Je m'affaire depuis quelques heures à essayer plusieurs solutions chimiques. Voir le liquide se décanter me plait, entendre des petits bruissements lorsque le liquide réagit ça me rend fou, entendre un pshit avant l'explosion ça, j'adore. Bon certes, aujourd'hui je n'ai rien fait pété, du moins pas encore. J'aimerais préparer un énorme volcan pour une expo qui se passera dans quelques mois. Mais je ne désire rien de banal, non je veux un tric qui fait un gros boom, comme une hécatombe nucléaire, et je veux que ça gicle partout, en multicolore. J'ai l'air d'un savant fou, mais je m'en tape, je veux que ça brille, que ce soit beau et spectaculaire, parce que je ne vis que pour le sensationnel! Une goutte de ci, une goutte de ça, me voilà moitié chimiste, moitié sorcier. Le fait que je ricane presque dans ma barbe me donne un air assez effrayant, mais comme vous le devinerez, je m'en tape.

Puis soudainement la porte s'ouvre, je sursaute tandis que je fais tomber mon tube à essai au sol. Je grogne et m'apprête à nettoyer sauf que je me stop net en voyant la belle créature qui se tient devant moi. Même si mon cerveau du bas se réjouissait de cette rencontre - non je ne bande pas, c'est simplement une expression - mon vrai cerveau râlait. J'adorais ses formes, sa tête même parfois j'arrivais à apprécier quand elle me parlait mais juste, que faisait-elle ici? Dans ma salle de chimie alors que joue l'apprenti sorcier. Elle me dérange en plein travail et même si c'est pour son boulot, on aurait pu me demander mon avis. Lorsqu'elle s'approche je la stoppe net, pas que je ne veuille pas que cette magnifique femme vienne à mes côtés, mais y avait légèrement du produit dangereux au sol. Je soupire et vais chercher le seau et une éponge qui se trouvent dans le placard du fond de la salle tout en répondant enfin à la demoiselle. « C'est pas comme si j'avais le choix. Et pourquoi pas? C'est sexy une blouse. » Quand ça n'est pas porté par un geek aux cheveux gras, c'est sûr. Je reviens avec le seau. « Pousse-toi... S'il te plait. » J'attends qu'elle s'exécute et me pose sur un genou pour nettoyer avec force le liquide qui s'est étalé au sol, je ramasse avec soin les morceau de verre, passe un coup de balais et change de gants. « Change-toi donc, je continue mes expériences. » Et je risque de mater un petit coup aussi, mais ça, tu t'en doutes bien je suppose.

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A sa demande je me pousse et le regarde nettoyer le sol. Même avec un balais cet homme reste beau. Terriblement beau. Oui car Makoto est un homme. Un bel homme de vingt-six ans si je me souviens de ce qu'il m'a dit. A croire que je ne suis attirée que par les hommes d'age mur et d'origine japonaise. C'est sans doute ça. Oui Makoto me fait rêver mais vu les simples réponses qu'il me donne monsieur ne semble pas être content de me voir. Dommage. S'il savait ce que je ressentais pour lui, il n'agirait sans doute pas comme ça, monsieur l'intouchable. Mais passons. Il m'autorise à me changer. Sans broncher je m'éloigne un peu et lui tourne le dos pour me déshabiller. Je commence par mes chaussures puis je retire mon short en jean et tire en même temps ma culotte pour pas que celle-ci ne parte en même temps que le short. Je ne suis pas vraiment pudique. J'ai appris à aimer mon corps et si je plais aux hommes c'est bien à cause de lui. En parlant d'homme, je n'ose même pas me retourner. Une partie de moi souhaite que le doctorant en chimie s'affaire à son travail plutôt qu'à me reluquer mais d'un autre côté si j'apprenais qu'il me regardait croyez moi, je serai la fille la plus heureuse au monde. Mais ne faisons pas attendre le photographe. Je sors tous les vêtements du sacs et les pose sur une table du labo. J'ai ainsi droit à une blouse blanche, une mini jupe et un soutien-gorge rembourré en dentelle ? C'est tout ? Où est le reste ? Il doit bien y avoir un haut non ? En plus je dois faire ce photoshoot pieds-nu ? Je comprends mieux pourquoi on m'a demandé de me faire une pédicure il y a deux jours.

Je soupire doucement et dégrafe mon soutien-gorge avant de mettre le rembourré en dentelle rouge.  Une envie folle me prend. J'ai juste envie de me retourner et d'apparaitre dans mon plus simple appareil en face du beau japonais installé dans la meme salle que moi. Mais bien sur je ne le fais pas. Après avoir mis mon soutien-gorge, j'enfile ma jupe puis la blouse blanche que je laisse ouverte.

- Je suis comment ?

Cette question sort toute seule de ma bouche avant que je me retourne pour contempler le bel éphèbe en souriant comme une gosse de dix ans. Prions pour qu'il dise que je suis belle, que je suis la plus canon. Prions pour que je lui plaise. S'il ne le fait pas, s'il ne me dit pas que je suis bien je n'aurai jamais de chance avec lui.

