Excité comme un gosse par la fabuleuse idée qu’il venait d’avoir en matant une vidéo sur le net, le Yi s’était mis à courir à travers tout la villa pour se jeter sur l’un de ses sweat-shirt et aller se planquer le plus rapidement possible sous une montagne de fringues dans la chambre de sa barquette, avec l’aide de sa chère et pas tendre Jeona, avant que ce gros tas de muscles ne se ramène… Bon, ok, il s’était incrusté en douce dans la chambre, mais c’est pas comme si c’était la première fois hein ! Et puis, il savait d’avance que ça allait enclencher un sale fou rire entre les deux gros débiles qu’ils sont ; alors qu’est-ce qu’il y avait de mal à ça, au juste ? Pehehe, nada ! Le umpa lumpa était sur le point de se pisser dessus à force de se marrer comme un phoque sous les fringues rien qu’à l’idée de voir la tête du Bokal quand il allait sortir de cette espèce de grotte et qu’il allait commencer à faire sa danse du crabe… Sauf qu’il était juste pas capable de serrer les cuisses pour éviter de mouiller son boxer : vu l’écart entre ses cuisses à cause du fait qu’il avait enfilé son sweat en passant ses jambes dans les manches, il se voyait mal les rapprocher l’une de l’autre au risque de, déjà, péter son suite, et ensuite, casser tout son plan. Et puis, dur pour lui de retrouver son calme ; il avait même été forcé de plaquer sa main libre – l’autre étant prise par la télécommande qui allait déclencher la musique dès que le Nam poserait son pied dans la pièce, enfin, si Gal le remarquait – sur sa bouche pour stopper ses bruits de truie en chaleur… N’empêche que si Bok ne se bougeait pas un peu pour rentrer, le Jésus risquait de se casser la gueule vu l’équilibre on ne peut plus pourri qu’il avait au moment présent…

 « YEAH YEAH YEAH IT'S A PARTY IN THE USA !! » Enfin je l'avais, mon album de Miley Cyrus ! Et j'avais hâte de me l'écouter en boucle dans ma chambre enroulé dans ma couverture en me touchant sur les photos d'elle qui auraient à l'intérieur. C'est ce qui était prévu puisque j'avais mon aprem de libre mais j'sais pas pourquoi plus j'me dirigeais vers ma chambre plus j'sentais qu'il allait se passer quelque chose. J'avais pas encore figuré quoi mais j'suppose que c'était en rapport avec la pile de fringues qui se trouvait au beau milieu de la pièce alors que... Ben me semble qu'elle était pas là ce matin. J'étais resté immobile sur le pas de ma porte  pour observer la chose en retroussant le nez ; bon, elle était sûrement apparue au moment où j'étais sorti de ma chambre donc logiquement si je refaisais la même chose elle disparaîtrait nan ? Attendez j'essaie. J'ai un peu reculé pour refermer la porte, attendu quoi, dix bonnes secondes mais le truc était toujours là au milieu de la pièce alors que j'pensais vraiment que ça allait marcher .   « Mais c'est quoi çaaaaaaa ! » En plus j'avais l'impression que ça faisait du bruit ! Et je captais même du mouvement à l'intérieur ! Est-ce que c'était vivant... ? Doucement j'ai déposé mon précieux cd sur mon bureau pour pouvoir m'approcher de la chose en toute discrétion... Enfin discrétion, j'me comprends. Disons que j'venais de balancer mes chaussures sur la colline de vêtements pour voir si ça allait avoir une quelconque réaction ou si y'avait quelque chose à l'intérieur parce que j'fais genre là mais en me faisant des gros films comme ça j'commençais à me faire flipper tout seul.

