Cela fait peut être bien deux semaines qu'Areum a laissé un message sur le répondeur du jeune homme pour mettre fin à leur relation après un mois et demi de silence. Contre toute attente, après autant de temps elle ne se sentait pas mal, les choses s'étaient d'ailleurs améliorées de son côté finalement car ses amis l'avaient secoués pour qu'elle aille mieux au lieu de la laisser dans un piteux état au Trocadéro. Le pire, c'était pendant cette période où elle squattait le Trocadéro et séchait les cours de Young Ja, un mois et demie. La jeune femme avait même décidé de laisser les soirées de côté pour se consacrer à des activités un peu plus constructives en dehors de la danse comme la cuisine. Mais la danse occupait la plus grande partie du temps de cette dernière cela dit. Alors qu'elle est allongée sur son canapé, devant un film en fin d'après-midi, elle entend quelqu'un sonner. Un long soupir quitte ses lèvres alors qu'elle lance à l'intention de Hara ;


Areum - HARA, LA PORTE !


Mais au bout de quelques secondes, elle se rappelle qu'elle n'est toujours pas rentré alors elle se lève péniblement, passant une main dans ses cheveux qu'elle a encore coupés appréciant le fait qu'ils soient courts finalement. Râlant un peu, persuadée qu'il s'agit de la jeune femme elle lance dans un soupir ;


Areum - Franchement, t'es vraiment un cas, quelle personne censée, qui a les clés de son propre appartement sonn-


Nope mauvaise pioche. Le visage qu'elle voit en l’occurrence n'a absolument rien de celui de sa cousine. Elle reste un peu immobile d'ailleurs en premier temps, dans la surprise mais finit par se mordre légèrement la lèvre inférieure, s'apprêtant à fermer la porte.

Dire qu'il n'avait pas vu les choses venir serait un mensonge auquel Young Ja aurait aimé se soumettre. Hors, s'il était têtu, attaché au passé et un peu vieux-jeu par moment, il n'était pas lâche, et c'était dans la situation présente l'une des rares choses qu'il avait tout à son honneur. Il savait que leur relation n'était pas au beau fixe, qu'elle en était à un point crucial et déterminant pour l'avenir de leur « eux », mais il n'aurait pourtant pas imaginé que les choses se termineraient ainsi. M-den avait cherché à la joindre, plusieurs fois, mais lorsqu'après une semaine passée il ne tombait que sur son répondeur, il avait abandonné. La belle avait également déserté ses cours. Et là, il avait compris que le problème était plus profond qu'une petite crise de passage. Pendant un mois et demi, elle n'avait pas pointé le bout de son nez devant ses yeux. Pendant un mois et demi, il avait du se contenter de l'imaginer, elle et son sourire mystérieux. Oh non, ça n'était pas de l'amour, mais ça y ressemblait. Lorsqu'il était arrivé un peu trop tard pour décrocher, en sortant de la douche, il s'était attendu à tout sauf entendre sa voix. A tout sauf un message de rupture sur son répondeur. Il ne s'y était pas attendu, mais étrangement, il l'avait vu venir. Cela remontait à une semaine, maintenant. Peut-être deux ; pour ce genre de choses, il en oubliait bizarrement de compter les jours. Elle avait été claire. Il ne devait plus se mettre sur son chemin, disparaître de sa vue et de sa vie. En était-il seulement capable, alors qu'à elle seule, elle idéalisait son passé, son futur, tout en capturant le présent ? Il en doutait. Il en doutait, mais Young Ja était de ces personnes qui respectaient quoi qu'il leur en coûtait, ces demandes.

Du moins en partie. En effet, s'il ne pouvait se résoudre à faire irruption chez elle, ou à l'appeler, le jeune professeur ne pouvait non plus laisser les affaires de la Jeopardize, quoiqu'elle en eut décidé, chez lui. Aussi, les bras chargés d'un carton au poids considérable -Seigneur, il n'avait jamais pensé qu'elle eut laissé tant de choses chez lui-, il sonna difficilement à la porte. Les premiers éclats de voix d'Areum lui tirèrent un sourire amusé, avant qu'il ne se renfrogne. Et lorsqu'elle ouvrit la porte, lorsque leurs regards se croisa, l'ancien idole ne put rien faire pour chasser la boule qui venait de se former dans sa gorge. « Areum, je.. » Elle tenta de refermer la porte. D'un geste rapide, il plaça son pied dans l'entrebâillement de sorte que le geste de l'étudiante soit vain. « Je suis pas venu t'embêter, je voulais juste, quand même, te rendre tes affaires. »

