Don’t be so comfortable like that, because we’re still strangers. Don’t rush me like a child, because it haven’t started yet. I dont like the youth’s love like playing with fire.I’m just shaking a bit, but I’m okay. Jin Sang & Perséphone

tenue ▬ Trouver un endroit à l’abri des regards dans cette ville où tout le monde connaît tout le monde, n’est pas une tâche facile. Mais il était hors de question de se retrouver dans un local miteux au fond de gwonseon-gu. J’ignore comment cette soirée va bien pouvoir se finir, mais, j’ai déjà hâte qu’elle commence. Je commençais à oublier le goût de l’excitation ; je le retrouve avec plaisir.

Après avoir quitté l’université cette après midi, j’ai appelé Kazuya pour qu’il me conduise chez Shûji. J’avais besoin d’une tenue, et je savais parfaitement laquelle, seulement, je savais aussi que je ne la trouverais que chez lui. Ce qui me posait problème, c’est que j’étais incapable de lui mentir. De toute manière, je ne sais pas mentir, je ne possède plus cette compétence. Il me faudrait détourner ses questions, et elles seraient nombreuses.

Sortant de la douche, enroulée dans son peignoir, je vois la tenue que je veux sur le lit de mon meilleur ami. Je souris. « Tu vas où ? », « Pourquoi tu veux cette tenue ? », « Tu vas voir qui ? ». Shûji envahissant ? A peine. Mais moi ça me fait rire. Non pas que j’apprécie, mais je préfère prendre ça à la légère. J’ai pu trouver réponse évasive à chaque interrogation, et j’ai fini par avoir ce que je voulais. Il me regarde m’habiller, une moue boudeuse sur le visage. Je sais que la curiosité le ronge, mais il n’en saurait pas d’avantage ce soir. Cheveux détachés, maquillage accentuant mes yeux, tout de même élégant, j’enfile enfin les escarpins que Shûji me tend. « Ne boude pas Shukkun, on se voit demain. » Je dépose un léger baiser sur sa joue en riant, prenant mon sac, sortant de l’appartement. La nuit commençait à tomber, et bien sûr, Perséphone se montre enfin.


Mon garde ouvre la portière et je sors de la voiture, me dirigeant directement à l’intérieur de l’hôtel. Je suis tentée par le casino, mais j’écoute la voix de la raison et prends les clés que l’on me tend. Pas de bonsoir, pas de merci, pas un regard. Je monte dans l’ascenseur, et montre mes clés pour donner l’indication de l’étage auquel je vais. Si chez Ashida je peux être joyeuse, ce ne sera pas le cas avec les inconnus de ces lieux. Le groom de l’étage m’indique la suite que j’ai réservée, et je m’y dirige, toujours sans un mot. Une fois à l’intérieur de celle-ci, je me sens enfin plus à l’aise. Tous ces regards, tous ces chuchotements ne me font pas sentir en sécurité. Ce n’est pas prudent pour moi de me montrer dans ce genre d’atmosphère, mais je sais pertinemment que Kazuya sera dans les parages, je devrais apprendre à ne pas m’en faire. Ma couverture est sauve. Je retire ma veste et vais sur la terrasse. Je ne ressens même pas le besoin de fumer. Mes yeux détaillent la vue, puis se ferment. Un long filet d’air emplit mes poumons, et je me sens plus légère. Je reste debout, appuyée contre la rambarde. Enfin, depuis longtemps, je suis sereine ; je suis satisfaite de me trouver ici.

