moi, j'donne des leçons.apprends, gueuse de jeo! | soo ah

02h39 et 1g d'alcool dans le sang.

La fac est fermée, les lumières sont éteintes. Attends, fermée ? Seulement officiellement ; tous les étudiants ont les tuyaux pour pouvoir l'introduire à leur guise, mais ça, on ne le dit pas. Cette nuit, un peu bourrée, Chun Hei a eu une jolie idée qui a germé dans sa tête. Elle supporte de moins en moins de croiser ces faces de jeo à la fac', surtout une certaine face où se plantent deux yeux qui la regarde d'une façon que la tsébé n'aime pas.

Il s'agit de Soo Ah, cette meuf faussement parfaite, cette madame je-sais-tout qui lui tape sur les nerfs. Et pour nourrir sa colère croissante, Chun Hei a eu l'idée d'un mauvais coup à faire dans son dos. Un coup classique, mais... c'est parfois l'art de la simplicité qui est le plus fin, non ? De toute façon, elle n'aurait pas pu réfléchir à un plan trop compliqué, vu l'état dans lequel elle était. Après être entrée dans sa chère école, l'intruse heureuse court aux casiers en ricanant comme une gamine.

« Ahahah ! A toute à l'heure, Para ! »
« Ouais, on se retrouve dehors après que j'aie fait ma petite histoire ! Haha~»

Chun Hei s'arrête au casier de Soo Ah. Elle éclaire le nom avec son portable et doit s'y reprendre à plusieurs fois pour réussir à lire son nom. Hmm j'imagine que c'est le bon, hehe ! Après avoir pris la clé qu'elle a eu tant de mal à obtenir, elle ouvre le casier sans difficultés et examine l'intérieur.

Chun Hei cherche des dossiers et des choses gênantes, mais elle ne trouve que les affaires normales; un sac de sport, des livres de cours... Super, pfff. Elle est vraiment pas drôle comme meuf. Le casier examiné, il est temps de passer à l'exécution du plus drôle.

Maladroitement, Chun Hei sort de son sac tout ce qu'elle a préparé. Elle tag des "BITCH" partout, signe son action sur la porte en tagant "CHUNHEI ♥" et troue le seul vêtement qu'elle a pu trouver, puis elle sort son bijou : une araignée grosse de 7cm qui s'affole dans une boîte. Sérieux, je suis une génie d'avoir attrapé ce truc !

Alors qu'elle va ouvrir la boîte, une bague tombe et Chun Hei marche dessus. Oh, merde... ah non en fait, la bague est cassée, c'est cool ! Elle la lance négligemment dans le casier puis ouvre la boîte. Chun Hei peine à faire tomber l'araignée qui s'accroche, mais dès qu'elle tombe, l'élève ferme le casier à clé puis s'en va. Hahaha elle va enfin regretter de m'avoir connu !!

Son délire nocturne accompli, Chun Hei court rejoindre ses potes pour aller continuer la fête.

« Demain sera un bon jouuuur ! ♫ I'm a bad girl, bad bad bad girl...»

POINT : 384 MERDES LAISSÉES : 778

Le lendemain matin

J'avais passé une mauvaise nuit. Allez savoir pourquoi, il y avait des nuits comme ça où on râle pour un oui ou pour un non. Trop chaud, trop froid, faim, soif, mal de crâne, fourmis dans les jambes, j'étais passée par à peu près toutes les sensations possibles et inimaginables sur cette terre. J'ignorais le pourquoi, mais j'avais une boule à l'estomac, comme un mauvais pressentiment qui me tenaillait les entrailles. J'étais finalement parvenue à m'endormir aux alentours de quatre heure du matin. Heureusement pour moi, je n'avais pas cours de la matinée. Cependant, à dix heures je fus bien obligée de me lever, quand Tao m'appelle. Je ronchonne un peu, et décroche. Il se met à hurler dans mon oreille, si bien que je ne comprends pas ce qu'il y a, à une phrase près Y A UNE PUTAIN D'ARAIGNÉE DANS TON CASIER il foutait quoi dans mon casier ? Pas le temps de tergiverser, je connais Tao et sa hantise des araignées Je suis là dans quinze minutes je n'avais jamais été aussi rapide pour me préparer, et c'est à bout de souffle que j'arrive à la fac, retrouvant Tao à l'extérieur. Je prends le temps de le calmer, autant que possible sans froisser sa fierté masculine, et comprends alors que quelqu'un a tagué mon casier. Je pousse un soupire, je sais d'avance de qui il s'agit. Cette petite merdeuse de Chun Hei. Elle pensait réellement qu'elle allait réussir à m'atteindre comme ça ?