Dire qu'elle n'avait pas redouté cet instant serait un mensonge, d'ailleurs en lui envoyant ce message vocal, bloquant tout possibilités d'avoir une dernière conversation, elle s'était imaginée qu'elle ne le verrait plus et qu'il ne la verrait plus aussi. Dire qu'il n'entendrait plus parler d'elle était aussi un mensonge dans le sens où Areum est assez populaire dans cette université alors. Lorsque Young Ja commence sa phrase avec son prénom elle tente de faire de son mieux pour l'ignorer en fermant la porte mais ce dernier est plus rapide qu'elle visiblement. Posant finalement le regard sur la boîte, la jeune femme plisse légèrement les yeux un court instant. Elle n'a pas envie de voir tous ses souvenirs revenir chez elle. Un soupir silencieux quitte ses lèvres avant qu'elle ne lui réponde d'un ton plutôt calme, bien qu'on puisse sentir une certaine froideur;


Areum - Il ne fallait pas de donner tout ce mal, tu pouvais les jetées... Évitant le plus possible son regard, elle le garde posé sur la boîte et tend finalement les bras pour qu'il la lui fasse passer. Sans doute un peu trop longtemps d'ailleurs, elle finit par reposer son attention sur Young Ja et ajoute alors sans prendre conscience du poids avant Je vais me débrouiller, merci...

M-den avait été formaté pour laisser transparaître certaines émotions, à la façon d'un robot. Rire ou pleurer sur demande, le tout ne lui demandant aujourd'hui qu'un effort minime de concentration. Hors, lorsqu'il s'agit d'Areum, Young Ja a comme l'impression qu'il en oublie ses leçons, et perd ses moyens. Il mordilla sa lèvre inférieure, anxieux, alors que ses yeux alternent le voyage entre le regard abyssal de sa copine -enfin, ancienne copine, autant qu'il s'y habitue- et la boîte. Le début de leur relation avait pourtant été prometteur, mais dans cette même boîte semblait être rangé par ordre chronologique les souvenirs de cette déchéance. Des couple rings, couple clothes, puis simplement les affaires de l'étudiantes, encore imprégnées de l'odeur de l'idole qui avait, pour certaines, œuvré parfois à les lui retirer. Cessant de torturer sa pauvre lèvre, l'enseignant ravala sa fierté pour encrer définitivement son regard dans celui de sa chère et tendre interlocutrice. Il savait, comprenait, qu'il n'était pas le bienvenu à la façon spécifique qu'elle avait de soupirer, de parler même, mais il ne rebroussa pas chemin. « Je pouvais pas, c'est à toi. Je me devais de te les rendre. » Elle baissait sans cesse la tête, pour éviter un regard qu'il avait trouvé le courage de porter sur elle. Se sentait-elle coupable ? Lorsqu'elle tend les bras pour saisir le carton, Young Ja se refusa à le lâcher totalement, en confiant une part à la jeune femme : « Fait gaffe, c'est relativement lourd. T'avais laissé un bon paquet de choses ! » Il tenta un sourire, léger et aimable, pour déglacer l'atmosphère, mais rien ne marche, visiblement. Alors, pour faire la conversation, mais aussi par soucis de ses affaires, il tourna la tête pour couler un regard à travers la porte, parcourir l'entrée d'un oeil curieux. « Tu as mes affaires ? J'ai laissé ma guitare chez toi je crois. » Et sans doute était-ce le plus gros et bel acte de confiance qu'il n'ai fait envers elle jusque là. Bien sûr, il en oublia totalement la part du message vocal, qui stipulait le fait qu'éventuellement, ses affaires à lui ne soient déjà plus de ce monde.

Contrairement à ce qu'il disait, ces affaires dans cette boîte n'étaient plus à elle, c'était comme si elles étaient toutes imprégnées de sa personne et qu'elle ne pouvait de ce fait plus les reconnaître avant même de les avoir vue à nouveau. Elle ne voulait pas les récupérées, persuadée que ça ne ferait qu'aggraver les choses. Lorsqu'il lui parle du poids des affaires qu'elle a laissé, la jeune femme se mord légèrement la lèvre inférieure, et pas encore prête à le regarder dans les yeux sans doute, elle préfère continuer à regarder cette boîte pour finalement croiser ses bras et s'appuyer dans l'encadrement de la porte.


