Je crois bien que la dernière fois j'ai foiré. Hee Mi a sûrement mal pris le fait que je la repousse. Soit-disant c'était une blague mais merde alors, on a pas du tout le même sens de l'humour! Ça m'a tellement travaillé depuis. Même après notre sortie de la dernière fois. D'ailleurs, c'est étrange mais j'ai même pas trouvé ça gavant, c'était plaisant, amusant et... excitant. Je n'ai pas l'habitude de me retenir de la sorte. Cette femme me rend fou! Ça doit bien faire une heure que je m'entraine dans la salle de sport et ça ne fait qu'un quart d'heure que j'ai envoyé un message à Hee Mi pour lui dire que j'étais libre. En fait, ne pas la voir arriver tout de suite me stresse. Elle que je vois d'habitude si souvent par hasard se laisse désirer lorsqu'on prévoit quelque chose. C'est bien une femme. Je m'arme à nouveau d'une artère et la soulève sans vraiment être concentré. Ça m'énerve d'attendre.

Finalement je la vois et l'entends arrivé. D'un seul coup je panique lorsqu'elle s'approche de moi. Je pose mon artère et marche vers les gradins, à l'opposé d'Hee Mi. J'y fais genre d'y boire à ma bouteille d'eau et la regarde s'approcher. Je crois que je commence à être en manque, ça fait trop de temps que j'ai plus... Enfin vous comprenez quoi? Je ne sais pas comment la saluer, en plus je suis en tenue de sport. Mais merde pourquoi je l'ai invité à me rejoindre ici? « Sont cools... Tes fringues. » Minable le mec, Minable, bravo à toi Makoto.

Ces derniers jours étaient géniaux. Géniaux car j'ai eu mon rendez-vous tant attendu avec Makoto. Et c'était génial. On a discuté un peu. Et je dis un peu car le Japonais parle très peu. C'est assez dérangeant. Il est si difficile à cerner celui-là. Mais passons. Il m'a envoyé un message il y a un petit moment. Il veut que je le rejoigne dans la salle de sport de la fac? Il attendra car je ne suis pas prête. Mais bon sang qu'est-ce que je suis heureuse. Je vais pouvoir le voir en tenue de sport ! Il faut que je m'habille en condition. Une brassière, un petit débardeur, et le short en jogging qui moule bien les fesses ainsi que les basket. Je veux lui plaire en toutes circonstances.

Arrivée devant la porte de salle de sport après l'avoir fait attendre un moment, j'ouvre celle-ci et entre dans la pièce où seul se trouve Makoto. Je souris. Juste lui et moi. Comme d'habitude. Que demander de mieux ? Je ne lui dis pas bonjour. J'attends qu'il le fasse. Monsieur boit sa bouteille d'eau et dieu ce qu'il peut être sexy. Je dépose mon sac dans un coin de la salle lorsque je relève ma tête après avoir entendu ce qu'il vient de dire. J'arque un sourcil. Il est sérieux là ? «oh...merci...les tiens aussi. » A vrai dire je n'ai même pas regardé ses vêtements de sport, je préfère m'attarder sur les parties non couvertes de son corps. Il est vachement musclé...bon sang...matez moi ces bras...oh j'en peux plus. Je vais finir par avoir chaud si je continue de le regarder. Mon corps entre en ébullition.

J'ouvre mon sac puis en sort un magazine et une petite boite de chocolat. C'est pour lui. Son anniversaire est passé il y a quelques jours, alors je veux lui offrir un petit truc. Bien entendu il n'y a pas que ça comme cadeau mais, c'est au moins ce que je vais essayer de lui faire croire. « Tiens avant que je te regarde rouler des mécaniques en faisant ton sport là » Je le rejoins et lui tend le magazine qui contient le photoshoot que j'avais fais en sa présence puis les chocolat. « C'est pas grand chose mais c'est le geste qui compte non ? Joyeux anniversaire en retard le vieux ! » Je rougis légèrement et le contemple. Je n'en peux vraiment plus. Son corps luit. Son corps est musclé. Son corps est simplement parfait.

Depuis que je l'ai rencontré, je ne sais même plus comment d'ailleurs, je m'étonne de jour en jour. Je parle un peu plus, j'accepte des sorties auxquelles je n'aurais jamais donné mon approbation en temps normal et surtout, oui, surtout, j'ai pas couché depuis. Mais bon, même si je l'apprécie de plus en plus, j'ai un peu du résultat et surtout du pourquoi je fais tout ça. Ce n'est pas ma petite-amie, je ne sais même pas vraiment à quoi on joue tous les deux, alors pourquoi je me prive d'aller voir ailleurs? D'ailleurs, ça n'est pas vraiment aller voir ailleurs alors qu'on ne sort pas ensemble. Elle est putain de sexy dans sa tenue. Ne sait-elle pas s'habiller... raisonnablement? Je me sens un peu... dégueulasse maintenant. Mon t-shirt me colle sur le torse, j'ai tellement chaud que j'ai remonté les manches courtes jusque mes épaules. Bon, par contre n'allons pas imaginer que mon short de basket me moule les burnes. Mes cheveux sont un peu humides, je suis crado là, j'ai honte.

Je constate au mouvement de ses sourcils que ma salutation n'a pas été très bien accueillie. J'ai envie de rire, elle ne doit pas avoir l'habitude d'un mec aussi peu expressif que moi mais j'avoue que je m'en fiche un peu. je ne suis pas prêt de changer pour le moins du monde, je ne parlerai pas plus et si ça l'embêtait vraiment, elle m'aurait déjà délaissé. Elle s’approche de moi avec un magazine et une boîte de chocolat. Rouler des mécaniques. Enfin bref, j’attends, je ne sais pas ce qu’elle veut faire de ces objets. J’accepte ce qu’elle me donne, un peu hébété. J’ai zappé mon anniversaire. Pas dans le sens où j’ai zappé sa totale existence, je l’ai fêté un petit peu le jour même mais là, avant qu’elle me le rappelle, j’avais oublié. J’ai 26 ans, ça fait vraiment de moi un vieux. Je me sens con à ne pas réussir à cacher un sourire surpris et heureux. Ca me fait plaisir qu’elle y ait pensé. Après tout on se connait peu, elle n’était pas obligée. Ma poitrine se gonfle de fierté, mon moi intérieur jubile et j’ai toujours l’air con avec ce sourire de gosse de cinq ans. Par curiosité, j’ouvre le magazine et déglutit dès que je vois les photos de Hee Mi posant en chimiste sexy. Je me rappelle lui avoir dit de m’offrir le livret lorsque les clichés paraîtront mais putain, je ne pensais pas qu’elle le ferait pour de vrai. Elle est folle. Offrir un magazine avec des photos de soit en petite tenue à un homme. Elle ne doit vraiment pas être nette. Et moi dans ce cas, comment je dois réagir ? « Merci beaucoup, j’aime beaucoup le chocolat et le magazine… Je vais le regarder souvent. » HEIN ? Non, non ça n’est pas ce que je voulais dire ! Elle va me prendre pour un détraquer sexuel qui va tâcher les photos quand il se branlera devant. Je soupire, je m’exaspère, elle m’exaspère, cette situation m’exaspère. Oh et puis, elle a qu’à me prendre pour un obsédé, si elle me veut pas, j’aurais toujours ce magazine pour me vider vraiment. Je ne sais même pas comment la remercier. Finalement, j’opte pour ce que je fais toujours, lui remettre une mèche de cheveux derrière l’oreille mais cette fois je laisse trainer mes doigts sur sa joue, je me surprends à apprécier la douceur de sa peau. Je deviens dingue je crois. Enfin j’enlève mes mains et la traine au milieu de la salle. « Tu veux faire quoi finalement ? Basket ? Hand ? Muscu ? Autre ? » N’allez rien imaginer de non catholique avec ce dernier choix. J’évite de la regarder, un peu trop perturbé par mes hormones. Faudrait qu’elle apprenne à être moins sexy.

