" Que fait-elle ? "

Tu te posais la question depuis les dix minutes que tu attendais Areum. Tu étais posé contre ta voiture regardant ta montre et quelques fois consumant la cigarette que tu avais commencé quand tu avais compris que Areum, comme toutes vraies filles qui se respectent, allait être légèrement en retard. Oui, légèrement. Tu saisis ton portable et écrivis difficilement un message à la jeune fille concernée. "Dépêche" te semblait suffisant. Pourquoi t'a-t-elle fait venir si tôt pour ne se présenter que plus tard ? Tu avais appris, pour ta plus grande déception, qu'elle partait pour Rio aujourd'hui et tu t'étais proposé de l'accompagner un peu à contre-cœur. Non pas qu'elle t'ennuyait mais tu ne voulais tout simplement pas la voir partir. Tu soupiras quand tu sentis que le lieu devant lequel tu te trouvais, commençait à s'agiter. Tes sens ont eu raison de toi puisque quelques secondes plus tard, Areum apparaît un sac sous le bras. Elle saisit une de ses valises auxquelles tu n'avais pas prêté attention alors qu'elles se trouvaient juste à côté de toi. Tu te décalas sans regarder la jeune fille et attrapas une des valises que tu mis dans le coffre.

" Qu'est ce que t'as mis là dedans ? Tu pars pour une année entière ou quoi ? "

Tu ricanas en attendant qu'elle posa l'autre avec sa sœur. Tu l'écoutes et l'invites à monter dans le véhicule. Tu t'accrochas et répondis :

" Mmh, ce n'est pas grave. Mais, tu n'es pas encore partie héhé. "

Une lueur de défis défila dans tes yeux. Tu espérais qu'elle change d'avis au dernier moment et qu'elle choisisse de rester ici. Pourquoi tu n'es pas parti toi si tu insistais tant ? Pfff, tu n'aimes pas vraiment les voyages et encore moins un trip au Brésil.

Tu démarras enfin et lui demandas le cœur légèrement serré.

" Pourquoi tu t'en vas ? Tu vas me manquer. "

On pourrait presque croire que tu es amoureux et que tu n'as pas envie qu'elle fasse de bêtises. Boua, de toute façon elle est libre de faire ce qu'elle veut. Mais tout de même, tu n'as vraiment pas envie de la voir décoller. Au qu'elle ne s'inquiète pas, tu n'es pas du genre à pleurer parce qu'en fait, tu mets du temps à prendre réellement en compte les événements.

Tu regardas la jeune femme avec surprise quand elle rétorqua à ta remarque sur le poids de sa seconde valise. Oui car il y en avait deux, sinon, ce n'est pas drôle. Tu n'avais pas compris le but de sa réponse. C'était le but ? Quoi une année à Rio ? Je t'ai dit autre chose ? Tu préféras ne rien ajouter et ne rien répondre, te contentant de lever les yeux au ciel plutôt que de la regarder interdite pour faire mine que tu avais compris ce qu'elle t'avait dit. Plutôt malin si elle tombe sous l'illusion.

En tout cas, dans la voiture, Areum semblait insister pour que tu l'accompagnes au Brésil. Tu regardas frénétiquement la main qui était posée sur ton bras et levas les yeux vers la demoiselle.

" Mmh, je ne sais pas, je n'ai pas envie de bouger et encore moins pour aller au Brésil. C'est sûrement le dernier pays où j'ai envie d'aller. "

Pourquoi ? Parce que la culture, le pays et les gens ne t'intéressent pas du tout là-bas. Tu ricanes et ajoutes :

" Et puis, je ne rentrerai pas dans ta valise, étant donné le poids, je ne préfère pas imaginer ce qu'il y a à l'intérieur. "

Tu aimes bien la taquiner gentiment. D'ailleurs, qu'est-ce qu'elle va fiche au Brésil ? Et avec qui en plus ? Un garçon je parie, ne prends pas le risque de demander si c'est pour entendre ce dont tu n'as pas envie. Enfin, tu ne m'écoute jamais.

" Au fait, pourquoi tu pars là-bas ? Et avec qui en plus ? "

Mode espion on.

Tu essayes de te concentrer sur la route, mais tu sembles distrait par la présence à côté de toi. Pourquoi le Brésil ne t'intéresse-t-il pas ? Mmh voyons parce que c'est comme ça. Mais je me doute que cette réponse suffise à Areum et la connaissant, tu vas devoir trouver quelques autres arguments.

" Parce que, je n'sais pas, la culture du pays, la langue et tout, je m'en fiche un peu, enfin, ce n'est pas un pays que je trouve intéressant. Tu m'aurais dit Mexique, peut-être que je serai venu. "

Quelles grosses différences y a-t-il entre le Mexique et le Brésil à part la langue ? Tu ne sais pas vraiment, mais le Mexique t'inspire plus comme pays et de ce fait, tu te trouves plus convaincant.