Je la laisse s'éloigner et retourne derrière ma paillasse à tenter de continuer mes recherches. Mais même si j'ai le cerveau d'un scientifique, l'habitude de m'intéresser peu aux autres, je n'en reste pas moins un homme. Et je peux vous assurer qu'il est dur de garder sa concentration lorsqu'un top model se change devant sans aucune pudeur. J'ose donc un regard timide vers Hee Mi et dieu que je n'aurais pas dû. J'attrape un coup de chaud dès que mes yeux croisent les magnifiques courbes du bas de son dos et de son... fessiers. Dieu que c'est malsain. Elle a un beau corps, elle le sait je pense. Mais elle n'est pas prudente, l'exhiber de la sorte alors qu'elle est seule avec un homme dans une pièce isolée. N'a-t-elle pas peur de tomber sur un vicieux un jour? Heureusement, que je ne suis pas du genre à ne pas respecter les femmes, sinon j'aurais déjà cédé à mes envies bestiales. Je baisse mon regard sur ma paillasse mais malheureusement, je n'arrive plus à rien. Je suis foutu, elle me captive. Moi qui voulait travailler toute l'après-midi, c'est mort. Les femmes ont trop de pouvoirs sur les hommes, elles en font ce qu'elles veulent alors que nous on en chie pour rien avec elles, c'est injuste.

Finalement, elle me pose une question. Hébété, je redresse automatiquement la tête vers Hee Mi. la demoiselle se retourne pour que je la contemple. Elle me demande vraiment ça? Je n'arrive même pas à détacher mes yeux de son corps, de ce soutien-gorge ultra sexy, de ce petit air de chimiste coquine, de ce regard pétillant. Elle est magnifique, mais je suis pas du genre à complimenter, ça me rend mal à l'aise. L'expression et moi, on est pas copains du tout. Finalement, j'avance vers elle et referme les boutons de sa blouse, j'ai trop de respect pour elle pour continuer à la dévorer du regard comme une bête féroce, puis j'ai pas trop envie qu'elle me prenne pour un pervers. Je replace l'une de ses mèches de cheveux derrière son visage pour mieux voir son visage et plante mon regard dans le sien. « T'es sexy... Très belle... » Je réajuste sa blouse et m'écarte finalement, elle doit aller travailler, non? J'ai pas très envie de la laisser partir mais je crois bien que je n'ai pas le choix.

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Il me regarde. Et je souris bêtement parce que Makoto ne se rend même pas compte de l'effet qu'il me fait. N'importe quelle personne entrant dans cette pièce penserait que je suis une fille qui aime aguicher les hommes mais c'est faux. C'est juste que j'ai envie de plaire. J'ai envie de lui plaire. Je veux qu'il me trouve à son goût. Je pourrais au moins tenter ma chance avec lui et mieux apprendre à le connaître. Il s'approche finalement de moi et reboutonne ma blouse. Je déglutit légèrement en regardant ses mains faire le travail. Mon coeur lui, il bat la chamade comme jamais. Il ne se rend pas compte de ce qu'il est en train de faire et les mots qu'il prononce me rend toute chose. Il a dit que j'étais sexy et belle. Le sexy m'importe peu. Il me trouve belle. «...Merci » Voilà la seul mot que je trouve à lui dire avant qu'il ne s'écarte de moi. Il me laisse y aller mais je n'ai définitivement pas envie d'aller faire ces photos. Maintenant que je sais qu'il bosse dans cette salle j'ai juste envie de découvrir ce qu'il y fait. Je veux passer la journée avec lui. On ne se connait pas encore assez mais ça ne serait tardé. Je sais qu'il ne fera pas le premier pas alors je le ferai. Où ? Quand ? Comment ? Je n'en sais rien mais il faut bien que je tente. «J'y vais...tu restes là mmh ? ».

J'incline légèrement ma tête pour le saluer avant de partir, laissant dans la salle, mes effets personnels. J'en aurai peut-être pour une demie heure si je fais bien mon travaille, peut-être une heure et demi maximum si je ne suis pas concentrée. Et avec l'apollon qui m'attends dans le laboratoire croyez moi que ça va être compliqué.

Finalement, ce n'est pas le photographe qui me presse mais moi même. Je n'ai qu'une hate : en finir pour pouvoir le rejoindre. Je veux le voir faire des expériences bizarres avec des objets chimiques. Je veux qu'il boutonne -ou déboutonne- ma blouse encore une fois. J'ai juste envie d'être près de lui. Mais à la place, je suis coincée dans une autre salle de laboratoire, un tube à essai dans la bouche et des lunettes sur le nez. Tout ça pour une marque de soutien-gorge.  

Soixante-dix-huit photos plus tard je suis libre de sortir de la pièce pour aller me rhabiller mais je préviens tout le staff que je ne rentrerai pas avec eux. Pas d'autres précisions. Après avoir regardé rapidement les photos certaines étant vraiment réussies et d'autres ratées, je sors de la salle et toque discrètement à la porte de la salle où j'ai laissé mes affaires mais aussi mon doctorant préféré. «Tu es toujours là ? »

Franchement, je suis trop bon trop con. Y a une beauté fatale devant moi, en sous-vêtement et en blouse qui se la joue scientifique sexy qui me demande comment je la trouve et je referme sa blouse? Où est la logique? En plus, je m'empêche de fixer son corps. Elle a de la chance de pas être tombée sur l'un de ces gros loosers de la fac. Mais bon, parfois je me dis que je devrais en être un moi aussi, car ils ont beau être cons, ils s'en ramassent des nanas. Cependant, je crois que je la respecte un peu trop. Elle doit y aller, je ne lui réponds pas. De toutes façons, il est évident que je reste. je dois continuer mes expériences et puis j'ai dans l'espoir de la revoir toute à l'heure.