« yes ! » lâcha-t-il dans un très léger murmure quand il entendit des bruits sur le pas de la porte… Sauf que non, la chose qui avait tenté d’entrer était aussitôt repartie ; injustice ! Alors c’était pas la Barquette ? Dommage, son plan risquait de foirer, parce que le Jegalou était sérieusement à deux doigts de se ramasser comme une bouse d’orque. Manquant de lâcher un « hihihi » à demi démoniaque – genre c’est possible, on parle de la testostérone des Yi là – quand il entendit à nouveau des pas dans la chambre, il eut le bon réflexe au bon moment : s’auto-ordonner de se taire, de suite ! Sauf qu’on sait bien à quel point c’est dur de tenir un nain excité… Après avoir entendu un OVNI se poser sur un bureau ou quelque chose qui en tout cas y ressemblait, le minimoy lâcha un bon vieux cri de gonzesse digne des plus grands films d’horreur quand il se prit des pompes sur la tête… Bon, là, plus rien à faire : fallait qu’il s’y mette de suite ! Balançant la pile de vêtements un peu partout façon Hulk après avoir appuyé sur la télécommande qu’il fit tomber sur une paire de chaussettes, le Jegalou, complètement imprégné de la folie crabienne, se mit à déambuler de gauche à droite, plié dans son sweat ; et le tout en faisant claquer ses dents pour imiter les pinces du crabe, s’il-vous-plaît ! Une dizaine de secondes après, le Yi s’était jeté sur sa Barquette… Enfin, il avait tenté : il venait de se ratatiner comme un con en plein milieu de la pièce, à croire qu’il avait zappé que ses jambes avaient été à demi raccourci – le tout en sachant qu’elles étaient pas bien longues… « Si mon petit show privé t’a plu et que t’en désires un second, tapes SHOWPRIVE au 3630… Si ce n’est pas le cas, tapes RAMASSAGE au 3630… » marmona-t-il, la face écrasée sur le sol sans aucun pouvoir de se relever vu l’état actuel des choses… Haussant un sourcil pour tenter de voir le Bokal d’un œil de BN, il sortit ses dents et les plaqua sur sa lèvre inférieure en mode lapin : « Fi fa te téranfe pas tu pourrais m’aiter à me relefer ? » Bugs Bunny sors de ce corps ! Allez, autant se jouer tous les cartoon si déjà il était plongé dans son idiotie, non ? « BIP BIP ! » balança-t-il avec un air de coyote avant d’éclater de rire et de… s’éclater le nez parterre. Comment ça il a un gros nez naturellement ? OH CA VA HEIN – dédikass p.h.e.y.

 « Jegalou .. ? » J'ai arqué les sourcils en attendant un cri de meuf retentir de dessous la pile de fringues juste en face de moi. Cette voix, bien qu'exagérément aigüe m'avait fait pensé à mon nain des bois. J'me suis donc avancé à moitié rassuré pour tâter la chose avant de me rétamer deux secondes plus tard, fesses les première sur le sol en voyant Jegal sortir comme s'il se croyait dans un gateau d'anniv géant pour me faire un numéro de … C'était quoi au juste... On aurait dit un crabe !  « Mais c'est quoi c... » Sauf que j'avais beau rien capté, c'était trop tordant de le voir comme ça, j'ai laissé libre cours à mon hilarité en rigolant tel le buffle. J'avais l'impression de vivre avec une cause perdue, mais j'sais pas pourquoi ça me faisait rire, tellement qu'on entendait plus la musique de fond qui passait crème avec ce que Jegal venait de me faire. Et quand j'ai réussi à redevenir un semblant calme, c'était sans compter sur l'adresse légendaire du nain pieux qui s'est ramassé en beauté en voulant me foncer dans le tas. C'était reparti pour le fou-rire de dingue, même si à côté de ça j'avais un peu mal pour lui ; m'enfin l'un des nombreux avantages quand on était un peu -et j'insiste sur le un peu- plus petit que les autres c'était qu'on tombait de moins haut.  « JE VEUX UN SHOWPRIVE !!! » Et la prochain fois je filmerais le truc, pour faire partager aux futures générations ; leur montrer à quel point leurs ancêtres étaient drôles et imaginatifs. A sa requête j'lui ai prit le bras pour l'aider à se relever mais ça n'avait pas servit à grand chose puisque le gars s'était de nouveau éclater par terre. Ce que j'appréciais avec Jegalou, c'était qu'il me faisait me sentir intelligent.  « Si je t'aide à te relever encore tu vas pas te ramasser une deuxième fois c'est bon ? » Je lui ai tendu la main en attendant qu'il réagisse.  « Montre moi comment on se met en mode crabe !! J'veux trop refaire ça à Syu c'était trop drôle ! Comment t'as eu cette idée ??» Oh j'avais encore plein de questions à lui poser comme ce que c'était que la chanson qu'il avait mis, ou depuis combien de temps il m'attendait mais en regardant par la fenêtre j'ai vu deux mecs chelous tout de noir vêtus se diriger vers la villa.  « Et mate ça ! C'est qui eux ?? Tu les connais ?? »