Finalement lorsqu'il parle de sa guitare, elle relève les yeux vers lui, sans doute un peu trop longtemps avant de secouer doucement la tête avec un faible sourire. Après tout, il restait bien sa guitare à venir récupérer, qu'est-ce qu'elle s'était imaginée. Franchement, il avait de la chance qu'elle ne l'ait pas cassée dans un excès de colère. Elle était restée dans un coin de sa chambre sans qu'elle n'y touche pendant ces un mois et demie de peur de l'abîmée ses doute. Elle passe une main sur son visage et au bout d'un moment finit par rentrer dans l'appartement en laissant la porte ouverte, l'incitant à rentrer. Elle monte dans son bureau pour prendre la boîte remplie d'affaires appartenant au jeune homme. Elle avait dit les avoir jetées mais ce soir là, elle n'en avait pas été capable en réalité. Descendant les escaliers avec ce poids plutôt important dans les bras, elle finit par faire glisser la boîte jusqu'aux pieds du jeune homme. Celle-ci cogne d'ailleurs légèrement et elle lance alors d'une voix à peine audible ;


Areum - Tu en as ramené beaucoup aussi apparemment...


Elle hausse doucement les épaules avant de se diriger à nouveau vers les escaliers. Franchement, elle aurait préféré qu'il prévienne. Pas sûr qu'elle ait ouvert mais au moins, elle aurait été prête, au moins.

La guitare de Young Ja représentait bien plus de choses qu'un simple instrument de bois. Il s'agissait de celle avec laquelle il avait fait ses premiers pas ; auditionnée. Celle-là même qui l'accompagnait dans ses mini-concerts dans les hôpitaux, celle qui représentait en somme sa carrière. Elle en avait vu, des choses, à l'identique du jeune homme. Elle avait perdu de la brillance de son vernissage, les cordes avaient été abîmées plus d'une fois, mais il peinait à s'en débarrasser. La laisser ainsi chez Areum représentait l'acte de confiance le plus fou qu'il n'ai jamais fait, qu'il ne puisse jamais faire sans doute. Sachant pertinemment qu'elle s'évertuait à éviter de croiser son regard, le chanteur se sentit vibrer d'une amère douceur, compatissant. Lui-même aurait réagit à l'identique dans sa situation. « Areum, t'as pas à te sentir mal, c'est de ma faute tout ça. » Lorsqu'il y réfléchissait bien, M-den ne connaissait pas tant la Jeopardize. Du moins, il n'avait jamais à apprendre tant que ça d'elle, s'étant contenté de ce qu'elle dégageait, et de la subtile et douce fraîcheur que peu percevaient. Elle ouvrit la porte. Il remonta le carton dans ses bras d'un mouvement de genoux, faisant trembler les affaires, les faisant s'entrechoquer. Considérant l'occasion quelques secondes, Young Ja poussa quand même l'audace jusqu'à entrer dans la demeure de la belle étudiante. Il l'attendit en bas le temps qu'elle monte les escaliers, se dirigea vers le salon afin d'y poser sa cargaison. « Pardon ? » Il ne l'avait pas entendu revenir, occupé à fouiller du regard les affaires de la jaune. Enfin, les paroles montent à son cerveau, et l'homme passa une main dans ses cheveux corbeaux. Il esquissa un demi-sourire, à mi-chemin entre douceur et tristesse. « C'est vrai que j'avais fais mon nid. » Il ne pensa pas à mal, se satisfaisant de constater sans arrière-pensées. Il se baissa, et plongea ses mains dans le carton lui appartenant afin de sortir l'un de ses sweats noirs portant l'inscription de son ancien groupe. « Je savais pas qu'il était ici, lui. » Il murmura, effleurant des bouts du doigts le tissu. Enfin, quitte à se répéter et dans le but de ne pas mettre davantage à mal son interlocutrice, Young Ja s'approche de la Jeopardize et pose sa main sur son épaule. « Je suis vraiment désolé, t'as plus perdu ton temps qu'autre chose avec moi. Je t'ai dis : ne sois pas désolée pour moi, c'est à moi de l'être. » Et il l'était. Il se sentait mal de n'avoir jamais pu combler la belle. Triste, aussi , car le bellâtre s'était attaché à cette femme. Il s'y était fichtrement attaché même, jusqu'à ne plus pouvoir se passer d'elle et son parfum certains soirs.

