Hui Sacha se baladait tranquillou dans les hautes herbes, histoire de latter la gueule à quelques pokémons. Il s'éclatait à tourner en rond et en courant comme un débile, puis il repartait comme si de rien n'était, en sifflotant. Autant, ça l'amusait de se battre contre des pokémons sauvages, autant il faisait tout pour éviter les ploucs qui attendaient qu'un ksos leur passe devant pour leur lancer un défi. Hui Sacha avait juste envie de leur foutre un bon coup de pied dans l'entrejambe et de se barrer comme un lâche en leur piquant leur pokémons. Mais il pouvait pas, bien sûr. Alors il se contentait de raser les buissons pour ne pas être vu. Ça marchait parfois, et d'autres il se faisait baiser. Le point positif, c'est que c'était légal de les racketter si t'avais gagné. Enfin, là, Hui Sacha marchait, posé, et il jonglait avec ses pokéballs. Il se faisait un peu chier, et puis il avait mal aux pieds putain. Toujours pas assez de fric pour s'acheter une foutue bicyclette ! Tout en traînant la patte, il pensait à son pire ennemi, Hwan Régis, et se demandait pourquoi ils pouvaient pas se saquer en fait. Y avait pas vraiment de raison, juste qu'ils se tapaient mutuellement sur les nerfs ? Il avait la dalle, alors il s'assit par terre, en mode clodo et chercha son casse-croûte dans son sac. Il en profita aussi pour sortir ses pokéballs et coller des étiquettes dessus pour savoir qui y avait dedans quoi. Hui Sacha savait pas comment faisait les autres, mais lui il tombait jamais sur le pokémon qu'il voulait en combat, c'était toujours au pif. Au moins, avec leur nom collé dessus, il était sûr de pas se tromper. « Metamorph, ramène ton cul ! » Putain, il le kiffait un max celui-là. Il servait à rien, ressemblait à un gros glaire violet mais il était marrant, Hui Sacha aimait bien se foutre de sa gueule et puis de toute façon il comprenait que dalle. Il s'adossa alors contre un arbre, son sandwich dans la bouche, jetant des miettes sur son pokémon, histoire de passer un peu le temps.

Je me baladais, moi, grand Hwan Régis dans la nature. Mes pieds foulaient une terre poussiéreuse avant de regagner les prairies. J'affichais mon air de vainqueur, alors que je regardais à droite et à gauche, cherchant le moindre pokémon. Je n'avais jamais assez de pokemons. Dans mes pokéball, il y avait tous les plus grands, des grosses bêtes capables de semer la terreur en ville, comme leur maître. Mouhaha. Je lâchai un rire satanique, avant de taper le dos de mon pokemon impressionnant. J'ai nommé Taurus. Cette bête était dangereuse, et je kiffais ça. Si tu connais pas, t'as raté ta life. Marchant à ses côtés, j'observais la rivière qui s'écoulait à ma droite. Je n'aimais pas les pokémon type eau. Bon, j'en avais toujours un sur moi, mais franchement, je reniais son existence. Il le savait. Dés que je devais l'appeler, il gigotait dans tous les sens, terrorisé ou alors abasourdi par ma beauté légendaire. Je mis ma main dans les cheveux, frimeur. Bah ouais, j'étais beau. Mon Taurus était beau. Je regardais ce dernier, qui semblait s'agiter tout d'un coup. Un ennemi ? Un pokémon sauvage ? Je me collais à lui, prêt à sauter sur la chose. Néanmoins, je remarquais très vite qu'il avait vu ce cher Hui Sacha au loin, mais il avait surtout senti la bouffe que ce morveux manger. Je lâchai un rire, une nouvelle fois. Je tentais de me dissimuler dans les buissons, remarquant son pokemon complètement inutile. Je jetai une pokeball vide sur sa tête, moqueur. « Salut minus ! » J'aplatis ma main sur sa tête, avant de récupérer ma pokéball. Je devais faire attention. Cet idiot était capable de voler mes précieux. Rien qu'à voir comment il traitait son truc violet.. « Alors ? T'as réussi une nouvelle prise ? Tu as drôlement progressé.On dirait un chewing-gum. » Je rigolais, avant de montrer mon pokémon personnel. « Ta chose ne vaut rien contre mon Taurus. Tu devrais mieux traiter tes pokemons. Regarde donc son poil brillant. » Venant de moi, c'était charmant. Enfin, j'avais qu'une victime : mon pokémon eau. Ca ne comptait pas vraiment.

