[EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr.
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Ven 2 Mai - 20:32
J'ai pas l'temps mon esprit glisse ailleurs..
J'ignorais complètement où est-ce que l'on été tombés, dans quel trou à rat nous avions été menés. Pourtant, passées les premières heures de panique et de geignements, le soulagement avait ôté un poids considérable de mes épaules. Se retrouver loin physiquement de la source de ses problèmes permettait, ne serait-ce que de façon infime, de s'en retrouver éloigné mentalement. Du moins, je l'avais pensé. J'avais aidé du mieux que j'avais pu, j'avais accepté les taches que l'on m'avait confiées presque sans rechigner -comprenez que l'orgueil refusait parfois de se plier à l'autorité. Dans chacun de mes gestes, j'avais mis assez de force et d'énergie pour m'en retrouver épuisé, dispensé, pour m'en retrouver incapable de me focaliser sur autre chose que mon être souffrant. Mais, putain de merde, ça suffisait jamais. Ça faisait deux jours qu'on était là, deux jours et déjà les gens commençaient à se crêper le chignon pour tout et rien, surtout pour rien. Sous la tente, j'avais été incapable de dormir ce soir. Malgré toute ma bonne volonté, il y avait un moment où tout me revenait de plein fouet, où j'avais envie de plonger mes ongles courts de ma poitrine à m'en lacérer la peau. C'était la première fois que j'étais dans un tel état de détresse ; j'osais croire que ce serait la dernière. J'enviais Jin Sang, qui était capable d'endosser son rôle de meneur malgré les imprévus -malgré Bo Yung. J'enviais sa maturité, mais surtout, j'enviais la façon qu'il avait de pouvoir s'endormir le soir sans soucis. Est-ce qu'il avait des problèmes dont il arrivait à se débarrasser aussi aisément ? J'avais besoin de tourner des heures et des heures avant d'entrevoir furtivement Morphée, pour ma part.
Il avait suffit d'un cri dans la pénombre, d'une lumière allumée, pour qu'elle s'échappe et ne me glisse entre les doigts tel de la fumée. Alors j'ai maudis Shûji et sa peur panique des insectes, lui dont le cris perçant aurait pu réveiller un mort. Alors j'ai maudis ceux qui étaient assez fatigués pour ne pas ouvrir l'oeil -où ceux qui étaient peut-être juste habitués à la Diva. J'ai cédé. A défaut de ne pouvoir dormir, j'ai enfilé un simple survêt' Adidas et ouvert la tente pour en sortir, m'assurant de ne pas réveiller notre Président. Je ne sais pas où je suis allé, mais j'y suis allé rapidement. J'avais simplement besoin de marcher, d'évacuer le brouhaha incessant de mes problèmes répétitifs. C'était fou, tout de même, d'être atteint à ce point. Au fil des minutes, par le simple geste mécanique de mes jambes, je me sentais plus léger. Jugeant que j'étais assez loin des autres, je m'assis au bord d'une sorte d'étang et attrapai un caillou pour jouer avec quelques secondes avant qu'il n'entre en contact avec la surface mouillée. Grognant mon manque d'adresse, je poussai ensuite un soupire interrompu par le craquement des branches derrière moi. Je tournai la tête sans grande méfiance. Que pouvait-il arriver, ici, aussi loin de tout ? Mes yeux se posèrent sur une silhouette, et je me mordis l'intérieur des joues. J'avais réveillé quelqu'un quand même, visiblement. Quelqu'une. « Salut princesse. » Pourquoi elle, aucune idée. C'est pas comme si on était relativement proches. Mais au moins, elle était de ceux qui ne me dérangeaient pas, et l'une des rares que j'aurais pu tolérer à l'instant présent. Parce qu'elle savait garder le silence quand il le fallait.