Si j'avais été Man Shik, j'aurais directement profité du fait que Hee Mi soit partie pour fouiller dans son sac et sniffer sa culotte. Rien qu'à cette pensée, mon visage forme un rictus dégoûté. Comment il fait ce mec? Bon après chacun ses délires, je hausse donc mes épaules en bon jemenfoutiste que je suis. Je reprends mes expériences mais j'avance bien plus lentement que je ne l'aurais voulu. J'ai l'impression que le temps passe à une vitesse étonnement lente et dieu sait que d'habitude je ne le vois pas passer. Je soupire et continue mon occupation, zieutant parfois la porte de la salle.

Finalement, on toque à sa porte. Je ne sais combien de temps il s'est passé réellement mais sa question me fait sourire légèrement. Soudainement, mon cerveau se stoppe net. J'ai l'impression qu'il faut que je me trouve une excuse, je ne comprends même pas pourquoi mais j'en ressens le besoin. «Faut bien que quelqu'un garde tes affaires... » Je me racle la gorge et l'invite à entrer. Je ne sais pas quoi dire. Quelqu'un de normal devrait demander comment ça s'est passé, si elle n'est pas trop fatiguée, mais mes mots ne veulent pas sortir. «T'as... géré? » T'as géré? C'est quoi cette question minable? Enfin bref, qu'on me sorte de là, je suis pathétique.

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UC.

J'ai jamais su comprendre les femmes. Y a-t-il un homme sur Terre qui le peut d'ailleurs? Si c'est le cas, j'aimerais bien qu'il m'apprenne sa technique. C'est en l'observant entrer que je me rends compte que je connais simplement son nom, prénom, numéro et job. Il est vraiment rare que je vois plusieurs fois une personne alors que je connais si peu d'elle. Ça me perturbe. Ca m'arrive peu, le fait d'avoir envie d'en savoir plus sur une fille. Mais voilà, j'ai pas non plus envie de faire le premier pas, pas envie de me faire avoir. Comme dit avant, je ne la connais pas, je ne devine pas ses intentions même si j'ai beaucoup de mal à me dire que cette charmante créature soit venimeuse. Un peu surpris par la proposition de Hee Mi, je hausse un sourcil avant d'esquisser un petit sourire. C'était osé, mais drôle. Elle rougit soudainement et putain, je trouve ça incroyablement mignon et attirant. «Tu m'offriras le magasine. » Normalement, c'était une question mais j'ai un peu merdé dans l'intonation, pour ne pas changer.

Cette fois-ci, dès que je remarque qu'elle se change, je baisse la tête vers ma paillasse, j'ai décidément pas envie de passer pour un voyeur et je crois que je ne supporterai pas une seconde fois la vue de son derrière super bien rebondi. Oh putain, calme tes hormones Makoto. Finalement, elle me tire par le bras et je me laisse faire, un peu surpris. Elle s'assoit et là dans ma tête, ça va pas fort. Je crois que j'ai maté trop de porno pour imaginer une scène saine dans mon esprit. Je bug pendant quelques secondes lorsqu'elle me demande de lui faire une démonstration puis fini par répondre. « Bien sûr que je suis doué, je serai pas en doctorat sinon. »dis-je avec une pointe de fierté dans la voix. Mes yeux fixent ses jambes et mentalement je me frappe. Je saisis donc un tube à essai et le montre à la demoiselle. «Je prépare une solution chimique sans danger que j'utiliserai comme lave qui explosera d'un volcan. Pour un projet.» Un peu embarrassé, je le reposai. Autant j'étais bon en cours, autant niveau explication, j'étais même pas sûr d'avoir le niveau A2. Je continue alors, quelque peu timidement, mes manipulations. Non mais là, c'est pas juste du tout. Mettre une meuf qui vient tout droit de Vénus sur ma paillasse alors que je dois travailler, j'y survivrai pas.

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Toujours assise sur la table de Makoto je le regarde faire ou plutôt le contemple. Je lui ai demandé de m'expliquer un peu en quoi consistait son boulot et il m'a répondu. Toutefois,il faut bien l'avouer, j'en ai strictement rien à faire de sa lave et son volcan, sachant que je ne connais rien à la science. Je lui souris doucement et acquiesce à chacune de ses explications, même si je suis absorbée par son regard et que je ne suis pas un seul truc de ce qu'il raconte. « Mmh je vois...bah c'est bien...j'espère que ton projet aboutira cher physicien. » Dis-je tout haut en lui tapotant l'épaule. Ok je le conçois Makoto n'a rien d'un physicien ou d'un quelconque scientifique mais ça à l'air de lui plaire alors pourquoi pas ! Il ne me critique pas sur mon métier,je ne vais donc pas faire de même pour ses études.
Est-ce qu'il m'impressionne ? Bien sûr. Premièrement il a 26 ans. Cinq ans de différence entre nous. Il a plus de connaissances que moi, il a plus vécu, et rien que ça je trouve ça formidable. Il pourrait facilement m'apporter ses connaissances comme ça. Deuxièmement, les études qu'il fait. Ça doit pas etre facile tous les jours et pourtant on sent qu'il est passionné dans ce qu'il fait. Ou du moins c'est ce que lui me montre. Troisièmement...il ne me laisse vraiment pas de marbre quand je le vois , et c'est très dur de résister. Surtout que le côté macho qu'il aime si bien montrer m'attire vraiment. J'aime les hommes capables de prendre soin de leurs partenaires. Comme Shûji.