Il me remercie comme il se doit et rajoute qu'il regardera le magazine souvent. Je ne peux m'empêcher de sourire. Comme à son habitude il remet une de mes mèches derrière mon oreille. Sauf qu'il laisse sa main glisser un peu plus longuement sur ma joue. Je le regarde dans les yeux. J'ai les yeux brillants. Il veut ma mort. Je n'ai qu'une envie : prendre sa main et l'embrasser. Je sais parfaitement qu'on flirte. Si on était juste des potes on n'agirait pas comme ça. Mais comment lui expliquer, comment lui montrer, que je veux plus ? Beaucoup plus.

Finalement Makoto m'emmène avec lui et me demande de choisir ce qu'on va faire. J'ai simplement envie de le regarder. Lui et son corps en action. Avec des altères. Sur un tapis roulant. Sur un terrain de basket. Je veux juste pouvoir le contempler. Son corps est si beau. Ses bras. Il a des bras si musclés. J'ai simplement envie qu'il m'enlace et qu'il ne me lâche jamais. Je veux gouter ses lèvres, je veux sentir la  chaleur de sa peau contre la mienne, je veux que ses mains si viriles et douces à la fois jouent sur mon corps, je veux sentir battre son corps. Je veux sentir son...ouais non. Il faut que j'arrête. Je cours à ma perte avec ce type. Je ne me reconnais même plus. J'étais pas si perverse avant. Si mes amies me voyaient elles me critiqueraient. «Comment as-tu osé lui donner un magazine de toi en lingerie fine ? » qu'elles me diraient. C'est vrai. Comment ai-je pu ? Je n'en sais rien. Je l'ai fais c'est tout. Je le voulais. C'est égoïste mais je ne veux pas qu'il pense à une autre femme que moi. Je veux être sienne. «On peut faire du basket si tu veux ? Mais je ne sais pas trop en faire...tu m'apprends ? Ou sinon on peut toujours faire des abdos et des pompes ? » Je hausse les épaules car je ne sais définitivement pas quoi faire.  « C'est comme tu veux Makoto... » Même son prénom m'excite. J'aurai vraiment tout gagné avec lui. Ce bellâtre de cinq ans mon ainé me fait beaucoup trop tourner la tête. Je ne devrais même pas être attiré par un homme si « vieux » ! Dites vous...Il ne devait même plus être puceau quand moi j'entrais tout juste au collège ! C'en est presque malsain. Mais après tout, il est beau, gentil et je lui plais. Nous ne sortons même pas ensemble. On flirte simplement. Si jamais je peux appeler ça un flirte bien entendu.

Restant derrière le Japonais j'aperçois sur ma gauche une balle de basket qui traine dans la salle. «Je reviens !» dis-je doucement avant de courir pour aller chercher la balle. Après tout on est bien sur un terrain de basket réaménagé en salle de sport pour ceux qui veulent bosser leurs abdos, mais à part ça, les paniers sont toujours à leur place.  Le ballon orange en main je me mets à dribbler sur le chemin du retour. « Écarte toi!! » Je lance la balle soudainement vers le panier mais le ballon ne rentre pas et retombe tout près du jeune homme. «Yaah...je ne sais même pas jouer...c'est de la triche tu vas gagner » dis-je en faisant la moue. Je n'aime pas perdre contre les hommes ! Mon coeur a déjà perdu contre le jeune homme, je ne veux pas tout lui offrir non plus.

C'est un flirt n'est-ce pas? On est pas amis. On sort pas ensemble. Et je suis sûr que je lui plais. J'en suis convaincu, depuis la première rencontre. Puis elle me plait. Alors pourquoi aucun d'entre nous ne fait le premier pas? J'ai la réponse dans mon cas, je ne l'ai jamais fait et si elle me veut vraiment, elle peut se bouger, non? Ca n'est pas de la flemmardise. Le jour où l'on me trouvera feignant, c'est qu'un autre aura posséder mon corps. J'estime simplement que si je lui plais vraiment, elle me le montrera, elle me le dira. Pour l'instant, rien n'est clair entre nous, rien du tout. Et moi qui n'aime pas le flou, qui idolâtre le concret, ça m'énerve. Beaucoup de choses m'énervent, je le sais.

Je l'emmène au milieu du terrain mais je n'ai aucune idée de ce que l'on pourrait faire. C'est elle qui voulait faire du sport en ma compagnie, pourquoi ne peut-elle rien me proposer. Je sais, c'est bien beau de lui jeter la faute, j'aurais très bien pu y penser depuis le temps mais je n'ai pas que ça à faire. Peut-être qu'elle non plus au final. Trop chiant cette réflexion, j'arrête de penser. Je hausse les épaules à ses propositions. Tout dépend d'elle. « Je peux t'apprendre. » Je la regarde partir en direction d'un ballon, un peu penaud et sourit en la voyant essayer. J'ai même pas le temps de m'écarter comme elle m'a conseiller de le faire que la balle tombe à mes côtés. Je la rattrape donc et la garde entre mes mains. Toujours en souriant, un sourire d'homme fier, je me pose juste derrière elle et lui donne le ballon. Je laisse mon torse se coller à son dos et pose mes mains sur ses avant-bras. Je glisse mes doigts le long de ceci et pose mes mains sur les siennes. Je vais la guider telle une marionnette et je décide de l'envoûter encore un peu plus. Je lui fais donc lever les bras au dessus de sa tête, toujours la balle dans ses mains, je plie un peu ses coudes et la met en position d'appui. « Tu étais mal positionnée. Là maintenant, si tu te concentres bien, tu marques le panier. La balle doit toujours être au-dessus ta tête et ton corps en appui, si t'es raide comme un piquet, ça ne marchera jamais. T'es un ressors en fait. » Et ben là on peut pas dire que je ne parle pas. Je l'aide alors à lancer la balle, mes mains toujours collées aux siennes et sourit lorsque le ballon atterrit dans le panier. Je murmure donc à son oreille « C'est pas sorcier tu vois. » Faut qu'on bouge un peu les choses.