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Ven 2 Mai - 21:34
Bullshit
❝ they said nightmares fade away, somehow, I think I'm my worst nightmare. ❞
Insomnie. Encore. Je deviens folle ici. Je veux partir d’ici. Je veux retrouver mon lit, je veux retrouver une odeur qui me soit rassurante. Je n’arrive pas à dormir. Je ne veux pas dormir non plus. Shûji est parti se coucher, et moi je suis restée hors de la tente. Je suis partie faire un tour. Je lui ai dit que je n’en aurais pas pour longtemps, il s’est sûrement endormi. Me serrant dans mon sweat, je continue de marcher dans les bois. Ça fait du bien. Personne ne me voit. Personne ne m’entend ; je peux pleurer tranquille. C’est dur. C’est dur à nouveau. C’est dur de faire semblant que rien ne nous atteint. C’est dur de faire croire que tout nous laisse indifférent. J’aimerais arriver à me le faire croire. A gobber d’une fois pour toutes que je peux être forte et que je peux faire ce que je veux. Mais je ne peux pas. Je ne suis même pas capable de dormir lorsque je le désire. Et bien sûr, je n’ai pas mes somnifères avec moi. Kazuya les a cachés. Mon garde est chiant lorsqu’il le veut. Mes manches recueillent mes larmes, et j’arrête de marcher lorsque ma vision devient trop floue. Je m’assois sur un rocher, et tente de reprendre une respiration normale. Cesse de pleurer putain. Ça suffit maintenant. Je me répète ces choses là, mais ma voix intérieure ne semble pas crier suffisamment fort comme pour couvrir mes souvenirs. J’ai l’impression de ne pas trouver ma place, parmi les Jeo, parmi les étudiants, parmi les Coréens, parmi les membres de mon clan… Et en plus de ça, je suis assez débile comme pour entendre dans le silence les mots de Jae Duk. Une pute. Une catin. Un pantin. Ces termes là, je les ai entendu tellement de fois. De la bouche de ce gars, et de la bouche de tant d’autres.
Je ferme les yeux, et sors de ma poche mon paquet de clopes, en allumant aussitôt une à l’aide du zippo caché dans mon pendentif. Faut que je fasse demi tour maintenant, je ne veux pas que l’on pense que j’ai simplement disparu. Cependant, je n’ai pas envie d’aller me coucher. Je ne veux pas fermer les yeux et revoir mes démons. Je ne veux pas fermer les yeux et me sentir plus seule que je ne le suis déjà. Et puis, je ne veux pas non plus entendre Shûji insulter individuellement chaque moustique qui pourrait l’approcher. Ah, parlant du loup, je parie que c’est lui que je viens d’entendre. Je soupire et je fais demi tour, mais je dépasse le campement, en silence, essuyant mes joues. Je recrache la fumée de mes poumons et avance, repérant un étang. J’entends des pas là bas. Je prie pour que ce ne soit pas Bo Yung ou Eun Nai. Si l’une d’entre elles se trouve près de l’eau, dans mon état actuel, je suis capable de les noyer. Gardant la cigarette entre mes lèvres, je pousse les branches pour me faire un chemin. C’est beau. De voir la lumière de la lune se refléter dans l’eau. C’est agréable.
Je tourne la tête après avoir essuyé une nouvelle fois mes joues ; enfin mes larmes cessent de couler. Je suis soulagée de reconnaître la voix de Tao Jun. Je ne ferai pas de meurtre ce soir. J’hoche la tête pour lui répondre, et j’ignore pourquoi autant de spontanéité, mais je viens m’asseoir à côté de lui. Il n’a pas l’air dans son assiette non plus. Je rabats ma capuche sur ma tête, et regarde l’eau. J’aimerais dormir sans avoir de rêves. Oui un sommeil sobre et sans fioritures, j’en ai besoin. « Shuji t’a réveillé ? » ma voix est toute basse, non pas que je le veuille, mais je ne vois pas de raison de lever la voix. J’ai assez crié ces derniers jours.
(c) sweet.lips
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mar 6 Mai - 3:11
J'ai pas l'temps mon esprit glisse ailleurs..