Tu lances à Areum un bref regard avant de reporter ton intention sur la route. Elle commence alors à t'énumérer les personnes qu'elle compte retrouver là-bas. Aish, il y a quand même quelques garçons dans le lot. Je ne vois pas pourquoi ça te stress comme ça, tu n'es pas en couple avec Areum et tu n'es pas non plus amoureux d'elle. Pourtant tu es inquiet et ça se ressent. Détends toi, je suis sûr qu'elle ne fera pas trop de bêtises même si ça t'embête.

" Oulala, so many people ! Fais quand même un peu attention à toi, je compte te récupérer entière à ton retour. Et puis, je ne serai pas là pour te surveiller. "

Enfin, c'est plutôt à toi d'être surveillé mon cher. Tu ris légèrement en tournant la tête vers Areum alors qu'elle te prévient pour la prochaine fois.

" Mmh, oui peut-être que je viendrais, en tout cas, ce ne sera pas au Brésil ahah. "

Tu lèves les yeux au ciel et soupires avant d'ajouter :

" Ya, je sors de Suwon moi aussi, je ne vais simplement pas aux mêmes endroits ! Et puis en ce moment je n'ai pas le temps. "

Tu marques une pause puis demandes :

" Au fait, c'est un trip organisé par une association ou vous partez entre potes ? "

Je ne vois pas pourquoi tu demandes ça car dans les deux cas, tu ne voudras pas la laisser partir.

Et elle a plutôt intérêt à revenir intact, sinon tu ne lui pardonneras pas d'être partie au Brésil. Sachant que c'est le pays de la fête, des plages et du soleil tu as tes raisons de t'inquiéter mais bon, heureusement, tout le monde n'est pas comme ça. En plus, tu sais à quel point ce land est dangereux, alors tu as un peu peur. Il y a des espèces de gangs ou tu ne sais quoi de louche.

Tu continues de conduire, vous êtes bientôt arrivés et ça a le don de te rendre nerveux. Mais Areum est là pour détendre un minimum l'atmosphère. Alors qu'elle t'imite, très bien d'ailleurs, tu tapotes son bras.

" Aish, oui je n'ai pas le temps. Moi ? Plus loin que Jeju ? Tu me déçois ma chère. J'ai voyagé bien plus loin que toi. Tu n'as jamais eu la chance d'aller à Paris ou à Berlin, je me trompe ? "

Merci maman et ses voyages pédagogiques. Tu arques un sourcil quand tu entends que c'est l'université qui organise le voyage. Pff, génial, je sens qu'ils vont s'enjailler dur là-bas. Tu ricanes pour te moquer de Areum.

" Raison de plus pour ne pas y aller. "

Tu reprends ton sérieux avant de te garer sur le parking de l'aéroport.

" Je travaille moi, j'ai pris beaucoup de retard dans ma littérature. Je te jure, je vais finir par me pendre. "

Tu te détaches et ouvres la portière tout en sortant. Le plus dur est encore à venir et tu le sais.

Tu arques un sourcil en entendant ses paroles. Comment ça, Berlin ne l'intéresse pas ? C'est un des meilleurs endroits pour toi, et tu ne peux pas comprendre qu'on ne puisse pas aimer un tel lieu ainsi qu'un si beau pays qu'est l'Allemagne. Oh ça oui, tu adores faire l'éloge de cette place mais tu sais Jonghwan, tout le monde n'est pas comme toi et ne pense pas de ta façon, et heureusement d'ailleurs, sinon on serait perdus.

" Je suis désolé, je ne peux pas comparer l'Allemagne et le Brésil, la culture allemande est tellement plus intrigante. Et pour ton info, je ne sais pas parler allemand non plus. "

Quel entêté tu fais ! Parfois ça m'énerve quand tu te comportes de cette façon. Néanmoins, tu continues d'écouter Areum qui commence à te donner des conseils, ce qui te fait sourire. Vous sortez de la voiture et tu échappes un petit rire amusé. Oh ça oui, tu veux bien qu'elle t'appelle tous les jours, au moins, tu pourras garder un œil sur elle.

" D'accord, appelle moi chaque soir où tu es là-bas. Mais, je ne suis pas en sucre moi, je peux bosser des semaines d'affilé. En plus, je me suis trop tourné les pouces. Mais n'envoie pas un ninja sur mon dos. "

Monsieur essaye de se la jouer bad boy trop bive ? Monsieur est ridicule. Mais monsieur sort bien vite de son délire quand la jeune femme lui annonce qu'ils sont trop en avance.