Pépère sous mon arbre, je m’étais endormi comme un gros dégueulasse, mon sandwich dans une main et l’autre dans mon falzar à moitié ouvert. J’étais plongé dans mes rêves un peu chelous quand un truc s’est écrasé sur mon crâne, me réveillant en sursaut. Debout en moins de deux, complètement à la ramasse et le pantalon aux chevilles, j’essuie le filet de bave qui coule sur ma joue en scrutant les environs. C’est alors que je le vois, Hwan Régis ! Remontant mon fute, j’hume l’air d’un air dégouté. « Putain, je me disais bien que ça puait la merde d’un coup ! » On ne peut pas dire que j’étais de très bonne humeur, non seulement il m’a réveillé en me jetant une pokéball sur la gueule mais en plus il insulte mon pokémon. Je suis le seul à avoir le droit de me moquer de mes pokémons, bordel. Rappelant Metamorph, j’observe le pokémon de Hwan Régis. C’est vrai qu’il est canon, avec son poil lustré et sa taille imposante. Mais j’essaye de ne pas montrer mon admiration, histoire que l’autre débile n’ai pas de bonnes raisons pour se foutre ma gueule. « C’est bon mec, arrêtes de péter plus haut que ton cul avec tes pokémons là ! Qu’est-ce que tu me veux ? Tu cherches la bagarre ? Viens on va se fighter ! » J’ai beau être insolent et hautain devant lui, je suis presque sûr à 100% que je vais me faire latter la tronche comme une gamine de 5 ans. En même temps, j’ai tendance à chopper que des pokémons qui servent à rien et qui me font marrer, alors c’est pas comme ça que je risque de gagner. Mais comme ce type me fout les nerfs, je peux pas m’empêcher de lui lancer un défi, j’suis un peu con. « Par contre, si je perds, je te file mon deuxième sandwich. J’ai pas de fric en ce moment, c’est la dèche mec. » Ouais, je me suis fait défoncer par des jumelles il y a quelques jours et elles m'ont piqué mon argent, mais ça je vais pas le dire, je suis con mais pas fou.

Je venais donc de jeter ma pokeball sur sa tête, avec un semblant de force. Je ne comptais pas l'achever directement. Après tout, je ne pourrais pas profiter de sa souffrance si cela se produisait. En tout cas, mon geste était suffisant pour le réveiller. Je manquais de rendre lorsque je vis sa bave couler le long de son visage. Je regardais mon Tauros, qui semblait être dégoûté par ce même spectacle. Ce gamin n'avait aucune tenue. « Il te laisse vagabonder alors que tu fais encore dans les couches ? » demandais-je sans attendre une réponse de sa part. Je pris un air faussement choqué puis je lâchais un rire, à cause de sa gueule. Ce mec n'avait rien pour lui. Aucun pokémon de valeur, pas de tête à afficher sur les arènes. Alors que moi ? Bah, j'étais tout l'inverse, bien évidemment. Je posais enfin la main sur mon pokémon, le grand et célèbre Tauros. J'affichais un grand sourire, laissant une petite étoile brillé tellement qu'il était beau. Je baissais légèrement les yeux, comme si je le jugeais, comme si je le regardais de haut. Évidemment, l'enfant riposta de suite. « Je me bats pas contre les mauviettes. » Nouveau sourire à la Gai sensei. Je caressais le poil luisant de mon taurus, avant de mettre fin à cette action. Je mis ma main sur mes pokéball, montrant une lueur d'excitation. « Bon t'as gagné. Je crève la dalle. » J'étais bien généreux d'accepter son défi, mais il faut dire que je n'avais pas eu le temps de choper quelques fruits pendant notre entraînement intensif. « Je te laisse dégainer en premier, Hui Sacha. Histoire que le match soit équilibré. » La victoire était assurée. Que pouvait-il faire contre moi ? Il allait juste pleurer sa maman. La pauvre, quelle honte d'avoir un gosse pareil.