Comme si le Yi n’était pas suffisamment hilare comme ça, fallait que son meilleur pote se marre comme un chameau enragé en face de lui ; du coup, qu’est-ce qu’il faisait ? Il se marrait encore plus. Et même en s’écrasant comme un gros sac parterre, il continuait de mourir de rire – en gisant au sol, ça rendait assez… mignon ? On va dire ça hein ! Et comme si – oui, encore – il était pas suffisamment excité, perdu dans sa débilité la plus profonde et monté sur une batterie qu’on ne retire jamais et qui ne s’use jamais, lui-même s’esclaffait encore plus de ses propres conneries : parce qu’après se l’être joué publicité – MENSONGERE ! – avec ses numéros bidon, s’être pris pour Bugs Bunny, il s’était mis à imiter l’espèce d’oiseau géant qui te sort des bip bip à longueur de temps dans le dessin animé avec le coyote… Bref, un cas désespéré ou plus encore : mais dans tous les cas, c’était peine perdue ! Répondre aux question de Bok ? Oui, pas de soucis, mais une fois qu’il l’aurait aidé à se relever parce que… vu comme il avait la bouche écrasée au sol – aussi incapable de se tourner sur le dos en étant allongé qu’un nouveau né, si ça c’était pas retomber en enfance… Et sa main là… Bravo hein, autant qu’il sorte de son sweat vu que ses mains étaient coincées en-dessous ! Par on ne sait quelle magie, l’umpa lumpa avait tout de même réussir à se sortir de sa propre merde – grâce à la main de son meilleur pote hein – en collant son menton dessus pour se pousser de toutes ses forces – et si la main de la barquette lâchait, il allait mourir sur place en se cassant toutes ses côtes… Triste vie ! « Tu m’as dit que tu voulais un show privé non ? Alors… demandes-le moi avec touuuut ton amour ! » Manque d’amour ? Peut-être un peu, mais c’est surtout sa connerie qui lui faisait dire ce genre de truc et… passer encore plus pour un gay peut-être ? Ouais mais, personne n’était là pour le constater héhéhé. « Tu vois, je ne suis pas tombééééééééé ! Je deviens habile, t’es fier de moi, dis ? » lança-t-il avec des yeux de cocker genre… cocker.

(…) attendez, le Bokal voulait vraiment apprendre à faire le crabe ? QUELLE BELLE VIE ! « C’est vrai, tu veuuuux ? Bah, regardes et prends-en de la graine ma barquette… » Immédiatement, il se remit dans sa position initiale, c’est-à-dire quasiment accroupi, les jambes bien écartées passant chacune, toujours, par les manches du pull, et surtout, SURTOUT : replié sur lui-même ! Et delà, il se mit à marcher jusqu’à ce que la question du Nam ne l’interpelle… Quelqu’un se ramenait ? WAAH ! « Quiiiiiii ? » demanda-t-il avant de se ramener vers la fenêtre avec sa démarche de crabe crabeauté. « Ils sont déguisés ? Ils font déjà halloween tu crois ???? Si ça se trouve, ils viennent demander des bonbons !! On va voiiiir ? » lança-t-il d’une voix chantante – quoi donc ? tout le monde sait que ce nain est plus hyperactif qu’il n’y paraît… Aussi vite qu’il le put, il se jeta en arrière au sol pour sortir de ce pull maléfique qui tentait de l’emprisonner : il avait essayé de sortir par le bas, le cul le premier, sauf que, manque de bol, il s’était retrouvé encore plus plié qu’avant, les pieds en l’air vers Bok, la tête quasiment coincée entre ses jambes… « Boooook, aides-moi s’il te plaît ! Je suis coincééééééééééé, il essaie de me mangeeer… » Pauvre toi. « Viiiiite, faut qu’on se déguise avant qu’ils arrivent !! »