Arrivée sur les lieux du crime je pris le temps d'examiner le massacre. "Bitch" tagué un peu partout, et la jolie signature de la teubé. L'araignée avait foutu le camp grâce à Tao, mais elle avait eu le temps d'installer sa toile dans le cassier, entre mes bouquins dérangés et un vêtement troué. Je poussai un soupir exaspéré, de toute façon, le doyen interviendrait, et cette petite dinde avait pris la peine de signer. Soudain, mon sang ne fit qu'un tour. Pourquoi ma bague était-elle au fond de mon casier, mélangée au bordel. Je me figeai avant de la sortir de là. Il s'agissait d'une bague devenue trop petite pour moi, le genre de bague que l'on gagne dans les distributeurs, une bague d'enfant. Une bague que Minho m'avait offert pour me consoler, alors que je venais de subir des brimades à l'école. Une bague qui symbolisait cet amour fraternel qui nous avait un jour uni. Et elle était cassée. Par brisée, pas bêtement décollée, non, complètement tordue comme si on lui avait marché dessus. Cette salope ne savait pas ce à quoi elle s'était attaquée. J'avais déjà eu l'occasion de la voir au club de danse à cette heure-ci, et c'est donc d'un pas décidé que je m'y rendis. Elle était là, avec ses copines, à rigoler joyeusement. Je n'étais pas joyeuse du tout. Je me dirigeai vers la tsebe d'un pas décidé. Passé une bonne nuit Chunhei ? On a pris du bon temps ? T'as bien bouffé de la chatte ? J'étais carrément vulgaire, mais c'était le langage des tsebe après tout, fallait bien me faire comprendre Ah, non, j'oubliais, t'étais trop occupée avec mon casier hein ouais ? J'avais un sourire amène sur le visage. Je n'avais pas encore réfléchis à ce que j'allais le faire, mais ça me viendrait suffisamment tôt. Rien que de voir ses yeux de rats me donnaient envie de la gifler, mais il était hors de question que je perde mon sang froid si facilement.

Heureusement, la fêtarde n'a aucun cours (obligatoire) tôt ce matin. Mais à dix heures, elle a fini par devoir se lever pour aller à son cours de danse... malgré son mal de crâne affreux. Elle commence à s'y habituer; ça lui presque l'impression de souffrir d'une maladie chronique... et surtout, ça en vaut toujours la peine.

Néanmoins, aujourd'hui, sa soirée aurait bien plus de séquelles qu'un simple mal de tête. Car à mesure que sa matinée se déroule, certains souvenirs lui reviennent... et notamment ceux de toutes les conneries qu'elle a fait pendant la nuit. Surtout une qui lui fait bien rire : le coup porté à Soo Ah. Chun Hei peut être tellement imaginative, quand elle boit... c'est presque de l'art !

SBAM. Au moment où la porte de la salle de danse claque, tout le monde se tourne vers elle. Et qui passe le pas de la porte ? Une Soo Ah énervée. Très énervée. En voyant son air grognon qui arrache toute la grace de son visage, Chun Hei sourit intérieurement. Et voilà ; c'est sa première victoire ! CH 1 - SA 0.

Passé une bonne nuit Chunhei ? On a pris du bon temps ? T'as bien bouffé de la chatte ?

Ouuuhhh, très très énervée... victoire, victoire, victoire !

Ah, non, j'oubliais, t'étais trop occupée avec mon casier hein ouais ?

Autour d'elles, le silence s'est fait. La prof les regarde d'un air sévère, l'air de se tenir prête en cas de dérapage, et les élèves ont un autre regard; celui qui veut plus dire "je vais enfin avoir quelque chose à raconter à mes copines". Elles veulent du show, eh bien elles vont en avoir, c'est certain. Prenant un air d'incompréhension, Chun Hei lui répond :

« Ton casier ? Qu'est-ce qu'il a, ton casier...? Je te dis tout de suite que s'il y a de l'embrouille, j'ai rien à voir là-dedans. »

Regard dédaigneux qui veut dire "non mais la folle se pointe, fait un scandale alors que j'ai rien fait, tsssk !". La tsébé décide de nier, voulant faire sortir Soo Ah de ses gonds et la faire passer pour une fille cruelle qui ne sait pas gérer ses nerfs.

POINT : 384 MERDES LAISSÉES : 778

Soudain je me bloque. Est-ce que cette gamine écervelée valait la peine que je m'énerve ? Non, assurément, non. Alors je me détends et je lui souris. Ce que je fais le mieux ? Paradoxalement, juger. J'ai passé ma vie à l'être, mais cela m'avait permis à développer certaines habilités. Je me redresse, lui sourit, penche la tête sur le côté. Avec mes talons, je suis bien plus grande, j'atteins quasi le mètre quatre vingt (tenue) et je la surpasse donc largement. C'est toujours plus facile pour prendre les gens de haut. Elle ne m'aura pas aussi facile la garce. Oh, excuse-moi, j'ai cru... Mon ton est mielleux, beaucoup trop, faux et hypocrite au possible tout comme l'expression que j'arbore. Vous savez, ce genre d'expression qui vous donne envie de tuer des bébés chats ? C'était précisément cela. J'éclatai d'un petit rire aiguë et superficiel avant de me reprendre et de regarder Chun Hei en me penchant suffisamment près de son visage pour quelle sente mon souffle et mon haleine mentholée sur son visage J'ignorais qu'il y avait une autre petite chinoise de merde appelée Chun Hei dans les parages ... à nouveau je me redresse et passe une main dans mes cheveux, sans quitter mon sourire qui devient de plus en plus mauvais, mon regard qui s'assombrit. Je sais être une pute quand je le veux, et Chun Hei allait bientôt le découvrir. Je m'en étais prise à ses origines car je savais - d'expérience - que c'était un sujet délicat, sans doute parce qu'on ne a choisit pas mais qu'on la subit toute sa vie. Elle est bien conne d'avoir signé son "oeuvre" tu ne trouves pas ? Enfin, je suppose qu'elle devait être dans un sale état ... À moins qu'elle soit stupide de base ? je ne l'accusais pas, enfin, pas directement, je ne faisais que discuter. Après tout qu'y avait-t-il de mal à cela ?