Au risque de se répéter, Areum n'est pas prête à parler avec lui. Contrairement à ce qu'il doit penser c'est difficile d'être là en sa compagnie alors que tout ce qu'elle voulait c'était oublier ; se dire que c'était comme ça et essayer de passer à autre chose. Certes, la jeune femme ne semble pas, en apparence, concernée par cette histoire mais en réalité, elle est plus touchée qu'elle le montre. Et lorsque le jeune homme interrompt son geste en posant sa main sur son épaule, elle regrette que le tissus de sa robe ne soit pas suffisamment épais pour lui éviter de se sentir trop mal. A nouveau, elle se mord légèrement la lèvre inférieure, contenant ses sentiments pour éviter de rendre la situation plus grave qu'elle ne l'est.


Puis alors elle se retourne en passant ses mains au niveau de ses coudes et secoue doucement la tête  avant de lui répondre en s'écartant du jeune homme ;


Areum - "Je suis désolé", j'ai l'impression que ces mots sont presque devenus gratuits... Non, t'es pas désolé Young Ja. T'es pas désolé alors ne me balance pas ces phrases comme si t'y croyais vraiment. Tu vois... Si t'étais vraiment désolé, tu serais pas venu à l'improviste pour récupérer ta guitare. Elle le regarde finalement dans les yeux et croise les bras avant de répéter dans un souffle Tu comprends pas, t'es pas désolé... Elle passe une main dans ses cheveux courts et hausse les épaules T'as plutôt l'air d'aller bien d'ailleurs... Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise hn ? Qu'est-ce que tu as besoin d'entendre ? Je suis pratiquement sûre que quoi que ça puisse êtree, je ne peux pas te le dire de toutes façons.

Les mots fusent plus rapidement qu'il ne l'aurait cru de la belle bouche rosée de son interlocutrice. Young Ja, surpris, se fit violence pour ne pas reculer d'un pas ; ses sourcils se haussèrent toutefois. Pour la première fois, il prit conscience d'à quel point il avait pu se montrer égoïste avec elle. Elle n'avait pas tord, il n'avait jamais concrètement été désolé, du moins, pas assez pour s'empêcher de recommencer. Alors, il se rend compte qu'il n'a jamais vu Areum. Qu'il n'a jamais compris Areum. Qu'il ne sait pas même qui est Areum. Une femme magnifique, une femme enflammée, un caractère fort. Un corps sublime, une voix sensuelle, une démarche féline. Une personne à laquelle il s'est attaché, mais n'a-t-elle pas été un corps tout simplement ? Une enveloppe charnelle pour des souvenirs perdus, un moyen de les retenir encore un peu ? Combien de fois avait-il pensé à Su Nah alors que c'est sur les hanches de la jaune que ses doigts s'accrochaient ? Combien de fois avait-il pensé à Sul Li lorsque ses lèvres parcouraient la base du cou de la femme ? Ou encore, combien de fois avait-il pensé à l'une de ces deux femmes lorsque leurs corps s'unissaient, lorsqu'il soupirait de félicité ? Ce fut la première fois que le regard de Young Ja changea. Lui qui n'avait de cesse de crier à tout va son désolement et sa culpabilité auprès de sa toute fraîche ex-petite-amie, ressentit pour la première fois le poids d'un réel regret. Et contre toute attente, ce ne fut pas celui auquel il s'attendait. « Non Areum. Je n'ai jamais été désolé pour ce que j'ai dis, c'est vrai. Et c'est justement pour ça que je m'excuse. » Il baissa la voix, et finalement s'abaissa à la hauteur de l'étudiante. De sa main droite, il vint saisir tout en délicatesse le menton de la femme. « Il a fallu que tu me jettes pour que je comprenne que j'ai été incapable de te voir à ta juste valeur. » M-den esquissa un sourire amer. Il n'était pas heureux de cette situation, et ce car il perdait un être qui lui était cher. Cependant, il n'arrivait non plus à s'en désoler autant qu'il le devrait. « Je te suis reconnaissant. A ta place, je me serais aussi quitté. Vraiment Areum, je m'en veux. Je suis navré de t'avoir fait perdre ton temps, de t'avoir donné de faux espoirs. » Ses dents vinrent taquiner sa lèvre, sous la perplexité. Et lorsqu'il eut cessé de martyriser sa chaire, il se pencha afin de déposer un baiser affectueux sur la joue de celle qui l'eut, ne serait-ce qu'un instant, fait revivre, et qui lui eut redonné confiance en lui. Pour ça, il ne lui en serait jamais assez reconnaissant.