Je ne savais pas pour quelle raison rien ne m'a étonné. Lorsque ses pas légers et félins se sont rapprochés de mon corps légèrement recroquevillé, il m'a semblé que tout était dans l'ordre des choses et on ne peut plus naturel. Pourtant, la situation portait son lot de singularité. Perséphone n'avait pas été un modèle de chaleur humaine et d'entraide depuis l'arrivée, prônant plutôt un « chacun pour soi » rudement efficace en ce qui la concernait. Je n'avais pas fait attention à elle pour savoir ou non si elle avait essayé de se mêler à la foule mais, hormis les multiples insectes dont elle épargnait les piqûres à la Diva, nous avons eu la chance de ne pas compter d'autres victimes. Beaucoup la voyaient comme une déserteuse, une sorte de traîtresse, image renforcée lorsque l'on connaissait son ancien statu auprès des verts. Certains véhiculaient même une anxiété certaine quant à un possible rôle d'espion. Je m'en moquais. Si j'étais prêt à intervenir dans les moindres plans foireux de ma Fraté, j'avais conscience que je n'allais pas passer ma vie au sein de cette université, il fallait relativiser. Je n'avais jamais mal regardé la princesse. C'aurait été un geste impoli et un affront. Par ailleurs, je n'avais jamais eu à me plaindre du comportement de la nippone personnellement. J'aimais son calme et la façon qu'elle avait de respecter le silence des autres, mon silence. Un fin sourire, discret, se dessine sur mes lèvres. Je sais qu'elle n'est pas en mesure de le voir dans l'obscurité, mais esquisser un tel geste envers quelqu'un de censé réchauffe déjà mon cœur. J'ai besoin de chaleur humaine. J'ai besoin de quelque chose d'autre que les cris de filles dont la manucure s'abîme, d'hommes que la vaisselle horripile. Je ne bronchai pas, la laissai s'installer sans la moindre opposition. « Non, je dormais pas. » Pour appuyer mes propos, je secouai doucement la tête de droite à gauche, avant de m'allonger au sol, les bras croisés derrière la tête.
Dis moi Perséphone, est-ce que ça fait bizarre ? Comment c'est, de voir Ham Tao Jun comme il est réellement, humain et sensible ? Moi, je sais que je donnerais tout pour ne pas voir ça davantage, ça doit être un vrai massacre. A quoi est-ce qu'il ressemble, sans son arrogance et sa fierté qui constituent son masque de façade, sans l'impression qu'il laisse de ne jamais pouvoir être atteint par quoi que ce soit ? Est-ce que, sans tout ceci, il reste appréciable, ou bien attise-il juste la pitié ? Dis moi, Perséphone, toi qui est désormais l'une des seules à avoir entrevu une part de mon être. C'est un simple moment, c'est un simple silence, c'est un simple malaise, c'est une simple défaillance, mais désormais tu en sais bien plus que la majorité des gens.
D'un simple coup d’œil, et parce qu'elle est désormais proche, je pouvais voir qu'elle avait les yeux brillants, rougis, gonflés. Elle avait pleuré, de toute évidence. Je n'étais pas là pour le lui faire remarquer. Je détournai alors le regard sur la toison étoilée une nouvelle fois, avant de clore les paupières pour laisser la fraîcheur de la nuit caresser ma peau. « Je crois que tu as manquée à Shûji Hyung ce soir. » Un sourire timide déforma mes lèvres, tandis que ma voix reste aussi basse que la sienne. Il est vrai que nous n'avions pas besoin de plus pour nous faire entendre. « Tu n'as pas sommeil ? » Je me trouve stupide. Si elle ressentait une once de fatigue, elle serait allée se coucher en toute simplicité, non ?
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mar 6 Mai - 19:50
Bullshit
❝ they said nightmares fade away, somehow, I think I'm my worst nightmare. ❞
Mes doigts viennent à nouveau tenir ma cigarette, et j’expire la fumée. Elle semble si blanche dans cette noirceur. C’était la dernière latte, appuyant le mégot contre la terre humide, il s’éteint, et je l’enferme dans un mouchoir, fourrant le tout dans ma poche pour ne pas le laisser là. J’ai froid. Et j’ai chaud. Suis-je tombée malade ? Je cache mes mains dans les manches de mon sweat, j’ai faim. C’est rare que je ressente autant de choses en même temps, je crois que c’est le fait de pleurer qui me met dans cet état de fatigue. Mes yeux me démangent. Je rectifie, je suis épuisée. Demain, je n’aurai pas la force de me lever, je le sais déjà. J’amène mes genoux contre ma poitrine et cale mon visage dessus. J’ai mal au crâne et mes bras commencent aussi à me démanger. Ça c’est le manque. C’est le manque qui me met sur les nerfs. Je ferme les yeux, et respire en silence. Le manque me rend fragile. Le manque de drogue. Le manque de compréhension. Le manque de calme. Le manque d’amour. Ce genre de chose, rend tout bêtement et irrémédiablement fragile. Les mots de Tao me tirent doucement de ma dérive. Je tourne la tête pour le regarder s’allonger. Je dois avoir l’air tellement différente maintenant. Mais je me fiche de paraître faible aux yeux de Tao Jun. Je ne le connaissais pas spécialement avant de venir chez les Jeopardize, mais je l’appréciais. Parce que Shûji m’en avait parlé. Parce que j’aime son regard sur moi. Il ne me juge pas, il ne me fait pas sentir dénudée, il me respecte. Je suppose que Shûji doit y être pour quelque chose, mais, j’apprécie, j’apprécie sincèrement. Peu de gens, dont lui, me font sentir simplement humaine. Et c’est agréable.