C'était dingue. L'un des deux types avait l'air tout à fait normal contrairement à son compère. J'explique ; le gars avait probablement passé la cinquième sur la boite de vitesses de l'obésité morbide. Il portait toutefois un ravissant pull noir et je ne crois pas trop m'avancer en disant qu'il avait été fabriqué en Chine. Je suppute que sa confection avait néanmoins requis dix ovins. J'avais l'impression qu'à chaque pas qu'il faisait vers nous, l'ensemble de la villa tremblait sur ses fondations. Quintuples mentons d'un côté, bajoues de l'autre et flotteur du troisième, je crois que j'avais jamais vu un gars aussi gros depuis ma plus tendre enfance. J'étais là, à me marrer comme un demeuré que j'en avais oublié le nain qui me servait de meilleur ami. De quoi délirait-il au juste ? J'ai cru entendre quelques mots tels que show privé, amour, habile, graine, et déguisement. Attendez une minute.  « Mais de quoi tu me parles là ??? » Quand je me suis retourné vers mon pote mi homme-mi crabe je l'ai vu se galérer à s'extirper de son pull, me laissant comme doux spectacle ses pieds immondes juste en face de ma personne. Notre Seigneur. Je ne vais pas faire genre, j'avoue une petite marrade avec moi-même. Dommage que Jegalou ne pouvait pas se voir parce que je suis sûr que ça lui aurait plut.  « J'ai une idée ! Toi tu restes là parce que t'es déjà déguisé et que j'ai pas trop envie de toucher tes vieux pieds, et moi je descends en bas en mode tortue ninja pour voir ce qu'ils nous veulent ! » En voilà une idée intelligente. Je n'avais qu'à me baisser derrière un buisson en attendant que ça se passe. Je suis sûr que j'allais en apprendre des choses. Je suis sorti en laissant Jegal à son poste d'observation en haut après lui avoir conseillé de prier qu'un des apôtres – n'importe lequel- lui vienne en aide. Y'en avait forcément un qui allait lui prêter main forte, ils étaient douze. Enfin onze, je sais pas si Judas compte encore. Moi, j'étais plus immobile que la souris, juste en face de chez nous en attendant gentiment dissimulé derrière mon paravent écologique quand une personne non désirée ramena sa fraise avec son canidé en promenade. J'ai improvisé la perte de mes clés quand celui-ci m'a demandé si j'allais bien, mais j'pensais pas qu'il allait m'aider. Pourquoi les voisins n'étaient pas tous givrés et inutiles, comme la plupart des gens ? Que faire ? J'ai sursauté quand j'ai senti le clébard me nettoyer le postérieur.  « Héééééé éloignez ce chien de moi !!» Je les ai dévisagé tous les deux, maître et chien, en leur tendant affectueusement mon majeur puis je me suis tourné vers mes deux invités qui semblaient ma foi... Surpris.  « Salut les gars !» Je me suis faufilé entre les deux pour enrouler mes bras autour de leurs épaules... Enfin j'ai seulement pu atteindre la moitié du dos du gros lard (malgré toute ma bonne volonté), et je les ai invité à prendre le café chez nous.  « Vous êtes des potes à Jeona c'est ça?? HE JEGAL VIENS VOIR Y'A LES POTES A TA SOEUR !!» 

Abandonné par son pote comme un orphelin par sa mère, le nain était là à essayer de s’extirper de son sweat… Et franchement, il avait un peu envie de le déchirer. Mais bon, même s’il était coincé comme un pauvre môme, on sait tous que le calme du Jegalou est légendaire et qu’il en faut plus que ça pour l’énerver ! Et heureusement pour la Barquette qui l’abandonnait en refusant de toucher ses iep… Merde, hein. « BAHHH DIIIIIS ! Mes pieds sont pas vieux !!! Ils ont que 22 ans, oh… » dit-il un sourcil arqué sous son pull, avant de reprendre presqu’immédiatement : « Très très bonne idée, mets un bandeau autour de ta tête comme une tortue ninja !! Si j’arrive à sortir je prépare les bonbooonnnns » Sur ces mots, un petit « hihihi » de tapette glissa entre les lèvres du Yi alors que le Président des bleus semblait déjà s’être cassé comme un voleur… Dommage ! En s’agitant de tout son corps, en poussant aussi fort qu’il le put de ses bras et ses jambes, il avait fini par réussir à enlever ce Sweat de Satan. « Houuuurrrraaaaaaaaaaaaa !!! » Tralala hop hop ! Debout en boxer, il piqua un short à son pote – et heureusement pour lui qu’il avait un gros cul (Jegal, j’entends bien) pour que le vêtement tienne correctement – et enfila ses claquettes de vieux chinois en vacance, pour au final mater par la fenêtre en Sage des Forêts des vénérables Yi (wtf ?). Sauf que bon, après bien 5 minutes à mater le vide, il s’est senti comme un pauvre nase carotté ; alors, il courut en-bas en manquant de se latter dans les escaliers à cause de ses claquettes qu’il perdait à moitié et se faufila dans la cuisine telle une anguille pour chopper deux-trois paquets de bonbons. Mais