Le beau chimiste et basketteur à ses heures perdues, attrape finalement la balle et vient se mettre derrière moi pour m'expliquer comment je dois me positionner. Son torse est collé à mon dos. Ses doigts viennent rejoindre les miens déjà collés au ballon. Je vais mourir. Le compte  à rebours à commencé. Avec son aide je lance la balle en regardant bien le point où je veux marquer et à mon plus grand étonnement la balle rentre dans le panier avant de retomber sur le sol et de rebondir plusieurs fois. Je souris doucement mais mes joues prennent une couleur pivoine quand une douce voix se fait entendre dans mon oreille. Ce n'est pas ma conscience. C'est bien lui. Makoto vient de me murmurer à l'oreille. Je ne sais plus quoi faire. J'ai à présent des papillons dans le ventre. Tout mon être est dans un second état. Il est...Oui je dois l'avouer. Il vient terriblement de m'exciter. Et si j'étais un homme je crois que mon entrejambe serait en train de se réveiller.

Je déglutis puis ris sèchement. Je suis terriblement mal à l'aise. Mais j'ose tout de même tourner doucement la tête et venir timidement embrasser la mâchoire du Japonais. «Merci ». Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Pourquoi je le remercie ? Pourquoi ? Il m'a juste permis de mettre un panier et alors ? Bon sang je fond...je fond d'amour pour lui. Heemi ressaisis-toi.

Je me détache de Makoto et vais chercher la balle pour éviter d'être encore en contact avec lui après ce que je viens de lui faire. Il va me tuer. Plus jamais. Plus jamais je n'essaye d'appâter un homme en lui embrassant cette partie du corps. La joue encore...C'est mignon. Mais la mâchoire. La mâchoire c'est tellement significatif. C'est limite érotique. «Bon on fait une petite partie et...celui qui gagne a le droit à un cadeau ? »

Je le suis souris alors que je défais l'étreinte que j’exerçais sur elle. Seulement, je n'ai pas le temps de me défaire d'elle entièrement qu'elle m'embrasse la mâchoire, je frémis et sens mon coeur faire le fou, qu'elle recommence ne me dérangerait pas du tout. Elle rougit et je trouve ça incroyablement charmant. Il faut que je m'arrête de la contempler sinon je le sens, dans quelques temps je ne pourrai plus me retenir. Il est évident qu'elle est magnifique, elle doit sûrement être énormément courtisée et pourtant c'est après qu'elle en a. Et plus elle s'accroche, plus je recule. Je la teste, je veux savoir si elle est vraiment prête à tout pour moi. C'est bien la première fois que j'utilise cette technique avec une fille mais Hee Mi est spéciale, elle a ce petit quelque chose que les autres n'ont pas et même si elle parle beaucoup, elle ne m'ennuie pas. Puis regardez moi ces gambettes, cette femme est sacrément bien foutue! Et je me fiche de savoir que je me répète, il y a parfois des évidences bonnes à répéter, Hee Mi est belle.

Je la regarde chercher la balle et mes yeux ne peuvent s'empêcher de fixer son joli fessier, il a l'air ferme, il est bien sculpté, j'ai des images obscènes en tête. Je me ressaisie avant qu'elle ne capte quoique ce soit et ne peut que sourire d'un air enfantin lorsqu'elle me propose de jouer. «La partie n'est pas très juste hein. Fin, pas que t'es nulle mais moi je suis bon.» Makoto ferme-la sérieux. Pourquoi on t'a doté de la parole? Tu sais pas l'utiliser correctement. Je dois faire quoi que coup, la laisser gagner? Et après quoi? Je lui offrirai quoi? Je m'avance vers elle, d'un pas de prédateur et m'empare de la balle rapidement afin d'aller marquer un panier, entreprise que je réussis facilement afin de lui prouver mes dires. Je lui envoie la balle doucement et me place en face d'elle, ancrant mon regard taquin dans le sien, un sourire presque fier dessiné sur le visage. «Es-tu sûre de toi jeune femme? »

Simplement pourquoi. Pourquoi ai-je eu la bonne idée de faire ce pari ? En plus quel pari pourri. Celui qui perd donne un cadeau à l'autre. Mon dieu je devrais tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Makoto va finir par prendre la fuite si je continue avec mes conneries. Restons calme. De toute façon je vais faire exprès de perdre puisque j'ai un cadeau à lui donner. Ce dernier attend calmement au fin fond de mon sac d'être déballé et apprécié. J'espère d'ailleurs qu'il aimera. J'ai cru comprendre que ce genre de choses lui plaisait. Même mon frère aime ce genre d'activités. Puis vu le prix que j'ai mis il a intérêt à aimer.

Je fais légèrement la moue quand le Japonais m'annonce que la partie ne sera pas très juste. Il a raison. Il sait qu'il va gagner mais de toute façon je le laisserai remporter la victoire. Sauf s'il m'embête un peu trop. Mais Makoto ne semble pas très taquin, ou du moins pas encore. Je le regarde lancer la balle qu'il réussit à mettre dans le panier. Je l'applaudis. Oui je félicite l'ennemi. C'est comme ça. Le jeune chimiste me lance ensuite la balle en me demandant si je suis toujours sûre de vouloir faire cette petite partie de basketball. Je rattrape le ballon orange avec un peu de mal.  A vrai dire je n'en sais plus trop rien et le regard qu'il me lance ne m'aide pas trop. Je vais rougir d'une minute à l'autre. Je détaille chaque partie de son visage. Il est...si...envoutant. Voilà le mot. Ce garçon est envoutant. J'y pense une fois et ensuite il ne veut plus sortir de ma tête. Il a du charme. Beaucoup trop de charme. Ça devrait être interdit de créer ce genre de créatures. Aucune femme ne peut y résister. Aucune.

« Je suis sûre et certaine ! Puis tu vas voir que je vais gagner la partie ! » Je souris doucement puis me mets en position, en face du panier. « Je gagne toujours aux jeux ». Cette dernière réponse me semble beaucoup trop pensée. Il y a trop de signification en elle. Je n'aime pas ça et j'espère qu'il ne comprendra pas. Lui et moi jouons. On veut tout deux gagner la partie. Mais allez savoir si on a bien lu la notice et si on applique les règles à la lettre. Je lance la balle en y mettant toute ma force mais je ne marque pas de panier. Le ballon lui, ne retombe pas. Ce con est coincé au niveau du panier. Je soupire. «Yaah...ils ont fait exprès ! Pourquoi tu ne fais pas deux mètres t'aurais pu la récupérer » Je gonfle mes joues en observant la balle. «Bon...Bah...va falloir que je te porte ! Ou que tu me portes au choix ». Je m'approche presque dangereusement du Japonais puis viens me positionner derrière lui pour le pousser vers le panier. Mais rien. L'homme ne bouge pas. «Allez...aide moi à récupérer ce ballon ! » Je soupire puis une idée me vient soudainement. En souriant sournoisement, je m'agrippe aux épaules du plus âgé et tente tant bien que mal de grimper sur lui. Oui j'avoue j'en profite. Mais il faut bien user de toutes les manières pour plaire à un garçon.