« Il ne m’en voudra pas… » En me voyant revenir plus tard, il comprendra que ce n’est certainement pas le moment de me passer un savon. Je n’en ai pas besoin cette nuit. Je veux juste du calme. Je renifle doucement, regardant à nouveau face à moi. J’ai envie de tellement de choses à cet instant, comme je n’ai envie de rien. J’ai froid, encore. Putain de manque. Je sors à nouveau mon paquet de clopes, et tire une des feuilles coincées dans le carton, décollant aussi le sachet à l’intérieur du paquet. Oui, je sais, je ne devrais pas. Mais Marie Jeanne est une bonne amie lorsque mon corps réclame une visite de Molly. Mes doigts, connaissant la procédure par cœur, semblent rouler d’eux-mêmes le cône que je désire. « Si… j’ai extrêmement sommeil… si je le pouvais, je dormirais… j’ai sommeil, et j’ai mal partout… mais bon… » je m’y suis habituée. Ça ira mieux quand je ne serai plus dépendante de ma médication, et des drogues, mais pour le moment, j’endure. J’endure les mots, les coups, la douleur. Parce que je n’ai pas le droit de flancher, je n’ai plus le droit de trembler. Pourtant j’ai constamment peur… Etrange n’est-ce pas ? Le cône se pose entre mes lèvres et je l’allume. En espérant que ça apaise mon système nerveux. « Pourquoi n’arrives-tu pas à dormir Tao-kun ? »
(c) sweet.lips
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Jeu 8 Mai - 0:40
J'ai pas l'temps mon esprit glisse ailleurs..
Je savais qu'il n'en voudrait pas à la princesse. Personne ne peut en vouloir à quelqu'un, dont le mal-être se peint sur les traits, dont le malaise est visible malgré l'obscurité. Personne de censé ne peut en vouloir à quelqu'un comme ça, à quelqu'un comme elle, à quelqu'un comme nous. Sans doute que l'on avait l'air pitoyables, mais je m'en moquais, présentement. L'herbe glissait sous mes doigts, mon bras soutenaient ma tête, et je me sentis plus à ma place encore que parmi les jaunes acerbes et amères. Parfois, il m'arrive de me dire que je ne leur appartient pas, il m'arrive de me sentir différent. En ce moment, par exemple. Je sais que, même réveillé, aucun d'eux, malgré le temps passé, ne se serait bougé pour s'assurer de ma bonne santé. Ou encore lorsqu'ils jugent à la couleur du blason plutôt qu'après avoir changé quelques mots. J'ai bien peu d'amis, et un bon nombre d'ennemis, mais ma vie ne se résume pas aux Jeopardize. Mais je fais comme tout le monde, parce que je n'aime pas être regardé comme un être singulier, et j'aime cette famille envers et contre toutes les critiques que je peux profaner. C'est comme partout, il y a des hauts et des bas. Perséphone, qui est là depuis trop peu de temps.. Est-ce qu'elle arrive à passer outre le surnom de « traîtresse » qu'elle traîne comme un boulet, ou bien est-ce que la souffrance qui tords ses traits est courante, habituelle mais bien enfouie. Ou alors, est-ce qu'il s'agit d'autre chose ? J'étais bien curieux, mais bien trop respectueux également, et tus le sujet.
