Japanese Lesson.

Un aperçu flou de sa chambre se présentait à lui alors qu’il tentait d’ouvrir les yeux dans la pénombre. Il se réveillait durement et bâillait à s’en décoller la mâchoire. Il prit son temps pour émerger mais, évidemment, ce n’était peut-être pas forcément la meilleure idée. Son réveil affichait 14h et des poussières, s’approchant bien trop des 15h, lorsqu’il percuta que s’il ne bougeait pas son cul, il serait en retard. Pour ne pas changer. Il sauta du lit sans même avoir eu le temps de comprendre quoi que soit. Il n’avait pas le temps. Un pied dans la salle de bain et il s’était déjà déshabillé pour prendre une rapide douche. Sorti de celle-ci, il vit la porte de la chambre de MeiLing grande ouverte, la lumière illuminant toute la pièce. Elle n’aurait pas pu le réveiller avant, par hasard ? C’était trop demander dans cet appart ! Il râlait mentalement qu’il allait encore être en retard. Oui, parce que là était l’ironie du sort. Jamais sans arriver à l’avance, Aidan ne supportait pas faire attendre les gens, sachant qu’il supportait mal les attendre. Il se magnait l’arrière train comme presque tous les « matins ». Une certaine habitude qu’il avait prise. Il enfila son jeans et son t-shirt à la volée, un sweat sur le dos et il ne prit même pas le temps de manger. Il savait pourtant que deux ou trois minutes de plus ne changeraient pas grand-chose à son arrivée tardive mais soit, c’était déjà ça de gagner. Le miroir de l’entrée lui disait d’aller se recoucher. Il avait réellement une sale tête. En même temps, quelle idée d’aller en soirée quand on a des choses prévues le lendemain, mh ? Il soupira à cette idée et enfila ses baskets avant de prendre ses clés et de filer au parking, où sa voiture était garée. Bien, il ne fallait pas lâcher cette lancée.

Il n’avait même pas regardé l’heure une nouvelle fois, trop peur d’être pris d’une mini crise cardiaque en voyant que les minutes passaient bien trop vite. Quinze minutes de trajet et le voilà sur le parking de la faculté. Là où il ne mettait plus les pieds depuis quelques temps déjà. Il espérait simplement ne pas croiser certaines personnes qu’il ne pouvait pas s’encadrer ou d’autres qui pourraient éventuellement lui taper la jactance. Il était arrivé juste à temps car la jeune femme qu’il devait venir chercher n’était pas encore là et il put enfin souffler un grand coup alors que l’autoradio affichait 15h36. L’autoradio. Oui. Il n’avait pas les moyens pour s’acheter une voiture de marque ou même un peu mieux que celle-ci. Une voiture merdique, on pouvait le dire mais tant qu’elle lui permettait de ne pas prendre les transports en commun, c’était le principal. Les barres moites, les gens vous collant et l’odeur de la sueur chatouillant votre nez en plus de gens peu aimables; sa voiture était bien mieux et plus confortable. Au moins, là-dedans, ça sentait toujours bon et c’était propre.

De loin, il vit la jeune femme qu’il attendait depuis quelques minutes arriver. Une élégance sans nom. Sa prof de japonais. Il fallait dire qu’ils étaient cool ses cours de japonais. Jolie, plus vieille, infirmière, japonais et canon. On ne pouvait rêver de mieux. Quoi ? C’était du japonais qu’on parlait ?

Japanese Lesson.

Les étudiants sont censés être plus adultes, ils sont censés sortir de l'adolescence et se diriger tranquillement vers la maturité et la sérénité. Si vous croyez ceci, je ne sais pas dans quel monde vous vivez mais en tout cas, vous ne travaillez certainement pas à l'Inshinae. Des dizaines d'étudiants passent ma porte chaque jour en s'inventant des maladies, plus ou moins plausibles. Lorsque j'écoute la description des symptômes de certains, on dirait qu'ils sont sur le point de mourir mais heureusement, je ne fais plus d'erreurs de débutante et surtout, je ne fais plus aveuglément confiance aux dires des enfants. Ils peuvent avoir presque la trentaine, la plupart d'entre eux restent des enfants. Bien sûr je ne généralise pas. Je constate simplement qu'entre le lycée et l'Inshinae, les taux de mensonges ne varient pas beaucoup.