Retenant un petit bâillement je continue d'observer mon interlocuteur faire ses expériences mais je vois bien que je le dérange. Moi, assise sur sa table de travail. Je souris doucement puis passe timidement ma main dans ses cheveux. J'ai envie de l'attirer contre moi. Tout de suite, là, maintenant, je veux l'enlacer et l'embrasser. Tout son corps m'appelle. Mais je ne peux rien faire pour le moment. « Dis...Ça serait cool si un jour on se voyait autrement que  par hasard ». Je lache un rire nerveux. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Il va croire que je le drague...Bon ok c'est ce que je fais un tout petit peu mais...Je suis en train de lui proposer une sortie n'est-ce pas ? Rien de plus normal. Je lui attrape doucement le col de sa blouse et le tire vers moi afin qu'il se retrouve entre mes jambes. Mon coeur bat anormalement. «Une sortie bowling ? Ou...mmh...oooh !! Tu aimes le karting ? J'en ai jamais fais ! J'aimerai tellement essayer un de ces jours... » Mes joues rougissent au fur et à mesure que je le regarde. Je ne sais même pas ce qu'il doit penser de moi...Puis pourquoi lui proposer du karting...Ça n'a rien de féminin ! Il va me prendre pour un garçon manqué après... «Ou sinon on peut ne rien faire si t'es occupé » Je me mord la lèvre et le regarde dans les yeux. S'il savait à quel point il fait battre mon petit cœur, il serait choqué. Réellement.

Je hausse un sourcil, un peu déconcerté par le fait qu'elle me tapote l'épaule. Elle qui joue la fille sexy, si envoûtante, elle ne trouve rien d'autre à faire que me tapoter l'épaule. M'a-t-elle écouté? Si la réponse est non, elle m'a bien eu. Je parle trop en sa compagnie, ça n'est pas commun, elle me sort un peu trop de mes habitudes à mon goût. «Moi aussi, mais je suis chimiste. » Et pas physicien. Les gens font souvent le mélange entre ces deux sciences qui pourtant, ne se ressemblent pas. Certes, je m'y connais un peu dans ce domaine, mais pas autant que dans la chimie. Mais merde, j'ose me faire un débat intérieur sur la physique-chimie alors qu'une créature aux formes divines et à l'odeur enchanteresse est assise sur ma paillasse. Tranquillement, je me casse la tête alors que je pourrai simplement... Simplement faire quoi d'ailleurs?

Elle baille? Okay, je suis en mode relou, faut que j'y remédie puisque je ne désire pas perdre Hee Mi d'entre mes mains. J'avoue, j'aime la façon avec laquelle elle me regarde, la voix qu'elle prend quand elle me parle, sa posture qui la met en avant, ses cheveux soyeux et son regard pétillant. Elle est belle, même plus que ça. Je suis vraiment bien tombé. Mais bon, maintenant faut que je passe du mode scientifique chiant à mec en action. Cependant, je suis pas très doué pour ça. Sa main dans mes cheveux me perturbe. Je ne suis pas très tactile, je n'ai pas l'habitude, surtout quand ça vient d'une personne que je connais peu. Néanmoins, quand ça vient d'elle, j'apprécie. Je me laisse faire lorsqu'elle me tire vers elle. Je tente alors au mieux de me contenir, de rester calme mais elle est tellement tentante. Je pose mes mains de parts et d'autres de ses jambes, évitant soigneusement de les toucher, je ne désire pas passer pour un pervers. Son regard me perturbe, dérègle un peu le rythme de mes palpitations. Trop de pouvoirs en cette femme, elle joue avec mes nerfs. Mon sourire s'agrandit soudainement lorsque j'entends parler de Karting. Elle veut vraiment en faire? Je ne pensais vraiment pas qu'une mannequin pouvait aimer ce genre d'activité. «C'est quand tu veux! Pour le karting... » Je replace l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille et laisse mon regard se plonger dans le sien. «Même si je suis occupé, je peux trouver un moyen de me libérer. » Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, j'ai envie de me plonger dans ses bras, de l'enlacer mais on ne se connait pas, ou très peu, je peux pas me laisser guider ainsi par des envies subites puis qui sait, je me prendrai sûrement un rateau ou pire, une gifle. Je suis frustré, elle me fait perdre tous mes moyens. Quelle femme perfide cette femme. «On peut aller boire un coup bientôt. Si tu... veux. »

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Chimiste qu'il me dit. Monsieur n'aime pas les approximations apparemment. Tant pis. Physicien, chimiste, astronome. Pour moi tout ça c'est pareil. C'est très sexy. Il ne s'en rend pas compte mais les études qu'il fait son définitivement très sexy. Pourquoi ? Parce qu'à l'heure qui l'est je ne rêve que d'une chose, celle de me retrouver contre son corps et de l'écouter parler sciences. Sauf que Makoto a du avoir un traumatisme et que parler est une action qu'il ne puisse faire. J'ai même l'impression de le saouler. Si ça se trouve il va me dire qu'il est occupé et qu'il a un dossier à rendre pour éviter de me voir. Vous savez niveau excuse, les hommes sont parfois pire que les femmes.