Mon poing dans sa gueule. C’est la seule chose à laquelle je pense pour l’instant. Je ne supporte pas la façon dont il me reluque, avec son regard méprisant et hautain. Ce sale type a vraiment le don de me taper sur les nerfs, moi qui suis un adorable personnage d’habitude. J’ai l’irrésistible avant de le frapper au visage pour abîmer sa belle gueule mais ce serait suicidaire, son Tauros me réduirait en bouillie avant même que je l’effleure. Les dents serrées, je prends sur moi. Et puis qu’est-ce que m’avait pris de le défier ? Je dis de ces trucs cons parfois moi ! J’ai même pas encore eu le temps de coller mes étiquettes sur ces putains de pokéballs, il va être beau ce combat ! J’ai les boules mais si je lui montre, ce sera encore pire. Alors j’assume ma connerie et recule de quelques pas, histoire d’avoir assez de distance pour pouvoir lancer ma pokéball par terre comme un débile. D’ailleurs, j’ai jamais compris pourquoi on fait ça, à part cabosser le plastique de la pokéball, ça sert à rien. Bref, je plonge ma main dans ma sacoche et farfouille dedans comme si j’étais au loto, priant silencieusement pour attraper un pokémon digne de ce nom. « Tu vas douiller mec ! » Ma menace crachée, je chope la pokéball qui se trouve sous mes doigts et je la lance en l’air, comme au baseball. Et là… J’ai juste envie de pleurer quand je vois Magicarpe qui se matérialise devant nous. Nan mais pourquoi je l’ai capturé lui ? J’aurai mieux fait de me pendre avec cette putain de canne à pêche plutôt que de me dire qu’il me servirait un jour à quelque chose. Anxieux, je jette un œil sur Hwan Régis, me demandant s’il va utiliser son Tauros ou un autre pokémon aussi classieux que celui-là.

Je l'observais avec ce regard méprisant et hautain, qui faisait ma réputation. Les autres dresseurs m'enviaient et je pouvais le comprendre. J'avais une panoplie de pokemons, si parfaite... Il m'arrivait même de me toucher rien que de les imaginer hors de leur cage. Je serrais le poing, m'obligeant à reprendre mes esprits. J'allais le vaincre pour ne pas ternir ma réputation. Ce gamin ne servait pas à grand chose et cette idée se confirma très vite lorsque je vis un magicarpe. Je me tenais le ventre, pris d'un fou rire. C'était peut-être son plan... Il voulait sûrement me faire mourir. Je tentais de reprendre mon sérieux, même si voir ce pauvre pokemon se débattre sur la terre ferme ne m'aidait pas. « Je me demande ce que tu vas pouvoir faire avec ça. » assurais-je avant de saisir ma pokeball sans prendre la peine de la regarder. Après tout, je n'avais que des bons pokemons... Ce combat allait être réglé en deux secondes, c'était lassant. Je voulais de l'action et voilà qui voulait me combattre, moi, grand Hwan Régis à l'aide d'un pokemon pathétique. Je soufflais légèrement avant de crier comme un gros con. « POKEBALL GO !!!!!!!!!!!!!!!!!! » J'affichais déjà un sourire satisfait avant de voir... Lippoutou. Oh, j'avais oublié cette beauté des îles. Je regardais mon adversaire, d'un air dépité. Ma réputation.. Tout était foutu. Mais j'avais toujours des chances de gagner ? Il voyait Lippoutou... Il avait désormais un moyen de pression. Je baissais le regard avant de m'asseoir, blasé de tout. Le sort s'acharnait sur moi. Il me restait Tauros mon fidèle compagnon, sauf qu'il était vexé. Vexé de passer après Lippoutou. J'avais touché la fierté de mon beau taureau. « Maman, lâche moi. » J'étais en train de mourir sous les baisers de ma maman Lippoutou. « Aide moi aide moi. » Je ne contrôlais plus mon pokemon. J'allais mourir étouffé, s'il te plaît.