" Tu veux dire que j'ai poiroté pour rien ? Aish tu abuses, je suis vraiment trop gentil avec toi ma belle. "

Arrête ton char, en vérité, tu es plutôt satisfait qu'elle ne parte pas de suite et ainsi, tu peux rester avec elle. Tu ouvres le coffre et prends une de ses valises en traînant un peu.

" Oui, je viens. "

Vous entrèrent bientôt dans l'aéroport et tu te dirigeas vers les sièges, tu n'en pouvais plus de porter cette chose de trois tonnes.

" Tu sais, en parlant de voyage. Si tu veux que je me joigne à toi, on ne partirait avec personne d'autre. "

Tu n'aimes pas les voyages à 30 000 personnes, tu ne te sens pas capable de t'intégrer.

Tu ne peux pas comprendre qu’on ne puisse pas trouver un pays si différent du votre et si puissant inintéressant. Enfin bref, vous avez le droit d’être en parfait désaccord ce qui rend les choses bien plus intrigantes à votre sujet. Et dire qu’il y a quelques semaines tu stalkais faussement Areum la craignant comme s’il s’agissait d’une déesse ou quelque chose qui s’en approche, et maintenant vous êtes devenus bien amis. Tu sais que ça n’ira jamais plus loin, et à vrai dire, ça ne t’affecte pas plus que ça ce qui te rend un minimum satisfait. Tu ne répondis rien à sa réflexion et te contentas de la gratifier d’un simple sourire. Tu rias cependant à sa réponse. Existe-t-il quelque chose de bien plus pire que les ninjas ? Pour la jeune femme, il semblait que oui.

« Je me demande bien ce que tu vas arriver à dénicher. »

A vrai dire tu n’avais pas peur si elle ne plaisantait pas. De toute façon, tu sais que les jours à venir tu allais rester barricader dans ton appartement et que Sulli s’occuperait de te faire à manger pendant que tu allais plonger la tête dans des tas de bouquins. Tu ne sais pas si ton cerveau pourra survivre mais tant pis.

Une fois assis tu la regardas se placer adroitement sur sa valise et tu l’écoutas parler. Le Mexique te branchait bien plus que le Brésil ça c’était certain. Tu croisas les bras et souris à nouveau.

« Je peux supporter n’importe qui sauf le président des tsebe alors oui, je suis prêt à voyager avec toi. Le Mexique tu dis ? Moi ça me branche bien, c’est un pays dangereux. Tu n’as pas peur ? »

Tu pouffas de rire, bien sûr que non, tu es certain qu’elle est intrépide cette jeune femme.

« Mmh, je suis d’accord, et genre, on pourrait y aller plusieurs fois mais que tout les deux ? »

Ce n’est pas une tentative d’approche non, tu es pratiquement certain qu’elle te considère comme un ami homosexuel, que tu n’es qu’à moitié en vérité, mais bon, au moins, elle n’a pas peur de toi.

« Tu as faim ? Tu veux que j’aille acheter des trucs au distributeur ? »

Nouvelle lubie : la nourriture.

Areum marque un point pour le coup, c’est vrai que ça rendrait le voyage plus excitant même si tu es plus grand hôtel de luxe plutôt que tente et feu de bois. Enfin, personne n’a parlé de camping mais dans ta tête, dangerosité rime avec sauvage et donc jungle et ce qui s’en suit. Mmh, oui, il y a de la jungle au Mexique (!) ? Bah, de toute façon, à quoi bon partir sur de mauvais augures ? Et puis, le temps que vous organisiez ce travel, tu peux encore t’inquiéter de ton sort. Tu te racles la gorge avant d’hocher la tête pour lui faire comprendre que tu es d’accord avec elle (pour une fois) mais tu es bien trop troublé pour répondre.

Une base secrète ? Tu ne peux t’empêcher de laisser un rire étouffé se faufiler dans ta gorge. Tu as vraiment l’impression d’être un ninja tout à coup. En soi, l’idée te plaît plutôt pas mal, cet espèce de refuge quand on en a marre de la Corée (faute de ne pas pouvoir partir au Nord) un peu comme quand tu en as assez d’écouter de la k-pop et qu’à ce moment là les Die Antwoord viennent à ton secours avec leurs musiques recherchées, leurs clips glauques et leurs paroles provocantes.

Tu souris à nouveau de toutes tes dents quand elle te propose d’aller manger, déclarant à nouveau sa flamme pour la nourriture, chose qui te fait penser au premier jour où vous vous êtes réellement parlés, dans le centre commercial, et que vous êtes allés faire un tour dans le monde des kilos en sucre. Tu te lèves à ton tour.

« Hein ? Enfin, je pensais, toi tu restes ici et moi j’vais acheter des trucs, mais c’comme tu veux, j’veux bien un Mars s’teup’. »

Tu commences à fouiller dans ta poche pour sortir quelques pièces et que tu lui donnes en main propre.