Je le regarde dans les yeux et lui adresse le plus sincère des sourires. Il a dit oui au karting et en plus il me propose de boire un coup avec lui. Mon cœur bat la chamade. Si je veux...Bien sur que je veux. Si ça ne tenait qu'à moi je sortirais tous les jours avec lui comme tous les couples font. A vrai dire je ne sais même pas ce qu'on est l'un pour l'autre. Je lui fais du rentre dedans. Il a l'air d'aimer ça. Et pourtant on est muet comme des carpes. C'est dommage. « Faisons comme ça alors...on boit un coup dans les jours qui viennent et...on s'organise un karting pour plus tard ? »

Mes yeux se posent à présent sur ses mains posées sur la table, près de mes jambes. Des idées bien plus que malsaines passent dans ma tête. Cet homme à des mains de rêve. Des mains d'homme. J'ai envie de les toucher juste une fois. S'il savait à quel point j'aime quand il replace mes mèches de cheveux. Il est si attentionné. Il est doux, tendre et à la fois si...masculin. C'est vrai. Je suis certaine qu'il a beaucoup de fierté. Et ça, ça m'excite. Pas dans le sens propre bien entendu. Pour ça y a autre chose mais trêve de plaisanteries. Ce Japonais me fait rêver, il est entre mes jambes, on est presque collés l'un à l'autre et pourtant...rien. Je n'ose pas. Qu'est-ce qu'il m'arriverait si je lui disais toute la vérité ? Si je lui avouais que j'avais eu un coup de foudre pour lui depuis notre première rencontre et qu'il hantait mes jours et mes nuits. Sans doute qu'il m'enverrait balader. Non pas parce que je suis moche. Je ne le suis pas. Il me trouve belle. Mais il doit surement avoir une ribambelle de filles derrière lui qui souhaitent exactement la même chose. Et moi je fais la queue derrière en espérant qu'il ne trouvera pas le grand amour avant. Je veux être sa princesse. Non pas à l'un ou à l'autre. Je veux être la sienne. Et rien qu'à lui.

Je prends finalement une de ses mains et joue doucement avec elle. J'aimerai tellement trouver quelque chose pour qu'il craque. Quelque chose qui l'obligera à regardé son portable toutes les secondes en espérant recevoir un message de moi. Je veux qu'il s'intéresse à moi autant que je m'intéresse à lui. Bon d'accord...Il ne m'a pas dis grand chose. Je sais qu'il a bientôt 26 ans, qu'il est coréano-japonais -ce qui fait de lui l'homme le plus beau que j'ai rencontré en 21 années d'existence-. Je sais aussi qu'il est tout simplement magnifique. Pas seulement physiquement mais aussi intellectuellement. Il semble très intelligent et j'aime ça. Tout le contraire de moi. Je suis loin d'être bête mais mon métier me pose une étiquette. Moi, Hee Mi la mannequin qui n'a que son physique pour conquérir le monde.

J'entremêle timidement mes doigts aux siens en rougissant puis je me lance et me permet quelques mots en Japonais. Merci Shûji de me l'avoir appris. «Tu...t...C'est dommage que...enfin...tu » Je rougis encore plus. Je perds mes mots. Moi qui enchaînait mon ex en Japonais, là. Rien. Je n'ai pas pu tout oublier comme ça...c'est pas possible. «Makoto...c'est dommage que tu ne sembles pas....social...? T'as l'air intéressant puis...J'aime beaucoup entendre ta voix, tu sais ? ». Tout ça dit sans la moindre forme de politesse. Je ne les ai jamais apprises. Je ne connais que la forme familière en Japonais. Mes joues sont en feu. En feu. Elles brûlent. Tout mon corps brûle. Mon cœur lui, il est sur le point d'exploser. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu l'idée de lui raconter ça...Il va penser que je suis fétichiste de sa voix et me prendre pour une folle. Diantre pourquoi j'ai dis ça...

Elle est encore plus belle quand elle sourit. J'ai l'impression de lui avoir fait plaisir en lui répondant que le karting me tente bien. Tant mieux, c'est l'effet escompté. Je hoche la tête de haut en bas, montrant alors que je suis d'accord avec ses propos. A quoi bon ouvrir la bouche pour lui répondre si je peux lui affirmer en bougeant ma tête? Je plonge encore et encore mon regard dans le sien, la contemple lentement, je savoure les traits de son visage. « Je t'enverrai un sms.» A mon tour, je regarde mes mains qu'elle semble observer. Sont-elle sales? Ou bien laides? Je ressens le besoin de la choyer, de la faire sourire, de la faire rougir. Je veux qu'elle ait chaud à cause de moi, ou alors qu'elle frissonne et qu'elle réclame ma veste. J'aimerais qu'elle se souvienne de mon odeur et me quémande n'importe quand, qu'elle me prouve que finalement, je la rends faible. Je veux la droguer. Qu'elle devienne dépendante et qu'elle me réclame sans cesse, sans vergogne. Je n'ai jamais ressenti ça auparavant et ça m'énerve parce que je ne sais pas d'où ça vient.