Je reconnus le bruit d'une tige que l'on roule sans même à avoir à quitter le ciel du regard. C'était étrange, c'était à la fois électrique et doucereux. Je n'avais pas pensé, un jour, être pris de court et découvert par l'ancienne verte. « Repose toi quand même, je n'ai pas envie que quelqu'un ai à te ramasser à la petite cuillère demain.. » En vérité, plus qu'une pique qui déforme mes lèvres en un sourire, c'est un soupçon d'inquiétude. Si jamais elle s'écroule demain, je sais que bien des gens seraient prêts à l'abandonner sur place ou profiter de la situation. C'est détestable, non ? On a tous fait des erreurs ici, est-ce que les gens s'en prenaient à elle parce qu'il fallait un bouc émissaire ? Je me redressai, plongeai une main dans l'étang pour je ne sais quelle raison. Froide. Pourtant,j'enlève mes chaussures et mes chaussettes, relève mon jogging, pour faire glisser mes jambes dans l'eau. La fraîcheur me fait frémir. « J'arrive pas à m'arrêter de penser. J'ai trop de choses en tête. J'aimerais bien dormir, mais je n'y arrive pas non plus. » Et je n'aimais pas ça. J'aimerais pouvoir dormir tranquillement sans avoir à tourner et retourner dans tous les sens.
Peut-être parce que j'avais besoin d'une forme de réconfort, je ne sais pas vraiment, j'ai la bête sensation que c'est ce qu'elle recherchait aussi. Ma main se posa sur la sienne, avant de remonter lentement le long de son bras pour rejoindre son épaule. « Et toi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » J'encre mon regard dans le sien. C'est étrange, vraiment. Le cône entre ses lèvres m'attire, et me débecte à la fois. Je n'aime pas fumer, je ne le fais que quand je suis angoissé. Et pourtant. « Tu partages ? » J'agitai les jambes dans l'eau, osant un soupire profond.
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Jeu 8 Mai - 1:13
Bullshit
❝ they said nightmares fade away, somehow, I think I'm my worst nightmare. ❞
Vue de l’extérieur, je suis certaine que cette scène doit être belle. Triste, mais belle. Je ne réponds pas à son conseil. A quoi bon ? Les insomnies et les fatigues font partie de mon quotidien depuis deux ans. J’ai envie de m’en sortir, j’ai envie d’aller mieux, j’ai envie de pouvoir sourire bêtement à tout ce qui m’en donnerait l’envie. J’ai envie de me fondre dans la foule. Mais, je sais que je serai toujours différente. Toujours. Je lève les yeux au ciel en sentant l’intérieur de mes oreilles me démanger à la bouffée de drogue que j’aspire. J’aime cette sensation. Peu à peu, je commence à me détendre. Le ciel est beau d’ici. On y voit des étoiles. A Tokyo j’en voyais que très rarement. Le ciel. Sora. La ville mange les étoiles, la vie mange ma lumière. Le son de quelque chose plongé dans l’eau attire mon attention, et je baisse les yeux sur lui. Mes mouvements se font lentement las. J’aime ça. Peu à peu je vais me sentir aussi légère que je me sentirai lourde. La douleur physique deviendra plus supportable. « un bouton off pour les pensées serait bien parfois… » comme maintenant. A quoi pense-t-il ? Qu’est-ce qui l’empêche de dormir ? C’est étrange de le voir ainsi, son sourire triste, son aura pleine de vie envolée. Pourtant, je n’en suis pas étonnée. Lorsqu’on est assez débile comme pour croire que sa vie est parfaite, on peut le lire sur le visage de quelqu’un, ce n’est pas ce que j’ai lu en lui. Il y a une part d’intelligence, une part de compréhension. Je trouve qu’il n’y a pas d’ignorance en lui. Qualité à mes yeux.
J’ai l’impression que tout s’arrête à présent. Certes mon sweat recouvre ma peau. Mais je n’aime pas que l’on me touche, je n’aime pas ça, parce que je n’aime pas ce qui se cache sous le tissu de mes vêtements. Surtout à mes bras, à mes épaules, à mon buste. Moi je sais ce qui est à l’abri des regards, et je déteste ce qui est invisible aux autres et qui est ancré sur ma peau. Un mouvement de recul parcourt mon bras, mais je ne bouge pas d’avantage. Je dois apprendre à accepter le contact avec les autres. Et puis, il n’est pas brusque, il n’est pas rapide. Ce n’est rien Perséphone, ce n’est rien. Sa main cesse son parcours sur mon épaule, et je me demande s’il va finir par poser son bras autour des deux. La main tenant le joint se lève, et je porte l’embout à ses lèvres, le lâchant lorsqu’il le tient. Je brise enfin le lien entre nos regards, pour planter mes yeux à mes mains. « Ce qu’il se passe… j’aurais tellement à dire… si un jour j’osais parler… je préfère me taire… » ma voix devient rauque, décrochant bien mes mots lorsque je parle. Celui-ci est mon vrai phrasé. Et non pas cette voix audible, claire et tranchante que j’utilise quand l’envie de converser me prend. Il chatouille l’envie de délier ma langue cependant. Il n’y a pas de danger. Je ne sens pas de danger ici avec Tao. C’est rare. Moi qui en suis entourée. Mes mèches blondes recouvrent mon visage et je renifle, la capuche aidant à dissimuler mon visage. Le joint apparaissant à nouveau entre mes doigts, j’en tire une latte. « j’aurais aimé aller camper seule... ou du moins, pas... avec eux. » Enfants capricieux à l'égo démesuré. Demeurez dans votre monde où tout vous est donné...
