Qui aurait cru qu'un jour, moi, Chae Sun-Hi, je marcherais sur le sable blanc du Brésil avec les cocotiers, l'océan, les vagues et surtout, sans mes bouquins. Bon je dois quand même avouer que j'en ai glissé deux ou même trois dans ma valise en partant histoire de ne pas avoir trop de remords. Mais jusqu'à présent, je ne m'en suis pas encore servi, il faut dire que j'ai de quoi m'occuper ici ! Les boutiques, les bars, les restaurants, d'ailleurs, quoi de mieux qu'un après-midi à la plage pour faire digérer toutes les spécialitées culinaires que j'ai mangées hier. Il faut dire qu'une simple sortie à la plage avec moi devient comme essayer de tenir un enfant en laisse à Walt Disney, impossible. J'ai la fâcheuse tendance de courir partout et de changer d'activités toutes les heures. Pourtant, on pourrait croire qu'à un moment je m'épuise ? Mais non, pourtant, ce jour-là je m'étais dit d'y aller calmement, histoire de ne pas effrayer tous mes camarades dès la première sortie à la plage. Je posai alors tranquillement mes affaires dans un petit coin, mais je n'ai pu m'empêcher de courir jusqu'à l'eau. A ma plus grande surprise, avec le soleil qui faisait, l'eau n'était pas si chaude que ça, ce qui me freina un peu. Enfin, disons que c'est reculer pour mieux sauter, cinq minutes après, j'étais trempe de la tête au pied et m'étais entraînée à faire le poirier ainsi que des roulades. Ah que c'est formidable de ravoir sept ans... Enfin, il était temps de grandir un peu, je sortis de l'eau et m'essuya un peu quand je vis un groupe de personnes jouer au beach-volley, c'est un moment comme un autre pour que je puisse m'intégrer. En deux trois mouvements me voilà embarquée dans une équipe d'un sport que je ne connais pas trop bien pour y avoir seulement joué au collège. Après quelques tentatives ratées, ballons envoyés en dehors du terrain, chutes pas trop bien amorties à mon goût, ce fut à moi d'engager.Mon taux de concentration fut optimale et j'étais tellement heureuse d'avoir réussi ce coup que je regardai partout autour de moi voir si tout le monde l'avais vu et c'est à ce moment-là que je vis Dae Ho, tout seul. J'allais lui faire un grand coucou par pure politesse quand il se prit un frisbee dans la tête. Il faut tout d'abord avouer que je connais Dae Ho que depuis quelque temps et que ça me traumatise toujours autant qu'il porte le même nom que mon meilleur ami. Le pire ici, c'est que c'est exactement dans ce genre de situation que je ne sais jamais s'il faut rire ou avoir mal pour la personne. C'est comme au ski, quand quelqu'un tombe, on peut ne pas s'empêcher de rire, mais on sait à quel point ça fait mal. J'esquissai alors un grand sourire avec mon petit rire discret et m'approchait pour voir comment il allait. Il faut croire qu'apparemment je n'étais pas assez discrète pour le petit là haut et qu'il décida de me punir en m'envoyant à moi le ballon sur bras. Cela dévia légèrement ma route et me fis jeter un regard froid vers le ciel en me disant à moi-même qu'on réglera ça là haut un jour ! Bref. Je repartis dans mon idée de base et alla m'asseoir à côté de lui. « J'crois que le frisbee, ce n'est pas un sport pour toi ! » Et c'est ainsi que la parole la plus intelligente de la journée fut prononcée.