Elle s'arme de l'une de mes mains, et docilement je la laisse jouer avec. Ca n'est pas dans mes habitudes de me laisser faire mais elle m’affaiblit, elle me rend mou et chaud. J'ai jamais été comme ça quand une fille me faisait du charme, alors pourquoi aujourd'hui? Je ne sais quasiment rien d'elle. Elle est belle, mannequin. Elle a vingt-et-un an et parle beaucoup. Sexy et possède de merveilleuses formes. Cette fois, je rougis lorsqu'elle entre-mêle nos doigts. Je dévie le regard et me racle la gorge. Je crois même que mon coeur a raté un battement. Je ne prends pas longtemps à regarder la fenêtre, elle me surprend à parler japonais. Sérieusement? Je tourne alors le regard vers elle et sens mon sang bouillonner. Elle a un accent extrêmement mignon mais ça n'est pas le plus déroutant. Non, le plus surprenant son ses propos. Elle me désarme, peu à peu. Encore une fois je me racle la gorge, embarrassé par ses compliments, je baisse la tête et réponds en japonais, avec mon bel accent de la capitale, sans politesse non plus pour être au même niveau et tenter de la mettre à l'aise. «Merci Hee Mi... Désolé, mais je ne suis pas à l'aise avec la parole... » Je relève timidement le regard et sert délicatement sa main, appréciant le fait qu'elle m'ait parlé dans ma langue natale, dieu que ça peut faire du bien un petit retour aux sources. «Où as-tu appris le japonais? »

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Je suis fière de lui avoir parlé Japonais. Même si j'ai sûrement du passer une idiote. En plus j'ai un accent pourri. Mais bon. Au moins il a compris et de ce fait monsieur reprend la conversation en Japonais. Ah...Pourquoi j'ai eu cette idée ? Je vais devoir chercher les mots dans ma tête pour trouver le sujet, le verbe et le complément du nom alors que chez lui tout est fluide. Monsieur le bilingue. Polyglotte, beau, intelligent, adulte, sans doute aisé, qu'est-ce que cet homme n'a pas ? Rien. Ou peut-être qu'il lui manque une seule chose mais s'il la veut il devra venir la chercher.

«J'ai...hum...comme qui dirait appris le Japonais avec mon ex ? » Je rougis complètement. De un parce que je lui parle encore dans la langue nippone, de deux, parce que je lui parle de mon ex, de trois parce que je viens délibérément de lui avouer que j'étais célibataire ! Ou du moins...C'est ce qu'il va croire... « Hum...Mais c'était il y a un moment...Quand...j'avais 17 ans alors j'ai un peu oublié...désolée ! Mais je compte sur toi pour continuer de m'apprendre hein ? » J'arque un sourcil, en le regardant dans les yeux. Quelle tactique pourrie pour essayer de le voir de nouveau...On doit boire un verre ensemble puis faire du karting et maintenant je lui demande de m'apprendre le Japonais ? Qu'est-ce qui tourne pas rond dans ma tête...Autant lui demander d'être sa copine. Mais malheureusement ce n'est pas aussi simple.

Ma main est toujours accrochée à la sienne. Il la sert doucement et j'aime ça. J'aime tellement ça, que ça pourrait presque m'exciter, au sens propre, cette fois-ci. Je rapproche timidement nos mains de mon visage et regarde d'un peu plus près les veines du jeune homme qui se contractent. Mon cœur est en feu et mon corps aussi. Ça bouillonne, en haut, en bas, au milieu. Partout. Sait-il à quel point les femmes aiment voir les veines des hommes ? C'est presque égal à une jolie paire de seins.

« Jolies mains Makoto ! Des belles mains viriles !... ». Je penche légèrement la tête sur le côté en repensant à la connerie que je viens de lui sortir. En plus c'était tellement spontané que je le lui ai dit en Coréen. Mais passons...Pourquoi ais-je sorti qu'il avait des mains viriles ! C'est un homme ! C'est évident ! Puis ça sonne tellement pervers et...presque...masochiste. Il va me prendre pour une nymphomane si ça continue.

Je gonfle légèrement mes joues. J'en ai marre. Pas de lui. Mais de moi. Je veux que tout aille bien. Je veux essayer de me faire bien voir, mais quoi que je fasse je rate toujours tout. Je suis sans doute une fille lourde...Et il va rapidement s'en rendre compte.

Va savoir pourquoi, le fait qu'elle me parle de son ex ne me plait pas. J'ose imaginer comment elle a pu apprendre certains mots ou certaines expressions; allongées après une bonne nuit d'amour, les deux qui discutent, elle qui rit niaisement. Je n'aime pas cette vision, ça m'énerve. Bon, j'ai au moins appris un truc, elle est célibataire. Enfin quoique, elle avait 17 ans, elle en a 21, il se passe des choses en quatre ans. Ma colère s'apaise lorsqu'elle me demande lui apprendre à nouveau ma langue natale. J'ai envie de lui faire oublier son ex, ce mec que je ne connais même pas mais qui me rend hargneux. Je lui apprendrai mieux et plus, elle parlera parfaitement japonais et grâce à moi, pas à lui. «Paraît que je suis mauvais prof, trop perfectionniste, alors prépare-toi, tu parleras bientôt parfaitement japonais. » On sera donc amenés à se revoir souvent mais ça n'est pas comme si cette idée me déplait, loin de là, elle me ravit même.