Je marque une pause… J’ai encore envie de dire des choses. Tout plein de choses. Tant et tant de phrases s’enchaînent dans mon esprit. Par où est-ce que je commence ? « je voudrais ne plus... entendre les insultes… lorsque le silence s’installe… » Les mots blessent. Les mots heurtent. Les mots laissent des traces très difficiles à éliminer. Pourquoi tout le monde prend alors la parole à la légère ?
(c) sweet.lips
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mer 14 Mai - 16:28
J'ai pas l'temps mon esprit glisse ailleurs..
Perséphone est une femme qui m'intrigue, quelqu'un qui baigne dans un mystère permanent et dont l'enrobage dur ne laisse entrevoir qu'une douceur intérieur. Du moins, et peut-être à tord, c'est ce que j'ai vu dans ses yeux la première fois. Je n'ai jamais posé de questions. Ça n'était ni mon rôle, ni même dans mes permissions, et moi-même n'aurais pas aimé, qu'elle m'interroge sur tout ce qui pouvait donner l'impression que tout le malheur du monde s'abattait sur mes épaules. Le souffle rendu court par la situation, j'attrapai le joint et profitai du sentiment d'égarement naissant en fermant les yeux. « Alors tais-toi, jusqu'à ce que tu sois prête. Tu sais, moi aussi, j'ai du mal à parler. » Et puis, même si ça n'avait pas été le cas.. Parler de quoi, parler à qui, parler pour quoi ? Je n'avais rien d'essentiel à dire, je n'étais que vent et superflu. Je ne savais que geindre et me plaindre, sans même nourrir le désir de m'extirper de mon piège. Ma voix se perdait étonnamment en douceur lorsque je m'adressai à elle. Nous n'avions aucune raison de nous en prendre à l'autre, tout au contraire. Lorsque, pendant que je lui tends le cône, elle critique implicitement la situation, je secoue la tête et me rallonge. « Je comprends. Si j'avais eu le choix, crois-bien que je ne les aurais pas tous emmenés. Certainement pas Bo Yung, par exemple. Cette femme n'a aucune préoccupation autre que son arrière train et la couleur de ses ongles. » Grognant de dépit, je massai l'une de mes épaules. Lorsque l'on regardait la présidente, on ne se demandait plus pourquoi la plupart des Jeopardize étaient vus comme des êtres sans cervelle à l'apparence plastifiée. Et dire qu'elle est censée servir de model.. Malgré tout, j'étais reconnaissant envers leur présence, qui avait le mérite de me détourner de mes soucis en journée. Je n'ai de cesse de gigoter, de me coucher ou me redresser, comme un souffrant cherchant un moyen d'atténuer sa douleur. Je tentai de canaliser ma lassitude. M'asseyant pour la dernière fois, je tirai une latte sur le tige reprise au préalable. « Laisse les gens dire, ils se lasseront le jour où ils trouveront une victime plus faible. Sois juste forte. » Je pouvais tant comprendre l'un que l'autre avis. Perséphone avait trahis sa fraternité de base par caprice, dit-on. Qui peut jurer qu'elle ne fera pas la même chose ici, et ailleurs ? Mais penser ça, c'est bas et enfantin. Si quelqu'un part, le choix ne nous appartient pas, et ne devient notre que s'il se sert de ses acquisitions pour nuire. Voilà pourquoi je n'ai jamais vu la nippone comme une traîtresse ou je ne sais quelle absurdité. Mon regard se voile un instant, avant de revenir. Cette sensation d'altitude, mais