☥ NOM COMPLET - ha rae won, t'es pas près d'oublier ce nom mon gars. à jamais gravé dans ta mémoire, tu vas rêver de moi la nuit.  ☥ SURNOM - Rae ou le crâneur aussi, ça dépend ☥ ÂGE, DATE ET LIEU DE NAISSANCE - 25 ans, Yeongtong-Gu ☥ SITUATION AMOUREUSE - ça va, ça vient... je tape un peu partout et j'suis trèèès bien comme ça. parce que s'engager c'est pour les ksos en vrai. non ? ☥ ORIENTATION SEXUELLE - hétéro, loin d'être une queer. pas que les gays me débectent, mais j'préfère ranger mon engin ailleurs.  ☥ ETUDES OU METIER - Serveur au Trocadéro + Doctorat en Arts du Spectacle - genre bouffon de service kwoa☥ CLASSE SOCIALE - aisée ☥ ORIGINES : coréen depuis des generations petite couille.☥ MOT REPRÉSENTATIF - étrange  ☥ JE SUIS UN - tsebe ☥ T'ES QUOI ? personnage prédéfini / personnage inventé.

Je ne pense pas avoir eu de la chance. Disons juste que je m'en tire bien, comparé à certaines personnes. Vous savez, ceux qui sont orphelins, qu'ont plus rien à quoi s'accrocher dans cette vie et qui se suicide avant même d'avoir atteint la fleur de l'âge. Je me trouvais plutôt pas mal, à coté de ces barjots-là. En plus de ça, j'étais l'aîné, il fallait que je montre l'exemple au marmot bavouillant qui me suivait toujours partout en traînant sur ses genoux. J'étais pas plus haut que trois pommes, et je me faisais encore les crottes de nez à cet âge-là, j'étais qu'un gosse. Et puis, je pensais pas que la situation allait juste déraper comme ça, se casser la gueule d'un coup d'un seul. Putain, ça allait pratiquement bien, je comprends pas comment ça a pu partir en couille de la sorte. Enfin, tout ça, c'est à cause de mon père. Cet enfoiré ne savait pas comment s'y prendre avec la bonne femme qu'il avait engrossé, alors imaginez avec des choses censés être ses gosses. Il ne nous regardaient jamais, comme s'il avait peur de croiser notre regard. Moi, je faisais exprès de le fixer, juste pour le faire chier, et le voir devenir tout rouge en contenant sa colère et son malaise. Un vrai clown, il se rendait même pas compte du show qu'il nous offrait chaque jour. Bon, j'avoue que je me sentais un peu coupable d'agir de la sorte, parce que c'est notre mère qui chargeait par la suite. J'ai rien à redire sur cette bonne dame, elle s'est à priori occupée de nous comme une mère devrait le faire, avant que l'autre con ne la fasse clamser avec son flingue. Le soir ou la détonation a retentit, j'étais directement allé dans la chambre de ma sœur, pour lui boucher ses oreilles. J'voulais pas qu'elle entende la suite, si il y en avait une, je voulais qu'elle reste en dehors de tout ça. Je me souviens encore de sa tête choquée et effrayée comme je commençais à lui chialer dessus et à renifler bruyamment. Je crois que j'arrangeais pas la situation, en fait. Mais c'était la seule réaction que j'avais eu sur le moment ; j'osais pas aller voir ce qui s'était passé, et voir quelque chose que je ne devrais pas voir. La porte d'entrée avait claquée sèchement, et puis, un grand silence dans la baraque familiale. Un silence de mort, c'est le cas de le dire. Je m'étais décidé à laisser ma petite rouquine tranquille, et avait bougé mes petites pattes toutes tremblotantes jusqu'à la chambre des parents. J'ai foutu les pieds en plein dedans, moi et ma chance de malade : mes chaussettes s'imbibaient de pourpre, et moi je restais là comme un con, les bras ballants, les yeux ronds comme des soucoupes, la bouche ouverte pour crier sans qu'aucun son n'en sorte. J'regardais juste ma mère, allongée par terre, en train de crever comme une merde, de se noyer dans son propre sang. Le temps que mon cerveau re-fonctionne correctement, j'étais descendu dans la