dany, ei' bref comme tu veux. ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 22 ans, 12 novembre 1992, Hong Kong☥ SITUATION AMOUREUSE - foutrement amoureuse, totalement célibataire. ☥ ORIENTATION SEXUELLE - hétéro. ☥ ETUDES OU METIER - tatoueuse dans son propre salon plus surveillantes à l'Inshinae parce que le salon lui rapporte pas encore assez. ☥ CLASSE SOCIALE - passable. ☥ ORIGINES : padré chinois, maman japonaise et voilà quoi. ☥ MOT REPRÉSENTATIF - tatoo. ☥ JE SUIS UN - personnel  ☥ T'ES QUOI ? personnage inventé.

J’ai pas grand-chose à dire de moi. J’aime pas tellement ma vie telle qu’elle est. J’ai jamais vraiment aimé en fait. Je suis née à Hong Kong mais je ne peux même pas dire à quoi ressemble cette ville. Ma mère elle n’a jamais supporté la vie en Chine. Après ma naissance, elle ne pouvait même plus voir ce pays en peinture. Pourquoi ? Je ne sais pas. Il semblerait que beaucoup de chose ne lui plaise pas. Elle a eu mon frère deux ans après moi puis elle s’est barrée. Mon père s’est toujours bien occupé de nous. Il travaillait et sûrement encore maintenant, beaucoup. On a eu du mal à finir les mois et moi, j’étais trop conne pour me fondre dans le moule, pour compatir directement avec mon père. Au lieu de l’aider à travailler j’allais manifester dans la rue pour que les pauvres soient pris en compte, qu’on arrête de les laisser dans la merde, qu’on arrête de se foutre d’eux. Mais j’étais la chinetoque, l’abandonnée, alors on me portait pas beaucoup de crédit. A l’école c’était bien, j’étais plus dehors que dedans. Puis j’avais à peine quatorze ans que j’ai rencontré mon mentor. Il avait 24 ans. Dix ans de plus que moi quoi. Je trainais à Shibuya avec des amis, plus vieux que moi évidemment. J’adorais leur look, leurs tatouages. Curieuse, je leur demandais sans cesse de la signification de leur dessin. Puis ce mec, Daisuke, trainait par là. Il m’a dit « P’tite, si ça t’intéresse tant que ça, j’t’apprends ! » Des étoiles dans les yeux, j’ai accepté. Et tous les jours, après les cours je me rendais là-bas, zappant mes devoirs. Il m’a appris le dessin, les multiples techniques. J’ai mis plus d’un an à maitriser le dessin avant de pouvoir toucher une aiguille. Après ça, je m’entrainais sur des pieds de porcs, ou sur le porc complet d’ailleurs. J’étais passionnée. Mon père rouspétait alors on a fait un deal, je reprenais mes études en main, il me laissait faire ce que je voulais. Je continuais les manifestations pour tout et rien tant que ça défendait la cause des faibles. Je supportais pas quelqu’un laisser pour compte, c’est injuste. Tout le monde mérite qu’on l’aide. A l’école, je me battais contre les gros lards qui emmerdaient les petits. Je m’en suis prise des dérouillées, ils étaient pas tendres. Mais moi non plus. Même que pendant un an, j’ai été déléguée. On m’a demandé, l’année de mes 17 ans, de ne pas postuler une nouvelle fois pour le rôle de déléguée, le fait que j’ai des tatouages étant très mal vu par le conseil des parents. J’étais énervée, mais impuissante, je ne pouvais rien faire. Je préférais me tatouer encore et encore, faire de mon corps une œuvre d’art, ne pas abandonner ma passion plutôt que de tout laisser derrière moi. Puis voilà. Un jour, avec mon frère et mon père on a décidé de se faire une journée en famille. Se promener dans un parc, parcourir les rues et manger du takoyaki pépère. C’était cool, pénard, agréable. Le soir pour rentrer on a pris le train. Rien de bien particulier. Il se faisait tard, néanmoins, y avait quand même encore du monde, juste moins que la journée. Puis une fille, dans un wagon pas loin a commencé à se faire agresser. Stressée, je regardais partout autour de moi. Ils avaient tous remarqué alors pourquoi