Elle est en colère, même si elle ne le montre pas forcément. Elle préfère tout contenir et laisser de côté ce sentiment qui commence à trop s'étaler à son goût. Tout ce qu'elle veut c'est être suffisamment forte pour passer à autre chose rapidement. Elle s'était peut être trop attachée même si ce n'était pas de l'amour. Et maintenant, juste maintenant elle en payait les conséquences. Son coeur se serre légèrement lorsqu'il lui dit sans la moindre honte qu'il n'a jamais été désolé pour ce qu'il a dit. Mais là encore, elle a du mal à croire en ses excuses, moins elle y croit et plus ça fait mal. Et plus elle y croit, plus ça fait mal aussi finalement.


Et suite à ce second contact, elle se sent d'avantage mal. Définitivement, il n'est pas désolé pour quoi que ce soit. Fermant les yeux un court instant, la jeune femme pose sa main au niveau de la sienne pour délicatement le retirer. Des paroles, des paroles jetés comme si elles n'avaient aucun sens. Areum s'était dit que peut être, elle se mettrait à pleurer mais elle ne veut pas, pleurer pour lui ou pour qui que ce soit. Il ne mérite aucune larme qui soit et pourtant, beaucoup ont coulées au Trocadéro par sa faute. Et il ne le sait même pas. Ou peut être les rumeurs circulant dans l'université l'auront au moins dit où la jeune femme se trouvait au lieu d'aller à ses cours. Elle s'apprête à lui dire quelque chose lorsqu'il vient déposer un baiser au niveau de joue, ce qui interrompt la jeune femme un court instant.
Son regard croise finalement le sien avant qu'elle ne dise dans un souffle, lassée de sa présence ici ;


Areum - Je vais chercher ta guitare...


Elle ne lui laisse même pas le temps de répondre avant de rapidement monter les escaliers. Finalement dans sa chambre, se laissant doucement tomber au sol le dos appuyé contre la porte, elle ferme la porte à clés et balaie rapidement les larmes de son visage avant de reporter son attention sur sa guitare. Un instant, elle se demande à quel point il peut être blessé si cette guitare venait à disparaître. Elle se redresse doucement avant de se diriger vers la guitare. Prenant celui-ci par le manche et le faisant traîner jusqu'à son bureau dont elle ferme également la porte. Finalement, elle met à exécution ses pensées en faisant se rencontrer la base de la guitare avec le sol. Un bruit sourd, des morceaux de celle-ci qui s'éparpillent et de la colère en moins. Elle casse le manche en deux avant de finalement prendre un balais et une pèle dans le placard de la pièce et tout ramasser pour finalement tout mettre dans une boîte de rangement. Les murs étant insonorisés dans cette pièce, la situation a sans doute du échappée au jeune homme...

Sortant alors de la pièce et descendant les escaliers, un peu plus sereine cette fois, elle pose sa main sur son épaule en passant et lance alors d'un ton relativement calme ;


Areum - C'est toi qui a commencé après tout... elle marque une pause avant de rajouter en murmurant à l'oreille du jeune homme Je ne suis pas désolée pour ce que je viens de faire, c'est pour ça que je m'excuse. Elle dépose alors, comme il l'a fait tout à l'heure un baiser au niveau de sa joue avant de se diriger dans le salon et pousser la boîte que Young Ja a ramené, vers l'entrée. Chose à moitié faite, elle prend place sur l'accoudoir du canapé et croire les bras avant de finalement dire sur un ton froid Maintenant que tu as tout ce qu'il te fallait, tu peux partir..