J'aime pas les filles qui empruntent des moues mignonnes, pour bouder, pour exprimer leur contentement. Pas parce que le mignon me dégoûte, au contraire, car je craque plus facilement. Hee Mi est mignonne quand elle boude, c'est pas bon pour moi, je ne dois pas céder. Je souris à ses dires. Elle semble s'encourager elle-même, se convaincre qu'elle peut gagner. Elle m'avoue qu'elle gagne toujours aux jeux, je veux bien voir ça. Cela me donne encore plus envie de jouer. Je ne parle pas du basket mais bien de notre flirt. Elle perdra mais pas parce qu'elle ne m'aura pas mais parce qu'elle m'appartiendra. Ce raisonnement que j'entretiens me fait peur car auparavant, je n'ai jamais pensé de la sorte. D'un côté, j'apprécie énormément la femme qui se tient devant moi, d'un autre, elle m'effraie puisqu'elle me fait ressentir quelque chose qui m'est inconnu. Et je hais l'inconnu, c'est bien connu... Je la regarde lancer le panier. C'est bien beau, il est coincé. Pourquoi donner une balle à une femme si on peut lui donner du fric, elle saura mieux jeter le fric par la fenêtre que le ballon dans le panier. CQFD. Qui a fait exprès? Je ne comprends pas pourquoi elle me râle dessus. Je hausse un sourcil pour exprimer mon incompréhension. Si la balle est restée coincée, c'est dû à son incompétence, rien d'autre. Ah les femmes, toujours à jeter la faute sur autrui. Ah ba tien, ça aussi elles savent lancer, alors pourquoi pas une simple balle dans un panier? Un éclat de rire transperce la barrière de mes lèvres lorsque Hee Mi suppose qu'elle doit me porter. Est-elle sérieuse? Avec ses cinquante kilos à tout casser, à peine je poserais mon pieds sur son épaule qu'elle se briserait en mille morceaux. Elle s'approche de moi, son visage me fait peur, je suis certain qu'elle a quelque chose dans la tête. Oh non, je ne veux pas servir d'escabeau... Elle me pousse, mais j'ai pas envie moi! Je grogne presque, montrant ainsi mon mécontentement, mais ça ne suffit pas Hee Mi qui s'amuse à me grimper dessus. Si je suis l'arbre, elle est le singe, voilà. alors qu'elle grimpe sur moi, je sens sa poitrine frôler l'arrière de mon crâne, rien que pour ça j'ai envie de bénir les dieu et je sens mon mécontentement s'en aller comme si de rien était. La voilà assise sur mes épaules et mes mains se posent automatiquement - coquinement- sur ses cuisses pour mieux la maintenir. J'avance sans efforts jusqu'au panier et la laisse récupérer son ballon. Le fait qu'elle soit si légère m'inquiète. « Dis-moi, t'es super légère, tu manges au moins? » Ben quoi, j'ai pas envie de me faire un squelette même si elle a des formes. Puis je veux une nana en bonne santé. Quoi je suis chiant, ben ouais, j'ai pas envie qu'on me ralentisse, donc une nana belle, en forme, pas malade, sexy, qui sait cuisiner et nettoyer, c'est parfait, surtout si elle parle peu. Et j'assume!

Avec Makoto j'ai l'impression d'être une enfant, voulant tout simplement embêter son père ou son grand-frère. C'est assez déroutant puis qu’à côté de ça j'essaye de le draguer comme je peux. Il me plaît. Il me plaît beaucoup trop pour que je laisse l'occasion m'échapper. Je le veux lui. Pas l'un ou l'autre mais bien lui. On ne semble pas avoir énormément de points communs mais c'est ça qui m'attire réellement. Je le répète souvent ? Oui et alors, cet homme me rend folle. Terriblement folle. Et il y a fort longtemps que je n'avais pas ressenti ça. Le cœur qui bat à vive allure quand le garçon s'approche de vous par exemple, ou l'envie irréversible de vouloir rester contre lui jusqu'à ce qu'il vous embrasse. Mais ne rêvons pas. Le Japonais est un scientifique. Et c'est bien connu, les scientifiques ont des manières bien étranges de draguer. J'attends de voir ce qu'il fera. Je le dis et le redis, je ne céderai pas. Jamais. Je veux gagner cette partie. Et j'userai de tous mes charmes pour que ça marche.

C'est ainsi que je me retrouve sur les épaules du jeune homme. Je ne peux pas dire que c'est confortable mais c'est terriblement excitant. Surtout que ses putains de mains si sexy tiennent mes cuisses. Ce mec veut ma mort immédiate. Il veut que je succombe, c'est pas possible autrement. Mais soit. Voilà que je me penche légèrement pour récupérer la balle quand Makoto dit quelque chose qui me perturbe. Mon sourire s'efface. Et si le doctorant pouvait me voir, il remarquerait que mon teint est devenu livide. Quand mon frère me demande de manger, je fais la sourde oreille. Quand Liang me propose des pâtisseries en m'assurant que je ne grossirais pas, je fais un effort. Mais là. Venant de sa part à lui, Aoki Makoto, j'en reste bouche bée. «Fais moi redescendre s'il te plaît » sont les seuls mots que je peux lui dire. Je ne sais pas si je suis inquiète par rapport à ce qu'il vient de me dire, ou si je suis blessée. J'ai peur. J'ai peur de ne plus lui plaire. Les filles légères ne lui plaisent pas ?

Une fois les pieds de nouveau sur le sol je me positionne devant le panier, comme pour jouer une nouvelle fois. Je n'ai toujours pas répondu à sa question et il va  trouver ça louche. Trouvons un truc. « Au fait...Je mange hein. Je suis légère c'est tout ! En même temps je suis bien obligée....Bon allez je rejoue. » Aussitôt dit, aussitôt fait. Je lance de nouveau la balle mais celle-ci ne rentre toujours pas dans le panier. Tant pis. De toute façon je n'ai même plus envie de jouer. Venant de ma famille, le fait que l'on me trouve légère ne m'aurait pas si blessé. Ils me le disent tout le temps « mange, mange, mange ». Ils ne comprennent pas que même si j'ai envie de manger, je ne peux pas. Personne ne peut comprendre, sauf peut-être mes collègues. J'ai déjà été anorexique. Anorexique-boulimique devrais-je peut-être préciser.  Ça m'est arrivé juste après que Shûji ait rompu mais depuis je vais largement mieux et j'ai repris du poids. A l'époque j'avais plus goût à rien. Et je détestais la nourriture autant que je l'aimais. Depuis que j'ai seize ans, je suis conditionnée pour avoir les courbes parfaites, le poids parfait, le corps parfait. Seulement, quand je me regarde dans un miroir j'y vois toujours un défaut. Mes cuisses par exemple. Elles sont énormes. Et je dois perdre. C'est comme ça. Je ne veux pas me faire remplacer parce que je n'aurai pas réussi à perdre toute cette masse graisseuse à temps. Et peu importe comment je le  ferai, je dois perdre du poids. Pas énormément mais j'en ai à perdre. « Tu sais les mannequins ont un poids maximum à ne pas dépasser...alors on doit bien faire avec ! Puis regarde ! Ça va ! Je suis encore bien non ? » Je toussote légèrement puis soulève légèrement mon débardeur pour lui montrer mon ventre plat. Pourquoi diable ai-je fais ça alors que ce couillon à mon magazine à feuilleter chez lui. Vite trouvons autre chose ! Parlons lui en Japonais pour détendre l'atmosphère « Touche pour vérifier ! Puis si t'aimes pas c'est tant pis pour toi ! » Dis-je dans sa langue natale, avant de tirer la langue et de réajuster mon haut.