La bouche grande ouverte par la surprise, mes yeux glissent de Hwan Régis à son pokémon, faisant l’aller-retour plusieurs fois avant de reprendre mes esprits. J’étais tellement en train de me chier dessus quand l’autre débile a lancé sa pokéball que j’ai eu un gros bug en voyant un Lippoutou apparaître. Un petit sourire illumine mon visage, tandis que je me mordille les lèvres en essayant de retenir le fou rire qui risque d’exploser à tout instant. Silencieux, les yeux fixés sur Lippoutou, mes pensées se perdent dans l’ondulation de ses hanches. Finalement, j’ai peut-être une chance de gagner… Et si jamais je perds, j’ai de quoi mettre à mal la réputation de l’autre gigolo qui se pavane toujours aux côtés de pokémons qui puent la classe. Magicarpe me sortant de ma torpeur par ses gigotements et ses cris pitoyables, j’éclate enfin de rire. Hwan Régis qui croule sous l’assaut de son pokémon qui est à deux doigts de lui rouler une pelle, c’est un spectacle magnifique. Je me dirige alors tranquillement vers mon sac pour en sortir un petit appareil photo. Un grand sourire sur les lèvres, je prends quelques clichés de Hwan Régis en fâcheuse position avec son pokémon, puis un autre où je me joins à eux, plutôt à côté d’eux, avec ma gueule de pute qui jubile devant la détresse de son pire ennemi. Ces photos-là, je vais les garder précieusement, croyez-moi ! Après mettre amusé à regarder l’autre ksos se taper la honte, je décide de lui donner de l’aide, vu qu’il ne semble pas réussir à se débarrasser de son pokémon tout seul. Me tournant vers mon Magicarpe, je me dis qu’un peu d’eau dans la gueule devrait calmer le Lippoutou enragé des bisous. « Magicarpe, attaque trempette ! » Les bras croisés, un sourire narquois sur le visage, je me délecte du spectacle qui se joue sous mes yeux. Un Lippoutou et un Hwan Régis trempés d’un côté, un Magicarpe étonnement utile cette fois-ci de l’autre. « Alors ? Comment tu te sens ? Tu veux abandonner ? » Il s’était déjà assez humilié comme ça, alors pourquoi ne pas en profiter pour le voir détaler la queue entre les jambes devant mon indéniable supériorité ?

Il avait déjà remporté le duel. Certes, je n'avais pas encore déclaré forfait et j'avais toujours des chances de le surpasser avec un autre pokemon. Mais, je n'étais pas en condition. Lippoutou me donnait beaucoup trop d'amour et la scène était ridicule. Je ne pouvais pas regarder la réaction de mon concurrent, trop gêné et surtout trop pris par les câlins de mon pokemon. Je me sentais complètement humilié et je n'imaginais même pas la tête du garçon. Il devait rire comme un fou. D'ailleurs, il n'hésita pas à me prendre en photo, ce qui m'agaçait encore plus. Si j'avais assez de force pour faire voltiger Lippoutou.. Elle me bloquait et mon corps ne supportait plus du tout cette affection. Je soufflais légèrement, irrité. Je me tirais les cheveux. J'avais envie de leur foutre des coups de poing à ces deux-là. Elle aurait dû se jeter sur Hui Sacha au lieu de faire ses rites sur moi. Franchement, le morveux ne devait pas lui plaire. Même un pokemon n'arrivait pas à encadrer ce gamin. Ah que faire ? Elle était censée embrasser l'ennemi. « Ce n'est pas moi l'ennemi ! » Je criais comme un enfant tandis que j'étais complètement trempé à cause de son pokemon inutile. Je m'essuyais rapidement avant de rappeler enfin Lippoutou. J'étais assez essoufflé avec ces conneries... Je me relevais alors que mon pokemon au joli poil tirait toujours la tronche. J'étais seul contre tous, mais même tout seul, j'étais le plus fort. Hwan Régis devait vite se ressaisir sinon sa réputation allait être ruinée par ce gamin. J'affichais un sourire en coin. « Je voulais juste faire diversion. » Gros mensonge. Je saisis une nouvelle pokeball faisant attention. « Je ne vais jamais abandonner, c'est toi qui va pleurer ta maman. »  C'était absurde, surtout que j'avais appeler Lippoutou, maman... Bref. Je devais récupérer les photos avant tout. Je devais faire confiance à mon second pokemon. « RONDOUDOU CHANTE. » Je me bouchais rapidement les oreilles, voulant rester éveillé pour récupérer l'appareil photo. Je faisais confiance à Rondoudou.