Je finis par me tourner vers les autres personnes présentes, qui avaient été attirée par notre petite conversation, je balayai la salle avant d'énoncer à voix haute Au fait, faites gaffes. Apparemment la personne qui a vandalisé mon casier y a laissé une araignée qui s'est échappée. N'était pas celle qui a ouvert le casier, je n'ai aucune idée de si elle est dangereuse ou non, et encore moins d'où elle est allée, mais elle était visiblement pas mal grosse. Les gens lancèrent des regards à la chinoise dans mon dos, était-ce elle ou non ? La jéopardize si bien connue de la faculté semblait le penser. Et je n'étais pas connue pour être quelqu'un qui accuse les gens à tord. Qui plus est, j'avais suffisamment de charisme que pour être entendue, je le savais, et je m'en servais. Chun Hei s'en était prise à la mauvaise personne, et allait amèrement le regretter. Cependant, cela se ferait à ma façon, elle serait une bonne manière de m'exercer pour quand je voudrai faire tomber mon frère. Des coups bas, c'était ma spécialité, et je ne m'en cachais pas. Je n'allais certainement pas me salir les mains pour une gamine pareille.

Si Chunhei a l'habitude de ne pas supporter sa face, au moment où cette dernière prend son air exagéré, c'est limite si tous les muscles de son corps lui criaient de lui mettre un pain dans la figure. Le fait de voir son expression se déformer, sa tête reculer à l'impact, le bruit lourd de son corps qui se fracasse sur le sol, ses membres qui se cassent en mille morceaux... non, quand même pas, mais ce serait jouissif.

Oh, excuse-moi, j'ai cru... J'ignorais qu'il y avait une autre petite chinoise de merde appelée Chun Hei dans les parages ...

Chunhei a commencé à se dire qu'elle avait enfin un adversaire qui lui arrivait à la cheville, quand elle a senti son affreuse haleine aussi fausse que son attitude. Mais ce qu'elle lui dit ensuite la fait soupirer. Une vanne basse et un sous-entendu tout aussi bas. Manque-t-elle tant que ça d'imagination ?

Elle est bien conne d'avoir signé son "oeuvre" tu ne trouves pas ? Enfin, je suppose qu'elle devait être dans un sale état ... À moins qu'elle soit stupide de base ?

Chunhei continue à aspirer l'haleine insupportable de la jeo, mais elle ne bouge pas d'un poil. Elle croise les bras et lui lance un regard de femme outrée. S'ensuit une formidable expression de femme blessée dans son ego. Je fais du théâtre ma vieille, je suis habituée à jouer un rôle.

Toute cette hypocrisie qui dégouline de Soo Ah lui donne envie de crier, mais elle fait tout pour s'en empêcher et elle se sent grisée par toute cette colère qu'elle contient. Haha, tellement de tension dans cette salle... je connais la réputation de cette richou, je suis certaine qu'elle n'abandonnera plus jusqu'à ce que je sois assez humiliée pour elle.

« Je ne pensais pas que tu me croyais aussi stupide pour faire des gamineries comme ça ET pour les signer, en plus de ça. Mais puisque tu ne sembles pas vouloir chercher plus loin, continue à penser que c'est moi, si ça te chante... après tout, je suis une chintok, et une tsébé pardessus tout ! » C'est un complot ! semble-t-elle vouloir lui crier à la face.

Le cœur de Chunhei se serre et elle jette un regard autour d'elle. Tout le monde sans exception les regarde, comme s'ils étaient en train de regarder un drama. Pfff. A mesure qu'elle jauge les élèves du regard, qui semblent les juger toutes les deux, son regard s'assombrit.

Dans son cours, Chunhei est connue pour être une fille susceptible; elle ne doute pas une seconde de la crédibilité des paroles qu'elle va donner. Les larmes aux yeux, Chunhei regarde la jeo en face et lui crie :

« J'ai fait quoi pour que tu me juges coupable de tes merdes ?! Quelqu'un a voulu me faire porter le chapeau, c'est évident ! »

C'est vrai que je suis vraiment conne quand j'ai trop bu...