Elle marchait, elle semblait perdue. Elle attrape un miroir dans son sac pour regarder son visage. Sa pommette était enflée, et elle avait un beau cocard à l'oeil, sa lèvre inférieure était explosée, l'arcade droite sûrement pétée. Elle soupira. Elle regardait un peu partout autour d'elle, sans savoir où aller ni quoi faire. Elle avait vu son petit sourire narquois, ses yeux moqueurs et méprisants, et elle n'avait pas pu résister. Qui aurait cru que cette pimbêche répliquerait ? Ce fut un grand choc pour la petite princesse qu'elle était, jamais personne n'avait levé la main sur elle. Mais elle ne s'était pas laissée faire, l'autre idiote avait morflé  aussi. Elle soupira à nouveau, ramenant ses genoux contre elle et posant son menton dessus. Où pouvait-elle aller à présent ? Pour l'instant, elle s'était cachée sous une cage d'escalier de l'université, mais elle ne pouvait pas rester là indéfiniment. Elle passa une main dans ses cheveux, incapable de savoir quoi faire, vers qui se tourner. Tasyr la tuerait sûrement, Ethan aussi, Jeona de même..Puis elle n'avait certainement pas envie de voir Nuo. Nuo...cette sœur dont elle avait perdu l'affection, cette sœur qui lui manquait terriblement et qu'elle essayait de haïr du plus profond d'elle même, mais elle ne pouvait pas, elle n'y arrivait pas. Son petit cœur d'enfant souffrait de ce manque d'affection, de ce vide que sa sœur y laissait. Elle ne comprenait pas. Elles étaient sœurs. Pourtant Nuo en avait choisi une autre..comme si c'était naturel. A cette pensée, la jeune fille retînt difficilement ses larmes, essayant vainement de se convaincre qu'elle n'était qu'une traîtresse. — Par les yeux la douleur éclatait au-dehors, elle pleurait…
Elle sécha rapidement ses larmes quand un son familier lui parvint aux oreilles. Un message de Jeona...Elle lui demandait où elle était..c'est vrai qu'il était vraiment tard, elle avait fini les cours un peu plus tôt dans l'après-midi. Sa sœur devait s'inquiéter. Mais..si elle savait..Yue doutait. Elle ne voulait pas rentrer. Elle enfouie son portable dans son sac, l'éteignant après avoir envoyé un message à Jina. C'était la seule chez qui elle pouvait à présent se réfugier. La seule. Personne ne penserait à venir la chercher chez elle. Elle sortit alors lentement de sa cachette avant de se rendre chez son aînée le cœur lourd et douloureux.
Elle osa à peine toquer à la porte, retenant son souffle, et si elle aussi, elle la grondait ? Si elle la repoussait. Elle baissa finalement sa main, effrayée, s'adossant à la porte de son aînée, se pinçant les lèvres comme pour essayer de renfoncer sa douleur en elle. — il dolore mi pervade, ma di cui non temo i danni.

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