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Don’t be so comfortable like that, because we’re still strangers. Don’t rush me like a child, because it haven’t started yet. I dont like the youth’s love like playing with fire.I’m just shaking a bit, but I’m okay. Jin Sang & Perséphone

Les conversations que j’ai pu avoir avec Shûji m’ont fait comprendre une chose ; ma relation avec les hommes est une pure vengeance. J’ai été le jouet, j’ai été souillée, j’ai été utilisée, alors je fais de même avec eux. Soigner le mal par le mal est la meilleure médecine que j’ai trouvée pour moi, pour mon mal être, pour ma souffrance. Je regarde mes mains et je me dis que mon frère ne serait pas fier de moi, serait pas fier de me voir dans des lits différents, avec des hommes tous aussi aveuglés par mes stratèges. Mais, en fermant les poings, je me dis aussi qu’il n’est pas là, qu’il n’est plus là pour me juger, qu’il n’est plus là pour me protéger, et surtout, qu’il n’est plus dans ce monde pour apaiser et guérir mes blessures. Je lève la tête vers le ciel. Dans les grandes villes, on ne voit pas les étoiles, parce que la pollution et la lumière dégagée par la ville elle-même nous empêche d’en voir. Pourtant, je suis sûre de pouvoir en apercevoir une, une qui brille par intermittence au loin. Petite, discrète. J’ai l’impression que c’est moi. Moi qui essaie de rester visible parmi tout ce chaos qui m’entoure. Bientôt je vais devoir retourner à Tokyo, pour quelques jours, pour des affaires dont mon père ne m’a pas donné de détails. J’appréhende. Je ne sais pas quel va être mon nouveau rôle dans cette famille. En attendant, je fais de mon mieux pour occuper mon esprit ici en Corée, pour occuper mon temps, pour penser à autre chose. Je trouve que je ne m’en sors pas si mal.

La sonnerie de mon téléphone retentit, je reconnais la mélodie automatiquement ; Shûji m’envoie un message. Approchant du sac que j’ai laissé sur la table de la terrasse, j’en sors l’appareil. Je ne peux m’empêcher de sourire en lisant : « Tu es allé voir Jin Sang en fait, non ? ». Comment avait-il déduit que ce serait Jin Sang ? Il aurait pu dire plein d’autres noms, pensé à tant d’autres visages, mais il a porté son choix au vice président. Shuji était perspicace quand il le voulait. « Oui, et n’envoie plus rien, je ne répondrais pas, je retire le son. Bonne nuit mon Shukkun ♥ » lui répondis-je en mettant ensuite mon téléphone sur silencieux.

Ma main s’arrête sur mon paquet de cigarettes, mais je le repousse, fermant mon sac. Je peux m’en passer, comme de toute autre chose. La brise n’était pas désagréable, et faisait onduler mes cheveux. Je ne veux pas qu’il fasse froid, je déteste ça. Reposant mes mains sur la barrière. J’entends la porte se fermer. Il vient donc d’arriver. Des pas deviennent aussi audibles. L’excitation est revenue aussitôt. Je ferme les yeux encore une fois, et reprends mon calme. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il ne m’est pas toujours facile de contrôler mes émotions. Cela dit, je ne laisserai pas qui que ce soit de plus me voir telle que je suis…

La main de Jin Sang se pose sur mon bras, et je tourne la tête vers lui, levant le menton pour le regarder bien de face. « Bien le bonsoir.. » Mes yeux sourient, mes lèvres restent neutres. J’ignore encore comment je réussir à délier les expressions sur mon visage. Un petit hochement de tête, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille et je le détaille à mon tour ; les débardeurs le mettent en valeur, ce genre de tenue tout autant. « C’est avec plaisir que je te retourne le compliment. » Je souris enfin. Légèrement, je n’aime pas en faire des tonnes. Regardant la bouteille à sa main, j’acquiesce pour répondre à sa question. Le champagne est toujours bienvenu. Ma main droite cueille mes cheveux et les place tous du côté gauche de mon visage, tombant sur mon épaule. Mes yeux glissent le long de son corps encore une fois. Je voyais certes bien plus que sa beauté, j’ai appris à ne pas me fier à cela, mais, un bel homme est toujours de bonne compagnie à mon ego. Me tournant totalement vers lui, laissant la ville derrière moi, je soulève un sourcil, taquine. « Pas d’espions à tes trousses ce soir ? Sera-t-on tranquille ? »