Son ton se fait soudainement sec et froid. Ai-je dis quelque chose de mal? Il est rare qu'une femme prenne la mouche lorsqu'on lui avoue qu'elle n'est pas grosse et c'est pourtant ce que j'ai fais non? J'aurais, encore une fois, dû me taire. Je la laisse alors redescendre, je m'exécute en silence. Je me demande si je l'ai vexée. Pourquoi ne suis-je pas né muet? Ca m'aurait évité de dire des conneries. Je hausse un sourcil lorsqu'elle me répond mais mes doutes deviennent certitudes quant au fait que je l'ai froissée. Si je pouvais je me frapperai moi-même histoire de me remettre les idées en place. Finalement, j'ai appris quelque chose, que ce soit en bien ou en mal - même si là j'ai été maladroit - ne jamais parlé de poids avec les femmes, c'est à vos risques et périls. Je la regarde jouer et contemple la balle atterrir ailleurs que dans le panier. Je ravale ma salive, je me sens coupable. J'espère sincèrement que je ne l'ai pas dégoûtée de ma personne. Elle reste pensive quelques instants avant de me montrer son ventre plat. Je ne sais même pas quoi répondre de peur de la froisser une nouvelle fois. Je l'observe quelques secondes avant de laisser mes yeux se perdre dans les siens. Voilà qu'Hee Mi me parle japonais ce qui cause une vague de frissons tout le long de mon échine. Je crois que je suis quelque peu faible face à son accent coréen. Je m'approche alors, lentement et pose délicatement ma main sur son ventre. Elle est à moi mais j'ai l'impression que je fais quelque chose de déplacer. Ma main glisse alors jusque dans son dos et je peux apprécier la douceur de sa peau et sentir son ventre se contracter légèrement. Est-elle chatouilleuse? Une fois ma main logée sur son dos, je presse dessus pour coller Hee Mi contre moi. Je la serre entre mes bras et lui embrasse le front, envie subite que je ne peux contrôler. Je la veux près de moi. « Je m'inquiète juste pour ta santé. Tu es très belle... » Je ne sais pas ce qu'elle va penser de moi à partir de là, mais je ne pouvais faire autrement et encore moins résister face à cette envie de l'enlacer.

Peut-être ai-je été un peu trop sèche avec lui. Je ne voulais pas. Il est la dernière personne a qui je voudrais parler froidement. Mais soit. Le doctorant s'approche tout de même de moi et pose finalement sa main sur mon ventre. Inutile de vous dire que de sa part je ne m'y attendais vraiment pas. Mon ventre se contracte instinctivement. J'ai des frissons. Des papillons dans tout le ventre. Oh bon sang qu'est-ce qu'il fait ? Pourquoi sa main glisse jusque dans mon dos ? Je meurs. Cet homme me tue à petit feu. Il me rapproche de lui. Il me colle contre lui même. Et voilà qu'il m'embrasse le front avant de m'avouer qu'il se préoccupe de ma santé. Et comme si cela ne suffisait pas il ajoute que je suis belle. «...Je prendrais soin de moi, ne t'inquiète pas pour moi Makoto...Mais c'est très gentil de ta part» Je lui en suis réellement reconnaissante. Mes joues sont rouges. Je n'ose même plus le regarder. Je préfère que mon visage reste contre lui. Je suis bien. Extrêmement bien. Je ne sais même plus quoi penser. Il semble réellement attiré par moi. Sinon il ne ferait pas ça. Ou alors me considère-t-il comme une sœur ? Est-ce pour cette raison qu'il m'a embrassé le front et non pas les lèvres ? On dit que les bisous sur le front signifient la protection. Souhaite-t-il me protéger ? Je l'espère. Mais je veux plus. Bien plus. Je veux l'embrasser partout. Je veux le sentir contre moi. D'accord...je suis actuellement contre lui mais il ne se passe rien hormis mon cœur qui bat à vive allure. Je me suis jurée de ne pas céder. Je ne veux pas être déçue. Je ne veux pas faire le premier pas et je ne le ferai pas. Toutefois, rien ne peut m'empêcher de faire quelques exceptions. Ainsi, tout en restant collée au bel éphèbe, je viens timidement glisser ma main dans ses cheveux. Ils sont doux. Très doux. Je relève ensuite ma tête et vient poser mon menton sur son épaule. Je scrute son cou.  Je veux le mordre. Je veux gouter sa peau. Je suis si près du but et pourtant ma raison m'ordonne de ne pas bouger. De ne pas aller plus loin. Quant à mon coeur, il m'incite à lui crier des millions de petits « je t'aime » dans le creux de l'oreille. Je ne peux pas. Je dois me rendre à l'évidence, j'aime Makoto. Quelques rendez-vous ont suffit pour me faire basculer. Je crève d'amour pour lui mais je ne suis pas sûre de vouloir l'aimer. J'aimerai ne jamais l'avoir connu. Il hante mon esprit jour et nuit. Quand je m'habille le matin je me demande s'il aimera telle ou telle tenue alors que je sais pertinemment que je ne le verrai pas de la journée. Quand je me couche la nuit je l'imagine près de moi. Ouais. Je suis définitivement une fille moi. Une fille qui rêve du Prince Charmant. Mais est-ce lui ? Est-ce qu'il pourrait répondre à toutes mes attentes ? Je n'en ai pas beaucoup. Je veux juste d'un homme qui me rende heureuse. Je semble superficielle aux premiers abords mais j'ai seulement besoin d'amour et d'eau fraiche comme diraient certains. Je veux que ce Japonais ne regarde que moi. Moi, moi et toujours moi. Je ne veux pas qu'il pense à d'autres filles. Je souhaite l'ensorceler. Un baiser sur les lèvres serait peut-être le remède comme pour les princesses ? Sans doute. Seulement depuis que j'ai gouté à la pomme empoisonnée que ce chimiste représente, je suis ailleurs. Et je me pose des questions. Je l'attends lui. Le Prince. Qu'il trouve le courage de m'embrasser. Non pas sur le front ou la joue. Mais les lèvres. Je veux sentir ses lèvres contre les miennes. Je veux qu'il me les morde. Je veux qu'il me fasse mal. Je veux qu'il m'aime. Lui et personne d'autre. Je plonge finalement mon visage dans le creux de son cou. Dieu ce que je l'aime. Je suis terriblement bien. Je veux rester comme ça jusqu'à la fin des temps. Si je ne veux pas céder pour lui voler un baiser sur ses lèvres je peux bien me risquer à déposer un baiser dans son cou. Je le fais. Je lui embrasse le cou une fois. Puis deux. J'ai envie de continuer. Mais je ne le ferai pas. Je ferme les yeux. «Désolée» Je ne sais pas ce que j'attends mais j'attends. J'entoure son cou de mes bras et je reste comme ça. Hésitant à lui dévorer le cou. Ou résister à la tentation.