Aujourd'hui, pour mon plus grand plaisir, je ne fais pas une journée complète. Je pose ma blouse et ferme l'infirmerie à 15heures, ma collègue devant venir prendre la relève. J'ai rendez-vous dans une demi-heure avec Aidan, jeune homme fort séduisant à qui je donnes des cours de japonais avec passion. Je souris à cette pensée, un élève comme lui, on en voudrait bien dix par jour. En attendant qu'il soit l'heure, je m'octroie un café dans la salle des professeurs et tombe sur YoungJa, entamant de ce fait directement une discussion, discussion qui me fait oublier l'heure et donc, me mets en retard. M'excusant, je me précipite vers le parking où Aidan vient habituellement me chercher. Avec des talons hauts c'est loin d'être aisé, ils aiment les pavés dans cette ville. Fort heureusement pour moi, je connais le chemin par cœur et mes escarpins de douze centimètres me semblent être des pantoufles tant j'y suis habituée, ce qui me gêne en revanche, c'est ma jupe. Elle est courte et moulante et je ne peux pas faire de grands pas.

Evidemment, lorsque j'arrive mon élève et déjà là. Je ralentis le pas et passe une main dans mes cheveux avant de lui faire un signe en guise de bonjour. Il roule dans un tas de ferrailles mais jamais je ne m'en plaindrais car cela m'évite de prendre le taxi et surtout, parce que ce ne serait pas logique étant donné que moi, je n'ai jamais été capable de passer mon permis. “Comment va mon élève adoré aujourd'hui?” Je considère Aidan comme un ami plus qu'un étudiant, même si nous ne nous confions pas l'un à l'autre. Je lui parle en japonais, c'est en fait tout ce que je fais. Je ne suis pas professeur et ne le serais sans doute jamais mais lorsqu'il m'a proposé de l'aider je n'ai pas su résister. Qui pourrait dire non à un homme comme lui?

Japanese Lesson.

En réalité, Aidan était plutôt surpris de voir que son professeur n’était pas encore là. En ce moment, il avait une certaine chance, si on peut dire. Il se démenait pour être à l’heure, bon, en vain, pas besoin de le préciser. Mais toujours avant les personnes avec qui il avait rendez-vous, n’est-ce pas magnifique ? En tout cas, ce n’était pas pour lui déplaire que la demoiselle était arrivée quelque peu après lui. Sorti de la voiture, il s’était appuyé contre cette boîte de conserve qui lui servait de véhicule, les bras croisés sur son torse. D’ici, il pouvait voir son amie arriver, ou mater, comme vous voudrez. Oui, bon, Aidan est un homme, on va ne pas lui enlever ça. Du coup, il sait faire profiter ses yeux comme il se doit. Et puis, comment se priver avec une aussi jolie jeune femme, franchement ? Bref. Ne nous étalons pas.

Adossé donc à sa voiture, le sourire d’Aidan se fendit aux coins de ses lèvres lorsque Mika vint vers lui. D’un geste rapide de la main, une vieille habitude prise, il replaça ses cheveux en arrière en voyant la jeune femme le faire. Pendant un instant, il se maudissait de ne pas avoir pris le temps d’attraper un bonnet ou une casquette, histoire de cacher ses cheveux encore humides par la douche qu’il venait de prendre bien que ce ne soit qu’un détail, c’était assez perturbant pour lui. Pire qu’une fille celui-là. Il souriait alors à son professeur improvisé de japonais, de ce sourire charmeur que l’on connait toutes. Il salua Mika avant de venir lui ouvrir la portière pour qu’elle s’installe. Quand on a une voiture cabossée en guise de carrosse, on force sur les autres qualités, comme la galanterie et la politesse. Bien que ce ne soit pas très approprié à un Tsebe, Aidan sait user de ses charmes à bon escient. Certes bien cachés parfois. Ma foi, il se porte bien. Il sourit une nouvelle fois avant de fermer la portière, faisant le tour pour s’installer côté conducteur pour ajouter. Et toi, comment vas-tu ? Ta journée s’est bien passée ? La clé tournée, le contact allumé, et Aidan sortait du parking pour prendre la route jusque son appartement qu’il partageait avec Chang Ho et MeiLing. Il savait qu’ils ne seraient pas là à son retour, c’était le principal.

