Je regardais mon portable pour la inème fois. Je ne comptais plus le nombre de fois que Han Byeol m’avait envoyé de messages et m’avait téléphoné. Je ne pouvais m’empêcher de sourire à ces messages plus stupides les uns que les autres. Je finis tout de même par éteindre mon gsm avant de le poser sur la table. Je savais que je faisais une erreur et que je n’allais pas tarder à en faire les frais. Vous ne pouvez pas savoir de quoi est capable Han Byeol quand il veut quelque chose. Il vous harcèle, vous menace, jusqu’à ce qu’il ait ce qu’il veut. Le fait t’éteindre mon téléphone ne me ferait que gagner un peu de temps avant qu’il ne se décide à se pointer chez moi ou ici. Je priais pour qu’il pense d’abord à passer à l’appartement. Ce serait encore un peu de temps gagné ainsi. Ce dingue était mon meilleur ami. Comment on en était arrivé là ? Je n’en savais foutrement rien, mais il était qu’il tenait une place importante dans ma vie.

La raison pour laquelle je ne répondais pas à ces appels était la suivant : j’avais une commande pour un gros client à rendre ce soir et il fallait absolument que je bosse aujourd’hui dessus si je voulais les rendre dans les délais. J’étais parti de l’école précipitamment, m’étais rendu à l’atelier que ma mère m’avait légué à l’arrière de la bijouterie pour y travailler. J’avais eu le temps de dessiner le design, mais il me fallait maintenant les fabriquer, ce qui allait prendre beaucoup plus de temps. Je commençais donc la fabrication minutieuse de ces boucles d’oreilles. Il me fallait du calme pour cela. C’était également pour cela que j’avais donné congé à la jeune femme qui s’occupait du magasin pendant que je m’occupais des bijoux. Elle était une vraie pipelette, vraiment le genre à savoir se taire deux minutes. Cependant, j’avais besoin d’elle, je n’étais pas toujours souriant, et ça avait tendance à faire fuir les clients.

La clochette de la porte sonna, m’indiquant qu’un client était entré. Je pestais avant d’arrêter ce que j’étais entrain de faire. C’était bien ma veine, j’aurais dû mettre le panneau « close » sur la porte. Ça m’aurait évité d’être dérangé. Puis, j’entendis « Jinouille ? » venant de la boutique. Qu’est-ce que je détestais ce surnom. Il y avait bien que lui pour m’appeler ainsi. Et merde, Byeol avait été plus rapide que je ne le voulais. J’hésitais un instant de faire semblant de n’être pas là avant de me raviser. Je sorti de l’arrière-boutique pour le rejoindre. « Cesse de brailler ainsi, tu vas faire fuir mes clients, Byeolie ! » Un sourcil levé, et amusé, je lui répondis « Je peux savoir comment tu comptes me faire virer alors que cette boutique m’appartient ? Je suis curieux de voir cela tient. » Le détaillant, je continuais. « Je peux savoir ce qui t’amène ? »

« Oups, je suis démasqué ! Je les ai en effet fait sortir pour ne pas qu’ils disent que cette bijouterie est un asile de fous quand tu arriverais. » Je l’avais dis sur un ton taquin, un sourire au coin des lèvres. Je souris et taquine que mes proches. Les inconnus n’en bénéficiaient pas et on me prend souvent pour une personne bougonne, sans aucun sens de l’humour et qui n’en avait rien à faire des autres. Je faisais parfois peur aux gosses aussi. Alors que c’était tout le contraire et il n’y avait que mes proches qui le savent. Plus sérieusement, c’était lui que j’aurais mis à la porte avec plaisir pour avoir la paix. Mais bon, je l’aime bien mon byeolie. Je ne pouvais pas lui faire ca.

« Ose seulement essayer de me faire mettre la clef sous la porte, et je m’arrange pour que tu ne puisses plus jamais baiser ! » Je lui lançais un regard mauvais. Il savait que je tenais à cette bijouterie comme à la prunelle de mes yeux. C’était une de seules choses qui me restait de ma mère et elle continuait à vivre, en quelque sorte à travers cette boutique. Je m’adoucis quand il m’annonçait qu’il était là pour passer du temps avec moi. Il était vrai que ca faisait un moment qu’on n’avait pas passé un moment ensemble. Manque de temps ? Je ne savais pas trop, mais on passait moins de temps ensemble qu’à l’époque. « Monsieur le Merveilleux est en manque ? » Lui lançais-je riant.
 
J’eu un pas de recul quand Byeol me sauta au cou et qu’il me fit les yeux doux. Oh mon dieu que je détestais quand il faisait ca. Le repoussant comme je le pouvais, je m’éloignais d’un pas. « Tout ce que tu voudras, mais me colle pas comme ca ! » Si il aurait été une femme, ce ne m’aurait pas déranger, mais il était un homme. Et j’était homophobe. J’avais du mal qu’un homme me touche. Et encore là, c’était mon meilleur ami, certaines choses passaient avec lui qu’avec d’autres non. « Je ne veux rien savoir de tout cela » Je secouais une main devant ma moue de dégout comme pour balayer ce qu’il avait dit. « Je suis pourtant tenter de te laisser dans ton désespoir et répondre à l’appel de mon travail » Je mis une main à mon oreille. « Tu l’entends ? »