personne ne bougeait son cul, pourquoi ? Je me suis levée, énervée, sur le point de bastonner ce mec. Il avait un couteau en main, rien à fiche, cette fille devait pas voir sa vie anéantie à cause d’un connard, elle devait pas être traumatisée, elle devait pas subir des actes affreux. J’allais entrer dans le wagon, téméraire jusqu’au bout des ongles et c’est là qu’est intervenu mon père, qui m’a prise dans ses bras pour me reculer, pour m’envoyer dans un autre wagon. C’est là que je me suis maudite d’être aussi menue et si peu musclée. Je me suis débattue comme une furie. On aurait pu penser que c’était moi, l’agressée. D’après mon père, c’était pour me protéger. Mais moi, depuis cet instant, c’était y a trois ans, il me déçoit, lui et mon frère me déçoivent, les japonais me déçoivent. Je suis en rogne contre eux. Alors que ma mère ne pouvait plus voir la Chine, moi je ne peux plus voir le Japon. Il me manque parfois ce pays de merde mais dès que je repense à cette scène, j’ai envie de vomir. Qui sait ce qu’est devenue cette fille ? Peut-être qu’elle a eu un gosse de cet agresseur, ou alors qu’elle a le sida, ou bien qu’elle est devenue folle ou encore pire, qu’elle se soit suicidée. Personne ne pense à elle ? Personnellement, j’ai toujours une pensée pour elle et je ne suis jamais rassurée dans un train. Le lendemain, je me barrais en Corée du Sud, mon mec du moment m’y récupérait et je vivais avec lui. Mais avant cela, j’allais finir l’un de mes tatouages, sur ma cuisse. Je voulais que ce soit mon mentor qui le termine puisqu’il l’avait commencé. Je voulais que ma vie au Japon se termine avec sa marque sur ma cuisse puisque c’était grâce à lui que j’avais trouvé ma vocation. Je voulais le remercier pour tout et je lui promettais de l’accueillir quand il voulait en Corée et que je deviendrais connue grâce à mon talent, tout comme lui l’était. Alors qu’il me tatouait, je rencontrai un homme surprenant. C’était, depuis mon mentor, le premier homme pour qui mon cœur battait fortement. Mais en plus de cela, les battements n’étaient pas réguliers. C’est limite si je ne rougissais pas à la moindre de ses paroles. Il était beaucoup tatoué lui aussi, il était beau. Je sais pas trop ce qu’il m’a pris mais je voulais le revoir encore et encore, on discutait si bien tous les deux, sa voix me berçait. Alors, un peu conne, je lui ai lancé un défi : « rejoins-moi en Corée du Sud. » Un peu sans espoir, je le laissai alors et partie pour le pays du matin calme. Même si j’étais déçue par mon famille, je ne pouvais me résoudre de les laisser sans un mot. Je suis allée les voir, on s’est dit au revoir et j’ai pris l’avion. Ce que je me doutais pas dans ce pari idiot, c’est que ce japonais tatoué le prendrai au mot. Je devais dire quoi moi ? Quand je l’ai vu devant la porte de l’appartement et que mon mec est apparu ? Depuis c’est chelou, il capte pas quoi qu’il est con et que je le veux et il m’énerve.

Bref, j’ai fais quoi quand je suis arrivée en Corée du Sud. Et bien, j’essaie d’apprendre la langue. Encore aujourd’hui j’ai beaucoup de mal. J’ai fais une mise à niveau à l’Inshinae School, je me sentais un peu minable à me retrouver avec des retardés ou des lycéens ayant des problèmes en Coréen. Puis en même temps, j’ai commencé à travaillé en tant que surveillante. Puis finalement, il y a un an je me suis lancée, j’ai ouvert mon propre salon de tatouage. Je suis nouvelle dans le milieu alors je n’ai pas encore une très bonne base de clientèle, c’est pourquoi je continue mon rôle de surveillante plusieurs jours par semaines. Je fais beaucoup de pub et je suis excellente, une experte dans la matière, promis, alors passe un petit coup !

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