Elle laisse nos mains voguer près de nos visages et comme avant elle fixe la mienne. Encore une fois, je ne comprends pas son intérêt pour ma main. Une main c'est une main. Je suis perturbé. Je hausse un sourcil à son compliment avant de pouffer de rire. Je n'y peux rien, s'est sorti si subitement, si naturellement. Je ne veux pas la vexer, mais j'ai été déconcerté quelques instants. Elle est mignonne comme ça, j'adore ça. «Euh... Merci beaucoup... » La voilà qui gonfle les joues et moi qui hausse les sourcils surpris. Décidément, elle me rend stupéfait. Je lui dégonfle une joue à l'aide ma main libre et rit légèrement après. «T'es drôle. »

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Sa main touche ma joue pour me la dégonfler. C'est con mais je craque. Je craque totalement. Je souris à présent comme une espèce de débile. Il veut ma mort. Chacune de ses paroles, chacune de ses actions m'émoustillent et me font mourir à petit feu. Il va finir par me tuer. Pourtant il ne fait rien. Il ne parle pas. Ou presque pas. Je semble être une pipelette face à lui. Je détaille chaque partie de son visage quand mes yeux s'arrêtent finalement sur son cou et cette chose que les hommes possèdent : sa pomme d'Adam. J'ai envie de la manger. J'ai envie de rester contre lui et de lui caresser les cheveux, le visage, le torse. Tout. S'il ne tenait qu'à moi j'aimerai juste lui faire l'amour. Mon cœur se remet à battre. Comment puis-je penser cela de quelqu'un que je connais à peine ? C'est ça le coup de foudre non. Je suis tombée sur lui et j'ai compris c'est avec lui que je voulais sortir ? Et maintenant qu'est-ce que je pourrais faire ? L'embrasser et lui dire que je l'aime ? Est-ce que je l'aime au moins ? Non. Enfin...Peut-être que si. Ou peut-être que non. Je ne sais pas. Je suis perdue. Je me sens tout à coup très mal.

Je me regarde, là assise comme une aguicheuse et lui entre mes jambes. Je ne sais même pas comment j'ai pu me déshabiller devant lui sans la moindre gêne. Je suis folle. Terriblement folle. Folle de lui oui. Il m'a changé. Je n'avais encore jamais ressentis ça depuis Shûji. Et encore...Shûji était comme moi. Il parlait...Il était beaucoup moins imposant. Makoto est très imposant, charismatique et je suis tout simplement raide dingue de lui. Je n'ai qu'une seule hâte : nous revoir à notre prochain rendez-vous. Boire un coup qu'il m'a dit. Je ne bois pas énormément mais pour lui je ferai n'importe quoi. Et si le fait qu'il boive un peu le décoince un peu, ça nous fera pas de mal. Il n'a pas l'air de vouloir se confier, c'est terriblement frustrant. Mais c'est sa façon d'être et je le respecte. En fait pour tout vous dire, je l'admire. Un peu comme une groupie devant son artiste.

« Bon... » Je me racle la gorge puis finalement je descends de la table et me retrouve collé à lui. Je compte jusqu'à trois dans ma tête et je le fais. Ça y est. C'est fait, je suis à présent en train d'enlacer le gars pour qui je craque. Je ferme les yeux un instant. J'ai envie de rester comme ça toute la journée. Il est tout chaud, et dieu ce qu'il sent bon. Je crois qu'en partant d'ici je vais courir à la parfumerie pour acheter son parfum et badigeonner mon oreiller avec. « C'est marrant...t'as le même parfum que mon ex... » Mensonge. Dieu ce que je sais bien mentir. Je veux juste l'embêter. Et je n'ai pas envie de lui dire qu'il sent bon. Oui moi aussi j'ai un peu de fierté.

Elle ne me répond pas. Étrange, mais je crois bien que ça ne me dérange pas. S'il lui arrive de ne pas parler parfois, j'aime bien en bon taciturne que je suis. Si elle ne me répond pas aussi, cela veut-il dire qu'elle est d'accord? Elle veut vraiment que je lui apprenne parfaitement le japonais. Je suis un mauvais prof, elle me haïra mais je m'en tape, je serai fier si elle y parvient. Enfin non, je m'en fous pas trop, mais je trouverai bien une stratégie pour qu'elle ne m'en veuille pas, après tout c'est elle qui me l'a demandé. Je sais même pas comment je me suis retrouvé là, entre ses jambes, surtout à ne rien faire. Je ne l'embrasse pas, ne lui fais pas d'avance et pourtant ce n'est pas l'envie qui me manque. Je me dis que je pourrais peut-être la faire languir, voir si elle tient à moi. Ce n'est pas du tout mon style de faire ça. D'habitude, on m'aguiche, si elle est belle, je réponds sans me trifouiller le cerveau. Là, j'ai envie de bien plus mais le problème est que je ne sais pas ce qu'est ce "plus".

Encore une fois, je hausse un sourcil et mes yeux se font ronds lorsqu'elle se lève, coincée entre la table et moi, collée contre mon propre corps. Je prie les dieux pour qu'il n'y ait aucune réaction de mon deuxième cerveau. Elle est folle, elle veut réveiller la bête en moi? Et dieu sait qu'elle en demande beaucoup, elle m'épuise d'ailleurs... Bon je crois que je vais mourir. Pourquoi elle m'enlace? je fais quoi maintenant? Je m'apprête, timidement à répondre à son étreinte, elle est toute douce, seulement, sa remarque me refroidit directement. Le même parfum que son ex? Elle l'aime encore ou quoi? Finalement, je lui caresse rapidement les cheveux et me recule doucement, vexé. Elle sait pas très bien parler aux hommes ma foi. « Il se fait tard en fait... Y a un jour particulier pour notre... le rendez-vous? » Putain, qu'est-ce que je fais pitié. J'espère que je ne lui ai pas donné envie de fuir, je veux la revoir...

