Fiou, enfin ! Tu as bien cru que ce cours de litté ne finirait jamais. Tu n’aimes en plus pas vraiment ton professeur, à vrai dire, tu ne le trouves pas très intéressant. Aujourd’hui vous avez fait une étude d’un texte absolument incompréhensible, il y a des jours où je me demande pourquoi tu as pris littérature comme études si c’est pour dormir en cours derrière ton classeur. Enfin, tu fais ce que tu veux, de toute façon tu ne m’écoutes jamais. Donc tu te dirigeais vers la cafétéria pour manger un casse croûte ou un pausenbrot comme tu aimais appeler. Evidemment, c’est de l’allemand, et tu as toujours rêvé de faire de l’allemand, malheureusement ton accent et ton emploi du temps ne te le permettaient pas, et ça ne s’est toujours pas amélioré avec le temps.
Tu t’assis à une table un peu isolé des autres pour ne pas avoir à engager une conversation parce que le moment du manger était très important et c’était la minute où tu ne faisais plus qu’un avec ce que tu allais avaler. Arrête ton cinéma, ce n’est qu’un morceau de brioche avec deux carrés de chocolat que tu as volé dans la cuisine de je n’sais qui. Tu regardais autour de toi pour guetter la moindre arrivée d’une personne lambda qui pourrait te déconcentrer ou te perturber alors que tu es en pleine connexion avec ton déjeuner. Mmh, personne n’a l’air de se pointer. Tu espères au moins que les dalleux ne vont pas te tourner autour comme une mouche autour d’une merde pour te demander un bout de ton casse graine. Tu détestais atrocement qu’on te demande à manger. D’ailleurs, tu pourrais laisser quelqu’un crever de faim plutôt que de partager ta bouffe.
Tu voulais cependant déguster cette chose qui te mettait la salive à la bouche et tu décidas de la manger petit bout par petit bout. Naturellement tu enverras chier quiconque viendrait mendier à tes genoux. Tu retiras une couche pour l’enfourner dans ta bouche et levas les yeux au ciel en murmurant un juron avant d’ajouter « T’es tellement bonne, encore plus bandante qu’une belle meuf ». C’était presque orgasmique. En même temps ça faisait des heures que tu entendais ton ventre faire des siennes et donc attendais le moment où tu pourrais le rassasier. Tu tournas vivement la tête en espérant que personne n’avait entendu la phrase que tu avais dite après ton juron. « Merde » pensas-tu, mais visiblement dans ton champ de vision, personne ne semblait porter intérêt à toi. Tu soupiras de soulagement et repris un bout de cette délicieuse brioche.