cuisine, vérifié les numéros d'urgence, et appelé tout ceux qui étaient notés sur la liste. J'savais pas quoi faire, j'avais peur, et je sentais que c'était quelque chose de trop grand pour un mioche comme moi, que ça me glissait des mains. Les sirènes rouges et bleues avaient illuminées notre petit appartement coincé entre deux immeubles, et des types en costume bleu m'avaient emmenés dehors avec ma sœur, en essayant de nous réconforter comme ils pouvaient. Mais ils pouvaient pas, ces cons. J'avais déjà été trop traumatisé pour être rassuré par des mots niais. Surtout venant de mecs baraqués portant des flingues comme celui que l'autre con avait utilisé sur elle. J'ai du mal à me souvenir de la suite, parce que tout s'est enchaîné très rapidement : on a vus notre mère finir dans une boite, quatre belles putains de planches qu'on du coûter la peau des couilles à la famille, notre père être foutu entre quatre murs et quelques barreaux. J'commence à croire que le chiffre 4 est mon favori, il me poursuit partout quoi que je fasse. 4 bière, 4 minettes, 4 pilules, 4 cicatrices, 4 bastons, 4 dégueulons.  Ça c'est le résumé de ce qui s'est passé par la suite pour moi : j'ai pris une sacrée baffe dans la gueule, une de celle que seuls les padre ont le secret, une de celles qui vous foutent par terre en trois secondes avec les larmes aux yeux, la joue en compote. Je venais de comprendre qu'on étaient seuls, et que je devais m'occuper de ma sœur. Moi qui foutait rien jusque-là, et qui croyait bien pouvoir continuer comme ça encore longtemps, j'ai du prendre certaines responsabilités, essayer de combler le vide de nos parents auprès de ma frangine. Faut dire que ça a pas été facile au début, j'étais encore jeune, j'avais pas d'expérience. Mais je m'y suis fait, et Jin' aussi. Une belle gosse, cette fille, j'en étais fier. Et maintenant, wassup, qu'est-ce qui se passe dans ma vie de défoncé? Je passe mes soirées dans les clubs, à m'enfiler les verres sans m'arrêter, à chauffer les chaudasses du coin pour avoir un peu de compagnie, pas me retrouver tout seul comme un glandu. Peut-être que c'est de ça que j'ai peur après tout. Me retrouver seul. Peut-être plus me sentir seul, en fait. Mais ça, j'y pense pas pour le moment. Chuis un Tsebe, un vrai de vrai, un de ceux qui amènent la bonne ambiance ou qu'il aille, et qui sait trouver les meilleurs affaires du siècle. Ouais, parlons business mon pote. Avec moi, t'auras ce que tu veux : les petits sachets de pilules, de l'herbe, le chtit joint qu'il te faut avant de passer ton examen. Si tu veux rater ta vie, mais t'en battre les couilles parce que t'es trop en train de planer pour le moment pour regretter, appelle-moi. Chuis toujours disponible pour les belles gosses, et ceux qu'ont besoin de mes services.

Quoi? Si j'ai une copine? Yerk, t'as vu ma gueule? Tu crois que j'ai la tête du puceau de 28 piges qui va se marier avec sa petite chérie juste parce qu'elle a the dat ass? Crève, il y a pas moyen. Avec moi, c'est aventure d'un soir, direction le 7ème ciel sans raccourci, un aller direct poupée. Pas la peine de me regarder avec c'te gueule là, je sais que t'es triste que moi je puisse me faire tout le quartier et pas toi. Chiale pas, ça s'arrangera avec un petit remontant. Si je me suis déjà confié à quelqu'un vis-à-vis de mon enfance et de ce que j'ai vécu? Sérieux, ça me gonfle cette interrogatoire là. J'suis pas là pour faire pleurer les chaumières, faut pas croire. Bref. On en a fini là, parce que j'ai dalle du siècle et ça me met de mauvaise humeur quand j'ai faim. Allez, fais pas ton salaud et paie-moi un petit déj', p'tite couille.

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