YOU KNOW NOTHING MAKOTO

Dieu a prévenu Adam et Eve de ne pas toucher au fruit défendu et ils l'ont fait. Je me suis juré de ne rien faire qui soit trop extravagant si un jour je devais me retrouver avec lui et pourtant en une journée je me suis retrouvé presque à poil devant lui et maintenant je suis collée à lui. Il est la tentation par excellence. Il sent divinement bon, il est chaud. Il...Je souhaite rester contre lui pour toujours. C'est fou comment il a autant d'effet sur moi. Enfin c'est fou mais pas forcément étonnant. C'est vrai. Aoki Makoto, jeune chimiste de 26 ans beau comme un dieu c'est presque obligatoire qu'il soit populaire avec les filles. En plus il est Japonais. Ça lui donne encore plus de charme. A vrai dire je crois que c'est peut-être cet « exotisme » qui m'attire. On a pas vraiment la même culture, et même si j'ai beaucoup appris avec Shûji nous avions tellement de points communs qu'on pouvait parler un peu de tout. Il était mon compagnon mais aussi mon ami. Avec Makoto, il n'est ni l'un ni l'autre. Si on y regarde de plus près je crois qu'on a strictement aucun point commun, mais c'est ce qui me donne envie d'essayer. J'aimerai apprendre à le connaître. Trouver ses petites faiblesses, le taquiner, et être heureuse. On ne se connaît pas, et pourtant le peu que je l'ai vu m'a fait comprendre à quel point je tiens à lui. A quel point j'attends sur lui. Et c'est vrai, je dois l'avouer, si nous n'attendions pas la même chose je serai réellement déçue. Je ne sais pas si je dois le considérer comme mon Prince Charmant et pourtant...Les princesses rencontrent un homme pour la première fois et elles en tombent amoureuses. La Belle au bois dormant, Cendrillon, Blanche-Neige ...Elles sont toutes dans le même cas. Alors peut-être que ça pourrait m'arriver, n'est-ce pas ?

Son odeur est réellement attirante mais bon sang que je n'aurai pas du lui parler de mon ex. Il se détache et prétexte qu'il se fait tard. Je déglutis légèrement et le regarde dans les yeux. Je ne me sens pas prête à le quitter. Pas maintenant. J'ai envie de rester contre lui. De boire, de manger, de dormir en sa compagnie. Je veux tout faire. Je veux pouvoir lui parler et lui sourire dès que j'en ai envie...J'ai peur de l'avoir déçu. C'est peut-être vexant de savoir qu'on a le même parfum que quelqu'un...? Mais en plus je rigolais ! Je ne me rappelle même plus des parfums de mes ex. Ça ne me préoccupe pas d'habitude. Sauf qu'avec lui. Avec lui je veux devenir une personne différente. Je ne veux pas avoir les mêmes conversations qu'avec les autres. Je ne veux pas lui avouer que je craque pour lui. Pas maintenant. Ça doit prendre le temps qu'il faudra, même si je dois attendre plusieurs mois. Et si jamais il s'en va c'est qu'on était seulement fait pour être potes. Rien de plus.

«Je...on...peut se voir dans quelques jours si tu veux ? Samedi prochain ça te va ? Je t'enverrai un message pour le lieu du rendez-vous si tu veux...On aura qu'à dire...mmh...14 heures ? Ça me semble bien. Ni trop tard, ni trop tôt. » Je souris doucement et observe son visage, m'arrêtant un moment sur ses lèvres puis sur ses yeux. Je ne veux définitivement pas le quitter. Je sais que je devrais être heureuse il m'a quand  même proposé un rendez-vous et c'est ce qui compte le plus : le fait qu'il veuille me revoir. Il aurait pu inviter une autre fille, mais non. C'est avec moi qu'il va avoir deux rendez-vous, et c'est à moi qu'il va enseigner le Japonais. J'ai hâte. J'ai hâte de l'entendre parler dans sa langue natale, car c'est encore plus sexy que lorsqu'il parle Coréen. Il ne s'en rend sûrement pas compte mais le timbre de sa voix change selon la langue qu'il parle, et ça le rend encore plus viril qu'il ne l'est déjà.

Je me tourne finalement et range toutes mes affaires avant de fermer mon sac à main. Prada. C'est sa marque. Mon cœur se remet à battre fortement. Je n'ai pas envie de sortir de cette salle mais c'est lui qui a apparemment plus envie d'être en ma présence. «Il se fait tard ». C'est ce qu'il a dit. Ça veut tout dire. Si vous voulez une traduction approximative, « Il se fait tard » signifie « Tu me fais chier, j'ai autre chose à faire, alors on va s'arrêter là pour aujourd'hui ». De toute façon ça ne m'étonne pas de Makoto. Vu sa tête, vu son caractère, il a tout d'un mec qui n'est là que pour draguer et qui ne considère pas les femmes. Mais j'espère me tromper. J'espère réellement me tromper.

Je soupire doucement puis ouvre la porte de la salle avant de me retourner vers Makoto et de lui parler de nouveau en Japonais. «Au fait...Je rigolais pour le parfum tu sais ? En tout cas le tiens sent bon ! Allez je te laisse....je pense que t'es occulté...non...non non ! Occupé! Pardon ! Je pense que tu es occupé ! A bientôt futur professeur! » Et sur ces mots je lui souris doucement et quitte la salle sans me retourner. Vivement notre premier vrai rencard. Je n'attends plus que ça maintenant.

END