Je ne suis pas satisfait de sa réponse. A vrai dire, je connais, comme tout le monde, le système alimentaire des mannequins qui consiste à se priver sans arrêt, à manger peu et faire beaucoup de sport. Ça n'est pas sain et Hee Mi risque d'avoir de gros problèmes. Cependant, qui suis-je pour lui faire une remarque? Et de plus, je n'ai pas envie de la froisser une seconde fois, pas maintenant qu'elle est blottie contre moi, que je peux me laisser à choyer sa peau de ma main, à savourer cette douceur si chaleureuse. Je la regarde, quelque peu perturbé par son geste. Je ne suis pas d'un naturel tactile et pourtant, j'apprécie énormément cette douce caresse dans mes cheveux. Je sens mon palpitant se la jouer fou et je ravale ma salive, hébété par mon manque de raisonnement. J'ai envie de l'embrasser. Jamais une fille ne m'aura autant chamboulé dans ma vie, jamais une fille ne m'aura autant perturbé et ... obsédé. C'est une envoûteuse, j'en suis certain. Je la laisse plonger son visage près de mon cou, ma main se glisse presque automatiquement dans ses cheveux. Je laisse ses mèches se mêler à mes doigts et ferme les yeux, presque apaisé. Soudainement, je les rouvre, surpris par les baisers que Hee Mi me dépose dans le cou. Je suis dans un rêve, ça ne peut être autre chose! Je me mors la lèvre, je ne désire pas qu'elle s'excuse, j'aurais tellement aimé qu'elle continue, que ses lèvres remontent la ligne de ma mâchoire et trouve mes lèvres, qu'elles se croisent et fassent connaissance. Je ne peux plus résister. Je la décolle très légèrement de moi, pose une main tendre sur sa joue et plonge mon regard dans le sien. Elle m'a enchanté... J'approche lentement mon visage du sien et dépose mes lèvres sur les siennes, doucement, presque timidement. Je lui donne un baiser délicat et chaste, rien de plus. Je ne veux pas m'avouer vaincu si facilement, je n'oublie pas que c'est un jeu. Je veux qu'elle quémande encore plus, qu'elle me pousse à l'embrasser un peu plus férocement. Je me recule et à mon tour je lui présente mes excuses, juste pour la forme. «Désolé.» Dieu que j'ai envie de recommencer, ses lèvres sont si tentantes.

Le Japonais décide se détacher pour ensuite passer sa main sur ma joue. Je souris doucement en le regardant. S'il savait à quel point j'aime quand il me regarde comme ça. Son regard. Il est beau. Tout simplement beau et agréable. Je le vois qui se rapproche. Un peu.  Beaucoup. Trop. Oh merde. Il vient de m'embrasser. Je n'ai même pas eu le temps de le voir arriver que c'est déjà fini. Bordel. Il vient de m'embrasser. Aoki Makoto a posé ses lèvres sur les miennes. Je rougis. Je rougis complètement et devant lui. Un sourire crispé s'affiche sur mes lèvres. Je ne sais même pas comment réagir. Je ne suis qu'à quelques centimètres de lui. Celui que je considère en ce moment comme mon Prince Charmant vient de m'embrasser et je n'ai même pas eu le temps d'en profiter. J'ai fais quoi pour mériter ça ? Il pouvait pas continuer. C'était doux...Très doux. Je veux qu'il recommence tout de suite. Je veux l'embrasser encore. Mon corps est en crise. Mon corps bouillonne. Mon coeur lui il va exploser d'une minute à l'autre. J'ai des picotements partout. Vraiment partout. Je déglutis et l'observe. Je veux gouter ses lèvres de nouveau et apprécier. Mais me voilà déjà partie dans réflexions inutiles mais existentielles. Si je l'embrasse. Là. Maintenant. Si je l'embrasse. Que j'y mets tout mon amour il va me prendre pour une folle. Une folle qui n'en voudra qu'à ses lèvres. Et si je l'embrasse il comprendra que j'en veux plus. Et notre petit jeu se terminera. Je ne veux pas qu'il se termine. Je veux qu'on joue jusqu'à n'en plus pouvoir. Je veux atteindre le dernier niveau.

Finalement je me détache de lui. Il s'est excusé lui aussi. Je ne se sais pas vraiment pourquoi. Sûrement pour se moquer de moi ? Au pire je m'en fiche. Il m'a embrassé. Il m'apprécie donc c'est le principal. Il est temps que je lui offre son cadeau. Peut-être qu'il m'offrira un second baiser s'il est gentil ? Tentons le tout pour le tout. « Au fait...je t'ai pas dis mais...j'ai encore un cadeau pour toi ! » Je lui tire la langue puis je me dirige vers mon sac, situé à l'autre bout de la salle. J'espère qu'il aimera. Il y a deux places. Il aura qu'à y aller avec son frère s'il en a un ou un ami. C'est pas un truc de fille ce genre d'activités. Tenant dans mes mains une petite enveloppe dans laquelle se trouve deux tickets pour un saut à l'élastique, je retourne vers Makoto et lui tend le cadeau. C'était ça ou le parachute. Au pire s'il aime pas il pourra changer. Toute façon il a intérêt à aimer. « Tiens...Je sais pas si ça va te plaire mais...au pire tu peux toujours changer ! Je m'en chargerai ! » Dis-je en souriant timidement. Avec tous ces cadeaux il va sûrement penser que je suis fan de lui. Ça aurait pu en effet. J'aurai fais une belle groupie. Mais non. Sans que je m'y sois préparée c'est tombé sur moi. Je suis pas fan de lui. Pire, je suis amoureuse de lui.

Je crois que mon baiser lui a détraqué le cerveau. Elle se tape un bug et je trouve ça atrocement mignon. La manière dont elle sourit, son regard troublé. Et moi, je fixe ses lèvres, celles que je viens tout juste de cajoler des miennes, celles qui me tentent encore plus maintenant que je connais leur texture, celles qui m'ont désormais capturé. Ce que j'avais espéré n'arrive pas. Hee Mi se détache de moi, se recule et s'en va chercher je ne sais quoi. J'aurais préféré qu'elle se jette sur moi, qu'elle m'embrasse, qu'elle perde ce jeu. Mais on dirait bien que ce petit jeu risque de tenir plus longtemps. Tant mieux, j'aime les défis et je le relèverai avec succès. Je réprimande un petit soupir alors. Perdu dans mes pensées, je tilte à peine les paroles qu'elle m'a confiée en allant fouiller dans son sac. Un cadeau pour moi? Encore? Je me retrouve fort chanceux, cette demoiselle semble bien généreuse. Je lui ai vraiment tapé à l'oeil dis donc. Fier de moi, je m'approche donc vers elle et prend ce qu'elle me tend. Je n'ai même pas le temps de la remercier que mes lèvres s'arquent d'elles-même dans un énorme sourire, presque enfantin, en observant les inscriptions inscrites sur le papier. Du saut à l'élastique? « Cette fille est parfaite... »marmonné-je dans ma barbe. Je me rends soudainement compte de ce que je viens de déblatérer et prie pour qu'elle n'aie rien entendu. Je rougis légèrement et me masse la nuque avant de m'incliner légèrement et respectueusement afin de la remercier. « C'est vraiment un très beau cadeau, j'adore ça t'en fais pas. Tu... » Je prends mon courage à deux mains et reprends. « Tu viendras avec moi? » Bon, aujourd'hui je perds, je l'admets, mais ce n'est qu'une bataille, et je gagnerai la guerre. Hee Mi je t'aurai, et pas l'inverse.