forcément, il en avait chipé en se plantant devant la porte d’entrée, un sourire d’imbécile heureux sur les lèvres. « VOUS ÊTES OUUUUUUUU ??? J’ai les bonboooons !! » brailla-t-il avant de voir arriver son meilleur pote avec les deux ninjas. « Vous êtes déguisés en quoi ? Des ninjaaas ? TROP COOL !! Vous avez acheté ça où diiiiites ?? » s’excita-t-il en ouvrant plus grand la porte et en les laissant entrer comme s’ils étaient chez eux. « La bienvenue chez nouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuus » Nain excité ? Ouhla, la barre d’excitation est déjà éclatée là ! On aurait plutôt dit une gamine prépubère qui attend le concert de Justin Bieber ou des 1D…

C'est vrai que Jegalou savait comment s'occuper de ses invités ; accueil chaleureux, bonbons, compliments à gogo... Dieu devait être fier de son poulain.  « J'ai une idée!» Je me suis précipité vers le salon pour ramener deux chaises et faire asseoir nos deux invités tandis que je m'adressais au prophète ;  « Montre-leur comment tu fais bien le crabe !» Et pour l'ambiance, j'avais éteins les lumières en mettant un peu de musique. J'étais pile en train de me demander si ces mecs là étaient muets – ils avaient pas décrochés un mot depuis qu'on les avait abordé- quand la mélodie a prit le pas sur ma réflexion et que je me suis mis à remuer méchamment du popotin. Je me suis avancé vers le gros lard en le matant de haut en bas ; « Tu sais mon vieux, je dis pas que tu te fringues comme une merde, mais le pull extra small sur toi... C'est un choix pour le moins contestable quand on a le fondement qui s'expansionne. Tu vois c'que j'veux dire ?»Je ne vous raconte pas la blague, si je ne l'avais pas vu rentrer j'aurais vraiment pensé qu'il y avait une vache dedans. Pendant ce temps là l'autre me reluquait sournoisement par dessous son masque et je me demande encore comment comment il réussissait cette acrobatie avec la pustule géante qu'il avait sur le nez. Sans blague, ça lui faisait comme un double pif. Je me suis reculé discrètement vers le poto pour lui susurrer à l'oreille...  « Quand même... Tu les trouve pas un peu chelous toi les potes de Jeo ? Ca m'étonne qu'elle traine avec des types qui se fringuent comme des sacs, moches, et qui causent pas, tu crois qu'on s'est gourrés sur la personne ?» Et au même moment, les deux gars se sont matés et levés quasi en même temps. J'sais pas vous, mais j'crois qu'ils m'avaient entendu conjoncturer à leur sujet. Sans capter quoique ce soit, j'me suis retrouvé ligoté à la chaise que j'avais si gentiment sorti pour le bien de leur fessier.  « Héééééé serrez pas trop fort les gars, j'ai les poignets sensibles ! Vous faites quoi d'ailleurs ?? Faudra juste pas oublier de nous détach...hummmhmmmmmm !!!» Ils m'avaient bayonné la bouche. Je crois que je faisais trop de bruit, c'est ce qu'ils se disaient mais j'voyais pas où était le problème. J'ai tourné la tête vers Jegal en tentant la télépathie ;  « Tu m'entends vieux ???»

Des bonbons plein les bras, le nain fixa son meilleur pote partir ; qu’est-ce qu’il faisait ? Pas plus de questions dans sa tête, ni au sujet de son pote, ni au sujet des deux gaillards qui lui faisaient face – et franchement, il avait un peu l’impression de faire 1m20, pas comme à côté de la barquette. « Pourquoi vous répondez pas ???? Vous en voulez paaas ? » dit-il en faisant sauter les bonbons dans les paquets comme pour leur donner envie de bouffer au point de tomber au sol. Mais Monsieur le Patapouf devrait avoir l’habitude alors… sans doute que ça lui ferait rien. N’empêche que le Yi sursauta comme une tapette en lâchant un petit cri au moment où le Bok revînt avec les deux chaises ; parce qu’il l’avait presque oublié. Et qu’il pensait pas qu’il reviendrait pas aussi vite ! Bref. Faire le crabe sans sweat ? Compliqué ce qu’il lui demande là ! « Bah j’ai pas le pull !! Faut que je le cherche atteeeeeends, fais rien sans moi hein ! » L’umpa lumpa fila aussi vite que la lumière à l’étage et redescendit avec son sweat, évidemment pas sur le dos. Du coup, il courut se cacher derrière un mur et revînt avec sa position de vieux crabe décapité, pour au final se mettre à refaire sa petite danse… Sauf que ça lui semblait beaucoup moins drôle qu’avant, mais