LOL. Une diversion. Et mon cul c'est du poulet oui. Certain de ma victoire, les mains sur les hanches, je prépare mon rire signant mon triomphe en me raclant un peu la gorge. Mais non. Cet enfoiré veut pas. Il refuse de me laisser gagner pour une fois. Bon, au moins, j'ai toujours des photos compromettantes de lui et ça il ne pourrait pas me le voler. Sauf que je me réjouis de ma demi-victoire un peu trop vite. Hwan Régis lance une deuxième fois l'offensive et je vois avec horreur un Rondoudou apparaître devant moi. Je suis dans la merde, une grosse merde bien fumante. Affolé, je tourne plusieurs fois sur moi-même pour trouver une issue mais il n'y a rien à y faire. Alors dans la panique j'enfonce mon appareil photo dans mon slibard, pour qu'il soit en sécurité. A cet endroit, bien au chaud avec ma courgette et mes tomates, il n'osera jamais venir le chercher. Mais rien ne m'empêche de me battre alors j'attrape Magicarpe, qui meurt à moitié sur le sol depuis un moment maintenant, et le lance en direction de Rondoudou qui chantonne, en criant. « Magicarpe ! Attaque charge ! » Dans les vapes, je me casse la gueule au sol. Le chant de Rondoudou me fait complètement planer, alors je me mets à rire comme un débile, à moitié couché dans l'herbe, en regardant l'attaque de mon Magicarpe comme au ralenti. « Magicarpe vole ! Ahah ! Evolution en Piafabec ! AHAHAH !! » Je me roule par terre en poussant de petits cris, ma dernière partielle de lucidité luttant tant bien que mal contre le sommeil qui s'empare de tout mon corps. « HOMERUN ! STRIKE ! YOOHOO !! » Ma réputation... Déjà qu'elle n'était pas au top, elle allait tomber bien bas si tout ça venait à se savoir. Immobile, la tête renversé en arrière pour observer Hwan Régis, je soupire de peur dans mon délire. « Viens pas me violer hein, je suis trop jeune pour ça. » Je suis fini. Totalement fini.

Je ne considérais pas Rondoudou comme un pokémon puissant. Néanmoins, il avait des effets particuliers sur mes adversaires. C'était plutôt tactique de l'utiliser ici. Je devais récupérer les photos mais aussi me venger. Gamin comme il l'est, je n'avais pas d'autres moyens pour l'arrêter. J'affichais un sourire satisfait quand je vis la petite chose se mettre à chanter. J'observais l'heure, tout en me bouchant les oreilles. Je ne voulais pas dormir non plus.. Mes pokemon étaient contre moi aujourd'hui et je ne devais pas prendre de risques. Je ne devais pas non plus le froisser. Je soufflais légèrement. Il plaça l'appareil photo dans un endroit aussi dégueulasse que sa propre personne. Je ne voulais pas foutre mes mains là-dedans et il l'avait bien compris. J'étais encore plus agacé lorsqu'il jeta son pokemon ridicule sur le mien. Il voulait le contaminer de sa bêtise ou quoi ? Je m'avançais, aidant mon rondoudou à se relever, qui semblait être bien énervé contre Hui Sacha. Je lâchais un rire. Il s'était maudit tout seul. Le pokemon chantait ou criait plus fort selon les goûts. Je regardais mon adversaire qui était dans un état pitoyable. Je ne savais pas si je devais rire ou pleurer... Le violer ? « Depuis quand on peut violer une merde dans ton genre ? » J'affichais cette fois-ci un rictus. Je m'abaissais vers lui, passant des feutres à mon rondoudou. « Tu devrais admettre ta défaite minus. » Je lâchais un rire sadique, tenant fermement les poignets de Sacha. Il n'allait pas s'échapper..... Puis, j'entendis un bruit derrière moi... Lippoutou. « OH MALHEUR. » J'aurais dû me faire petit mais foutu pour foutu. Ce dernier pokemon s'avança vers Hui Sacha à ma plus grande surprise... Et il fourra ses mains dans le slip de mon pire ennemi. La bouche grande ouverte....... J'étais outré par son comportement. Je devais sûrement aider Sacha mais j'étais vraiment trop remué. Le petit allait se faire violer par mon pokemon.