En attendant, Aidan se remémorait les étapes de son réveil, se rendant compte que l’appartement ne devait sûrement pas être très bien rangé, pour ne pas dire en bordel. Trois Tsebes vivant dans le même appartement, il ne fallait pas trop en demander. Le coude appuyé contre le rebord de la vitre, l’Australien se demandait pourquoi il ne s’était pas levé plus tôt ou pourquoi il n’avait pas fait le ménage plus tôt parce que, bon, c’est pas comme si ses cours de japonais n’étaient pas écrits sur un planning, que ce n’était pas prévu à l’avance. Bien non, la meilleure idée qui lui ait traversé l'esprit était de faire la fête la vieille, de se bourrer la gueule et de rentrer, laisser son appartement sens dessus dessous et se lever en retard. Ouais, la meilleure idée du siècle.

Spoiler:

Japanese Lesson.

Lorsque je suis avec Aidan, je ne me pose jamais de question, je me laisse aller. Il est plus jeune que moi, encore un étudiant et pourtant parfois avec lui, j'ai l'impression d'être plus jeune. Il est mûr, élégant et a ce petit truc que seul les occidentaux ont. Bien sûr, l'Australie n'est pas à proprement parler en occident, mais c'est tout comme. Ils sont bien plus américains qu'asiatiques. Là-bas, la hiérarchie n'est pas aussi importante qu'en Corée du Sud et sans doute est-ce pour cela qu'il me met à l'aise, parce qu'il n'a pas peur de me parler, parce qu'il ne se retient pas d'être lui-même. Lui donner des cours c'est un plaisir plus qu'un devoir que je me suis donné, c'est mon petit brin de bonne humeur de la semaine alors qu'en ce moment ma vie est plus grise que rose. Il ne le sait pas, bien sûr, mais je le remercie de me changer les idées lorsque d'autres ne sont pas disponibles pour le faire et je le remercie de me permettre de garder un lien avec mon pays que je n'ai plus revue depuis trop longtemps. Je pourrais prendre l'avion, oui, mais j'ai encore trop peur d'être confronté à mes souvenirs. Cela fera bientôt dix longues années mais je ne suis toujours pas capable d'affronter mes démons et la culpabilité d'avoir laissé ma mère à ses bourreaux.

Lorsqu'il m'ouvre la porte, je m'installe sur le siège passager et me reprend, il n'est pas le moment de penser à de telles choses. Je croise les jambes et le remercie lorsqu'il s'installe à son tour. Il répète sans cesse que sa voiture est un tas de ferraille mais moi je l'aime bien. Elle est chaleureuse et plus agréable que le taxi ou encore le métro et puis, l'intérieur d'une voiture reflète son propriétaire et je dois dire qu'elle est rangée et qu'elle sent bon. “Bien mais fatigué, je me trompes?” Je lui adresse un sourire taquin, il a les traits tirés et les gouttes d'eau aillant mouillées son eau me signifie que ses cheveux ne sont pas secs et qu'il a donc prit sa douche juste avant de venir, soit qu'il s'est levé il y a deux heures tout au plus. Je sais être observatrice quand il le faut. “Je vais bien.” Pas besoin de lui répondre que ma vie est chaotique, au fond mon moral s'améliore peu à peu alors je ne mens pas vraiment. “Oh tu sais, mes journées se ressemblent toute plus ou moins. Des élèves vont et viennent à l'infirmerie, certains sont vraiment malades mais la plupart cherchent juste à échapper à leurs cours. J'ai fini plus tôt aujourd'hui mais j'ai discuté avec un collègue et je n'ai pas vu le temps passer. Ce pour quoi je m'excuse d'ailleurs. Je suis d'ordinaire très ponctuelle.”