Il savait que ce baiser avait été une forme d'audace poussée trop loin, et qu'il n'aurait jamais du. Peu à peu, alors que ses lèvres frôlaient la joue de la jeune femme pour s'y appuyer, il se remémora l'intégralité du message vocal, et ce en bénissant sa chance de n'être pas arrivé trop tard pour sauver ses affaires. Elle avait mentionné avec fermeté le fait qu'il ne devrait plus chercher à la voir, qu'il devrait disparaître de sa vie. Disparaître de sa vie, tout comme il avait disparu de celles de Su Nah et de Sul Li volontairement. Et si, cet acte idiot de rester planter là devant Areum était un moyen indirect pour palier à ses fuites passées et ses fautes ? En tous les cas, la jeune était des plus battantes qu'il n'ai jamais vu, et il comprit à son regard que ce simple geste qu'il prenait pour affectueux, elle le voyait sans doute comme du « foutage de gueule ». Ah, Young Ja devrait définitivement réfléchir avant d'agir, il en serait plus sage et moins suicidaire. Il se redressa, la surplomba de sa hauteur en lui offrant pour la énième fois la vue sur un sourire pleinement coupable. Jamais, de toute leur relation, il ne s'était senti si mal qu'en cet instant : tout, absolument tout de ses fautes et des reproches de la Jeopardize lui revenaient en un bloc. Ne dit-on pas que l'on prend conscience de la valeur des choses et de ses erreurs sur le moment critique ? M-den aurait aimé ne jamais côtoyer de si près cette expression qui faisait tristement battre son cœur. Lorsqu'elle monta chercher sa guitare, le coréen prit appui contre la rampe de l'escalier. Le pauvre avait bien l'impression d'être devenu un beau salop au fil des mois, et pourtant jamais il ne l'avait désiré. Il avait toujours été de ces hommes qui ont en horreur l'idée de blesser un proche, qui sont là dans les moments douloureux, sur lesquels on peut compter. Qu'avait-il pu se passer avec elle, pour qu'il ignore jusqu'à son escapade au Trocadéro, pour qu'il l'ignore, tout simplement ? Il aurait aimé le savoir. Il aurait aimé changer un tant soit peu pour qu'elle n'ai pas à le dévisager, si lasse.

Le professeur ne savait pas combien de temps il avait attendu. L'escalier vibrait parfois, comme frappé par des ondes ravageuses, mais il s'en cantonna à penser qu'Areum faisait tomber un ou deux objets là-haut, dans sa précipitation. Oh, il n'avait pas si faux : la belle s'évertuait bien à faire tomber un objet en particulier, en toute précipitation. Les bras croisés sur son torse, sur sa belle veste de marque, il laissa ses doigts jouer avec la fermeture éclaire dans le vain espoir de passer le temps. Était-ce si long, avait-il tant laissé que ça ? En réalité, l'homme se moquait bien de tout ce qui pouvait être vêtements, photos.. Seule sa guitare comptait, elle qui représentait tant à ses yeux. Enfin, elle redescendit avec la boîte tant désirée, et il s'étonna de ne pas trouver de manche dépassant du carton. Il s'étonna même de la certaine aise qu'elle avait à descendre, comme peu encombrée du poids. Et même, encore, il s'étonna d'un si radical changement d'attitude. Féline et déterminée, elle s'approcha de Young Ja, qui pâlit aussitôt en sentant les embrouilles se pointer. Il recula jusqu'à ce que tout son dos doit plaqué à la rampe, grimaçant sous les barreaux qui striaient son dos. « C'est moi qui ai commencé quoi ? » Perplexe, il passa ses doigts dans ses cheveux pour les ébouriffer quelque peu, soufflant en même temps. Ces mots semblaient les siens, de plus tôt, retournés à la façon d'un poignard dans sa poitrine. Le mauvais pressentiment s'accentua alors : qu'avait-elle fait, bon sang ? Son baiser lui glace le sang. Quelque chose n'allait pas. « Areum, hm. » D'un ton ferme, et à l'aide de ses mains qu'il plaça sur les épaules de l'étudiante, il la repoussa. Il prenait seulement conscience de la façon dont il avait agi tantôt, et ce car elle retournait ça contre lui.