La tête dans le cul, les yeux pas en face des trous, mon corps est lourd et je n'ai même plus la force de rire ou de rouler dans l'herbe. Le sommeil me gagne, tout doucement, petit à petit et me transporte dans les bras de Morphée. Alors que tout me semble parfait dans le meilleur des mondes, je suis vite ramené à la réalité par quelque chose d'étrange. On me touche. Où ? Je suis tellement à côté de la plaque que je mets quelques instants avant d’apercevoir une main trifouillant dans mon caleçon. Un cri d'horreur m'échappe alors que je reconnais Lippoutou. Je me tortille dans tous les sens, battant des jambes et donnant des coups de pieds à tout va, dont un asséné assez violemment sur la tête blonde du Lippoutou violeur. Ma bouche laissant échapper de nombreuses insultes et de nombreux jurons, je me rends compte alors que Hwan Régis, cet enfoiré de première, est complice de cet attouchement sexuel. Nous n'avons jamais été en bon terme, et je l'ai peut-être un peu humilié tout à l'heure avec mes photos et tout le bordel, mais là, c'est une vengeance vraiment cruelle. Un sanglot m'échappe, j'agite les bras pour qu'il me lâche enfin et précipite mes deux mains vers mes bijoux de famille, quelque peu endolori par la violence des assauts de Lippoutou. Complètement réveillé, cette fois-ci, je me traîne à quattre pattes tant bien que mal loin de mes agresseurs, la honte et la haine sur mon visage. « Espèce de maboule va !  » Avec le peu de dignité et d'amour propre qu'il me reste, je me relève, gonflant le torse et pointe Hwan Régis d'un doigt menaçant. « Maintenant c'est entre toi et moi, viens me montrer que t'es pas une fiotte ! » Je sors l'appareil photo qui était resté dans mon pantalon et le pose au sol. « Celui qui gagne emporte l'appareil avec lui, ok ? » Les sourcils froncés, les lèvres retroussées, je suis plus là pour m'amuser. La guerre est déclenchée.

Je ne bougeais plus d'un poil. J'étais tellement outré par le spectacle qui se déroulait devant mes yeux. Je voulais tendre la main à Hui Sacha pour l'aider à s'en sortir. C'était mon pire ennemi mais je ne pouvais pas concevoir de telles choses de la part de mon pokemon. Alors, certes, ce dernier essayait sûrement de collaborer avec moi mais bon, cette pseudo attaque n'était pas très subtile. Je devrais l'aider car cette histoire allait beaucoup trop loin. Néanmoins, mes jambes ne voulaient pas bouger. En réalité, j'avais un peu peur de me prendre un coup de poing, vu que Hui Sacha n'arrêtait pas de s'agiter dans tous les sens afin d'échapper à Lippoutou. Mais, j'avais encore plus peur de mon propre Pokemon. Je connaissais très bien la passion qu'il me vouait. Je plaignais mon ennemi mais pour le coup, c'était sa vie ou la mienne. Je lâchais un soupir de soulagement, intérieurement lorsque je le vis se débarrasser du pokemon. Cependant, le dresseur s'emportait. En même temps, il s'était fait humilié en direct. Le jeune homme semblait aller bien, car je pouvais constater qu'il était toujours aussi con. Du coup, j'affichais un sourire provocateur, montrant toutes mes dents en fait. « Qu'est ce que tu vas me faire, le soumis ? » Je levais le bras, encore certain de ma victoire. Sauf que contrairement à moi, Hui Sacha était bien remonté. Il rêvait encore plus de me péter la gueule. Je rappelais Lippoutou, qui gloussait comme une folle depuis qu'elle avait touché les attributs de monsieur. « Pas de soucis. » Je fronçais les sourcils tout en fixant le jeune homme. J'allais lui péter la gueule comme jamais. J'imitais désormais le boxeur. « Viens si t'es un homme. » Je foutais des coups dans le vide pour l'énerver encore plus. « Prépare toi, j'étais kung fu panda dans une autre vie. »