Mon regard passe de mon chauffeur à la ville extérieure et un léger sourire se forme sur mon visage. Certains se plaindraient de vivre à Suwon et de travailler dans une université où délinquance et guerre des confréries font rage mais c'est comme pour tout, on s'habitue. Et puis si je veux m'évader, je ne suis qu'à quelques kilomètres de la grande capitale coréenne et tout ses avantages. “Te souviens-tu de ce que je t'ai enseigné au dernier cours? Comment te présenter?” Je crois que c'est la seule chose qu'il peut avoir retenu, parce que le reste du temps, je lui ai surtout parlé de tout et de rien et je crois que c'était un peu trop d'informations d'un coup.

Japanese Lesson.

Mika était une charmante jeune femme. C’était certainement le seul professeur qu’il pouvait supporter et même apprécier. Elle lui donnait envie d’apprendre et ça se voyait qu’elle prenait plaisir à lui enseigner ses racines, qu’elle était attachée à son pays bien qu’elle soit à présent en Corée du Sud. Aidan n’avait cependant jamais demandé la raison pour laquelle elle se trouvait ici. Il n’avait pas cherché à connaître les méandres de son passé car leur relation passait au-dessus de ça. Ils n’étaient pas à proprement parler des amis, ils ne connaissaient que la facette qu’ils utilisaient lorsqu’ils étaient ensemble. Ils étaient simplement eux-mêmes sans chercher à comprendre et c’est ce qu’aimait Aidan. Aucune prise de tête, ils ne se lassaient pas mutuellement avec leurs histoires, ils ne gardaient que les bons côtés, ils passaient du bon temps et c’est ce qui importait. Rien n’était meilleur que de laisser hier et ses problèmes pour passer quelques heures à discuter, à apprendre, à rire et à ne se soucier de rien d’autre. Le brun prenait réel plaisir à laisser un peu de temps dans sa semaine pour ses cours de japonais. C’était bien contradictoire, lui qui ne supportait pas entrer dans les couloirs de la fac. Le simple mot « cours » lui donnait de l’urticaire, il avait une grande aversion quant aux manières d’enseigner les choses de certains professeurs mais avec Mika, c’était différent. Il ne saurait expliquer mais c’était agréable. Elle savait de quoi elle parlait, comment lui expliquer les choses. Elle lui parlait comme un adulte, comme un ami et non pas comme un attardé mental qui ne sait rien à la vie et encore moins à l’éducation. Alors, c’était tout de suite plus intéressant d’apprendre.

Du coup, il rit doucement à la remarque de la jeune femme. Fatigué, en effet, et c’est le moins que l’on pût dire. « ça se voit tant que ça ? » Le regard tourné vers son professeur, il venait de lever les sourcils après avoir passé sa main dans ses cheveux pour les remettre en arrière, lui jetant un œil fautif. Bien évidemment que ça se voyait, n’importe qui aurait pu voir qu’il avait des valises sous les yeux comme s’il n’avait pas dormi depuis trois jours mais bon. Il n’allait pas s’étaler sur le sujet, il ne voulait pas non plus trop parler de la vieille et des raisons de ce manque de sommeil. C’était pas le plus intéressant, c’était pas non plus la meilleure discussion avec une femme légèrement plus âgée qui est, accessoirement, son professeur improvisé. Il acquiesça ensuite aux dires de Mika avant de la rassurer. « Ne t’en fais pas pour ça, c’est pas comme si j’avais été très à l’heure non plus. Pour une fois que ce n’est pas moi qui suis en retard. En plus, j’ai pas entendu si longtemps. » Il sourit à la passagère puis retourna son attention sur la route. Il fut légèrement prit de cours par la question suivante. Oui, Aidan adore ses cours de japonais, Aidan adore apprendre, Aidan adore mais Aidan a aussi beaucoup fait la fête depuis et n’a pas penser à remettre le nez dans ses notes. Bravo Aidan. C’est alors quelque peu gêné qu’il passa sa main derrière sa nuque, se raclant un peu la gorge. « Mh, ouais… j’ai retenu quelques trucs… » En effet, ces quelques trucs se résumaient à dire comment il s’appelait, en fait. C’était tout ce qu’il avait retenu.