Cet homme. Cet homme me tue. Son sourire me tue. Son regard mon tue. Même entendre sa voix me tue. Je suis faible. Beaucoup trop faible et c'est pas bon du tout. Je le regarde prendre mon cadeau dans les mains. Il sourit. Ce qui me fait bien entendu sourire aussi. Il a l'air d'aimer ce genre d'activité alors ouais je pense que j'ai fais le bon choix. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour lui demander si ça lui plait mais j'ai indirectement ma réponse. Mes joues prennent désormais feu. Vient-il juste de dire que j'étais une fille parfaite ? Mon cœur s'accélère. Je déglutis et surtout je n'ose même plus le regarder dans les yeux. Non, je prête attention à sa mâchoire, à son cou, à sa pomme d'Adam. Bon sang Makoto a un corps de rêve. Je n'ai pas encore vu le reste mais rien que ça me laisse presque bouche bée. Revenant un peu à la réalité j'entends le chimiste me remercier et me demander de l'accompagner pour faire un saut à l'élastique. «euh...euh..non certainement pas !! » dis-je en faisant un pas en arrière et en secouant la tête de droite à gauche. « Je...J'aurai bien dis oui s'il s'agissait d'une toute autre sortie mais désolée je...dois t'avouer que le saut à l'élastique c'est pas mon truc. » J'adore les sensations fortes mais...le saut à l'élastique nop. Jamais. Même si c'est lui et que je lui fais absolument confiance, il n'arrivera pas à me convaincre. Sauf s'il veut voir une Heemi en pleurs au moment de faire le grand saut. Mais bref, me voilà donc parfaite pour lui. Je n'en reviens toujours pas qu'il ait pu dire ça. Je pense qu'il ne voulait pas vraiment le dire à voix haute en fait. Mais trop tard chéri, j'ai tout entendu. Et me voilà de nouveau en train de sourire à cause de ce Japonais qui me fait perdre la tête. J'avais dis que je ne craquerai pas. Je ne dois pas craquer. Interdiction pour moi de craquer. Quoi que je fasse de toute manière je ne craque pas. Pas vrai ? Le but du jeu c'est quoi ? De demander à l'autre de sortir avec lui ? De lui montrer par a + b qu'il gagnerait tout à sortir avec quelqu'un comme ça ? Si c'est ça. Je n'ai toujours pas perdu. Je m'approche ainsi, un peu trop près de lui. Non, en fait je me colle carrément à lui. Je le regarde pour la énième fois et je penche doucement ma tête vers lui pour venir l'embrasser. Mes mains ne tardent pas à se rejoindre derrière sa nuque. Je l'embrasse timidement, les yeux fermés. Puis je m'arrête. Mon cœur bat à tout rompre mais je m'étonne et l'embrasse une seconde fois. Le baiser ce fait cette fois un peu plus long. Je n'ai pas envie de le quitter. Pas maintenant. Je veux pas interrompre ce moment mais pourtant c'est ce que je fais. Je romps le baiser à contrecœur et regarde le doctorant dans les yeux avant de laisser mon regard s'attarder sur ses lèvres. Je craque complètement...Je suis en train de craquer. Je suis qu'une faible. «Je peux recommencer ? »demandais-je timidement. C'est pas vrai j'ai pas dis ça. Je me pince la lèvre. Mon dieu. Pourquoi j'ai dis ça. Pourquoi ? Il va penser que je lui offre des cadeaux juste pour qu'il m'offre ses lèvres en retour. Faux. Totalement faux. Je l'aime juste. C'est horrible à dire mais ouais. Je suis amoureuse d'un type qui a juste cinq ans de plus que moi. Je suis faible. Je suis définitivement une fille faible. Et c'est définitif. C'est lui que je veux.

J'aurais dû m'en douter, qu'elle n'aime pas se genre d'activité. Ah, va falloir maintenant que je trouve quelqu'un pour m'y accompagner. A moins que je puisse utiliser ces tickets de sorte à ce que je saute deux fois? Hmm... Que faire? Je pourrai peut-être demander à Seong Hee ou Su Ah, ou bien même à Liang. Mais est-ce son tripe ça, le saut en élastique? Oh non! J'ai trouvé la bonne personne! Je vais demandé à Hiroji, il ne refusera pas ça tien! Parfait, ce cadeau est parfait, cette femme est parfaite. D'ailleurs, je me demande si elle n'a pas remarqué le fait que je l'ai prononcé ça... J'aimerais vraiment pas, je suis déjà assez mal à l'aise, si elle en parle, c'en est fini de moi. «T'en fais pas. » Je la toise du regard, elle me donne envie. De l'embrasser et même bien plus. Elle est belle, bien foutue, drôle et même si elle parle trop, j'aime être en sa compagnie. Est-ce que je craque? Non, je ne veux pas perdre. Ce n'est pas fait pour moi, la défaite. Elle s'approche dangereusement de moi et je ne fais rien pour reculer. Je reste stoïque jusqu'à qu'elle arrive à se coller sur moi. Hee Mi m'embrasse. Surpris sur le coup, je ne réagis pas de suite. Mais il me faut tout de même peu de temps pour resserrer l'étreinte autour de son corps. Le premier baiser est bien trop court pour que je fasse quelque chose. Encore trop surpris, je me vois contraint de simplement l'observer alors que la brune rompt notre baiser. Mais fort heureusement pour moi, elle attaque une nouvelle fois mes lèvres et cette fois-ci, je compte bien me défendre et répondre à la demandes de ses douces lèvres. Je me retrouve soudainement frustré quand je ne ressens plus la présence de la bouche d'Hee Mi contre la mienne. Pourquoi arrête-t-elle si soudainement? Je sens mon coeur jouer aux montagnes russes et mon pouls accélérer. Je vais virer chèvre. Je hausse un sourcil. Sa question m'amuse et m'étonne. Je souris légèrement, replace une de ses mèches de cheveux derrière son oreille comme j'ai l'habitude de le faire avec cette jeune femme et ne répond pas. Mieux vaut l'action à la parole, c'est ainsi que je fonctionne. Je repars donc à la conquête de ses lèvres. Seulement, cette fois, je veux jouer dans la cours des grands. Je n'ai toujours pas admis que j'ai perdu, car ce n'est pas le cas, je suis justement entrain de gagner du terrain. Mes lèvres se fondent aux siennes, je rends le tout passionné, je me colle contre elle et laisse l'une de mes mains se mêler à sa douce crinière. Ma langue vient taquiner la sienne, je souhaite un vrai baiser. Notre vrai premier baiser. Elle est belle, elle est douce. Hee Mi me rend faible.

