Premier jour à Suwon. Etant arrivée dans la nuit je n'avais pas eu l'occasion de découvrir le campus. Je me suis donc levée tôt ce matin pour pouvoir me promener ici et là. Et je fus surprise de voir à quel point c'était grand. Le lycée restait évidemment un petit coin à côté de tout le reste. Je ne connaissais encore personne ici, alors je n’avais aucune difficulté à me fondre dans la masse. J’imagine d’ailleurs qu’il doit en avoir du monde, ici.  On ne m’avait encore attribué aucune chambre définitive. Et de ce fait, je n’avais pas encore eu l’opportunité de rencontrer les autres étudiants de ma fraternité. Dans un sens je n’étais pas vraiment pressée. J’en ai côtoyé des enfants de bonnes familles, et n’ai jamais réussis à m’en faire de vrais amis. Il fallait tout de même voir le bon côté des choses, j’étais à nouveau en Corée, enfin. Peu importe si mon " clan " ne me plaît pas, tant que je suis ici, alors tout iras bien. Et pour bien commencer, je décide de me diriger vers la bibliothèque. Passer une journée entière à se promener, c’est tout de même bien fatiguant, il était temps que je me pose quelque part. Là-bas au moins j’étais certaine d’être au calme, et de peut-être rencontrer quelqu’un avec qui m’entendre.

J’entrais dans le bâtiment, baladant mes yeux de gauche à droite, de haut en bas, constatant la grande collection de livre que possédait cette école. Sans même m’en être rendue compte je m’étais mise à sourire. C’est vrai, j’aimais beaucoup lire, et ici, je suppose que j’y trouverais des choses bien intéressantes.  

Je m’attendais à ce que la salle soit calme, mais je ne pensais pas aussi bien dire. En réalité, elle était simplement… déserte ? Toutes les tables étaient vides. Absolument personne. Je haussais alors les épaules puis aller chercher un livre un peu au hasard. " La vie des plantes sauvages "  pourquoi pas. Alors que je m’apprêtais à m’asseoir j’entendis une petite voix toussotant. Ça venait d’en haut. Un second étage ? Apparemment. Je cherchais alors les escaliers, et tombait rapidement dessus. Dans ce campus j’avais réellement l’impression d’être dans un labyrinthe. Il y en avait vraiment partout.

À ce niveau-là cependant, il y avait quelques personnes. Je balayais du regard les intéresser puis choisi ma cible. Une jeune fille à frange, plongé dans son livre. Elle semble jeune, peut-être le même âge que moi ? Je décide donc de m’avancer vers elle, chuchotant quelques mots.  



Je n’avais pas vraiment réfléchis, mais c’est vrais que je n’avais pas cette excuse de " il n’y a plus de place ailleurs ". Au risque de surprendre, j’étais comme ça.

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Sur le coup, je n’avais pas vraiment réfléchi. J’avais simplement envie de rencontrer et de parler à quelqu’un. C’est vrai que j’étais une fille plutôt timide, mais malgré tout, je restais quelqu’un de très sociable. Depuis toujours je rencontrais de nombreuses personnes chaque jour. Avoir une famille importante dans un milieu bourgeois, forcément, ça aide. Et j’avais pris l’habitude de vivre entourée. Ce que je n’avais d’ailleurs pas remarqué jusqu’ici. L’idée m’est venue dès mon arrivée. Voyager seule, retrouver l’endroit que j’avais rêvé seule. Ce ne fut pas difficile, l’euphorie général m’avais permis de me débrouiller sans problème. Mais une fois lâchée sur le campus, cet endroit si vaste, entourée par tant de monde, et pourtant seule, je n’y étais définitivement pas habituée. Et tout de suite, j’avais ressenti ce besoin de trouver une quelconque compagnie.