Japanese Lesson.

Si cela se voit? J'esquisse un rire et remet une mèche de mes cheveux en place derrière mes oreilles. Bien sûr que cela se voit, du moins si l'on y prête un minimum d'attention. Je ne réponds pas à ses propos suivant, il est vrai que c'est la première fois que je suis en retard et que je l'ai déjà attendu plusieurs fois. Je ne suis pas vraiment du genre patiente et j'ai quelques caprices de princesse, me faire attendre provoque une réaction des plus enfantines chez moi et je me mets alors à bouder. Aidan en a déjà fait les frais. Je croise les jambes, regardant la ville défiler par la fenêtre. « Quelques trucs? » Je suis curieuse, oui. Lors de notre dernier cours j'ai principalement parlé en japonais et j'ai bien remarqué qu'il acquiesçait parfois simplement pour ne pas répéter qu'il ne comprenait pas. Je pense sincèrement ne pas être un bon professeur mais s'il retient simplement quelques phrases, de quoi tenir une petite conversation, cela me rendra satisfaite. Je vis en Corée du Sud depuis bientôt dix ans et je n'ai jamais remis les pieds au Japon alors je crois que je perds peu à peu ma langue maternelle. Certains mots ne me reviennent pas à l'esprit, certaines tournures de phrase me semble fausse et pourtant je suis incapable de me souvenir des bonnes. Je prononce même parfois certains mots avec un accent coréen. Je crois qu'il serait plus que temps que je retourne au Japon mais je n'en ai pas encore trouvé le courage. Je ne pourrais pas y retourner seule, j'ai besoin de soutiens. Un léger silence s'est installé dans la voiture alors que je m'égare dans mes pensées et je tourne alors à nouveau la tête vers lui, me mettant à parler en japonais. « Comment vas-tu? Comment t'appelles-tu? Où habites-tu? » Tout ceci est, en gros, ce que j'ai passé une heure à lui apprendre. Le minimum d'une présentation. Ce n'est sans doute pas le bon moment pour lui poser toute ces questions, il doit être concentré sur la route, il est fatigué aussi. Pourtant j'ai envie de l'entendre me parler dans ma langue maternelle. Aidan est un garçon des plus agréable à regarder et à côtoyer. Il est amusant, ne se prend pas la tête et on peut parler de tout avec lui. Il me plaît, physiquement parlant. Ajoutons le fait que je n'ai pas toucher un homme depuis presque deux mois et qu'il est incroyablement sexy lorsqu'il parle japonais et mon état peut être comprit.

Je me désespère, toujours à la recherche de l'attention masculine, ça c'est quelque chose qui n'a pas changé. J'ai réussit à surpasser mon addiction, sans même vraiment m'en rendre compte. J'admets avoir un peu peur de retomber, comme un ex-fumeur qui retrouverait sans doute le plaisir de la nicotine. J'ai peur et envie de me tester en même temps, mais pas avec n'importe qui, pas comme avant. « Peut-être que je devrais t'apprendre d'une autre manière si celle-ci ne te conviens pas... » Je pense pour lui, pour moi aussi et j'ai la terrible impression que ma phrase peut-être comprise dans un sens bien moins pédagogue que celui auquel je pensais initialement. Je détourne mon regard du jeune homme et regarde à l'extérieur à nouveau. Il fait chaud, le soleil est brûlant. « Je peux ouvrir le fenêtre? Ou tu as la climatisation? » On se sait jamais, même un vieux tacot peut cacher les meilleures surprises.