Moi Heemi  actuellement la fille la plus chanceuse de la planète je m'en voulais de l'aimer autant. C'était une torture. Une vraie torture. Je le voulais. Je le pouvais. Mais quelque chose m'en empêchait. Peut-être parce que cette relation me rappelait un peu trop celle que j'avais eu avec Shûji ? Shûji le Japonais de cinq ans mon ainé qui m'avait plaqué au bout d'un an car il voulait passé à autre chose. Qu'il voulait prendre son opportunité pour ses études et parce que j'étais tout de même trop jeune. Nous n'avions sûrement pas les mêmes attentes. Et j'ai peur que ce problème se répète avec Makoto. Japonais de 26 ans. Je n'en avais que 21. Peut-être que lui il voulait avoir son boulot, trouver la femme parfaite, faire une famille, trouver une jolie maison et c'est tout. Comme tout être de son age aimerait. Moi ce que je voulais c'était juste trouver l'amour. Et ce mec. Cet Aoki Makoto faisait battre mon coeur comme jamais. Tellement que j'en avais même rêvé. Mais trêve de bavardages. Voilà que le futur docteur en technologie et chimie me souriait en remettant comme toujours une mèche de cheveux derrière mon oreille. Foutu cheveux qui voulaient pas tenir en place. Je regardais le nippon dans les yeux. Il était beau. Et même s'il avait un vrai problème d'élocution, il avait l'air extrêmement gentil et attentionné. Et voilà qu'il venait m'embrasser de son plein gré. J'y répondis bien entendu sans me faire prier. Les yeux fermés, j'en profitai pour glisser mes mains sur sa nuque. Je le voulais. Là tout de suite. Je le voulais contre moi. Sur moi. En dessous de moi. En moi. Je m'en fichais je voulais juste ne pas le quitter. J'avais clairement besoin de sa présence. Le baiser quant à lui est de plus en plus intense. Je crois qu'il en veut encore plus. Je me laisse faire. Mais finalement je romps de nouveau le baiser. Je suis trop faible. Je soupire doucement. Ce baiser était parfait. C'était peut-être le début de quelque chose. Je l'espère du plus profond du cœur. Mes mains qui étaient auparavant au niveau de sa nuque viennent se nicher sous son haut. Son dos est chaud. Mon corps lui, est en ébullition. Comme je le dis si souvent, heureusement que je n'ai rien entre les jambes sinon je serai grillée depuis longtemps. Tant pis, je le veux maintenant. Je cède. Je cède. Je ne suis qu'une faible. Je restai un instant contre le jeune homme puis, comme pris d'une envie de pisser, je le tire par la main jusqu'aux gradins du gymnase. Je l'oblige presque à s'asseoir sur un des bancs et revient l'embrasser avec passion cette fois. C'est plus pratique ici. Je mets tout mon amour dans ce baiser. Je le veux. Je le veux mais je ne peux pas. Je ne peux pas céder. Peut-être dans trois mois. Ouais trois mois c'est bien. Le temps d'apprendre à réellement nous connaître. «Mmh...Je crois qu'on devrait arrêter... » dis-je entre plusieurs baisers même si ni mon coeur ni mon corps ne le voulaient réellement. Là, c'était ma raison qui parlait.

Elle me rend dingue. C'est fou comme je peine à lui résister, comme je me tue à essayer de lui résister. J'aimerais tellement qu'elle fasse plus avec ses mains, qu'elle me parcoure, me cherche et me trouve. Qu'elle cajole mes points faibles et qu'elle me laisse me fondre entre ses cuisses. Je ne suis pas un obsédé, juste un homme et Hee Mi devrait se sentir fière de réussir à me faire ressentir ce genre de chose. Je ne veux pas la prendre, ni la baiser, je la veux juste pour moi, moi en elle, elle contre moi, nous deux faisant l'amour. Je me trouve soudainement trop niais, ça n'est pas de mon tempérament et pour cette raison, je suis un peu en colère contre elle. Je ne veux pas changer, même si c'est minime et certainement pas devenir l'un de ces mecs de shôjo trop beau trop con, trop guimauve. Encore une fois elle rompt le baiser. Est-ce sa spécialité? Elle me frustre de plus en plus et je ne sais pas comment réagir. Je sens ses mains s'insinuer sous mon haut et se détendre contre mon dos. Alors qu'elle se blottit contre moi, je laisse un petit sourire s'immiscer sur mes lèvres et laisse mes mains caresser délicatement son dos à elle. Un peu de tendresse ne fais pas de mal, même à un mec comme moi.

Je la suis ensuite, n'ayant aucune envie de fuir ou de partir, je veux simplement continuer à l'embrasser jusqu'à qu'elle ne puisse plus du tout se passer de mes baisers. Je m'assois et décide de ne pas être le soumis dans l'histoire, c'est moi l'homme. Je la prends alors par la taille et la fait s'installer sur mes genoux avant de répondre à ses baisers. L'une de mes mains sur niche sur le bas de son dos et l'autre sur sa cuisse. Je ne veux pas forcément le faire maintenant avec elle - certes, je ne refuserai pas si elle me le demandait, mais je veux qu'elle sache implicitement qu'elle me plait. Ses paroles résonnent soudainement tel un écho en moi, un écho douloureux mais réaliste. Elle a raison. Si on cède maintenant, on perd tous les deux. Il est rare venant de moi que je veuille connaître une fille avant de la prendre. Mais comme dit plus tôt, je ne veux pas de ça avec le mannequin. Cependant, ce que je veux réellement, dans le fond je ne sais pas. Je soupire tandis que je la pousse doucement pour qu'elle s'installe à mes côtés. «Tu as raison... Que dis-tu de ça? Je file vite prendre une douche et je t'invite au resto? » J'ai pas envie de la quitter tout de suite.

Je soupire doucement lorsqu'il me fait m'asseoir à côté de lui. Finalement lui aussi préfère qu'on s'arrête maintenant. Je n'ose même plus le regarder. Je repense simplement à ces baisers que nous nous sommes échangés. C'était parfait. C'était parfait mais je voulais plus. Le problème : si on fait plus il n'y aura plus de magie. Plus rien. Je ne veux pas qu'entre lui et moi ça soit juste du sexe. Sinon je me serai entichée d'un mec plus jeune et plus causeur. Mais malheureusement mon coeur en a décidé autrement. Je suis contente. Je sais que je lui plait. Et en plus, à défaut de pas pouvoir aller plus loin il me propose un restaurant. Mon coeur bat à fond. Ce Japonais veut réellement ma mort. Il m'embrasse comme un dieu et maintenant il m'invite au restaurant ? Il va payer pour moi. C'est...C'en est presque romantique ouais. Et pourtant...Je ne sais même pas ce qui va se passer après ce restaurant. Quand on va se quitter pour rentrer dans nos appartements respectifs qu'est-ce qui va se passer ? On flirtera toujours ou on sera officiellement ensemble ? Je n'en sais rien. Mais pour l'instant, si j'en crois ce qui vient de m'arriver, je peux crier tout haut que Aoki Makoto beau doctorant en chimie de vingt-six ans en pince pour moi, et ça c'est le plus beau cadeau qu'il puisse me faire. « J'aimerai bien refuser car les restaurants ça fait grossir ! Mais...Comme c'est toi et que je t'aime bien je me vois dans l'obligation de t'accompagner » dis-je en souriant avant de venir une dernière fois embrasser ses lèvres. C'était définitivement trop tentant.

END