« Héhé, t’as encore cru que j’allais te laisser payer, c’est mal me connaître. »

Comment ça pas une personne chanceuse ? Avec sa personnalité, sa joie de vivre, ce physique, le fait qu'elle parte au Brésil et son niveau sociale comment trouve-t-elle le moyen de se plaindre ? Sur le coup tu ne comprends pas, mais tu préfères ne pas rechigner en lui disant qu'il y a bien plus malheureux qu'elle en commençant par toi qui va devoir rester enfermé dans une chambre pour travailler. Tu te contentes alors de soupirer en secouant la tête. Bah, tu aurais dû t'en douter, c'est une fille après tout, et tu ne connais pas une personne de sexe féminin qui déteste se plaindre pour qu'on compatisse en retour.

La jeune femme en vient alors à se lever et tu préfère suivre son mouvement pour être certain qu'elle ne se tape pas la paye assurant qu'il faut qu'elle garde de l'argent pour le Brésil et pour acheter des tas de cochonneries.

" Achète moi un cadeau au Brésil hn. "

Et oui, tout de même. La demoiselle fila à toute allure vers le stand de nourriture comme si elle avait peur de te laisser seul avec sa valise. Tu te rassis et étendis tes jambes en scrutant ta montre. C'est vrai, le départ approche et tu te sens de moins en moins satisfait de la laisser prendre l'avion seule.

Areum revint te tendant gentiment un smoothie à la fraise ainsi que ta barre que tu pris avec les deux mains. Ton intention se porta sur la boisson.

" Mmh, c'est parfait, ça me rappelle notre pseudo première rencontre ahahah. "

Tu commenças à boire bruyamment avec ta paille regardant Areum comme un enfant alors que cette dernière était en pleine méditation mélancolique.

" Oh ne t'en fais pas, on se fera une sortie à ton retour, si tu reviens huhu. "

Tu regardes ta montre une seconde fois et te lèves d'un bond.

" Il faut que tu ailles déposer ta valise, sinon tu vas rater l'avion. "

Tu te rapproches d'elle l'air ironique et un brin moqueur.

" Ou est-ce un plan pour rester avec moi et faire genre que tu as loupé ton vol ? "

S'en suivi un clin d'œil avant de lui tendre la main pour qu'elle se lève à son tour.

Ironie, ironie, ironie. Tu lâches un soupire bruyant et sur joué quand Areum fait mine de te mettre en contradiction avec tes anciens propos. Après avoir secoué ta tête, tu n'as pas le temps de répliquer que la jeune femme part chercher ta commande. Une fois qu'elle revint tu te lèves et t'approches de son oreille.

" Trouve un cadeau amusant. "

C'est étrange, on pourrait croire à la manière dont tu dis ta phrase que tu lui lances un défis, comme si elle avait accepté directement de t'acheter quelque chose en plus. Enfin bref. Tu laisses un petit rire s'échapper quand elle te rappelle ton sombre passé et ta malheureuse habitude qui était de suivre Areum partout où elle allait quand tu n'avais pas encore eu les tripes de l'aborder.

" Pfff, tu dis n'importe quoi, je ne te stalkais pas, j'avais autre chose à faire, on ne s'est vus que par hasard. "

Rire sadique suivi d'un regard plus amical que tu lances à ta voisine avant de scruter la pendule de l'aéroport. Les minutes passent et c'est à peine si tu fais attention à ce que la jeune femme te dit, ne réagissant que lorsqu'elle attrape ta main, un peu surpris du geste. Visiblement, tu commences à être perturbé par le départ.

Vous vous dirigez vers le contrôleur -ça s'appelle comme ça ?- pour que ce dernier s'occupe des bagages de mademoiselle et évidemment c'est toi, en bon gentleman, qui te tape le port de la grosse valise. Heureusement, Areum te laisse passer en premier et ainsi tu es vite débarrassé. Tu l'attends, et une fois qu'elle eu fini, elle attrape ton bras et vous marchez dans l'aéroport. Le moment du câlin de départ vient finalement plus vite que tu ne le pensais et tu serres fort ton amie dans tes bras nichant ta tête dans son cou avant de répondre.

" Non, je dois travailler. "

Tu fermes les yeux avant d'ajouter en caressant son dos :

" Tu vas me manquer toi aussi tu sais. Amuse toi bien surtout, et ne fais pas de bêtises. "

Mode inquiétude on. Tu la lâches pour regarder au travers d'une grande baie vitrée.

" Ton avion est là, il est temps que tu y ailles. Tu m'appelles quand tu es arrivé hein. "

Tu n'es pas son père mais tu ne peux pas t'empêcher de lui demander cette chose. Tu attrapes son visage entre tes mains et lui embrasses le front.