Enfin, l'idole posa ses yeux noisettes sur le carton et s'accroupi pour en constater les.. dégâts. Naïvement, se refusant à croire ce que lui dictait son cerveau, il attrapa l'un des bouts de bois au vernis écaillé pour l'effleurer de l'index. Lorsqu'il le retourna, M-den reconnu l'écriture si particulière de Jeong Go, le maknae de son ancien boysband. Il n'arrivait pas à déchiffrer le message, mais n'en avait pas besoin : il connaissait par cœur chacun des mots inscrits sur sa guitare, au moins qu'il pourrait reconstituer ce puzzle les yeux fermés par la simple aide des traits et des couleurs. Son cœur rata un battement, sa gorge se noua et son ventre se creusa alors qu'il prenait tout juste conscience que cet amas de bois provenait de son cher et tendre instrument. Il se mordit la lèvre, son corps en proie à quelques tremblements d'émotion. « Areum, tu savais très bien.. » Elle savait que ce n'était pas qu'un instrument musical. Elle savait que c'était avec ça qu'il avait auditionné, qu'il avait décroché son contrat. Elle savait qu'il ne s'en séparait pas. Elle savait que ces tags, ces mots et inscriptions provenant du groupe de Sul Li et le sien étaient uniques depuis que ceux-ci s'étaient séparés. Plus jamais il ne retrouverait un instrument au son pareil, à la valeur affective telle. Plus jamais il n'aurait l'occasion de rassembler tous les membres sur un objet, sur cet objet fétiche. Elle le savait, que si toute sa vie devait se résumer à une chose, ce serait sa guitare. « Tu le savais, putain ! » Young Ja était une pâte, un homme relativement calme et patient. Le voir s'agacer pour quelque chose était exceptionnel. L'entendre s'énerver était une chose que l'on ne voyait qu'une fois dans sa vie, du moins, à ce point. « Tu savais que t'avais pas le droit d'y toucher, que c'est la chose la plus importante pour moi ! » Soudain, il regrettait toute confiance qu'il avait placé en elle, et en vint à la maudire, la haïr, prier pour sa mort proche. Il serra les poings, la mâchoire crispée. Ses tremblements redoublèrent, de tristesse et de colère. Sa voix éclatait, perçante et dure. Il voulait bien prendre conscience d'avoir ruiné une année de sa vie, un peu moins. Mais il ne pouvait comprendre qu'elle se venge en détruisant l'entièreté de la sienne. « T'as pensé à quoi, sérieusement ? Ça t'a fait plaisir, de tout briser, de  détruire la seule chose qu'il m'en restait ? » M-den, ou ce qu'il en restait désormais puisqu'il n'avait plus droit à une telle appellation après le décès de cette part de lui, maudit toutes les lois qui empêchait violence et meurtre. Réellement. Il aurait aimé saisir la belle entre ses mains et la briser comme elle venait de le faire, la casser, l'envoyer voler en morceaux. Toutefois, il n'était pas idiot. Son premier réflexe, avant même de saisir les cartons, fut de quitter le domicile. Il claqua la porte en fracas et fit quelques pas dans le couloir avant de se laisser glisser contre le mur. Sa main se posa sur son cœur qui ne semblait pas vouloir ralentir. Il aurait du s'en douter, cela arrivait presque chaque fois qu'il était submergé par les émotions. Y avait-il un meilleur moment pour faire une crise que celui où il désirait y passer, trépasser ? Ses doigts se serrèrent sur le tissu, sur sa poitrine, et il posa sa tête contre le mur derrière lui, les yeux fermés. Ça avait beau être le moment propice à ses yeux, ceci n'enlevait en rien la douleur et la peur qui l'assaillaient comme à chaque fois.

Finalement, la jeune femme n'est pas surprise de le voir animé par beaucoup plus d'émotions que lorsqu'elle a décidé de rompre avec lui. Il fallait qu'elle ne soit pas la seule blessé dans cette histoire. Il fallait qu'il souffre aussi dans un sens. Il fallait qu'il comprenne. Et contrairement à ce dernier, elle reste calme même lorsqu'il hausse le ton. Il l'avait cherché dans un sens. Il était venu ici sans prévenir et en plus de ça, il s'était comporté de façon pour elle inapproprié. Et elle était supposée le laisser faire sans donner le double des coups ? Il avait clairement dépassé les bornes et si le long de leur relation elle avait pu le supporter et croire qu'il changerait, maintenant elle ne se faisait plus de films. Ne détournant pas pour autant le regard, elle arbore une expression relativement neutre et enregistre toutes ses paroles avant que finalement il disparaisse dans un claquement de porte.

Un soupir quitte les lèvres de la jeune femme alors qu'elle regarde les deux boîtes qu'il devait emporter. Se redressant finalement au bout de quelques secondes, elle se dirige vers la porte qu'elle ouvre doucement. Lorsqu'elle baisse les yeux, elle peut finalement voir le jeune homme et elle s'appuie à nouveau dans l'encadrement de la porte avant de dire tout aussi calmement que précédemment ;


Areum - Maintenant, peut être que tu ressens plus ou moins ce que je ressens, si ce n'est plus, sans la moindre éxagération dans tes propos... S'il te plait, viens récupérer tes affaires Young Ja. Je suis fatiguée.