allo allo monsieur l'ordinateur

Les mains en l'air, la mine pincée, on reconnaissait tout de suite le genre de personne que c'était. La précieuse, la princesse. Celle qui ne veut pas se mouiller les mains, celle qui ne veut pas se casser un ongle. Elle attend tranquillement dans son coin qu'on vienne à elle pour lui rendre service, sans même qu'elle n'ait besoin de le demander. Une si belle jeune femme... Comment pourrait-on la laisser seule avec ses problèmes ? Surtout avec la mine si adorable qu'elle abordait pour charmer et envoûter ceux qu'elle souhaitait utiliser. Elle était comme ça, à toujours miser sur son physique. Et sa plastique le lui permettait. Souhaitant être toujours parfaite et bien apprêtée, elle ne sortait pas sans avoir vérifié au moins cinq fois que tout allait bien. Mademoiselle ne faisait pas son âge, et c'était bien un problème dans son travail. Avec ses 30 ans au compteur, elle n'en faisait que 24, et se confondait parmi les élèves... Autant pour son plus grand plaisir que son plus grand agacement. En effet, cette caractéristique lui permettait d'assouvir son plus grand pêché : coucher avec les plus jeunes. Dès que ces jeunes hommes avaient plus de 19 ans, elle ne se gênait plus pour leur mettre le grappin dessus, et profiter d'eux dans une chambre à coucher, en tête à tête ou à plusieurs, comme une sorcière volant la jeunesse et l'innocence des jeunes enfants. Cependant, bien que paraître plus jeune était le rêve de toutes les femmes, ça n'en était pas moins un énorme inconvénient dans son travail. Très peu la prenait au sérieux, se moquant d'elle et de son autorité. Toutes les rentrées, c'était la même chose, surtout parmi les plus âgés qui avait à peine deux ans de moins qu'elle, on lui demandait ce qu'elle faisait là, pourquoi elle n'était pas assise parmi eux, et elle devait leur expliquer, de la voix la plus sévère qu'elle possédait qu'elle était la pour enseigner. Et une fois qu'elle avait gagné leur attention, les cours se passait... en toute sensualité. Jouant de ses charmes, elle n'hésitait jamais à charmer ses élèves, en toute innocence, osait-elle prétendre. C'était un jeu pour elle : compter le nombre de personne qu'elle pourrait se faire en une année, essayant chaque année de battre son record de l'année précédente. Et aucun élève n'était contre... Sauf bien entendu les filles, parce que mademoiselle était adepte du favoritisme. Les filles étaient mise à l'écart, vue comme des parasites qui interféraient dans ses relations avec les plus beaux garçons. Elles étaient la plupart sous notées, mise à rude épreuve, mais c'était pour leur bien, continuait d'elle d'affirmer. Après tout, plus elle était dure avec elles, plus elles réussiraient dans la vie... Et surtout dans ce monde si sexiste, n'était-ce pas leur rendre service ? Elle était si gentille, cette Bo Yun. Si adorable, si attachante. La première fois qu'on la rencontre, on a envie de rester près d'elle pour le reste de nos jours tant elle est belle et rayonnante, malheureusement, l'enchantement se lève dès les premières paroles. Arrogante, blessante, c'est une femme qui ne mâche pas ses mots, qui ne prends même pas le temps de réfléchir à ce qu'elle dit. Si elle trouve qu'une personne est laide, si elle ne voit pas l'intérêt pour elle de lui mentir (en gros, si cette personne ne peut lui être utile), elle le lui dira sans hésiter, même si elle ne la connait ni d’Ève ni d'Adam. Sans gêne, elle n'aura pas honte de venir s'installer pour une petite soirée chez vous, vous laissant le soin de la nourrir et de l'abreuver. Et c'est qu'elle est exigeante la petite, elle n'acceptera pas n'importe quoi. Si quiconque essaie de lui refiler de la sous-marque, elle le remarquera tout de suite et hurlera à quiconque voudra l'entendre que quelqu'un a essayer de l'empoisonner. L'alcool, surtout le vin, plus il était cher, plus il lui plaisait. Le luxe, c'était là une de ses passions. Papa maman lui permettaient de s'acheter tout ce qu'elle voulait, et ce n'était pas maintenant qu'elle allait arrêter. Bien qu'elle ait de quoi subvenir à ses propres besoin toute seule, elle se permettait encore de piocher dans le compte en banque de ses parents, s'achetant alors les chaussures et les sacs assortis des plus grandes marques. Car il était bon parfois d'être superficielle. Cela permettait d'éviter les plus gros problèmes, comme avoir une morale ou une conscience. Elle n'en avait pas, et grâce à cela, elle cédait à ses propres pulsions, ses propres caprices, et se faisait un plaisir de faire céder tout les autres.