aussi se nœud dans l'estomac me prend. Je n'ai jamais supporté les joints en vérité, mais ça ne m'empêche pas d'y revenir à chaque fois, inlassablement. « Tu n'as plus longtemps à tenir, princesse. Encore un peu et on sera chez nous. » J'essayai de me réconforter plutôt qu'elle, mais le geste était là. Encore une fois, je fis glisser mes doigts le long de son bras avec pudeur en une caresse légère dans le but de lui prouver mon soutient, me mordant le coin des lèvres. « Tu n'aimes pas beaucoup qu'on te touche.. »
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mer 14 Mai - 18:14
Bullshit
❝ they said nightmares fade away, somehow, I think I'm my worst nightmare. ❞
Me taire. Ça fait des années que je tais. On ne se rend pas compte du poids que le silence peut poser sur nos épaules. Je ne m’en rendais pas compte. Je commence enfin à réaliser. Se taire n’est pas une solution. Se taire n’est pas un remède. Parce que je finirai par exploser encore une fois. Ce que j’ai fait à Jaeduk, c’est encore rien comparé à ce dont je suis capable. J’ai tellement crié par le passé, tellement demandé d’aide, que maintenant je suis simplement incapable de le faire. Ça a toujours été en vain. Ça a toujours été moi contre le reste du monde. Reprenant le joint entre mes doigts, je hoche simplement la tête. « J’ai horreur de ce genre de personne… » Alors pourquoi suis-je venue chez les jaunes ? Parce que j’avais besoin d’une échappatoire. Parce que j’avais besoin d’un élément, de quelque chose qui me permettrait enfin de quitter les bras de Jaeduk. Parce que j’étais à nouveau prisonnière de quelqu’un. A croire que ce sont toujours les mêmes scénarios que le destin a prévus pour moi. Je ne veux plus me sentir utilisée, je ne veux plus être un pantin, je ne veux plus être ces choses là. J’ai besoin de vivre putain. Et si je dois passer par cette case « trahison », alors j’assumerai, alors j’assume, parce que j’ai le droit d’être égoïste moi aussi. Tao Jun ne cesse de bouger, et j’évite de le regarder pour ne pas en avoir mal au crâne. Je fume, je fume simplement, et je laisse mon corps se détendre à la visite de Marie Jeanne. « je me fiche totalement « des gens » Tao-san… » Comment on dit « sans » en coréen ? Je ne sais plus. Mais c’est vrai, ce ne sont pas les dires des gens qui me torturent. Non, ce sont les voix du passé, les voix de ceux qui ont compté, de ceux qui m’ont marquée, que ce soit en bien ou en mal, mais ce sont ces voix. Je baisse la tête et passe une main dans mes cheveux, faisant tomber ma capuche. Oui, encore un peu et on sera chez nous, encore vingt quatre heures et ça ira mieux. Il a raison. Je retournerai chez moi, me blottir contre Yunsu et ne plus bouger de son lit, c’est bien comme plan ça… Je frissonne. Je réagis moins violemment que la fois d’avant. Mes yeux regardent sa main bouger sur mon bras couvert, et j’entends ma voix parler d’elle-même. « Mon corps a été touché bien trop de fois pour que j’en apprécie le contact maintenant… » Je regrette déjà ma phrase.
(c) sweet.lips
ksos professionnel
Ham Tao Jun MINI KING
POINT : 11 MERDES LAISSÉES : 2351ÂGE : 34
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mar 20 Mai - 6:59
J'ai pas l'temps mon esprit glisse ailleurs..