toujours pas ridicule, oh non ! Heureusement quand même que Jegalou était pas aussi con que le Nam pour aller emmerder les deux bonhommes, deux moches en vérité ; parce qu’on sait jamais ce que des mecs muets peuvent faire. Quoiqu’il en soit, cette fois, le religieux avait réussi à sortir de son sweat en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « la vierge Marie a donné naissance à l’enfant Jésus et s’est faite engrossée par le pouilleux du village » ; « VICTOIRE ! » Trou du cul content, trou du cul bien grand. Au moment où le bleu a approché sa face de celle du Sans-Père-Fixe, ce dernier a eu pour réflexe d’approcher encore PLUS sa tête. Résultat ? Accident oreille-bouche. Minable. Haussement d’épaules, hochement de tête. « Je les ai jamais vus en plus ! Mais peut-être qu’ils se connaissent tout juste ? Ils doivent pas être méchants… Ils ont l’air méchant tu crois ? » A croire que parler trop vite est dans sa nature, il venait de voir son pote se faire accrocher à une chaise comme un brigadier par des pirates… « Et moi, j’ai pas le droit ???? » Sans doute aurait-il dû fermer sa gueule, parce qu’à peine eut-il sorti sa question qu’il s’était retrouvé le cul sur la chaise, saucissonné à elle. Mais ça, ça le faisait sourire ; parce qu’encore dans son tripe d’halloween en avance, il pensait franchement que c’était une blague. Enfin, au moins, il parlait pas et se contentait d’écouter l’homme de sa vie pas loin de lui. Les sourcils haussés, il se mit à le fixer d’un air débile. « Pourquoi tu me regardes ?? » Sérieux, qu’il parle au lieu de le regarder comme un hurluberlu !

 « Aïe !» Je me suis frotté la bouche pleine de cire d'oreille du Jegalou. « Ben non ils ont l'air surtout très cons fringués comme ça !» Méchants non, les gros lards étaient pas méchants ! Et quand ils l'étaient c'était juste pour cacher leur mal être. Et le gars avait pas l'air d'être mal dans sa peau de cochon. Pas question que je sois le seul à jouer ; l'autre nain fut rapidement intégré dans la partie ; ligoté lui aussi à une chaise mais je pense que l'adrénaline lui avait grillé les quelques neurones qu'il lui restait. J'ai pas trop compris comment il avait pas remarqué QUE JE NE POUVAIS PAS PARLER. Je l'ai jugé du regard, c'est Syu qui m'avait apprit à faire ça. Ensuite j'ai bougé ma tête dans tous les sens pour essayer de libérer ma bouche.  « Ils sont obligés d'être aussi brusques avec nous ?? J'crois qu'on les a pas bien accueillit, j'sais pas, ils ont l'air vexé !» L'un des deux types ; le normal ; s'est dégagé le visage en précisant bien que  « ces deux ahuris ne nous reconnaitront jamais de toute manière » » et il s'est coincé une cigarette dans le bec.  « Ah non pas ici !! Mais vous pouvez fumer à la fenêtre si vous voulez héhéhé» Le gars avait pas l'air de m'avoir entendu. Non il est allé dans la cuisine pour allumer son truc avec la cuisinière. Trop dommage, il avait du mal réglé la flamme. Quand elle est sortie, elle faisait au moins douze centimètres de haut et y'a eu méga combustion de cheveux. Son pote s'est précipité pour éteindre mais c'était trop tard, il restait un tout petit résidu de cheveux complètement cramés. Le pauvre homme a filé en haut – probablement à la recherche d'une salle de bain- pour cacher le désastre. Du moins c'est ce que j'aurais fais. Moi j'étais resté là à me balancer mollement sur ma chaise. Au bout d'un moment j'ai fais ;  « Il était à un cheveux de passer chauve.» Et là, le fou rire me prit. Vous savez, le genre qui fait mal au bide et qui fait pleurer et s'étouffer en même temps. T'essaye de t'arrêter mais tu peux pas parce que tu te repasses la scène encore et encore dans ta tête. Quand le type est redescendu, j'vous jure que j'ai essayé de me calmer, je savais que je devais cesser de ricaner comme un demeuré, mais impossible de chez pas possible.  « Dépêche toi , prends tout ce qui a de la valeur et on se tire cette baraque de fous !» J'ai haussé un sourcil après avoir passé à ça de la mort par le rire en essayant de me dégager de ma chaise.  «  Touchez juste pas à ma collection de petite culottes svouplait ! Shikos m'en voudra à vie s'il voit qu'on me les a emprunté... Et juste oubliez pas de nous détacher avant de partir ! »