Après tout, j’aurais très bien pu me faire rejeter. Alors que j’avais vu une fille qui semblait avoir le même âge que moi, j’avais été heureuse, et avais choisi cette dite personne pour " me tenir compagnie " et pourquoi pas devenir amies ? Mais de son côté à elle, je pouvais tout à fait comprendre la surprise que j’eu lu sur son visage. On ne se connaissait pas, et pourtant je n’hésitais pas à venir m’asseoir à sa table. Je posais doucement mon sac au sol, prenant place sur la chaise, faisant bien attention de faire le moins de bruit possible, sachant ô combien c’était dérangeant lorsqu’on tentait de lire ou travailler tranquillement entouré de gens vraiment pas discret. Je me penchais alors doucement, souriante.



Je hochais la tête aux quelques paroles que m’adressait la petite brunette en face de moi, plutôt contente de voir qu’elle ne semblait pas avoir si mal pris que ça mon intrusion.



Je faisais un petit mouvement de tête en guise de politesse avant de doucement hausser les épaules, en tirant un peu ma langue. Je me sentais tout de suite beaucoup mieux, de trouver quelqu’un avec qui parler.

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Je m’installais alors convenablement en face de la jeune fille que je venais tout juste de rencontrer. Ayant l’autorisation de le faire, sans problèmes, je m’étais mise à mon aise. J’aimais rencontrer de nouvelles personnes, mais en aucun cas les déranger, alors, j’étais rassurée.

Mes coudes venaient s’appuyer sur la table et mes doigts se sont enroulés les uns dans les autres, laissant ainsi mon menton reposer dessus tandis que j’écoutais mon interlocutrice. Je n’avais pas réussis à me retenir de sourire toujours un peu plus, riant même un peu, restant discrète tout de même.



Ce qui m’avais amusé dans ses paroles, c’était cette idée de ne pas être populaire. C’est vrai au fond, les gens qui ont une certaine notoriété ne se retrouvent pas souvent dans des bibliothèques. Pas que je veuille ranger tout le monde dans des boites, et encore moins dire que toutes ces personnes soit stupide et inculte, mais, c’est la réalité, selon moi. Les gens dit " populaire " en général sont beaux, fortuné, et dehors toujours entouré. Oui, bon, d’accord, j’admets que je tombe dans les clichés. Enfin soit, il y a des exceptions à tout. Et puis, pour en revenir au sujet de base, je ne cherche pas la popularité. Alors, ça m'est bien égal d’être amie avec une fille qui ne l’est pas.



Je me suis remise à rire discrètement, croisant mes bras sur la table. Le campus était tellement grand… j’allais mettre un peu de temps avant de m’y retrouver, je suppose.

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Il était vrais que de discuter dans une bibliothèque n’était pas forcément l’idée du siècle. Mais tout de même, je nous trouvais des plus discrètes. Et, il fallait bien l’avouer, il n’y avait quasiment personne dans le bâtiment. Malheureusement pour nous quelques personnes étaient à une table plus loin, et semblaient ne pas apprécier notre présence dans le coin. Je n’aimais pas ce genre de personne qui, même si on ne les dérange pas, juste parce qu’elles sont bornée sur une idée, continuerons à t’en faire voir de toutes les couleurs. Bien-sûr elles n’étaient pas en train de nous jeter dehors à coup de pied dans le derrière mais de sombres regards me semblaient largement suffisants pour comprendre que nous n’étions pas vraiment les bienvenues dans le coin.





Je me suis mise à rire légèrement, tournant les yeux dans les directions des deux jeunes filles qui malgré tout semblaient plus vielles que nous. J’ai donc repris mon sac et me suis relevé, prenant dans mon autre main le livre que j’avais trouvé un peu plus tôt. Je n’y avait même pas jeté un coup d’œil. Il m’avait surtout servit de prétexte.





Je t’adressais un large sourire, attendant gentiment que tu te lèves toi aussi. Je n’aurais plus qu’à ranger mon livre au rez-de-chaussée avant de partir, et pour ma part en tout cas, j’étais prête à partir.

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