Chaque jour j'apprécie un peu plus la complexité du mystère Perséphone. Chaque jour, j'apprécie un peu plus sa présence et son contact aussi piquant que curatif. Pourtant, dès que je force les choses en douceur, que je creuse la surface de son enveloppe, chaque fois que j'effeuille l'emballage, elle me semble plus étrange encore qu'à la base. Une explosion de questionnements, d'interrogations, de craintes.. Elle renferme des problèmes dont je ne pouvais pas même deviner la profondeur des racines, et sans doute parce que je le sais désormais, je peux comprendre un je-ne-sais-quoi mélancolique dans ses yeux félins. Pouvait-on réellement être si difficile à cerner ? A ses mots, ma main se retire de sa peau, et revient à sa place. Mes yeux se baissent rapidement sur celle-ci, et je tapote le sol de mes doigts. Je n'ai pas pour habitude d'être si prudent et attentif aux besoin d'autrui, mais dès le premier jour, elle s'est placée dans le rôle de la Reine, et je me suis rétrogradé comme « valet de sa majesté ». Je ne lui dois aucun affront quel qu'il soit. « Je suis désolé. » J'ai peur de comprendre le sens de ses mots. Elle laisse tant de possibilités possibles, et est si imprévisible que je n'ose croire en quelque chose plus qu'en une autre de crainte de finir dévié de la bonne route. Pourtant, étrangement, je m'entiche de l'idée que le moyen de curer le mal est de l'affronter, que l'on ne vainc l'effroi que par l'épouvante. A cette simple idée, je secouai doucement la tête en riant. « Putain je commence à crever.. » Les quelques taffes tirées sur le cône avaient toujours un effet rapide et souvent excessif. Mon organisme n'était jamais préparé à l'accueillir. Une main au sol pour souvenir mon corps et palier les vertiges, je bataillai pour retirer mon haut et me glissai presque automatiquement dans l'eau. J'en ai oublié de retirer mon jogging, mais je m'en moque, la sensation lourde du bas gorgé me maintient debout et pleinement conscient. « Viens, on se barre tous les deux. On ne revient pas, on rentre chez nous. » Je ne sais plus ce qu'il m'est passé par la tête pour prononcer une telle proposition. Les bras croisés sur la berge, devant la nippone, j'esquissai un sourire confiant. Je ne sais pas d'où je voulais partir, je ne sais pas où se situait mon chez-moi, mais je voulais m'évader.
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr. Mar 20 Mai - 13:06
Bullshit
❝ they said nightmares fade away, somehow, I think I'm my worst nightmare. ❞
Je ferme les yeux, et je revois, je revis mon cauchemar. Pourquoi ai-je dit ça ? Maintenant il me sera impossible de retrouver le calme. Je tire nerveusement sur le joint, ayant du mal à garder les yeux ouverts, mais ne supportant pas non plus de les tenir fermés. Je revois tant de visages que j’ai éliminés, toucher mon corps, se servir de moi, m’insulter et m’abuser. J’amène ma main libre contre mon front, essayant de refouler les souvenirs. Je nie de la tête. Non, ne t’excuse pas Tao, ce n’est pas de ta faute. Tu n’as rien fait toi, tu n’es pas quelqu’un de mauvais, de méchant, de pourri. Tu n’es pas l’un de mes ravisseurs. J’écrase le cul du joint lorsque ça me brûle les lèvres que de tirer dessus. Ça va mieux, la drogue m’anesthésie et me fait oublier, la drogue me fait sentir légère et pousse mon passé loin de mes souvenirs. Je rouvre les yeux. Rouges, vitreux. Oui, je suis défoncée. La faim, la fatigue, le manque, ces choses là me font être faible à Marie Jeanne. Tant mieux. Je n’aurai pas besoin de plus. « Nani shiten’no… » demande-je presque dans un soupir. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il va chopper la vraie crève s’il continue. Mais ça me fait sourire que de le voir se plonger dans l’eau. Mes yeux ont du mal à discerner le tout, mais je peux parfaitement voir la lumière dessiner les contours de ses muscles. Se barrer ? Dans l’immédiat, ça me semble juste drôle. Je sais pertinemment que nous n’irons pas loin dans l’eau. Mais c’est amusant. Je souris un peu plus, les joues rouges, et retire à mon tour mon sweat, ayant la flemme d’en vider la poche. Je frissonne, mon débardeur couvre à peine mon short. Je pose aussi mon collier et retire mes chaussures. Mais que suis-je en train de faire ? J’approche du bord, et tends la main pour que lui me donne la sienne, ayant besoin d’appui. L’eau est fraîche, l’eau me recouvre quasiment jusqu’au cou une fois le bord délaissé. J’attache mes cheveux en un chignon grossier, et rattrape aussitôt sa main pour ne pas me perdre. « J’ai envie de plonger… »
(c) sweet.lips
ksos professionnel
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: [EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr.
[EVENT JEO] La nuit est belle pour ses otages, elle est martyr.