La honte et l'humiliation me donnent une force nouvelle. J'ai l'impression de me transformer en Sangoku en mode Super Saiyan God. Les yeux fermés, je joins mes mains paume contre paume et prends une grande inspiration. Me précipiter pour l'étrangler avec sa propre trachée n'est pas une bonne idée alors je préfère prendre mon temps. Il peut m'insulter de tous les noms, sa provocation à deux balles n'a plus aucun effet sur moi. Et lorsque je rouvre les yeux, je me la joue ninja. «  Ouuuuuh yah ! » Je donne des coups de pieds dans les airs pour intimider quelque peu Hwan Régis. Il se prend pour Kung Fu Panda ? Moi je suis Jackie Chan et je vais lui déglingue sa petite gueule de beau gosse, il va rien comprendre à ce qu'il lui arrive. Je ne compte pas l'attaquer tout de suite, je préfère faire monter la température. Les yeux fixés sur Hwan Régis, je lui tourne autour comme une bête féroce tourne autour de sa proie. Même si avec ma tête, je dois plus ressembler à un chiot qu'à autre chose. Soudain, sans crier gare, je me cours vers Hwan Régis et me jette sur lui toutes griffes dehors. « YAAAAH !! » Pour parer les coups je me jette à nouveau sur le sol et me relève en roulade, petit souvenir de la classe de gym. J'essaye de paraître fort, mais en réalité je souffre le martyr. Comme un débile, je me suis retourné un doigt et j'en ai les larmes aux yeux. J'ai envie de gueuler POUCE ! comme dans les jeux de gamins pour mettre en pause la bagarre mais je ne pense pas que cela me rende très crédible alors je me contente de souffler discrètement sur mon doigt tout en gardant un œil sur l'autre débile. Finalement, je me suis peut-être emballé trop vite encore une fois et j'aurai peut-être mieux fait de partir en courant avec mes cliques et mes claques. Je n'aurai pas redoré mon blason après cet attouchement immonde mais au moins, je ne me serais pas fait mal. Ai-je encore le choix maintenant ?

Je fixais le jeune homme afin de me préparer à une éventuelle attaque. Même si c'était un combat à mains nues, j'allais m'appliquer. Je ne connaissais pas son niveau mais s'il était identique à celui de ces pokemon, je ne risquais pas grand chose. J'observais mon pire ennemi faire quelques pirouettes et je dois avouer que j'avais juste envie d'éclater de rire. J'avais l'impression qu'il se croyait dans un film de combat. Non mais j'allais vite lui régler son compte car je ne pouvais plus supporter ses horribles cris perçants. Il tournait autour de moi, comme un vautour le ferait pour une future proie. Je rêvais d'avoir un Sharingan à la Uchiwa pour observer le moindre de ses mouvements sans effort. Cependant, est-ce que cet œil aurait pu capter les gestes d'un homme comme lui ? Je me sentais drôlement impuissant pour le coup. Je devais absolument récupérer cet appareil photo. C'était trop compromettant. Si les photos venaient à être divulguées, ma réputation sera détruite. Et le grand Hwan Régis n'aimait pas cette idée. J'arrachais un cri alors qu'il se jeta sur moi avant de finir son action par une roulade ? Je fronçais légèrement les sourcils, dépité par le comportement du jeune homme. Il m'avait fait mal le con. Je me redressais après une chute suite à la puissance de Hui Sacha. Je devais absolument me rattraper, surtout qu'il venait de se blesser au doigt. Voulant montrer ma supériorité, je levais la jambe afin de faire preuve d'une énorme souplesse. J'avais l'esprit d'une danseuse étoile en moi. Puis, au moment où je devais écraser cette mouche qu'était Hui Sacha, mon pantalon craqua au niveau de mon entre-jambe. Je mis ma main directement au niveau du trou, oubliant mon attaque. « Attends attends, laisse moi réparer ça. » suppliai-je, maladroitement. Non mais, ce n'était pas mon jour bordel !